Cette fois-ci, j'y vais !
Chapitre 11
Que venait-il de dire ? Norah, réagit plus vite bon sang de bon soir !
- Mais qu'est-ce que vous vous foutez dans ma chambre ?!, m'écriais-je.
Soudain, une sourde colère prit possession de moi, et mon corps s'avança progressivement vers l'intrus pour l'extirper de mon coin. A moi. Mon sanctuaire.
Que l'on pénètre dans mon appartement, je peux me faire une raison. Mais pas ma chambre.
C'est ici que je me réfugie lorsque rien ne va, ici que toute ma vie privée est cachée, tantôt dans mes bibliothèques, ou entreposés sur des toiles au pied de mon chevalet en bois. Même mes plantes me sont chères, et font parties de l'intime !
Je pris alors Raphaël par la manche de sa chemise pour le faire sortir de cette pièce, tout en reposant le livre avec soin à sa place. J'avais conscience que ma réaction pouvait paraître exagérée, mais tout le monde à son jardin secret, et son besoin d'avoir un lieu où trouver le repos. Et le mien, c'est ma chambre.
Sur le mur de droite, heureusement à l'opposé d'où sont placés Raphaël et mes bibliothèques, tous mes rêves sont punaisés aux murs : mes destinations de voyages imprimées depuis des sites d'agences, des articles qui me paraissent intriguant ou important découpés dans divers magazines, des croquis pour mes futures toiles...
Je n'ai jamais été extravertie, et l'idée que quelqu'un, cet homme de surcroit, puisse avoir accès à toute ma vie en un clin d'œil, m'est insupportable.
Je ne sais pas si j'avais développé une force herculéenne avec ce petit accès de colère ou qu'il avait senti l'orage arriver, mais il se laissa guider en dehors de la pièce, retrouvant gentiment le salon et l'espace qui lui ait autorisé.
- Maintenant que vous avez fait votre petite visite, vous pouvez une bonne fois pour toute me dire pourquoi vous êtes venu, et partir ?
Je vais regretter cet élan de courage, je sens déjà des picotements me parcourir les jambes. S'il veut me tuer, il le fera aisément et toute trace de mon petit corps et de ma folie sera aplatie au sol. Ou répandu sur les murs, suivant l'attaque qu'il utilisera.
Il posa sur moi ses prunelles d'ébènes, qui paraissait étrangement calmes. Je ne le connaissais pas depuis longtemps ni beaucoup, mais je suis persuadée que cet état n'est pas normal chez lui. A y regarder de plus près, on pouvait cependant percevoir ses neurones s'activer au fond de sa cervelle.
Les poings dans les poches de son pantalon, il se mit totalement face à moi et un sourire en coin, diablement sexy, pris naissance sur son visage, laissant découvrir deux minuscules fossettes, diablement attirantes.
Ça y est, de deux choses l'une : A) Je vais mourir pour avoir oser lui hurler dessus 2) Je ne suis qu'une faible. Ceci dit, pour ma défense, comment résister à une créature pareille ? Si seulement il était muet...
Lorsqu'il parla, je me découvris une fascination nouvelle pour sa pomme d'Adam. Tout pour ne pas le regarder dans les yeux et me mettre à baver.
- Je suis venu, comme je vous l'ai dit pour prendre de vos nouvelles, après que vous vous soyez effondrée hier soir. Mais vous avez raison, j'ai une requête à vous faire.
Nous y voilà.... Tout ce temps qu'il lui aura fallu pour me demander le numéro de Tara... Quel chieur...
- Que diriez-vous de dîner demain soir au Sweet Dreams ?
...
...
Eh bien alors, on ne sait plus quoi dire, Norah ?
Chère mauvaise conscience... Espèce de garce...
- Je... je vous de-mande pardon ?
Ma voix n'était plus qu'un léger souffle saccadé, l'air s'expulsant de mes poumons, soulevant ma poitrine à un rythme étatique. J'étais persuadée qu'il pouvait voir mon poul battre à ma gorge. Mes yeux, quant à eux, devaient me donner l'air d'un de ses animaux, là, les tarsiers des philippines. Non que j'ai une grande culture générale, j'avais simplement découvert cette créature aux yeux gigantesques dans un reportage découverte.
- Que diriez-vous de dîner demain soir au Sweet Dreams?, me répétât-il, en français cette fois-ci.
Oh, cet accent...
Si mes neurones étaient encore en état de fonctionnement, je pourrais peut-être percevoir une chaleur ravageuse qui prenait place dans mon bas ventre.
Avait-il remarqué que ce n'était que...moi en face de lui ?
- Euh bah euh b-..., fussent les seuls bruits que je parviens à répondre.
- Je ne pense pas que vous ayez pleinement pu apprécier votre repas hier, et votre amie m'a laissé penser que la situation était de ma faute, alors je tiens à réparer ce faux pas.
Tara lui aurait dit que... ? Je vais la tuer.
- Et que vous dit que je parviendrais à apprécier ce repas en votre compagnie ?
Excellent Norah, continue à le provoquer...
- Eh bien, si je me fie à la couleur de votre visage, et plus particulièrement de vos joues, ma présence ne vous dérange pas, au contraire...
- Ça, c'est vous qui le dites.
Ses yeux me détail l'aient maintenant sans retenue, me donnant chaud partout, tentant de prouver qu'il avait raison. Parfaitement la réaction que je ne voudrais pas qu'il provoque chez moi.
Oui, j'ai aussi parfaitement conscience de paraître ingrate. « Oh mon dieu non, Beau gosse, ne m'invitait pas à dîner, vous êtes trop beau, ça nuirait à ma réputation ». Je m'en sens flattée. Mais, comme le prouve les balbutiements qui sont sortis de ma bouche quelques instants auparavant, je ne suis pas du tout à l'aise avec un homme. Encore moins dans un lieu public, où tout le monde pourrait me voir. Avec aucune issue de secours.
- Alors un pique-nique sur votre parquet ?
Hein, que.. ? En me voyant le regarder avec un hameçon dans le sourcil droit, il me révéla avoir encore une fois exposé à voix haute mes pensées.
Parfait, ridiculisons-nous...
- Je....
- Très bien, je suis ravie que vous acceptiez. Le beau gosse que je suis sera sur le seuil de votre porte demain à dix-neuf heure.
Sur cette bombe, il fit demi-tour, me laissant angoissée et humiliée comme jamais sur le pas de la porte de ma chambre.
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Voila enfin la partie suivante ! Milles excuses pour le temps écoulé entre les parties publiées 🙏🙏🙏
Bonne lecture !
Emy