PDV Xavier
Lundi 31 Août.
13h00
Jean-Baptiste est arrivé et comme prévu, nous l'avons laissé au chevet de Tiffany. Après plus de deux heures dans le taxi, nous parvenons sur bordeaux, devant le centre. On paye notre course puis nous nous précipitons dans l'établissement. On rejoint tout de suite Franck pour savoir si les adolescents n'ont pas réapparu mais non, toujours aucun signe d'eux. On interroge rapidement les jeunes, grapillons quelques idées d'endroits où ils pourraient se trouver, puis on décide de se séparer pour être plus efficace. Je pars de mon côté et il part du sien.
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16h00
Hélas après trois heures recherches, ni lui, ni moi n'avons mis la main sur Manoah ou Yanis.
- Bon écoute, tu me rejoins au centre et je vais contacter la police, il faut qu'on les retrouve. Me dit mon mari au bout du fil
- Ok j'arrive, à tout de suite.
Je raccroche et me dirige vers la sortie du parc que j'ai ratissé de long en large à l'instant. Je parviens au portail, menant à l'extérieur quant une chevelure bouffante et frisé que je reconnaitrait entre mille m'interpelle. J'envoi rapidement un sms à mon mari pour le prévenir et suit le jeune homme. Il marche vite. Je le suis à distance pour ne pas me faire remarquer parce que s'il se mets à courir, je ne pourrais pas tenir le rythme, c'est certain.
Il finit par s'arrêter après avoir piétiné quelques allées et s'installe le plus loin possible des autres personnes étendues ça et là dans les coins de verdure du parc, entourant une rivière.
Il se glisse à l'ombre d'un arbre, à l'abris des regards, et jette de petits cailloux dans l'eau, dans un geste coléreux. Je m'approche lentement, sans faire trop de bruit et ne me manifeste que lorsque je suis suffisamment près de lui.
- Alors c'est ici que tu te caches, je te comprends, c'est agréable comme endroit.
- Je m'en fou que ce soit agréable, mes pas m'ont emmené ici, c'est tout.
Je m'assois à ses côtés, et ose la question qui fâche:
-Tu as l'air d'une humeur exécrable. Je suppose que tu t'es disputé avec Yanis?
- Il n'existe plus, c'est terminé entre nous.
- Je vois. Il s'est passé quelque chose, il a quelqu'un d'autre?
- Je crois que j'aurais préféré, c'est bien plus pire que ça. J'arrive même à croire qu'il ait pu faire ça. Je suis tellement brisé Xavier, je me suis jamais senti comme ça aussi blessé. J'ai la sensation que tout ce que je lui ai donné, mon amour, ma confiance, ma patience, il a tout écrasé, ratatiné, détruit. Définitivement tout détruit. Je me sens vide, brisé et honteux.
- Si tu ne me dis pas ce qui se passe, je ne pourrais pas t'aider à aller mieux
- J'ai découvert un truc affreux sur lui et quelque part tout ça c'est de ma faute. Si je ne lui avait pas écrit, il aurait jamais débarqué au centre..et rien ne serait arrivé. Je m'en veux tellement...
- Raconte-moi Manoah...
- C'est horrible...je suis tellement désolé.
- Désolé de quoi?
- C'est de sa faute pour Tiffany, c'est lui qui lui a vendu la drogue. Je l'ai surpris avec une grosse quantité de marchandise. C'est notre faute, si elle a failli mourir.
- Qu'est-ce que tu racontes?
- La vérité, Yanis vendait des cachetons, je l'ai entendu au téléphone avec quelqu'un, il voulait trouver un endroit plus discret pour planquer. Après je l'ai vu cacher quelque chose dans le cabinet hors service des sanitaires qui vous sont réservé. J'ai trouvé un sachet rempli de saloperies. Je suis allé le trouver, il a dit qu'il faisait ça pour nous, pour qu'on ait du fric pour se barrer, qu'il savait pas qu'il lui arriverait ça . Mais je m'en fou de ce qu'il dit, il a aucune excuse, il a failli tuer une de mes meilleures amies, je ne lui pardonnerais jamais. Je lui posé ultimatum, soit il disparait, soit je préviens la police de son trafic. Il est parti.
- Tu sais pas ou il pourrait être maintenant?
- J'en ai aucune idée et j'en ai rien à foutre.
- Je comprends mais Aurélien est responsable de lui, il faut qu'on le retrouve.
-Auré...il va tellement être déçu...je pourrais jamais plus le regarder dans les yeux, j'ai trop honte. J'ai insisté pour que Yanis reste au centre, il a fait conneries sur conneries, je l'ai suivi dans ses dérives...quel gachis...
- Manoah...tu n'y est absolument pour rien pour ce qui est arrivé. Il ne faut surtout pas que tu penses ça
- C'est ce que les autres penseront, et ils auront raison. J'aurais jamais du recontacter Yanis et on en serait pas là.
- Manoah tu étais amoureux, tu voulais être avec lui ce qui est tout à fait normal, tu t'es fait trompé. Tu n'a pas à te sentir coupable de ce qui est arrivé. Personne ne t'en tiendra pour responsable. Et certainement pas Aurélien.
- J'ai pas arrêté de le décevoir
- Mais non, pas du tout.
- Si, il me l'a dit après qu'on est séché les coursalors imagine ce qu'il va dire quand il saura ça. En faisant entrer Yanis au centre, je ne lui ai apporté que des emmerdes. J'ai du tellement écorner l'image qu'il avait de moi.
- Il a dit ça pour te faire réagir et que tu arrête de te laisser influencer par l'indiscipline de ton copain. J'en suis certain. Faut pas que tu t'inquiète de ça.
- Tu crois ?
- Mais oui bien sûr. Jamais il te tiendra pour responsable de ce qui est arrivé à Tiffany, seul Yanis est fautif et puis tout ce qui compte pour lui c'est de vous retrouver.
- Je suis désolé d'être parti comme ça, mais j'avais tellement besoin d'être loin...d'être seul...Tu vois je suis très en colère contre lui, je veux plus le voir, c'est foutu, il m'a fait la crasse de trop, mais je l'aime encore. Alors que je veux plus de lui dans ma vie.
- C'est normal ça, dans une relation qui se termine de cette façon, si brutalement, les sentiments ne meurent pas d'un coup avec la rupture.
- C'est vrai qu'on oublie jamais son premier amour ?
- Oui et non je te dirais. Pour toi il va falloir que tu digère cette rupture, et que tu fasses de nouvelles rencontres. Lorsque ce sera fait, que le temps aura passé, tu penseras pas à lui sans cesse mais de temps à autre. Par de rare moment, le fil de tes pensées divaguera et tu te rappellera de lui où bien si on t'en parle, ça ravivera les souvenirs mais sans plus. Tu vois moi je repense au premier gars que j'ai aimé parce que la discussion s'y prête mais habituellement je n'y pense pas. Des peines de coeurs tu en auras peut-être d'autres où pas, mais un jour y'aura ce gars que tu aimeras plus que les autres et il te fera tout oublier je te le promets.
- Aurélien t'as fait tout oublier ?
- Oui, il était différent de tous les autres, il a su être compréhensif, il a su me laisser le temps de m'accepter aux yeux des miens. Il m'a fait confiance pour ne pas le laisser dans l'ombre. Et je crois que c'est le fait qu'il m'ait pas mis la pression qui à fait que je n'ai pas attendu trop longtemps avant de le présenter à mes parents. Puis il a quelque chose d'apaisant, de rassurant. Avec lui j'ai oublié mes peines de coeur mais aussi, dans ses bras, je me sens bien, rassuré dans ce monde où ne nous sommes pas forcément les bienvenus. Y'a que lui qui me procure ce sentiment que malgré ça, nous arriverons à être heureux. Alors là, tu es dans une mauvaise période mais y'a ces gens autour de toi, qui vont t'aider à retrouver peu à peu le sourire jusqu'au prochain petit mec qui croisera ta route et peut-être bien que ce sera celui qui te correspondra le mieux ou pas. Trouver l'amour de sa vie, ça peut s'avérer compliqué.
- Toi en tout cas, t'es vraiment bien tombé. Moi je suis tombé amoureux d'un mec que tout le monde déteste...et ça va être pire maintenant. Tony et les autres vont me regarder de travers...
- Les autres se rendront bien compte que tu es mal et que tu es tout aussi en colère qu'eux, contre Yanis. Ils vont pas en rajouter.
- J'espère parce que je suis suffisamment mal pour me passer de leurs reproches.
- Je comprends ce que tu ressens.
- C'est gentil mais ça m'étonnerait, toi t'es pas tombé amoureux de quelqu'un qui à failli tuer quelqu'un...
- Non c'est vrai mais je suis loin d'être parfait, j'ai fais des choses horribles ces derniers temps.
- Quoi?
- Y'a quelques temps, avec Auré, on a commencé à s'éloigner l'un de l'autre. Je me sentais seul, j'en ai eu marre et c'est la que j'ai pris de terribles décisions. J'ai demandé le divorce et j'ai cédé aux avances d'un collègue de boulot...qui s'est avéré être un connard.
- Je suis désolé pour vous mais ces vacances vous aviez l'air proche.
- Au final, il ne s'est pas passé grand chose avec cet homme, parce que j'aimais toujours mon mari contrairement à ce que je voulais croire et cet amour m'a empêché de commettre le pire. J'ai bien cru le perdre avec mes conneries, mais il m'a pardonné. On s'est retrouvé juste avant de partir.
- Ça m'aurait encore plus foutu le seum si vous vous étiez définitivement séparé.
- C'est pas prêt d'arriver. Enfin tout ça, c'est pour te dire que si en plus de la colère que j'avais contre moi-même, j'avais les reproches qui s'y rajoutait de ma famille, moi aussi, je me serais encore senti plus mal. Donc je comprends ce que tu ressens.
- Je vois.
- Alors oui je suis pas tombé amoureux d'un mec qui à failli tuer quelqu'un mais j'ai fait des choses qui pourraient faire parler. Mais ta relation avec Yanis et la mienne avec Auré, ça ne regarde que nous, pas les autres. Tu as le droit d'avoir craqué pour lui, et moi j'ai le droit de m'être senti mal à un moment de ma vie. Les relations amoureuses, ça apporte du bonheur mais aussi des complications. C'est comme ça. Bon et si on rentrait maintenant ?
- Ouais. Merci ça m'a fait du bien de discuter avec toi...même si le moral est pas encore là.
- Ça reviendra. Tu sais vraiment pas où on peut trouver Yanis?
- Non je sais pas, je lui ait dit de ne plus jamais revenir au centre sinon je le dénonçait à la police. Je sais pas du tout où il est...à part peut-être chez un pote qui le fournissait, mais j'ai pas de nom, ni d'adresse...
- C'est pas grave, on va finir par le retrouver.
- Si vous y parvenez tant mieux puisque Auré est responsable de lui mais moi je veux plus le voir. Jamais.
- C'est entendu. Allez, viens rentrons.
On se lève tout deux et un bras réconfortant autour de ses épaules, je l'entraîne avec moi vers le centre. Un de retrouvé.
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Et voilà j'ai enfin terminé ce chapitre ! J'avance beaucoup moins vite à cause de ma convalescence. Une de mes infirmière m'a dit que j'en avais pour trois mois de soin avant cicatrisation. La douleur est heureusement pas permanente mais je ne peux plus m'assoir, pour je ne sais combien de temps. Du coup j'alterne position debout, couché, ça paraît pas mais ne pas pouvoir s'assoir, ramasser un truc au sol, ect...c'est éprouvant nerveusement. J'ai eu une grosse baisse de moral surtout que ça va être long...mais bon il me faut juste un temps d'adaptation. Enfin bon aujourd'hui ça va mieux. Bisou à tous.