18. Angel : MSA presque officiel

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— Le 11 ? Non, désolé, je ne suis pas disponible, je travaille, inventé-je.

L'avocate devant moi bougonne et je manque de l'envoyer se faire voir. J'ai reçu la carte postale hier et comme d'habitude, j'ai rendez-vous dans un stade : le Hubert H. Humphrey Metrodome, le soir. Je suis au bureau toute la journée et ça risque d'être compliqué d'annoncer à Noa que je dois la laisser toute seule à l'appartement.

— Et à l'heure du déjeuner, tu peux venir ? questionne Ilène assise à côté de moi.

— Ça dépend, on en a pour combien de temps ?

— Une demi-heure, puisqu'il s'agit d'une procédure de divorce par consentement mutuel, annonce l'avocate.

Cette dernière nous a adressé à tous les deux un courrier, dans lequel elle précisait la date d'entrée en vigueur du divorce. Bien entendu, Ilène a voulu que nous prenions rendez-vous avec elle pour négocier cette même date. Je soupire en fixant celle que je considère déjà comme mon ex-femme. Mon portable vibre dans ma poche et j'articule calmement :

— Je peux m'arranger, c'est OK.

— Bien. Je vous demanderai juste une petite signature pour confirmer la date et l'heure de notre prochain rendez-vous.

Je laisse Ilène signer avant moi et l'imite. Nous quittons ensuite le bureau en saluant notre intercesseur. Je suis plutôt soulagé que mon ex fasse preuve d'autant de bonne foi : elle accepte de rompre à l'amiable malgré ce qui a pu se passer entre nous. Nous avons payé l'avocate en divisant la somme par deux. En ce qui concerne l'appartement, il n'y a pas de problème puisqu'il est à mon nom. Ilène vit chez son frère en attendant de trouver quelque chose.

Je m'installe au volant, elle s'assied à côté de moi et je quitte la place de parking pour la ramener à l'hôpital. Elle a réussi à avoir une pause durant son service pour en finir au plus vite et fixer une date, je suis simplement passé la prendre pour ne pas perdre de temps.

— Tu as l'air d'aller bien, débuté-je. Je pensais que tu serais encore ronchonne depuis qu'on s'est engueulés.

— J'ai pris du recul et Cameron a mis les points sur les « i » en m'accompagnant au parking. Je pense qu'il a été très clair là-dessus...

— Ça ne m'étonne pas, venant de lui. Gardien de la paix et de la non-violence un jour...

— Gardien de la paix et de la non-violence toujours, continue-t-elle amusée.

Elle me sourit franchement, je klaxonne un chauffard, le dépasse en fronçant les sourcils d'agacement et Ilène pose sa main sur mon bras pour m'inciter à me calmer. Je la repousse sans méchanceté, passe ma vitesse et sors mon portable pour répondre à Noa en arrivant à un feu.

* Tu mens. Je suis sûr que ça t'a plu cette séance de pilotage avec ma Porsche. Dis donc toi... t'as pas l'air de foutre grand-chose à la boutique, tu me harcèles.

Avec tous les messages qu'elle réussit à m'envoyer, je me demande ce qu'elle peut bien faire de sa journée. Personnellement, je suis le patron et lorsque je n'ai pas de rendez-vous importants, c'est plus facile d'envoyer des textos. Mais elle, elle doit gérer les clients et répondre aux demandes ainsi que son équipe puisqu'elle est responsable de rayon. Qu'est-ce qu'elle fabrique ?

Je pose mon portable face cachée sur l'accoudoir, presse l'accélérateur en m'engageant sur l'autoroute et reçois encore un message.

— Tu as une quelqu'un ? m'interroge timidement Ilène.

— Ouais..., opiné-je en retenant un sourire.

— Je suis ravie que tu aies trouvé quelqu'un, Angie.

N.A.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant