Comme cette T/P d'il y a cent ans, je me sentais morte-- morte de l'intérieur. Cette montagne russe d'émotions qui n'avait cessé de faire tambourer mon cœur depuis le début de cette folle aventure m'avait une fois pour toute achevée. La fraîche brise du soir faisait virvoler mes cheveux. Ma pauvre tenue autrefois blanche comme neige était désomais d'un triste gris. J'étais en piteuse état, mon corps criait à la douleur. Mais j'étais incapble d'agir normalement. J'étais morte de l'intérieur.
Mes yeux (c/y) se lèverent vers le ciel. D'ici on pouvait si bien voir les étoiles. Elle étaient magnifiques, j'aimerai tant pouvoir les prendre dans mes bras et ne jamais les quitter. Une larme salée vint couler sur ma joue. Comment m'étais-je retrouvée dans cette situation?
« T/P, tu es encore là! Il commence à faire frais, il ferait mieux de rentrer. » me lança une douce voix derrière moi. Je n'avais pas à me retourner pour savoir à qui appartenait cette voix.
N'ayant pas la force de répondre, je continuais à observer les astres lumineux dans le plus grand des silences. Je vis du coin de l'oeil la personne se poser à mes côtés, faisant à son tour pendre ses pieds dans le vide éternel. Je n'avais guère envie de parler, et encore moins à cette personne.
« T/P, je sais que c'est beaucoup à encaisser, mais ma pauvre, la vérité allait bien finir par sortir. Et quelque chose me dit que tu le savais depuis le tout début.» me lança à nouveau cette personne, attristée de me voir ainsi.
Elle avait raison, depuis le tout début j'étais ce monstre. Je n'avais jamais arrêté de l'être. J'avais simplement réussi à me mentir ou plutôt, on m'avait gardé dans le mensonge. Je ne préférai même plus n'y penser. Je devais à nouveau tout laisser tomber pour ce que j'étais réellement. Impa, Pru'Ha, Hubert, Sidon, Teba et toutes les merveilleuses rencontres que j'avais faites n'étaient plus qu'un guère souvenir. Que penseraient-ils de moi s'ils savaient ce que j'avais fait. Mon cœur se serra soudainement lorsqu'il me revint en tête. Cette personne à qui j'avais déjà deux fois ouvert mon cœur.
Ce magnifique sourire, ce flamboyant regard azure et cette douce chevelure. Ce corps d'athlète et son immense cœur. Le héros de la Lame Purificatrice.
Link...
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J'étais désormais enfin sortie de cet horrible cauchemar. La main posée sur la poitrine, j'arrivais encore à ressentir la douleur que la lame sacrée m'avait procurée lorsqu'elle m'avait achevée. J'arrivai à lever les yeux vers Link qui semblait lui aussi assimiler le choc. Son visage crispé reprit rapidement un air neutre et froid. Son regard remonta rapidement vers le mien.
Il semblait voilé par quelque chose. Pour la première fois je devais l'avouer, j'avais peur. Link me faisait peur. Sous toute cette pression, je n'arrivai pas à sortir un seul mot. Link de son côté ne semblait pas plus déterminé à me parler.
Sans même comprendre pourquoi, je m'étais rapidement retrouvée au sol, Link essayant de toutes ses forces de répéter son mouvement d'il y a cent ans. J'arrivai heureusement cette fois-ci à bloquer son coup. Mes dagues supportaient avec difficulté la lame du héros qui semblait plus que déterminé de me tuer.
Il ne m'avait même pas laissé le temps de m'expliquer!
« Link—» réussis-je à dire tout bas, la voix tremblante.
« Ne me parle plus. Tu le savais n'est-ce pas? Comment ai-je pu tomber dans le piège une deuxième fois? » me cracha-t-il littéralement au visage tout en employant plus de force.
Tout ce que nous avions vécu n'avait dont plus aucune valeur? Mon cœur se décomposa en multiples morceaux. Je l'aimais tant— et je croyais que c'était réciproque...
Nous étions supposés êtres les héros, mais nous voilà déformais—
« Tu n'es qu'une sale traitre T/P ! Je te hais et crois-moi, je n'hésiterai pas à te tuer— Je t'aimais tant! » hurla-t-il avec colère et douleur.
Mes larmes s'arrêtèrent alors et j'arrêtai toute résistance. Sa lame vint atterrir à quelques millimètres de moi. Link reprit alors son équilibre. Quelques larmes étaient perceptibles sur le coins de ses yeux. Il vint rapidement les essuyer. C'est alors que le peu de lumière qu'il avait en lui s'envola pour de bon. Link— mon Link n'était plus. Nous étions désormais ennemis. Il leva enfin son épée, prêt à m'achever pour de bon.
Je ne voulais pas mourir. C'était terminé. J'avais tout perdu.
C'était lui ou moi.
Quelque chose sembla s'éveiller en moi et sans même le réaliser, j'étais désormais au dessus de Link. L'une de mes dagues sous sa gorge. L'autre était dans son dos, prête à le transpercer. Nous étions les deux à bout de souffle.
« Vaillant combat Link, mais T/P ne se laissera plus faire. Elle est forte. » dit alors Kohga qui avait été muet depuis déjà un long moment.
Je resserrai alors mon emprise ne ressentant plus rien. Cet homme m'avait tué sans aucune pitié il y avait de ça cent ans. Je ne lui rendais que la monnaie de sa pièce.
« T/P— je t'en pris, ce n'est pas ça... » me dit Link, en-train-de suffoquer.
Je le lâchai afin de me placer devant lui. Il était salement amoché, il saignait de partout. Je n'arrivai même pas à ressentir une goutte d'empathie. Pensait-il m'avoir avec la pitié?
Je vins l'agripper par ses cheveux et le forçai à me regarder. Quelques larmes menaçaient de couler sur le coin de ses yeux. Jamais je n'avais vu le grand Link se montrer aussi faible devant l'ennemi.
« T/P, écoute-moi—» je vins lui donner un coup dans l'estomac afin qu'il se taise. Il cracha de même du sang tout en m'offrant ce regard. Ce fameux regard, celui qu'il n'avait adressé qu'à moi.
Quelques heureux souvenirs me revinrent en tête et me firent réaliser à quel point il avait été important pour moi— mais c'était désormais derrière nous. Il avait déclaré cette guerre.
« Ne joue plus ce double jeu avec moi, fardeau d'Hyrule. Tu m'as manipulé une fois, mais pas cette fois-ci. Tu es l'ennemi.» dis-je d'une voix tremblante. J'avais fait mon deuil— il n'était qu'un monstre.
Libéré de mon emprise, il laissa son visage tomber. Il soupira un grand coup puis le releva, affichent cette fois-ci une mine glaciale.
« Qu'il en soit ainsi alors. Merci pour tout. » il se releva alors, désormais déterminé à ne pas mourir. « Mais j'ai encore Hyrule à sauver, je ne peux pas te laisser me tuer. S'il le faut, je te tuerais encore! »
Sur ce le héros se jeta sur moi. S'en suit d'un long combat sans aucune pitié. Il réussit malheureusement à me mettre au sol. Mon corps criait à la douleur. La scène d'il y a cent ans me revint en tête. J'étais finie- et personne ne semblait déterminer à m'aider.
« Je te déteste! » hurlai-je contre le héros tout en me jetant sur lui. Il fut pris par surprise— ils le firent tous.
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« Ceci est ta chambre mon enfant, tout est à ton service. Repose-toi bien, et si tu as besoin de parler, je suis là. » me chuchota mère tout en me laissant seule.
Elle avait tant essayé de me faire parler mais depuis ma confrontation avec le héros, je n'arrivais plus à rien dire. Je regrettai la plupart de mes mots et j'espérais profondément que lui aussi— mais c'était terminé. À l'heure qu'il était, il devait être encore à la cité, à aider ce pauvre peuple à se relever. Et me voilà, moi, à la maison comme disait Kohga.
Je me laissai tomber sur l'immense lit de mon immense chambre. Et dire qu'il y avait à peine deux jours j'étais ici, mais dans le camp inverse.
Toutes ces pensées me donnèrent vite mal au crâne. J'étais épuisée et toute la douleur venait de me retomber dessus. Je laissai mon visage vagabonder une dernière fois la pièce lorsque mes yeux tombèrent sur ma sacoche sur le sol. Quelques de ses éléments étaient éparpillés sur celui-ci. Un en particulier attira mon attention.
Cette douce enveloppe blanche sur laquelle ces doux mots étaient posés : pour ma très chère t/p.
Je serrai une dernière fois mon oreiller.
Revali, aide-moi.