LES YAKUZAS [ TOME 1 & 2 ]

CHAPITRE 30 - CHOISIS

" L'amour et la haine sont les deux faces d'une même pièce.

Hisoka - Hunter x Hunter "

⚠️ T.W : Absence de consentement.

NIKITA

Le retour au Japon s'est fait dans un silence plein de reproches. Personne ne m'a parlé, ne m'a regardé ou ne m'a même proposé à boire.

Et maintenant que nous avons atterri, je me retrouve dans le salon de la résidence, encerclé par Kuro et ses hommes. L'ambiance est si glaciale que ma peau frissonne, mais savoir que Savannah lui a échappé allège un peu mon cœur.

Il ne prononce pas un mot, mais Joker s'approche de moi le visage fermé et me fixe. Je sais ce qu'il fait, il sent mes émotions.

Je ne lui en veux pas d'avoir participé à mon second kidnapping par Kuro, je crois que je m'habitue à n'être traité que comme un objet.

Je rêvais de vengeance, de destruction et de pouvoir. Je voulais la liberté de faire mes choix, de tomber amoureuse ou de rester seule toute ma vie. Mais je ne vivrais jamais rien de cela.

Je serais toujours un bijoux.

Quelque chose avec suffisamment de valeurs pour l'exhiber, mais pas assez pour en prendre soin.

- Elle sent la tristesse, la solitude et... je ne sais pas.

Bien sûr qu'il le sait, mais il refuse de le dire à voix haute.

La résignation.

Peu importe ce que Kuro veut faire, j'abandonne ce jeu tordu où il peut me trahir et moi uniquement subir. Je rend les armes, et advienne que pourra.

Joker s'éloigne, et je continue de fixer silencieusement Kuro qui lui aussi ne me lâche pas du regard. Je sens celui de Nana, des jumeaux, même de Rei qui s'amuse de la situation.

Il n'y a que Ghost dont les yeux restent rivés au sol.

- Tu es prête à payer pour ta trahison ? me questionne Kuro d'une voix détachée.

C'est plus fort que moi, je ris. Ce n'est pas une expression de joie, plutôt une forme d'amertume que je n'arrive pas à réfréner.

- Te trahir ? Dit moi Kuro, c'est toi qui a violé le corps de ma sœur ? demandé-je à mon tour.

Sa paupière droite tressaute, ses mains sont toujours croisées dans son dos et lui donnent une posture élégante dans ce costume hors de prix.

Mais si on enlève l'enveloppe charnelle, il n'y a rien d'autre qu'un yakuza. Cruel, sans âme, l'incarnation de la mort et du vide absolu.

- En fait c'était moi, ricane Rei qui attire mon attention.

J'ai du mal à me faire à cette personnalité. Elias ne me portait pas vraiment d'attention, mais il me semblait moins brutal que les autres.

Rei est différent, et je ne connais rien aux troubles identitaires de ce genre. À vrai dire, avant de rencontrer Elias je ne savais même pas que ça existait.

Mon univers a toujours été étriqué.

C'est marrant, parce que le fait que ce ne soit pas Kuro qui ai commis cet acte horrible apaise un peu ma peine. Mais pour une courte durée alors que Rei lâche naturellement :

- Par contre, c'est lui qui a ordonné qu'on la démembre.

Je ferme les paupières, luttant contre cette émotion qui se cristallise sous formes de larmes. Je les repousse, décidé à ne pas craquer devant lui.