CHAPITRE 2

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"Si tu gagnes, tu vis. Si tu perds, tu meurs.
Si tu ne te bats pas, tu ne peux pas gagner.
Eren Jaeger - L'Attaque des Titans."


NIKITA

Savannah est morte, et c'est ma faute.

Mon amie s'est ôtée la vie, juste pour m'offrir la liberté de refuser ce que mon frère attend de moi.

Tout le monde meurt à cause de mes décisions, de qui je suis et de ce que je représente.

Yona a été tuée pour me punir, Savannah s'est suicidée pour m'accorder un sursis.

Je suis une amie maudite, et j'angoisse de savoir ce qu'est devenue Yuki. Alexeï joue peut-être en ce moment même avec elle, et je l'admet, je préfère rester dans l'ignorance.

Seule dans cette cave où je ne compte plus les jours, la solitude grignote le peu de stabilité mentale qu'il me reste.

Alexeï n'est pas revenu, et c'est Zaven qui m'apporte mes repas. Il ne m'adresse pas un mot ni un regard, mais lorsqu'il a dû nettoyer le sang de Savannah sur le sol, il m'a demandé de détourner le regard.

Tu me souhaites le pire, mais ton cœur se meurt lorsque ça arrive.

Mes journées sont rythmées de silence, d'angoisse et de cauchemars.

Je ne fais plus de rêve.

La peur croît de jour en jour, et à chaque réveil, je suis déçue d'être en vie. La routine s'installe, je m'habitue à cette chaîne autour de la cheville, la peau rougit par les frottements du métal.

La lumière du soleil me manque, tout comme l'odeur des fleurs de cerisiers qui viennent d'éclore.

Parfum tendrement amère.

Les paupières closes, je me remémore l'arbre sakura dans le jardin, me rappelant comme j'aimais m'y adosser pour regarder le soleil se lever.

Je savourais chaque rayon qui caressait ma peau, me rendant nostalgique d'une affection maternelle que je n'ai jamais reçue.

Avec suffisamment de concentration, j'en oublie que je suis dans une cave où la température est basse. Le sol sous mon dos n'est plus gelé, remplacé par l'écorce d'un arbre centenaire. L'air ne sent plus le renfermé, mais le printemps.

Le Japon me manque.

Je me redresse prestement en entendant la porte de ma prison grincer, puis entoure mes genoux de mes bras en découvrant Alexeï refermer derrière lui.

La peur que je dégage glisse sur sa peau, dilate ses pupilles, sa main droite desserre sa cravate avant qu'il ne s'assoit contre le mur, laissant une bonne distance entre nous.

Je peux respirer s'il est loin.

— Tu es ici depuis bientôt un mois Nikita, j'ai été très patient jusque là.

Je me complais dans le silence, seule arme contre mon monstre qui en a tellement contre moi. Il peut me soumettre à sa volonté par la force, je ne pourrais rien y faire.

Sa main droite fouille la poche intérieure de son costume, il en extirpe son paquet de cigarettes, en place une entre ses lèvres qu'il allume, et m'observe en exhalant sa fumée.

— Approche-toi.

Je n'obéis pas, il n'a plus rien contre moi.

Il ne peut pas m'atteindre.

Un sourire aux lèvres, il prend une seconde taffe de sa cigarette.

— Ivar !

La porte s'ouvre à nouveau, mes yeux s'écarquillent lorsque je vois mon frère traîner Zaven par le col de son haut. Son visage est tuméfié, son tee-shirt blanc est devenu écarlate de sang, sa respiration est sifflante et m'inquiète immédiatement.

LES YAKUZAS  [ TOME 1 & 2 ]Where stories live. Discover now