LES YAKUZAS [ TOME 1 & 2 ]

CHAPITRE 44 - MES PREMIÈRES FOIS

"Un oiseau incapable de voler n'a nulle part où aller.
Hiro - Darling in the franxx"

Musiques du chapitres :

♫ The Neighbourhood - Softcore
♫ The Neighbourhood - Daddy issues
♫ The Neighbourhood - Nervous


KURO

- L'odeur de la trahison... Murmure Joker en observant à tour de rôle Rei, Hisoka, Tao, Ghost et Sanemi.

Mon lieutenant est réveillé depuis deux jours, et j'envisage de l'envoyer moi-même dans l'au-delà.

- Vous êtes des putains d'enfoirés d'avoir buté Saru sans moi ! Rage-t-il dans son lit médical.

Mon regard dans le sien, il déglutit avant de se racler la gorge.

- Sauf toi oya.

Rei ricane, Sanemi mange un kinder, Ghost est appuyé contre la porte, et les jumeaux sont assis sur des fauteuils.

J'ai laissé le temps à Joker de revenir parmi nous, afin de chasser la confusion pour me révéler ce que je veux savoir.

Qui a osé s'en prendre à Nana ?

- J'espère que cette merde a souffert, ajoute-t-il vibrant de colère.

Tête penchée, je l'observe, plisse les yeux, et croise les bras sur ma poitrine. Sans le quitter du regard, j'ordonne à tout le monde de sortir de la pièce afin de me retrouver seul avec lui.

- Selon Rei, la dernière chose que tu as dites avant de t'évanouir, c'est le nom "Volkov". Tu es sûr de toi ?

- Ils étaient russes. Trois hommes et une femme. C'est elle qui dirigeait, mais je n'ai pas vu son visage.

- Qu'est-ce que tu as senti ?

Assis contre les coussins, son torse nu est couvert de bandages. Joker a pris cinq balles, mais c'est un guerrier de ceux que la douleur rend plus fort.

- Rien de particulier. Ils étaient là pour nous tuer mais la fille... Putain j'en sais rien, c'était chelou. Elle a dit un truc qui ne quitte pas mon esprit, soupire-t-il d'un air torturé.

Attentif, je me redresse pour l'écouter. Nikita n'a jamais mentionné de femmes dans l'entourage de son frère, et ce dernier est bien trop misogyne pour estimer en avoir besoin.

Quelque chose m'échappe.

♫ The Neighbourhood - Softcore

- Je lui ai demandé qui elle était, et elle a répondu sans réfléchir une seconde : "Le pire cauchemar de ton clan." Ça sonnait comme... personnel. Ou j'ai perdu trop de sang et je déraille, s'agace-t-il en essayant d'arracher ses perfusions.

Ma main stoppe la sienne, ses mots tournent en boucle dans ma tête, distillant une possibilité qui m'effraie.

- Cette femme, tu saurais estimer son âge ? Demandé-je la gorge nouée.

Mon cœur habituellement si calme se serre, compressé dans l'étau de ma culpabilité.

- Environ vingt-cinq ans je dirais, tu penses à quelqu'un ? S'enquit-il en fronçant les sourcils.

Je récupère ma main, et masse ma nuque en essayant de déglutir. Ma trachée semble si enflée que ma propre salive ne passe pas. Je ferme les yeux quelques secondes, assailli par les souvenirs de cette fille.

Des cheveux noirs, jeune, petite, menue, sûrement russe vu son visage de poupée.

- Tu ne m'as jamais demandé ce qui s'est passé quand j'avais quatorze ans. Commencé-je en rouvrant les paupières.