Act. 15

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Je regagne le salon après m'être correctement rhabillée. En y entrant, je vérifie quand même que mon haut est en place et je prends une inspiration pour me recentrer. Ce moment est terminé. C'est l'important, et...

— Ivy, ça va ? Je te cherchais, me dit Loris.

Je ne sais pas si l'univers se joue de moi, mais Sacha arrive derrière moi la seconde d'après, et j'ignore si c'est parce que nous venons de nous déshabiller l'un devant l'autre mais en voyant le regard de Loris, on dirait qu'il est au courant.

Je suis sûrement parano. Seulement, il fronce les sourcils et regarde le brun derrière moi.

— Tu n'as pas l'air bien, tout va bien ?

Non, tout ne va pas bien. Non, Loris. J'aimerais te dire que j'ai longtemps été amoureuse de Sacha, que nous avons vécu des moments qui sont gravés dans ma peau et que ce soir, j'ai joué à un jeu dangereux. J'aimerais te dire que je me sens idiote et horrible de vouloir lui briser le cœur pour le déstabiliser et l'empêcher de briller en même temps. J'aimerais te dire tout ce qui s'est passé, toutes ces premières fois à ses côtés... j'aimerais te dire que...

— Qu'est-ce que tu lui as fait ? s'énerve-t-il.

Il ne s'adresse pas à moi, évidemment. Je m'avance, voulant éviter une dispute ou un accrochage inutile. Tout ce qui s'est passé dans cette chambre, je l'ai cherché. Ce n'était qu'un jeu, je suis juste un peu bousculée par mes sentiments.

— Il ne m'a rien fait.

— Ravale ta jalousie, Loris.

— Ma jalousie ?

— Tu crois que c'est parce que tu as passé la soirée avec Adeline que je vais arrêter de penser que tu es fou de Ivy ?

Je me retourne vers lui.

— Tu es ridicule, sifflé-je. Lâche-nous avec ça.

— Et même si j'étais fou d'elle, en quoi ça te dérangerait ?

— Ça suffit...

— Ça ne me dérangerait pas, réplique-t-il sûr de lui, je sais qui elle choisirait.

La colère et la peine sur le visage de Loris me surprend. Comment peut-il se sentir vexer par ça ? Je privilégierai toujours mon amitié avec lui. Toujours.

— Loris, laisse tomber.

— Vous n'êtes pas supposés vous détester ou un truc du genre ? me demande-t-il d'un air détaché.

J'ai envie de disparaître.

— Je dis ça comme ça. Visiblement, vous avez disparu ensemble, donc je me posais la question.

— Loris...

— Et ça, ce n'est pas de la jalousie ?

— Elle n'a pas l'air bien, voilà pourquoi je me demande ce que vous foutiez ensemble.

— Et qu'est-ce que tu dirais de lui demander comment elle va vraiment au lieu de te ramener avec tes conclusions hâtives ? suggère-t-il.

Mon meilleur ami a beau être courtois, calme et de nature assez simple, mais ça n'empêche pas qu'il a toujours été surprotecteur avec moi. C'est peut-être la raison qui pousse les gens à penser qu'il m'aime plus que comme un ami.

Je commence à trouver cette discussion ridicule. Je n'ai même pas vraiment envie d'en faire part. On dirait qu'un combat de coq se prépare, voilà tout. Comme pour me sortir de cette situation désagréable, mon téléphone vibre dans ma main à ce moment précis. Je ne porte plus aucune attention aux garçons, et encore moins quand je vois le prénom sur l'écran.

SupernovaWhere stories live. Discover now