Sans correction pour l'instant. Bonne lecture. ☺
PDV Xavier
Mercredi 2 septembre.
Finalement mon crochet au supermarché attendra. Je récupère Théo et monte rapidement en voiture. Mon fils me raconte sa journée, tout en dégustant son quatre heure que j'ai pris soin d'apporter. Je l'écoute attentivement jusqu'à que nous arrivions au centre. Quand je quitte le véhicule, à notre arrivée, et que je me rapproche de l'établissement, j'essaie de trouver comment amener la chose à mon mari. En vain. De toute les manières, il sera contrarié ce qui est normal.
Je pénètre dans le centre, Théo à mes côtés et nous partons tout deux à la recherche de son papa.
On le trouve devant la porte de son bureau, en pleine conversation téléphonique. Il nous aperçoit et nous lance un grand sourire. Il raccroche alors qu'on arrive à sa hauteur.
- Hey salut mon chat, alors cette première journée ?
- C'était bien, le maître était gentil mais j'ai déjà des devoirs.
- Eh oui mais c'est comme ça l'école.
- Va donc t'asseoir dans le bureau pour les faire. Je dois parler avec Papa.
Le petit s'exécute et mon homme me demande:
- Un souci à l'école?
- Non tout va bien, faudra lui racheter quelques fournitures manquantes, signé quelques papiers, comme d'habitude mais c'est tout.
- Tant mieux parce que je t'avoue qu'entre Tiffany et Yanis, des soucis, j'ai eu mon lot ces temps-ci. Là je viens de raccrocher avec le responsable du foyer où je l'ai envoyé, il est désagréable avec tout le monde. Mais bon il me disait qu'ils avaient l'habitude et qu'ils allaient savoir gérer. Enfin bref, tu voulais me dire quelque chose?
- Oui, on peut s'éloigner un peu, je voudrais pas que Théo entende.
- T'as un air grave, il se passe quelque chose?
- Oui. Tu vas être contrarié par ce que je vais te dire, c'est bien normal, mais laisse-moi aller au bout de mes explications avant de t'emballer.
Je l'entraine avec moi m'éloignant suffisamment du bureau et lui dit :
- Quand j'attendais pour récupérer Théo, j'ai vu Matthias.
- Ok, je sens déjà l'agacement poindre, poursuit, j'essaie de garder mon calme.
- Je voulais pas que Théo le voit alors je suis allé lui dire de se barrer.
- Laisse moi deviner, il a refusé.
- Oui, il réclamait de pouvoir me parler une dernière fois, il veut surtout tenter de me faire revenir vers lui.
- Je t'avais dit qu'il chercherait à te revoir, qu'il était déterminé. Tu lui à dit non j'espère ?
- Non j'ai accepté mais laisse-m...
- Pardon? T'as accepté? Tu te fou de moi?
- Chéri écoute moi s'il te plaît, tu te rappelles de ce que je t'ai dit? Je suis déterminé à le sortir de nos vies.
- C'est vrai qu'aller le voir c'est très logique.
- Premièrement il le fallait pour qu'il dégage de devant l'école et deuxièmement, je veux y aller pour le remettre à sa place une bonne fois pour toute. Je lui ai donné rendez-vous ce soir et j'aimerais que tu viennes avec moi.
- Tu peux pas tout simplement lui poser un lapin.
- Il reviendra nous emmerder. Ce soir je veux que tu sois là, je veux arriver à ce rendez-vous main dans la main avec toi, mon mari que j'aime plus que tout, pour qu'il comprenne que lui et moi ça n'existera jamais. Je vais mettre les choses aux clair et ce mec on n'en entendra plus jamais parler. Je te le promets.
- Et si ça marche pas, tu me promets que tu n'acceptera plus jamais de le voir ?
- Je pourrais jamais accepter un autre rendez-vous, puisque ce soir sera la dernière fois où je lui adresserais la parole.
- Je viendrais avec toi.
- Merci.
- C'est à quelle heure ?
- Dix huit heures trente, à l'angle de notre rue, sur le parking de l'ancienne piscine.
- Bien on ira. En attendant on va retrouver notre fils.
Alors qu'il allait faire un pas pour aller en direction du bureau, je le retiens par le bras. Mes mains viennent ensuite encadrer son visage et je pose tendrement mes lèvres contre les siennes durant de longues secondes. Lorsque je les quitte, je me noie dans son regard ébène et lui mumure :
- On y va juste pour s'en débarrasser, rien de plus. C'est toi que j'aime, je t'ai toujours aimé et ça changera jamais. Je sais que c'est pas facile pour toi avec ce qu'il y a eu avec lui, mais s'il te plaît mon chéri, fais moi confiance pour le sortir de notre vie.
- C'est d'accord. Tu as raison, je peux pas dire que ça m'enchante de voir ce type mais que je puisses assister à votre rendez-vous, ça me montre que tu veux rien me cacher. Donc qu'il n'a aucune espèce d'importance pour toi.
- Il n'en a aucune, celui qui est important c'est toi, dis-je caressant sa joue tendrement. - Et c'est ce que je veux que vous voyez tous les deux.
- Merci mon amour. Ça me fait du bien, ça me touche. Ça me fait sentir, être, l'unique.
- C'est parce que tu l'es.
Il me sourit puis ses bras s'enroulent autour de ma taille, m'étreignant avec chaleur. Je le sens détendu, rassuré, appaisé à l'idée de cette rencontre.
- Allons retrouver notre petit mec maintenant. Dis-je alors qu'on se décolle.
- Oui allons-y.
On s'élance à grand pas vers le bureau prêt à retrouver Théo quand nous sommes intercepté par Johann.
- Auré, je te cherchais. S'exclame-t-il
- Et bien je suis là, qu'est-ce qui se passe? Un souci avec Tiffany?
- Non ça va, c'est pour moi, je voulais te parler.
- Bien je vous laisse, je...
- Tu peux rester, c'était juste pour demander un truc.
- Oui ?
- Bien, vous vous souvenez du garcon dont je vous ai parlé pendant les vacances, celui de la bibliothèque ?
- Très bien oui.
- J'ai fini par accepter un rendez-vous avec lui. Il est rentré de vac hier et il me propose un rancard demain. Du coup est-ce que c'est ok pour toi que je sorte? Demain à quatorze heure?
- Bien tu n'a pas encore repris les cours à la fac. Je n'y vois aucun inconvénient. Ou est-ce que vous allez aller ?
- On va se faire ciné, puis si t'es OK après, on viendra ici, se trouver un coin tranquille pour discuter.
- Pas de problème. Tu viendra juste me signaler quand tu pars et quand tu reviens, puis reste joignable.
- Ok je ferais ça. Merci Auré
- De rien Johann.
Il s'en va tout content et nous nous retrouvons Théo qui planche sagement sur ses devoirs.
******
Nous avons planché sur les devoirs avec notre fils un petit moment, puis nous sommes allés en salle de détente. On s'est amusé longuement sur des jeux de sociétés, puis nous l'avons confié aux jeunes et à nos amis éducateurs. On a décidé d'aller au rendez-vous et de revenir chercher le petit après.
Auré est actuellement en train de se garer devant notre maison, nous allons faire le reste du chemin à pied.
- Bon bien voilà, y'a plus qu'à se rendre au coin de la rue...
- Chéri, c'est à moi de régler ça, essaie de ne pas intervenir même si je me doute que ce sera dur à faire, mais c'est à moi de lui parler.
- J'essaierai au mieux...mais je peux rien te promettre. On y va? J'ai hâte d'en finir.
J'hoche la tête et nous descendons de la voiture. On marche rapidement, côte à côte, jusqu'à l'angle de la rue. Il n'y a personne à proximité ce qui me rassure, je n'ai pas envie qu'un possible esclandre ameute tout le quartier. Nous arrivons au point de rendez-vous, le parking de la piscine. Je prends la main de mon chéri dans la mienne et nous nous avançons vers les voitures stationnés. Je repère celle de Matthias, et lui-même, appuyé sur le capot. Il jette un oeil à sa montre et relève le regard alors que nous sommes qu'à quelques mètres de lui. Il nous aperçoit et s'exclame aussitôt :
- C'est quoi ce plan? Qu'est-ce qu'il fou là lui?
- Tu t'attendais à quoi? Que je viennes seul, que tu t'excuse et hop je te retombe dans les bras?
- Ouais. C'est peut-être bien pour ça d'ailleurs que t'es venu avec lui. Parce que t'avais peur de pas pouvoir me résister. Peut-être est-ce ton moyen de t'empêcher de revenir. Tu sais moi je t'aime, tu reviens quand tu veux, ma porte te sera ouverte.
- J'ai accepté ce rendez-vous uniquement pour mettre les choses aux clair. Y'a jamais rien eu de plus entre nous qu'une simple relations de travail.
- Donc, embrasser un collègue, passer la nuit dans ses bras, c'est juste du boulot pour toi.
- Il est vrai que c'est sorti de ce cadre-là, uniquement parce que tu étais là dans un moment ou j'avais besoin de réconfort. Mais toi ou un autre, ça aurait été pareil. J'ai pas cédé aux nombreuses avances que tu me faisais, j'ai eu un moment de faiblesse.
- Un moment de faiblesse, ça n'arrive qu'une fois Xavier, si ça se reproduit, c'est plus de la faiblesse, c'est un acte provoqué. C'est toi qui m'a relancé après le baiser dans ta voiture.
- Un baiser que tu m'as pris par surprise et que j'ai repoussé. Je te rappelle. Et oui c'est vrai après ça, j'ai pris la décision de me séparer et je t'ai dit que je te laissais une chance. Mais tu as profité de ma relation fragile avec mon mari, de ma peine, pour me ramener à toi, pour me convaincre que je devais rompre.
- Tu me plaisais, j'allais pas te pousser à pardonner à ton mari. Mais tu m'accuses mais c'est facile, je t'ai pas forcé à le quitter, t'as pris la décision tout seul. Divorcer, c'est une décision sérieuse, qui doit être mûrement réfléchi, t'es quelqu'un d'intelligent, si tu l'as fait, c'est que t'étais sur de toi. Je suis pas responsable de ton choix. T'as quitté ton mec pour moi Xavier, elle est là, la vérité.
- Non la vérité, c'est que t'étais une excuse, une excuse toute trouvé pour me donner le courage de mettre fin à ma relation. Tu sais pourquoi j'avais besoin d'une excuse, parce que mon mari, je l'aimais à en crever. On avait beau avoir des problèmes, j'avais beau en avoir marre, c'était toujours l'homme de ma vie. La réalité c'est que je me suis servi de toi. J'ai été un connard, ça me ressemble pas, mais c'est bel et bien réel. Je n'ai jamais rien éprouvé pour toi Matthias. J'ai agi comme un salaud avec toi comme avec Aurélien.
- Tu mens, nous deux c'était réel, tu dis ça uniquement pour ne pas blesser ton cocu de mari.
Je sens Aurélien se tendre, je sais qu'il se retient du mieux qu'il peut pour ne pas perdre le contrôle de lui-même. Il fulmine. Je désamorce la tension reprenant rapidement la parole.
- Je ne mens pas Matthias. Je me suis toujours servi de toi. Pour rompre pour commencer. Après dès le lendemain, Auré à essayé de me faire changer d'avis et j'ai eu tellement de mal à lui résister, que je t'ai téléphoné devant lui pour accepter un dîner. Le jour suivant, je suis allé m'excuser de lui avoir fait ça. Puis après y'a eu ce soir ou j'ai refusé de sortir avec toi pour manger avec mon fils et mon mari. J'ai coupé mon téléphone pour être tranquille avec eux. Je me voilais la face, me disant que je restais pour Théo mais c'était aussi pour Auré. Ce soir là, ce fut très dur pour moi de partir. J'ai joué le mec détaché, sur de lui, mais mon coeur voulait rester. Ça devenait plus possible de me tenir à ma décision alors j'ai mis de la distance. Mais ça n'a pas suffit.
Je prend une pause brève et reprends:
- Le soir ou tu as été à ton match de rugby, j'étais pas bien. Je suis sorti pour me changer les idées et mes pas m'ont mené à la fête organisé par mon mari. Mon excuse ce soir là, c'était d'aller féliciter un jeune qui allait quitter le centre, mais en fait, j'avais besoin de lui, de son soutien après mon agression. Et de bien plus que ça mais j'ai lutté pour pas céder une nouvelle fois. Et à l'hôpital, il m'a pas embrassé par surprise, on s'est embrassé.
- Et les nuits dans mes bras, c'était pour te tenir aussi ?
- Oui et aussi à cause de l'agression. J'allais mal et les étreintes me rassuraient. Et je sais que c'est horrible pour toi mais dans tes bras, je pensais à lui. Quand tu m'embrassais aussi. On n'a jamais été plus loin que de futiles caresses, parce que je n'avais envie que de lui. Je m'excuse Matthias pour m'être servi de toi, j'ai agi comme une merde. Autant avec mon mari qu'avec toi. Je sais pas ce que je voulais, le rendre jaloux, le rendre triste comme je l'étais lorsqu'il me délaissait, j'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que c'était n'importe quoi. Je m'en veux de vous avoir fait du mal à tout les deux.
- Tu sais quoi, je crois que, ni lui, ni moi, ne méritions de souffrir comme tu nous as fait souffrir. J'ai mal, j'ai très mal. Mais celui que je plains, c'est pas moi, c'est ton mec. Dans le fond c'est lui le gentil. Tu mérite pas son amour, pas plus que le mien. Et t'as raison, t'es qu'une merde. Sur ce je pense qu'on a plus rien à se dire. Je me casse et si ça te reprend d'être malheureux, ne vient pas me chercher.
- Je n'y compte pas.
Matt se redresse auparavant appuyé sur sa voiture et se dirige vers la portière conducteur. La main de mon mari lâche la mienne.
- Hé Matthias! Lance-t-il se rapprochant de lui
Matt se retourne et je n'ai pas le temps de réagir, que celui-ci reçoit un coup de poing en plein dans la mâchoire. Le choc le déséquilibre et il tombe à terre.
- Ça te soulage, je comprends. Mais avec ce type, des coups t'en aura d'autres à mettre.
- La ferme! Xavier à fait ce qu'il à fait parce qu'il n'allait pas bien. Il reconnaît avoir mal agi et il s'en est excusé. Alors ouais t'es triste, mais ne juges pas quelqu'un quand toi tu fais tout pour détruire un mariage, et que tu souhaite le malheur à celui que tu dis aimer. Casse-toi maintenant. Et reviens pas.
- T'inquiète je te laisse ton mec. T'as gagné.
Sur ces mots, il monte en voiture et claque la porte violemment. Il démarre et quitte aussitôt sa place de parking. Aurélien le regarde s'éloigner puis se tourne vers moi une fois que son véhicule n'est plus en vue.
- C'était pas agréable mais maintenant, on sera tranquille.
- Oui...
- Et, je voulais savoir, tout ce que tu as dit, c'était vrai, que t'avais tout le temps envie d'être avec moi...
- Oui c'est vrai...absolument tout ce que j'ai dit est vrai. J'ai été un véritable idiot de lutter, je me sentais tellement mal sans toi...pourtant je suis allé à l'encontre de ce que je ressentais. Peut-être que c'est vrai, je mérites pas ton amour...
- Écoute pas cet enfoiré, il a dit ça pour te faire du mal parce qu'il souffre de pas être celui que tu as choisi.
- Il a raison, je me suis comporté comme un connard, je vous ai tous les deux blessés.
- Oui mais tu oublies un détail dans l'histoire, toi aussi tu été blessé. Et quant on s'attaque à un homme marié , il y a de fortes chance d'en souffrir, il peut s'en prendre qu'à lui même. Et pour les autres choses qu'il à dites, ne te mine pas ok. Je sais que lui c'était qu'une erreur dans ta vie, y'aura pas d'autres Matthias à l'avenir. J'ai toute confiance en toi et en nous pour en être sûr.
- Merci de me faire encore confiance. Ça se reproduira jamais, je te le promets.
- Je sais mon amour.
Ses bras viennent entourer ma taille et il me serre contre lui. Je me blotti contre son torse et il me murmure :
- Tout va bien. C'est réellement fini cette fois. Maintenant on va oublier tout ça, on en parle plus. C'est terminé.
Je me décolle du buste de mon homme pour le regarder et propose:
- On va récupérer Théo et on rentre à la maison? On pourrait commander des pizzas et regarder un film tout les trois ?
- C'est parfait, me répond-il avant de poser un baiser appuyé sur ma bouche.
Je souris contre ses lèvres, c'est vraiment fini. Tout est derrière nous.