Chapitre 29 : Rhage - Au nom de l'amour

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La culpabilité.

Un sentiment perfide et incisif qui peut pourfendre une âme comme une épée à la lame acérée.

La haine, la culpabilité, la rage empoisonnaient mon âme agonisante, mais toujours vivante.

Grâce à elle.

Léonelle.

Elle était mon point d'ancrage depuis que je l'avais rencontré. Elle était l'étoile qui guidait mes nuits. Depuis le premier jour dans cette saloperie de Pouponnière.

Je me rappelais de chaque instant passé, de chaque moment, chaque geste, chaque erreur que j'avais commise dans cette saloperie d'enfer.

Les yeux de Léonelle pouvaient soit me ramener la bas, soit me rendre ma liberté au grès de ses humeurs et de ses envies.

Je l'aimais, mais je n'étais pas amoureux d'elle. C'était beaucoup plus tordu que ça, ça l'avait toujours été.

Nous étions à la fois la némésis de l'autre mais sa rédemption pour tout ce que nous avions pu commettre. Ce besoin viscéral de se voir, de se faire du bien comme se faire du mal. Ce besoin de se toucher pour être sûre qu'il n'y ai pas de rancœur entre nous.

Alors qu'il y en avait.

Depuis ce jour là, depuis le jour où je lui avait volé son innocence, notre relation si pure avait dévié vers quelque chose de plus sombre. C'était beau, mais c'était aussi terrifiant.

Parce que je pouvais, parfois la détester, comme je pouvais l'aimais de tout mon cœur. Elle était ma faiblesse comme elle était mon arme, et parfois cette dualité me fatiguait.

Je roulais dans les rues de Chicago après avoir déposé les deux Ombres dans un motel. Je n'avais pas confiance en Clary. Je la détestais.

Je la détestais parce qu'elle me rappelais sans cesse ce que je lui avait fait. Ce que je leur avait fait à toutes.

Je les détestais toutes.

Elles ni étaient pour rien, elles étaient de jeunes filles innocentes et moi, je leur avait volé cette innocence. A cause de Léo. A cause de la Pouponnière, à cause de la Directrix.

Mais surtout à cause de Léo.

Elle était ma faiblesse, et si elle n'avait jamais été là, je n'aurais jamais cédé, j'aurais préféré crever que de leur faire subir ça. Mais Léo était là.

Elle avait neuf ans la première fois qu'ils l'ont menacé pour me pousser à déflorer les jeunes poupons. Elle avait réussi son entrainement et pourtant, elle avait été envoyé dans la chambre noire de Blade. Elle avait été torturé pour le plaisir. Pour me faire flancher. J'avais pu suivre ses tortures sur un écran, parce que tout était filmé dans la Pouponnière. C'était important pour la Directrix, elle visionnait sans arrêt ces images pour repérer les failles des poupons, elle n'était pas une Ombre, les détails lui échappait, alors elle visionnait ces putains de films pour détecter chacune de leur faille.

Il lui avait fallut des années pour trouver celle de Léo, et la mienne.

La famille.

Pas celle que l'on possédait déjà, mais celle que l'on s'était créé elle et moi.

Léonelle n'était pas comme les autres, elle avait un cœur aussi gros que la lune, et un besoin d'aimer incommensurable. Mais elle le cachait, comme elle l'avait toujours fait.

Quant à moi, et bien je l'aimais elle.

Et au nom de l'amour, j'ai fais ce que je devais faire pour la garder en vie. Mais aujourd'hui c'était trop dur de l'aimer, c'était trop dur de la regarder.

L'Ombre d'Ares (Spin of des SOD) [Terminée]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon