Officieuse

נכתב על ידי Aislenn

13.2K 2.6K 6K

Sanhild est une Officieuse, vouée depuis son enfance à servir la reine. Espionne, assassin ou garde du corps... עוד

Prologue
Chapitre 1 : Petite étoile
Chapitre 2 : Mission
Chapitre 3 : Bregan
Chapitre 4 : Tremoria
Chapitre 5 : Nostalgie
Chapitre 6 : Invitation
Chapitre 7 : Valse mensongère
Chapitre 8 : Valse courtoise
Chapitre 9 : Valse déconcertante
Chapitre 10 : Promenade
Chapitre 11 : Investigations
Chapitre 12 : Chasse
Chapitre 13 : Deux flèches
Chapitre 14 : Excuses
Chapitre 15 : Gredor
Chapitre 16 : Maladie
Chapitre 17 : Poison
Chapitre 18 : Bibliothèque
Chapitre 19 : Correspondance
Chapitre 20 : Demande d'aide
Chapitre 21 : Ambition
Chapitre 22 : Isolement
Chapitre 23 : Renouveau
Chapitre 24 : Danse
Chapitre 26 : Souvenir
Chapitre 27 : Fête hivernale
Rêve de Noël : Traineau
Rêve de Noël : Premier flocon
Rêve de Noël : Deuxième flocon
Rêve de Noël : Dernier flocon
Chapitre 28 : Dîner
Chapitre 29 : Complot
Chapitre 30 : Devoir
Chapitre 31 : Interrogatoire
Chapitre 32 : Souterrains
Chapitre 33 : Confidences
Chapitre 34 : Au bout du tunnel
Chapitre 35 : Wrags
Chapitre 36 : A bout de souffle
Chapitre 37 : Dans la place
Chapitre 38 : Justice
Chapitre 39 : Autorité
Chapitre 40 : Soins
Chapitre 41 : Adieux
Chapitre 42 : Départ

Chapitre 25 : Imprévu

232 51 108
נכתב על ידי Aislenn

Deux jours s'écoulèrent encore sans que Sanhild ne puisse visiter le bureau d'Aodan. Elle avait fini par retracer l'emploi du temps du jeune homme : il lisait dans la bibliothèque avant de retourner dans ses appartements pour dormir. Son bureau se trouvant directement contigu à sa chambre, si elle en croyait le bavardage des domestiques, il fallait le visiter lorsque le jeune homme était absent. Elle ne pouvait donc compter sur le sommeil de ce dernier pour agir.

En étant seule, il était difficile pour l'Officieuse de faire le guet et de s'assurer que les lieux étaient déserts sans se faire voir en cas d'arrivée impromptue d'Aodan. Il l'avait déjà croisée alors qu'elle patientait dans les couloirs pour jauger du temps qu'il mettait avant d'aller se coucher. Il n'avait pas paru s'en inquiéter, mais des rencontres inopinées et trop répétées finiraient par intriguer. Elle avait toujours estimé qu'il quittait la bibliothèque trop tôt dans la nuit. Mais, malheureusement, ce laps de temps ne suffisait pas à Sanhild pour effectuer une fouille efficace.

La jeune femme avait craint qu'il ne change de comportement en sa présence après leur brève conversation lors du dernier bal. Pourtant, Aodan ne parut ni gêné, ni rancunier, fidèle à sa capacité à ne montrer aucune émotion lorsqu'il le pouvait. Bregan ne devait pas lui avoir parlé, pas plus qu'il n'avait dû échanger avec Cierhan, car ce dernier continuait à faire à la jeune femme une cour assidue. Tant mieux, car le temps était devenu précieux à l'Officieuse dont l'enquête n'évoluait pas assez vite à son goût.

Elle avait rapidement écarté l'idée se débarrasser de Bregan pour éviter qu'il ne parle et lui attire des ennuis. Non seulement elle n'était pas censée tuer sans réfléchir à la première difficulté mais, de plus, comme pour Cierhan, elle se devait d'abord de savoir qui était, ou non, le traître. Supprimer la mauvaise personne ne ferait que lui compliquer la tâche et attirer l'attention sur elle. Si elle passait pour une intrigante auprès de Bregan c'était qu'elle jouait plutôt bien son rôle.

Peut-être en saurait-elle davantage si elle demandait directement au concerné pourquoi Bregan parlait de sa mort comme d'une évidence ? Difficile d'aborder ce sujet de front, surtout avec Aodan qui gardait toujours une certaine distance. 

Aussi, quand elle le rejoignit l'après-midi suivant, dans la bibliothèque, elle fut étonnée de surprendre un petit sourire de sa part.

- Vous savez, s'exclama-t-il alors qu'elle faisait semblant de se plonger dans le traité de tir à l'arc qu'il lui avait offert, je reste persuadé que nous nous sommes déjà rencontrés auparavant.

Sanhild se figea et dut faire un effort sur elle-même pour ne pas paraitre inquiète. Elle avait déjà beaucoup réfléchi à cette question et elle ne se souvenait vraiment de rien le concernant. Il avait une certaine prestance lorsqu'il se comportait comme le futur héritier qu'il était... ou n'était pas, elle ne savait plus. Cependant, la plupart du temps, il se montrait si discret qu'il ne risquait pas de se faire remarquer et de rester dans les esprits. Se pouvait-il qu'elle l'ait croisé durant l'une de ses précédentes missions ou bien pendant son entrainement ?

Elle s'imposa de le regarder sans ciller, bien que l'envie de quitter les lieux soit forte. S'il émettait des hypothèses qui s'avéraient un peu trop vraies et qu'il en tirait des conclusions dérangeantes...

- Je vous crois volontiers, messire, répondit-elle en lui rendant un sourire forcé. Cependant, je crains ne pas vous faire honneur. J'ai eu beau chercher en ma mémoire, je peine à me rappeler si je vous ai ne serait-ce que déjà croisé. Comment pouvez-vous être si sûr de vous ?

Cierhan aurait sans doute répondu qu'il ne pouvait oublier de tels yeux ou un si joli sourire, mais Aodan se contenta de froncer les sourcils en la dévisageant, pensif.

- Vraiment, je l'ignore. Je crois que c'est quelque chose, dans votre attitude, peut-être... Je ne parviens pas à définir ce qui me donne cette conviction.

- Je ne suis guère sortie dans le monde ces dernières années.

Toujours le même mensonge, qui devait assurer que personne ne pense pouvoir la reconnaitre. Les frères du jeune noble s'en étaient accommodé, alors pourquoi pas lui ?

Aodan acquiesça, sans cesser de l'observer :

- Je le sais, c'est d'autant plus étrange !

Incapable de trouver un autre argument pour faire cesser le supplice, Sanhild tenta de se composer un air amusé afin d'éviter d'intriguer davantage son interlocuteur. Mais son malaise devait être palpable, aussi, Aodan finit par hausser les épaules et reprendre sa propre lecture :

- N'y pensons plus ! Cela n'a guère d'importance et je vois bien que je vous ennuie avec mes questions. Sans doute, fais-je erreur.

Il ne paraissait pas le moins du monde convaincu par ses propres mots, mais la jeune femme accueillit cette échappatoire avec soulagement. Elle avait craint un instant qu'il n'insiste, mais fort heureusement, le jeune noble pouvait compter la discrétion au nombre de ses qualités.

Echaudée par cet interrogatoire, l'Officieuse préféra ne pas tenter de relancer la conversation pour poursuivre l'enquête et quitta la pièce peu après.

Il était grand temps d'aller fouiller le bureau d'Aodan. Certes, Sanhild était persuadée que ce dernier ne pouvait être coupable, mais elle n'était pas assez stupide pour ignorer l'évidence : elle ressentait un certain penchant pour le jeune homme qui pouvait biaiser son jugement. Rien n'était pire que d'imaginer voir ce que l'on souhaitait à la place de la vérité.

Sanhild aurait voulu pouvoir revenir sur la déclaration de Bregan prétendant qu'Aodan ne profiterait pas de l'héritage de son père. Mais comment aborder une telle question, et avec qui ? Le temps lui était compté. Si les frères comprenaient qu'elle les manipulait ou bien que l'aîné se rappelait soudain d'un détail lui ayant échappé et faisait quelque lien avec l'une de ses précédentes missions, elle serait perdue.

Peu importait qu'elle ait peu de temps pour fouiller le bureau, à présent : il lui fallait agir au plus vite, en plusieurs fois si besoin était. Cet état de fait accentuait les risques d'être découverte, mais elle n'avait plus le choix.

Bien décidée à accomplir sa mission sans négliger aucune piste, elle choisit donc ce soir-là pour revêtir sa tenue d'Officieuse.

Quitter ses lourdes robes de velours la soulagea et elle retrouva avec plaisir le pantalon et la chemise noire, renforcés de cuir de la même couleur, qui lui permettaient une plus grande ampleur de mouvements. Ses bottes aux semelles pourvues de fines lames tranchantes étaient bien plus confortables que les jolies chaussures de dame Sannarhia dont le seul but paraissait être de broyer les pieds.

Elle natta ses cheveux aussi serrés que possible, puis enroula la tresse afin de la cacher sous le masque qui enserrait sa tête. Désormais, on ne voyait plus que son regard et personne ne pouvait deviner qui elle était. A moins qu'elle ne soit prise, ou que quelqu'un de trop proche ne la regarde un long moment dans les yeux. En théorie, aucune Officieuse ne devait avoir créé assez de lien avec l'extérieur pour se trouver dans une telle situation.

Sanhild fixa à sa ceinture son poignard, son matériel de crochetage et également une petite bourse contenant quelques autres accessoires utiles, dont une pilule d'un poison foudroyant.

Puis, silencieuse, elle se glissa dans les couloirs obscurs.

La nuit étouffait dans son carcan le moindre bruit. La main de la jeune femme suivait les murs humides avec assurance. L'oreille aux aguets, l'Officieuse faisait enfin ce pour quoi elle était la plus douée.

Les appartements d'Aodan devaient être vides à cette heure, puisqu'il venait de se rendre à la bibliothèque. Le cœur battant, Sanhild priait pour qu'il ne décide pas d'abréger sa lecture. Se pouvait-il qu'elle ait sous-estimé le jeune homme et qu'il soit coupable de félonie ? Elle chassa ses questions envahissantes et se concentra. D'abord, agir ; ensuite réfléchir en fonction de ses éventuelles découvertes.

Pour lutter contre la profondeur des ténèbres, Sanhild faisait appel à sa mémoire. Tourner à l'angle du couloir. Poursuivre sur dix pas au croisement. A gauche. A droite, deux fois. Compter vingt pas.

Le but était presque atteint. Un mouvement se fit entendre dans le noir, presque imperceptible. Sanhild se figea. Était-ce encore Bregan qui se déplaçait sans lumière ? Etaient-ils nombreux à agir de la sorte, habitués à ces couloirs obscurs ? Sanhild fronça les sourcils, sur le qui-vive. Son instinct la poussa à se reculer dans l'alcôve la plus proche. Non, ce n'était pas le pas lourd de Bregan ou d'un quelconque habitant. Ce bruissement était beaucoup plus discret. Professionnel.

Le son provenait de l'autre souterrain, celui qui coupait le sien à la perpendiculaire. Au croisement, sur la droite, se trouvait l'entrée des appartements d'Aodan. Sur la gauche, ceux de Thoran. Le pas ralentit et s'immobilisa avant l'embranchement. Sanhild retint son souffle, l'oreille tendue.

Un cliquetis. Subtil. Répétitif. On crochetait une serrure. 

Si Sanhild estimait ses déplacements sans erreur, elle pouvait supposer qu'il s'agissait de la porte du seigneur. Elle sentit une poussée d'adrénaline lorsqu'elle comprit : l'empoisonneur était venu finir son travail. De façon bien plus radicale, sans doute.

La porte des appartements de Thoran grinça légèrement dans l'obscurité. Le mystérieux visiteur avait dû pénétrer dans la pièce.

Landarn aurait dit à Sanhild de laisser faire et de ne pas prendre de risque inutile. Il était vrai que, dans l'affaire qui les intéressait, que le seigneur vive ou meure n'avait guère d'importance. Mais si elle laissait le potentiel agresseur s'en tirer, Sanhild savait qu'elle ne serait pas plus avancée dans son enquête. Et puis, elle devait reconnaitre qu'une part d'elle-même se sentait peinée pour Aodan qui avait mis tant d'énergie à sauver son père. Enfin, elle en revenait toujours à la conclusion que si la forteresse était en deuil, il serait malvenu pour elle de rester en tant qu'invitée.

Après un instant de réflexion, Sanhild s'avança en silence, une main tendue devant elle, balayant l'obscurité, l'autre suivant le mur pour se repérer. La porte avait été laissée entrebâillée et une lueur dansante filtrait à présent, sans doute provenant d'une bougie que l'on déplaçait. La luminosité, aussi faible qu'elle soit, suffisait à s'orienter après que l'œil se soit habitué aux ténèbres.

La jeune femme tendit l'oreille. Elle n'entendait que les battements de son cœur.

Sans bruit, elle dégaina son poignard. Sans bruit, elle se glissa dans l'ouverture. L'antichambre était vide et obscure. La seule lumière provenait de la seconde porte qui donnait sur la chambre de Thoran. Cachée derrière le chambranle, Sanhild risqua un regard.

Une silhouette encapuchonnée, un éclat de métal au-dessus du lit.

Le sang de l'Officieuse se figea. Assassin. Sans plus réfléchir, elle bondit.

L'autre eut à peine le temps de se retourner. Elle lui posa le poignard sur la gorge. La bougie glissa sur les dalles de pierre où elle resta allumée. 

L'Officieuse cassa le poignet de l'agresseur. Ce dernier lâcha son arme dans un grognement de douleur. Sanhild hésita une fraction de seconde : prendre le risque de l'interroger ? Non. Elle ne pouvait laisser entendre sa voix à Thoran qui bougeait dans son sommeil, perturbé par l'agitation. D'un instant à l'autre, l'alerte serait donnée.

Implacable, l'Officieuse eut un geste vif et précis : la lame entailla la chair en profondeur. Le sang se répandit. Sanhild maintint le corps inerte pour accompagner la chute en silence. L'agresseur s'effondra au sol dans un gargouillement écœurant. Il n'avait pas eu une chance.

Thoran se retourna, grommela quelques mots. Sans plus attendre, Sanhild approcha la bougie de l'inconnu. Elle tira le capuchon de ce dernier afin de voir son visage et retint un cri de surprise.

המשך קריאה

You'll Also Like

9.1K 1K 68
Ma vie de lycéenne normale a basculé du jour au lendemain, lorsque je suis devenue une Sentinelle, membre d'une organisation secrète luttant pour la...
28.3K 1.3K 33
Lorsque tu ressens ces picotements au niveau de la nuque. Sans même le voir, tu le sens, tu le sais, il est là, il te regarde, comme lui seul peut te...
3.9K 207 13
[t/n] est née dans un bidonville et y a vécu jusqu'à c'est 6 ans où elle fait la rencontre de Nightmare qui décide de la prendre comme servante... au...
257K 28.2K 68
Pas facile d'être le seul garçon fée jamais né ! Presque dépourvu de don magique, Vivien Guyonvarc'h ne s'attendait pas à briller en entrant au lycée...