Cette fois-ci, j'y vais !
Chapitre 23... hips!
"Tintin tintin tin tin tin tin tintin, Sono one told you life was gonna be this way, Your job's a joke, you'rebroke, Your love life's D.O.A, It's like you're always stuck insecond gear, When it hasn't been your day, your week, your month, Oreven your year, but : I'll be there for yooooooooou" Je pointaismon index sous le nez de Tara, attendant qu'elle poursuive mon hymne,sous le regards amusés, voire exacerbé de quelques uns des passants qui étaient autours de nous. Les regards amusés appartenant aux fêtards londonien, les exacerbés aux touristes aventureux qui préféraient profiter du métro en silence pour pouvoir lire leur carte ouverte sur les genoux, plutôt que de m'entendre chanter le générique de ma série favorite. Le temps devait s'être arrêté, puisque l'horloge numérique de notre RAM indiquait que nous y étions depuis deux minutes, alors que j'avais manifestement eu le temps de chercher à me remémorer l'alphabet dans son intégralité dans les deux langues, à l'endroit comme à l'envers, avant d'abandonner pour tenter de mettre un peu de gaieté dans ce lieu triste rempli de gens qui faisaient principalement la gueule. J'étais avachie contre Tara, ma tête sur son épaule, et n'avait plus grande notion de ce qui se passait autours de moi. Je savais que nous étions dans le métro – la voix de la femme qui parlait en se bouchant certainement les narines pour nous préciser les arrêts était reconnaissable-, mais mon cerveau n'était plus en état de fonctionnement. Enfin, encore moins qu'avant.
Je remerciais le ciel de m'avoir conseillé de mettre ma tenue de rendez-vous, et non une robe courte comme Tara : impossible pour moi de me tenir convenablement, et j'avais les bras, comme les jambes, ballants. Parfaitement, sans aucune dignité.
- Comment en suis-je arrivée là avec un simple mojito, me direz-vous ? Eh bien la fatigue, le stress, l'énervement, et ne rien avoir mangé de l'après-midi : tout ça mélangé ! Oh putain, j'ai sauté le goûter !
Bizarre comme cette voix ressemblait à la mienne, en un peu plus stridente.Mais je compatissais parfaitement avec le saut du goûter : j'ai fais la même bêtise aujourd'hui.
Tara était en train de rire de la malheureuse voix, faisant rebondir ma tête sur mon épaule, et déformant tout ce qui entrait par la même occasion dans mon champs de vision.
- Allez viens, la goinfre, on descend ici, me dit-elle en se levant et en me prenant la main.
Avant de sortir du métro, je fis part de mes encouragements à la voix qui avait eue la force de continuer sa journée sans son quatre-heure, et suivis Tara dans les escaliers nous menant à la surface.
La lune, ronde et mignonne comme à son habitude, poursuivait sa course dans le ciel bleuté et illuminé par les lumières et pollution de la ville. Pourtant, malgré l'heure tardive qui avançait – il est vrai que je sortais rarement de chez moi lorsque le soleil avait complètement disparu, donc le "tardive" était relatif -, la ville n'en restait pas moins animée et grouillante de passants. Certains bars restaient mystérieux pour ceux qui étaient à l'extérieur, les invitants sournoisement à y entrer pour satisfaire leur curiosité, d'autre, comme celui d'où nous sortions, qui est était plus une boîte de nuit, ne laissant aucune place à l'imagination, tant par la musique qui filtrait à au travers des murs, pour se diffuser dans la rue, que part les couples pressés en pleines copulation à quelques pas de la porte d'entrée.
- Nous y voilà !, me ramena la voix de mon amie sur Terre. Tu vas pouvoir commander un thé, et de quoi rattraper ton quatre-heure, vu le traumatisme que ça t'a causé, retentit sa voix rieuse.
L'établissement qui se tenait devant nous, m'était, comme tout autours de moi ce soir, familier, et me mettait à l'aise. Bien que petit au premier coup d'œil, le bar, ou vitrine, je ne sais pas trop, avait cependant l'air fermé, et j'allais demander à Tara pourquoi avoir choisi le seul endroit fermé de la ville. Mais pour une raison qui m'étais encore inconnue, elle se mit à hurler – du moins c'est ce que mes oreilles bourdonnantes m'ont fait croire- un "On est là!" aux murs extérieurs du bar devant lequel nous étions.
De l'obscurité qui embrassait les briques rouges de l'établissement, deux grandes silhouettes noires s'en détachèrent pour se diriger droit sur nous. Tara avait dû attirer leur attention à hurler dans la rue! Oh bon sang, ça y est ! Des goules ou des démons vont nous amener de force et nous tuer dans un coin sombre de Londres!
- Oh putain Jacques l'éventreur, en double !, m'égosillais-je.
- Je ne savais que tu avais l'imagination si débordante...
Au travers du brouillard qui régnait dans ma caboche, j'entendis cette voix masculine, charmante, et... familière. L'ombre avait donc une voix. Intéressant.
- Est-ce que les nuages parlent ?
- Pardon ?
- Est-ce que les nuages parlent ?, répétais-je.
- Euh, eh bien, non, répondis l'Ombre en face de moi, tandis que celle en face de Tara faisait un bruit rappelant un raclement de gorge.
- Et vous êtes des ombres, ce qui ressemble à des nuages. Alors comment vous parlez ?
Le silence régna quelques instants, et j'étais prête à percer ce mystère paranormal que j'avais découvert, quand le rire hystérique de Tara mis un terme à ma concentration.
- Excusez-là, elle a bu... sans avoir son goûter cet après-midi, rajouta-t-elle d'un ton railleur. Et si on entrait pour la ramener parmi nous ?
- Tara ne soit pas folle, on ne peut pas emmener des créatures surnaturelles dans un lieu public ! Ah moins que... oh non, Tara, ne me dit pas que tu veux me traîner dans une boîte de vampires !
Ce qui expliquait pourquoi le bâtiment avait l'air fermé : pour ne pas attirer l'attention. Le stress commençait à m'envahir, et je tentais de chercher le déodorant aérosol dans mon sac, que je me servais comme d'une bombe au poivre. J'étais fascinée, comme une bonne partie de la population mondiale, et féminine, par les vampires et autres créatures, surtout à cause de tous les bouquins que j'avais lu et relu, mais je n'avais tout de même pas le courage d'entrer à pieds joints dans la marre aux monstres ! Pas question de me faire sucer le sang ! Je supporte même pas la vue d'une goutte de ce liquide corporel.
- Tu n'aimes donc plus les muffins au citron et le Earl Grey ?
Ces mots, prononcés avec une fausse compassion, me coupèrent dans ma recherche frénétique. Pour prouver que Tara avait obtenue toute mon attention à ces mots, mon estomac se mit à gargouiller de plus belle, affirmant de manière incontestable non seulement ma faim, mais également mon amour intarissable pour la pâtisserie à laquelle elle venait de faire allusion. La réactivité quasi instinctive de ma salive ne fit que renforcer la véracité avec laquelle j'avais envie de manger.
- Je vois que si apparemment... Donc calme toi, je vais ouvrir, et te servir tout ça. A une seule condition !, imposa-t-elle alors que je hochais vivement la tête. Tu me donnes ton sac.
- Pourquoi ?, demandais-je.
- Je n'ai pas envie que tu finisses tes jours en prison ou hôpital psychiatrique, pour avoir tenter de tuer deux "ombres".
- Tu veux donc nous laisser à leur merci ??, lui demandais-je, scandalisée par la naïveté de mon amie.
Elle se contenta de tendre la main en ma direction, en levant un sourcil, me signifiant clairement qu'elle attendais que j'obéisse. Je me sentais comme une enfant réprimandée par sa mère. Sauf que nous avions, à trois ans près, le même âge.
J'aurais voulu être forte...mais je n'y arriva pas. Alors prête à mourir ce soir, je pris le risque et lui donnais mon sac. Peut-être aurais-je le temps de manger avant qu'on ne découpe mon corps en charpie pour en boire tout le sang ? De toute façon, vu la taille des deux Ombres, j'avais très peu de chance de m'en sortir, autrement qu'avec mon arme secrète : mon cri strident. Personne n'y résiste. Mais je vais garderais ça secret...
- Et interdiction de hurler !
- Bravo Tara, tu viens de flinguer notre seule chance de survie!, lançais-je, exaspérée et vaincue.
Je calculais la rapidité avec laquelle je pourrais passablement courir pour trouver et atteindre les muffins, – dont j'avais la certitude de la présence à l'intérieur de ce bâtiment grâce à mon subconscient -, le tout sans me vautrer avant que nos bourreaux ne se jettent sur nous, quand une des ombres pris parole.
- Elle va bien ? Elle n'est pas un peu folle ?
La voix qui m'étais familière lui répondais à l'affirmative, lorsque Tara pris gentiment ma défense. Enfin je crois...
- Si, un peu, mais là je dois dire que son état est aggravé à cause de moi. J'ai eue la bêtise de lui offrir un mojito alors qu'elle est visiblement fatiguée, anxieuse et affamée.
Après avoir tourné la clé dans la serrure de la porte d'entrée -comment l'avait-elle obtenue ?-, elle nous fit signe de la main, et nous dit d'entrer. Nous allions donc entrer dans le bâtiment ou l'obscurité régnait, mon amie ayant disparue de ma vue dans la pièce noire, accompagnées de deux Ombres gigantesques, probablement en chasse. Sinon pourquoi nous suivre docilement ?
Je passais le pas de la porte, suivie de l'Ombre à la voix familière....et.... snif snif.... au parfum agréable. Sûrement un stratagème pour attirer ses victimes.
Nous étions dans le noir complet, une fine odeur de pâtisserie flottait encore dans l'air.
J'entendis le souffle des créatures dans mon dos.
Notre heure était venue.
Totalement paniquée et certainement pas prête à mourir, je tentais le tout pour le tout, ma dernière carte, ma botte secrète : L'appel à la pitié.
- Laissez moi manger, avant de me tuer, pitiéééé! J'aurais meilleur goût, je vous le promet!
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Le voici, le voilà, le chapitre 23 !
Pardonnez la pauvre Norah, elle n'a pas eue son goûter sacré ! Difficile de rester sobre avec rien dans le ventre depuis une demie-journée !
Qu'en pensez-vous ? ;)
Emy