LES YAKUZAS [ TOME 1 & 2 ]

CHAPITRE 17 - JAMAIS

" Je n'ai pas besoin d'apprendre à gérer ma colère.
Ce sont les autres qui devraient apprendre à ne pas m'énerver.

Kaneki Ken - Tokyo Ghoul."

KURO

À peine dissimulé par le paravent, je déglutis en observant la silhouette de Nikita tandis que son soutien-gorge pend des deux côtés.

Je sais qu'elle m'en veut, et ça m'est égal. Je n'ai pas le temps pour ses caprices.

Habillée d'une première robe noir, elle s'avance jusqu'au miroir et grimace en observant son omoplate dont la cicatrice est visible.

Désolé tsuma, ça fait partie du jeu.

Je vais engager une partie contre Alexeï Volkov, et même si cette marque est affiliée à celle des esclaves, elle est surtout représentative de mon clan.

Pour le reste du monde, c'est la preuve que Nikita m'appartient.

Elle n'en a pas conscience, mais ça la protégera. M'ignorant complètement, elle retourne se changer pour passer une seconde robe.

Je ne bouge pas, et continue de l'attendre sans réussir à quitter sa silhouette sombre à travers le paravent. J'observe ses jambes passer l'une après l'autre dans le tissu, et le remonter jusqu'à ses bras qu'elle tortille pour les y faire passer.

Sa main contre son franc remonte lentement, comme si elle avait conscience de mon regard sur elle que je détourne prestement.

Elle joue avec moi.

Fermant les yeux le temps de quelques secondes, je l'entends se déplacer, et rouvre les yeux pour tomber sur elle juste devant moi.

Une longue robe rouge rubis moule sa silhouette qu'elle m'impose. Les bretelles sur ses épaules sont fines, le décolleté est discret mais présent, et je baisse le regard pour ne pas l'observer impudiquement.

Mais je déglutis en tombant sur une longue ouverture le long de sa cuisse gauche, et je détourne les yeux rapidement alors qu'elle rit sans se cacher.

- Alors, tu aimes ?

- C'est très bien.

- Quoi c'est tout ? Même pas un petit compliment pour ton épouse adorée ?

Je tourne la tête dans sa direction, confrontant son amusement qui m'agace.

- Tu es mon épouse infernale.

- Trop mignon mon litchi.

Bien qu'elle veuille donner le change en étant insupportable, je lis la lueur du désespoir dans son regard.

Mes lieutenants ont émis l'hypothèse qu'elle aurait été abusée par son frère.

- Je ne le laisserais pas t'approcher, tu seras tout le temps à mes côtés.

Son sourire se fane, et un rire désabusé quitte ses lèvres alors qu'elle s'assoit sur le canapé à mes côtés, tout en gardant une certaine distance.

Son visage se tourne vers moi, et la colère qu'elle me voue est masquée par la déception que je représente à ses yeux.

Étrange sentiment.

- Je te hais.

- Je sais.

Nous oscillons sur une route sinueuse mal éclairé tous les deux, et mes plans ne cessent de se réadapter à cette femme au tempérament épuisant.