CHAPITRE 10 - LA LOYAUTÉ DU CHIEN FOU

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JOKER

Putain ce que je me fais chier...

Personnellement, je m'en carre un peu des traditions, de notre dévotion à respecter nos aînés en nous inclinant.

Moi ce que j'aime, c'est me battre et bouffer.

L'oyabun observe Kuro et Nikita avec amusement, sa femme avec une colère qu'elle maîtrise en apparence. Mais l'odeur de sa haine parfume l'atmosphère.

J'ai jamais vraiment compris ce truc d'odeur qui me parle, mais c'est comme si les émotions avaient une fragrance pour moi.

Je peux sentir la haine, la colère, la tristesse, la peur, le sexe.

Mais ce que je sens principalement aujourd'hui dans cette grande pièce aux boiseries foncés, c'est l'inattendu.

Quelque chose va se passer.

Tao à mes côtés le ressent aussi, mais comme moi, il est incapable de dire d'où ça vient.

Le regard de mon chef passe sur moi, je me concentre sur lui et comme d'habitude, il n'exsude aucune odeur.

Même pas la mort.

Comme s'il ne ressentait jamais rien, qu'une partie de lui est si éteinte émotionnellement qu'il n'est même plus vraiment humain.

Ce sont les anciens du clan qui l'ont surnommé le shinigami aux yeux verts.

Un Dieu de la Mort.

- Commençons la cérémonie de passation, déclare l'oyabun assis dans un fauteuil sur l'estrade.

Elias et moi sommes en retraits avec les autres lieutenants, ainsi que les trois démons de Kuro et les filles.

Light et Saru sont sur l'estrade aux côtés de leur mère, et Sanemi pénètre la pièce en interrompant l'atmosphère solennel que notre chef de clan tente d'instaurer.

Le gamin est taré, mais je le trouve amusant.

Il marche comme si de rien était en nous rejoignant Elias et moi, un sourire enfantin su le visage alors qu'il faisait bouffer son propre cœur à un homme il y a dix minutes.

Et comme Kuro, je sais que ce n'est pas Light qui a envoyé un assassin au dernier de la fratrie.

Tout le monde connait la folie meurtrière de Sanemi.

Si Kuro est considéré comme une personnification de la mort dans notre clan, on dit de Sanemi qu'il est sûrement l'enfant de l'un d'eux.

Il a une âme.

Mais elle est corrompue.

- Reprenons ! Tonne la voix du chef de clan avec un regard sévère pour son fils.

Qui se contente d'agiter sa main comme un demeuré.

Si je pouvais, je lui en collerais une.

Mais je me ferais égorger dans la seconde.

Peu importe qu'il ne soit pas considéré comme un successeur, il reste un Hitake. Un certain respect lui est dû.

Pour ma part il peut aller se faire enculer.

Je ne lui fracasse pas le crâne contre le sol, je suis à mon maximum.

- Nikita Hitake, tu as validé les trois épreuves de l'Impératrice avec succès. Je te félicite, Hōseki.

Il n'y a pas de surnoms mignon en japonais pour dire de quelqu'un qu'il est notre bijou, notre trésor.

Quand on appelle Nikita hōseki, on l'appelle littéralement bijou.

LES YAKUZAS  [ TOME 1 & 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant