CHAPITRE 45 - SABISHIKU NARIMASU

18.6K 1K 723
                                    

"C'est au moment où tu penses pouvoir gagner que je viens t'achever.
Kei Nagai - Ajin"

Musique du chapitre :
Lana Del Rey - Ultraviolence

NIKITA

Comme souvent lorsque je me lève le matin, je m'habille et pars boire une boisson chaude au pied de l'arbre à fleurs de cerisiers.

Le mois d'avril est agréable, le froid laisse place à la douceur du printemps, les rayons du soleil sont délicats, et tout paraît magique dans ce cadre idyllique.

Mon regard vers l'arbre dans mon dos, mon cœur se serre face à la réalité.

Les fleurs de sakura ont éclos.

Le parfum typique qui accompagne cette floraison annuelle au Japon, vénéré par ses citoyens au point d'organiser plusieurs festivals autour de ce thème, est partout dans l'air.

Même si le spectacle est apaisant, je me sens triste.

Je maudis mes cauchemars et ma langue bien pendue, mais chéris secrètement cette nuit où il est venu être mon mari.

J'ai parfois l'impression que Kuro et Yuta sont deux personnes bien distinctes. L'un est un caillou chef de clan, l'autre un homme attentionné dont l'âme est parsemée de cicatrices encore fraîches.

Il ne guérit pas du poids de sa culpabilité.

Terminant ma boisson chaude, je me redresse en souriant, consciente que Ghost continue son petit jeu de : "Formons Nikita a détecté le danger de façon amusante !"

- Tu es dans l'arbre près du pilier gauche de la maison ! Crié-je amusé.

Mon protecteur saute d'une branche dissimulée par les feuilles, son masque sur le visage, il s'approche d'une démarche maîtrisée.

Comme une nouvelle habitude, je lui tend mon poignet. Je ne comprends pas le morse, mais Ghost dessine les lettres sur ma peau.

- Bravo ? Tu me félicite ? Décrypté-je en jouant des sourcils.

Même dissimulé, je vois le coin de ses yeux s'étirer, signe que lui aussi est en train de sourire sous le tissu. Il acquiesce en silence, me suivant à l'intérieur de la maison.

- J'aimerai bien apprendre à me battre, tu crois que Kuro acceptera que tu m'entraîne ? Demandé-je en rinçant ma tasse dans l'évier.

Je sens la présence de mon mari avant même de le voir. Les battements de mon cœur accélère, ma peau frissonne, et lorsque je me retourne pour le confronter, son regard hypnotisant annihile ma capacité de raisonner.

Je suis très faible quand il porte une veste en cuir.

- Refusé, claque-t-il simplement en se dirigeant vers le frigo.

J'ouvre la bouche, prête à lui offrir mon plus beau discours sur le pourquoi du comment il peut aller se faire foutre, mais je suis interrompu par les squatteurs de cette maison.

Comme une joyeuse troupe, les hommes de Kuro débarquent et investissent la cuisine, fouillant le réfrigérateur en quête de nourriture, s'installant ici et là.

- Oya, quand-est ce que tu reprends une cuisinière ? On crève la dalle nous, se plaint Hisoka en frottant son ventre qui crie famine.

Je n'ai jamais vu la femme qui travaillait ici, selon Nana, Kuro a décidé de restreindre le personnel de sa résidence peu de temps après mon arrivée.

LES YAKUZAS  [ TOME 1 & 2 ]Where stories live. Discover now