La nuit, l'obscurité était la plus maline d'entre tous. Elle s'amusait à voiler la vérité à ceux qui étaient prêts à vendre leur âme pour. Tout être vivant voulait ce qu'il n'avait pas, il était avare. Et cela, la nuit le savait. Chaque récit ne faisait que prôner une grande valeur à la lumière— alors qu'il n'y avait pas de lumière sans obscurité.
En cette lourde nuit, la maline lumière de la lune s'était transformée en un bain de sang. Recouvrant ciel et terre de son défunt pouvoir destructeur. Faisant revenir à la vie ceux qui avaient semé terreur et douleur. Près de la tour où j'avais appris qu'autrefois, le noble roi d'Hyrule m'avait prôné Prodige Hylienne, se trouvait un immense clan de Lizalfos qui était revenu des morts. Mon héroïque allié m'avait alors rapidement pris par la main, puis nous avait guidé à travers ce frisquet désert jusqu'à un oasis.
Aucunes syllables n'étaient sorties de ma bouche. J'avais été en quelque sorte perdue dans un lourde réflexion, me faisant probablement ressembler à un zombie de l'extérieur.
Le vaillant Roi d'Hyrule, décédé il y a plus de cent ans m'avait nommé Prodige Hylienne— mais qu'en faisons-nous de Link— le Héros de la Lame Purificatrice et vrai Prodige Hylien?
« T/P, parles-moi. » me souffla le blondinet tout en se posant à mes côtés.
J'observai les douces vibrations du vent sur l'eau. Une eau si pure mais reflétant un vrai cauchemars ; une lune remplie de sang. Ses mots avaient simplement effleuré mes tympans— ceux-ci étaient en constante bataille. Bataille pour savoir s'ils avaient bien compris ce que Mère avait dit.
« Et si j'avais été une Prodige? »
Son pesant regard azure me délogea, le temps de quelques secondes, de mon inquiètude. Ses deux mèches qui tombaient de part et autre de son visage virevoltaient au vent, ses magnifiques yeux dévorant les miens, sa bouche entre-ouverte me firent ensembles, réaliser que je n'étais pas seule.
« Une Prodige? » commença-t-il en regardant les horizons. « Franchement, ça serait formidable, tu ne trouves pas? » Link se retourna vers moi et m'offrit un innocent sourire, « Cela voudrait dire qu'il y a cent ans, nous nous serions connus, que nous nous se serions battus ensembles et qui sait— que nous nous serions tombés une fois de plus amoureux. »
Sans hésiter une seconde, je vins l'attraper par le chandail et vins le serrer dans mes bras.
« Tu sais trouver les bons mots— merci Link. » dis-je si bas, le sourire aux lèvres.
Sa présence m'était si apaisante— lui et moi étions plus qu'une équipe. Ganon avait essayé de nous séparer, mais Hylia en personne nous avait sous son aile.
« Link, vaillant Héros est bien lié à la princesse au pouvoir d'or. Mais ce qu'ils ne savent pas— c'est que dans l'ombre du Héros se cache une autre personne, elle aussi Prodige. » résitai-je en fermant les yeux.
« Sans l'une, l'autre n'était rien. » finit-il en me caressant les cheveux.
Une panoplie de questions lui tournaient dans la tête, mais il s'était résigné à les garder pour plus tard. À quoi bon gâcher ce petit moment de plaisir?
Demain est un autre jour.
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J'ouvris les yeux sous un oasis remplit de vie. Link et moi étions paisiblement installés sous l'ombre de deux palmiers. Il avait dû nous coucher là la veille. Un Piaf et une étrange créature— probablement un Goron étaient au rendez-vous. Le Goron se faisait paisiblement grillé au soleil alors que le Piaf tournait en rond tout en marmonnant je ne sais quoi. Je reposai mon regard sur Link qui dormait paisiblement. À ses côtés reposaient ma sacoche, que je pris et, cachée sous celle-ci, la célèbre épée Purificatrice. Je l'observai quelque moment avant d'y être complètement hypnotisée.
Le son autour de moi sembla se saturer pourtant quelques chuchotements s'échappèrent de l'étrange relique.
Elle se démarqua tellement du lot qu'elle obtint une mention d'honneur du roi d'Hyrule en personne. Ce roi ne n'en n'avait jamais donné auparavant.
Il l'a nomma Prodige Hylienne—
Ma main s'approcha dangereusement de l'arme qui semblait de plus en plus s'exciter—
« Madame?— » me demanda une voix masculine qui me ramena rapidement à la réalité. J'observai le Piaf qui semblait en constante douleur. « Enfin— oui, pardon de vous déranger, mais auriez-vous quelques ingrédients, voire quelques plats glagla qui me permettront de ne plus mourir de chaud? » sa voix tremblait et il semblait au bord de s'évanouir.
Afin de ne pas réveiller mon compagnon, je m'empoignai de ma sacoche et amenai le Piaf un peu plus loin, sous l'ombre d'un kiosque.
« Oui, justement, vous avez de la chance! » je sortis quelques repas et potions glagla que Link avaient préparés chez les Piaf.
« Merci infiniment! Vous savez, nous les Piaf avons l'habitude de vive en région froide alors la chaleur déserts est un enfer. »
Je levai le regard devant moi et après reconsidération il était vrai que la température avait monté mais je n'étais pas jusqu'à dire qu'elle était désagréable.
Nous restâmes plusieurs minutes à discuter et le Piaf m'avait même offert une petite bourse remplie de rubis. Elle était très lourde. Avant même d'essayer de le convaincre que c'était trop, il m'avait dit que ce n'était pas l'argent qui l'importait et que ce n'était pas un problème pour lui. Il m'avait ensuite salué puis s'était volatilisé.
Je fis alors le tour de l'oasis tout en observant les plusieurs femmes au teint basané et qui étaient très légèrement habillées. Elles devaient faire deux fois ma taille et avaient beaucoup de muscles. Je gardai alors ma distance. Tout en faisant le tour, je vis au loin la cité Gerudo. Elle était moins lumineuse étant désormais exposée au grand jour mais, restait toujours aussi mystérieuse. J'aperçus aussi, au-dessus du kiosque sous lequel j'avais discuté avec le Piaf, un étrange personnage. C'était une jeune femme, vêtue d'une tenue rose qui dévoilait son ventre mais qui cachait son visage. Elle regardait en direction de la cité tout en sautillant— étrange.
« Bien dormi? » me demanda la grave voix de Link qui devait venir à peine de se réveiller.
« Super bien, merci— je vais beaucoup mieux. » me retournai-je en lui offrant mon plus beau sourire.
Je l'observais rapidement— il avait l'épée sur lui, parfait. Je le pris alors par la main et le guidai vers la cité.
« Dépêchons-nous— cette cité nous attend! » m'exclamai-je, j'entendis mon compagnon rire derrière moi.
Nous prîmes la route qui ma foi était assez longue. La cité semblait faire un pas derrière lorsqu'en faisait un devant. Malgré le fait que les paysages soient assez— vide, j'appréciai la vue et le moment.
Je m'arrêtai lorsque je vis que Link ne me suivait plus.
« Non d'Hylia— la chaleur devint insupportable. » se dit-il à lui-même. « T/P, pourrais-tu me passer l'une des potions glala que j'ai obtenu au village Piaf? Prend-s'en une aussi. » me sourira-t-il.
Mon corps se crispa et je lui fis mon sourire le plus innocent. Il s'approcha de moi et me regarda sceptiquement.
« Aurais-tu quelque chose à me dire? » me demanda-t-il sérieusement tout en croisant ses mains derrière son dos.
« Il se pourrait que j'ai vendu ces fameuse potions et plats à un certain Piaf. » avouai-je toujours en souriant.
Il me regarda avec surprise et prit du temps à assimiler l'information jusqu'à son cerveau. Il haussa alors des épaules et reprit la route.
« Je suis sur qu'il y en aura à la cité— de même que des tenues résistantes à la chaleur. » lança-t-il en se retournant et en me faisant un clin d'œil.
Mon inquiétude s'envola et je vins le rejoindre.
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La cité Gerudo était fortement protégée par une muraille qui faisait sa circonférence. Deux puissantes femmes armées de lances étaient placées en plein devant l'entrée de la cité. Une chose était sur, il ne fallait pas les chercher.
Link s'était immédiatement précipité sur le sanctuaire qui trainait non-loin.
J'avais tant envie de voir à quoi ressemblait la cité de l'intérieur, un peu plus tôt, à l'oasis, tout le monde ne cessait d'en parler.
« S'il-vous-plaît seulement un petit coup d'œil— » supplia une voix masculine.
Je pivotai vers un homme qui tenait dans ses mains un espèce d'engin et qui suppliait les gardes de la cité.
« Les Voï sont interdits dans la cité. » rétorqua avec puissance l'une.
L'homme essaya de faire un pas en avant et les gardes firent un x avec leurs lances, lui coupant le chemin.
« En quelle langue doit-on te le dire, les hommes n'ont pas le droit de rentrer chez nous. » cracha l'autre garde sur un ton irrité.
Le corps du pauvre fou trembla et il prit ses jambes à son cou. L'histoire était bien triste mais qu'allions nous faire pour Link— il était un homme à ce que je sache.
Link revint, heureusement ou bien malheureusement, plus vite que je le pensais. Il affichait une mine satisfaite. Au moment où il allait me prendre la main pour se diriger vers la cité, je le poussai vers le sanctuaire— derrière lequel je nous cachai. Heureusement pour nous, les gardes ne nous avaient pas vus.
« Tu m'expliques? » demanda-t-il, les sourcils froncés.
Un rire très peu féminin nous fit tourner la tête en cœur. Une femme— plutôt un homme vêtu d'une tenue féminie assez osée se tenait derrière nous. Link crama sa couverture assez vite et se retourna rapidement vers moi, choqué.
« Les Voï ne sont pas admis— dommage pour toi. » il fit alors virevolter son voile, nous exposant quelques secondes son visage barbu. « Mais si tu veux, je peux amener cette Vaï avec moi. » ses mains vinrent alors s'aventurer dans mes cheveux.
Link était littéralement outré par la situation et en même temps confus face à ces nouveaux termes.
« Ce n'est pas avec cette barbe et cette voix que tu vas réussir à entrer dans la cité, Voï. » rétorquai, entrant de même temps dans son jeu.
L'homme sursauta et se crispa. Il regard autour de nous puis s'approcha de nous, légèrement en sueur.
« Ok, on fait un marché et en échange vous gardez mon secret. »
« Nous t'écoutons. » sortit Link, la voix grave.
« J'aide cet homme à rentrer dans la cité et comme promis, vous gardez mon identité secrète. » il nous offrit alors ses deux mains que nous vîmes serrer. «Parfait, à l'oasis près d'ici j'ai un ami— c'est lui qui m'a procuré cette tenue. Allez le voir et il vous en vendra une. » chuchota-t-il si bas.
À peine après invoqué l'oasis je compris de qui il parlait. La femme à la tenue rose qui sautillait sur le toit du kiosque. Un homme probablement.
« Parfait— merci pour ton aide. » conclus-je en entraînant Link plus loin.
« Comment ils ont su? » grogna l'homme-femme en faisant revoler quelques grains de sable avec son pied.
Link observait étrangement le sol, je vins alors le rejoindre tout en prenant sa main.
« Super, désormais il faut refaire la route à pieds » râla-t-il.
Je gloussai et le suivis. Il traina quelque peu des pieds avant de s'arrêter. Il se retourna tout en déglutissant.
« T/P, ne me dis pas que je vais devoir moi aussi porter— ça. » ses yeux de chien battu ne me firent que rire encore plus. Il se retourna puis, reprit la route, tout en boudant.
Link en petite tenue— oh— Link en petite tenue...
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« Ça vous fera 300 rubis. » nous dit la fameuse femme-homme à la tenue rose de l'oasis.
Je lui tendis les rubis puis pris précieusement le sac contenant la bête. Par respect pour Link, qui m'attendait en bas, la tête encore dans les nuage, je ne regardai pas la tenue, ni sa couleur. J'espérais de tout mon cœur que ça allait passer. Déjà que cela allait fortement toucher la dignité de mon cher Link, si ça s'avérait à ne pas fonctionner— je n'osais même pas m'imaginer la suite.
« Tiens. » lançai-je tout en compressant le sac contre son torse.
Il m'observa avec ses yeux de chien battu puis alla se changer. Juste à l'idée de le voir en femme me faisait rigoler— mais aussi accélérer les battements de mon cœur.
« J'ai honte. » grogna-t-il derrière moi. Je sursautai et me retins de me tourner.
« Puis-je? » demandai-je en me mordant la lèvre.
Il eut un silence et j'eus enfin ma réponse.
« Oui—»
Je vis flou quelques secondes et faillis perdre mon équilibre. Je dévisageai chaque parcelle de son corps. Sa tenue bleue très très légère était sublime. Elle portait plusieurs motifs et signes dorés. Mes yeux atterrirent sur son visage, à moitié caché mais pourtant si rouge. Ils rencontrèrent ensuite le haut de mon cher compagnon qui ne cachait visiblement aucune poitrine. Son ventre si musclé était dévoilé au grand jour— Link n'avait jamais été aussi léger et il en avait honte. Pourtant son corps de dieu attirait l'œil de tous.
Lorsqu'il me pris à presque baver devant lui, Link vint se racler la gorge, me faisant réaliser la bêtise. Je sentis les pointes de mes oreilles pointues chauffer et je détournai les yeux.
« Cette— ça te va très bien, tu es une très belle femme Link. » finis-je avec un rire nerveux.
Link me tendit alors ma sacoche et vint poser une main sur mon épaule. Je rencontrai son regard qui avec sa tenue bleue, le rendait encore plus puissant, puis je souris.
« Penses-tu que je pourrais réussis à séduire un homme. » il commença alors à bouger du bassin tout en tournant.
Je l'observai, complètement sous le choc, puis me mise à rire.
« Quel idiot, ce n'est surtout pas avec cette danse que tu vas réussir. » éclatai-je de rire.
Je me sentis pivoter et je perdis mon équilibre. Je tombais sur les fesses. Link me tendit alors la main— le sourire probablement aux lèvres. Il m'aida à me relever et colla mon corps contre le sien.
« Alors penses-tu que je vais pouvoir séduire les femmes? » me souffla-t-il, sa chaude respiration passa à travers le tissus et vint se loger sur ma nuque. Je frissonnai et me sentis incapable de parler.
J'avais un Link à moitié nu collé contre moi non d'Hylia.
Il rit innocemment avant de s'équiper de la tablette. Il me prit la main puis y déposa un baiser—
« Direction la cité des femmes! »