N.A.

2. Angel : Nouvelle voisine

Ilène est en train de gueuler dans le salon. Tout ça parce que je suis rentré plus tard du boulot à cause d'un rendez-vous plus long que prévu et qu'elle est complètement parano à l'idée que j'aille voir ailleurs. C'est déjà arrivé une fois, pas deux ni trois, une seule ! Je n'ai plus recommencé en un an de relation. Mais elle refuse de croire en ma fidélité.

— T'as fini ton cirque, là ?

— Je suis sûre qu'il y a une fille, m'accuse-t-elle en plissant les yeux.

— Si je te dis qu'il y en a une, ça va te calmer ?

C'est à moitié vrai. Il y avait une femme. Mais je ne l'ai même pas touchée malgré son matricule moulé dans un short qui la rendait plutôt bonne. Trop occupée à fumer, elle ne m'a pas vu la lorgner.

— Alors, c'est vrai ?

— Non. Il n'y a personne. Ilène, vraiment, fais-moi confiance, on est casés depuis près d'un an, putain !

— C'est bien pour ça que j'ai retrouvé un string dans un placard de la salle de bains il n'y a même pas cinq mois ?

Merde. Je croyais qu'elle n'était pas au courant...

— C'était celui de la copine de Cam, elle l'a oublié quand ils sont passés, tenté-je de justifier le malentendu.

— Elle ne porte pas de strings.

— Bah, c'était une exception ce jour-là, lâché-je en sortant un verre et une bouteille de Jack Daniel's.

Je ne bois pas beaucoup d'alcool, je ne le supporte pas et si j'en abuse, ça me colle un mal de crâne impossible.

— Tu te fous vraiment de moi, Saunders !

Lorsqu'elle m'appelle par mon nom, ce n'est généralement pas bon signe. De toute façon, Ilène commence à me les briser. Elle est trop jalouse et possessive. Si j'appliquais à la lettre les règles qu'elle instaure, je n'aurais plus de vie ! Mais ça m'emmerde de penser à la quitter. Parce que c'est une très jolie femme, il faut l'admettre ! Brune aux mèches blondes, les yeux d'un marron chaud séduisant et une bouche pulpeuse. Elle a tout ce dont un homme peut rêver, mais son obsession à vouloir le contrôle sur moi vient tout gâcher.

— Tu me fatigues... Je sors du boulot avec une heure de retard parce que j'avais un rendez-vous et tu me fais chier avec une nana qui n'existe même pas depuis plus de quatre heures. Il est minuit, putain ! Tu peux pas la mettre en veilleuse au moins jusqu'à demain ?

Je sais que ça la fait chier, c'est réciproque d'ailleurs. Notamment en ce moment puisqu'elle s'amuse à faire venir son « meilleur pote » quand je suis absent. Ça sent toujours le déo pour homme dans l'appartement... Au final, c'est peut-être elle qui me prend pour un con.

J'attrape mon verre et la bouteille en fronçant les sourcils, me verse une rasade de whisky, tandis qu'elle continue de me hurler dans les oreilles. Me fait chier celle-là... Qu'elle se taise un peu !

— T'es infernal ! Tu ne me parles même plus, ne me touche plus non plus ! Je commence réellement à m'inquiéter, Saunders ! T'as couché avec une autre femme, j'en suis persuadée !

— Mais t'es parano, ma parole, bougonné-je en la fusillant du regard. Je t'ai dit que j'avais un rendez-vous avec les responsables de la boîte !

— Tu es qu'un idiot infidèle !

— C'est toi qui fais l'idiote. Tu n'écoutes même pas ce que je tente de t'expliquer ! T'es sourde ou quoi ?

— Ne commence pas avec ça, me prévient-elle en croisant les bras.