CHAPITRE 5

22.4K 1K 1.1K
                                    

T.W : Agression sexuelle détaillée.

Je ne peux pas couper, mais j'ai mis des étoiles pour celles qui veulent sauter la scène. N'allez pas au delà de vos limites, love

"Regarde autour de toi, tous ceux que tu vois sont des êtres dont la disparition rendra le monde meilleur. 
Light Yagami - Death Note"  

JOKER

Depuis que je suis ici, je ne fais aucun rêve. Je dors peu, et mon énergie m'a littéralement déserté. Nikita ne s'en est pas rendu compte, mais la nourriture est droguée. À faible dose, mais suffisamment pour affaiblir le corps.

Si on ne mange pas, c'est elle qui se fera battre. Ou pire.

Endormie à mes côtés, le sommeil de Nikita semble agité. Pas un cauchemar, plutôt quelque chose d'amer, mélancolique, qui fait mal.

Elle sent le désespoir.

Sa tête sur mon épaule, je ferme les yeux, bras croisés sur mes genoux que j'ai ramené vers moi.

Si je ne faisais pas de rêves en arrivant ici, je fais maintenant des cauchemars. Voir l'Impératrice de notre clan se laisser abuser pour me sauver me hante.

Ce souvenir s'est imprégné comme un foutu tatouage sous mes paupières. J'en viens à vouloir me crever les yeux, conscient que la scène dansera toujours dans ma mémoire.

Je n'avais qu'une mission, et j'ai échoué.

Je masse mon épaule douloureuse, le pansement est imbibé de sang, comme celui sur ma jambe. J'ai de plus en plus de mal à bouger mes membres blessés par balles.

Si les antibiotiques ne sont pas automatiques, c'est quand même putain d'utile quand on se transforme en gruyère.

Je décolle doucement la compresse scotchée sur mon épaule, et grimace en voyant la plaie.

Je vais crever d'une infection, la honte.

La blessure recouverte, je ferme les yeux, immédiatement assaillie par ce que je crève d'envie d'oublier.

Je la revois comme si la scène se déroulait sous mes yeux. Je ressens mon impuissance, son abandon, et la satisfaction malsaine de son frère de la mettre à genoux.

"Tu n'aurais jamais dû venir."

Sur le coup, j'ai presque été vexé. Puis j'ai compris. Alexeï fait de l'affection de Nikita pour les gens, sa plus grande faiblesse.

Il anéantit sa vision de l'amour, et n'en dépeint qu'un triste tableau où les gens qu'elle aime la trahissent, l'abandonnent, puis meurent sous ses yeux.

J'aurai préféré que ce fils de pute me torture et me bute. Au lieu de quoi, j'ai pris une raclée, deux balles, et la preuve que je ne peux pas protéger Nikita.

Je suis un chien fou, mais j'ai une laisse.

Si courte que quand Nikita ne vient pas à moi, je ne peux pas la rejoindre. Elle a fait de moi son seul repère, la raison pour laquelle elle n'abandonne pas. Pourtant, je sens que ses limites sont atteintes.

Sa psychée se désagrège.

Je laisse le visage de Nana envahir mon esprit. Fatalement, le bien-être se répand dans mon corps endolori, le froid ne m'atteint plus, et mon ventre se réchauffe.

Ses cheveux qu'elle coupait au carré ont poussé, lui arrivant maintenant au-dessus des épaules.

J'aime ça.

LES YAKUZAS  [ TOME 1 & 2 ]Where stories live. Discover now