L'Ombre d'Ares (Spin of des SOD) [Terminée]

Chapitre 30 : Léo - 48 heures

Léo 13 ans.

J'avais passé la journée avec Blade à m'entraîner. J'avais réussi toutes les épreuves physiques.

J'avais passé le test de l'électrocution sans broncher et sans m'évanouir. Le test de la baignoire gelée et le test des aiguilles sous les ongles.

J'avais mal partout mais je gérais. Je savais comment occulter la douleur en fuyant mon corps pour me perdre dans les fins fonds de mon esprits chaotique.

Comme je le faisais pendant les séances avec Rhage. Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux sans avoir l'impression d'utiliser son corps contre son gré. Et contre le mien. Alors je fuyais.

Et j'y arrivais.

Blade était très fier et j'adorais ça, j'attendais toujours patiemment son approbation. Ce que j'obtenais avec plaisir depuis quelques temps.

Depuis la mort de Lulu, je passais l'entièreté de mes journées avec Blade. Au début c'était effrayant. J'avais peur de lui parce que Blade représentait la douleur, la souffrance, la torture. Mais aujourd'hui je le voyais autrement.

Il m'avait enlevé des griffes de la Directrix, qui en réalité était beaucoup plus tyrannique. Elle ne voulait pas se salir les mains, c'était pour cette raison que Blade s'occupait des punitions. Cependant le côtoyer dans un autre contexte m'avait montré une autre facette de lui.

Mon entraînement d'Ombre m'avait permit de le décrypter. Il était toujours dangereux et extrêmement violent, mais il savait faire preuve de douceur, de paternalisme et il savait montrer quand il était fier de moi.

Cependant, j'attendais ma punition. Impassible. Froide et silencieuse.

Parce que, même si j'avais réussi les tests physiques, j'avais échoué le test émotionnel.

J'avais très bien géré le début de l'entraînement. Des mises en situation, toutes les plus perturbantes les unes que les autres. Et je m'en sortais comme un chef. Je l'avais vu sur son visage abîmé et son regard approbateur. Jusqu'à ce qu'il parle de Lulu.

Il avait parlé d'elle, de sa beauté, de son innocence, de son rire et de ses yeux bruns chauds et ... vivants.

J'avais perdu tout mes moyens, mon sang s'était glacé, mon coeur était restait de marbre mais ma respiration s'était accélérée, et ma nervosité s'était ressenti.

Je n'avais pas pleuré. J'en étais plus capable depuis plusieurs années, mais j'avais été perturbée et déconcentrée et j'avais bégayé, hésité et avait donné une information que je n'aurais pas dû.

J'avais échoué.

Assise sur une chaise, je regardais le dos de Blade qui s'affairait sur sa table d'outils. Il allait me faire mal, j'étais habituée. Je ressentais toujours cette petite dose de stress mais ça s'arrêtait là. Je n'avais plus peur de souffrir.

Alors j'attendais.

Cependant Blade se retourna et je remarquais que tout ses outils étaient rangés. Je levais les yeux vers lui, impassible sans montrer ma surprise.

Je savais que j'étais cassée. Que je n'étais pas une bonne Ombre. Parce que je ressentais encore quelques émotions, même si je savais les cacher.

Je me sentais défaillante. Et je ne voulais pas le décevoir.

Il me regardait dans les yeux avant de me faire un sourire de coin. Ce sourire qu'il faisait quand il était satisfait et fier de moi.

- Je ne comprends pas. Dis je platement.

Blade arqua un sourcil avant de croiser les bras sur sa poitrine, adossé contre l'arête de la table de torture.