Lundi 31 Août
11h00
PDV Aurélien
Après avoir laissé Tiffany tranquille toute la fin de journée d'hier, puis l'avoir laissé récupérer toute une nuit, le temps est venu de parler.
- Chéri, ne la brusque pas sinon elle se fermera comme une huître. Faut pas la gronder pour ce qu'elle à fait, mais comprendre pourquoi.
- Je me doute du pourquoi... Ce que je veux, c'est le nom de l'enflure qui lui à donné ça. Ça à failli la tuer Xav et d'autres gamins sont en danger. Si ça se passe au lycée comme on le pense, faudra que des mesures soient prises.
- Oui bien sûr, on s'occupera de ça dès notre retour.
Je jette mon gobelet,dans lequel j'ai bu mon café, dans la poubelle tout près du distributeur, et me dirige vers l'ascenseur. Xavier m'emboite le pas et nous parvenons rapidement à l'étage où est hospitalisé Tiffany.
Nous marchons jusqu'à sa chambre puis toquons à sa porte. Elle nous autorise à entrer, ce que nous faisons. Juste après nous, une infirmière entre pour récupérer le plateau de petit déjeuner. Elle repart aussitôt et je dis m'approchant de son lit:
- Tu n'as presque rien mangé, c'était si mauvais que ça ?
- Non, c'est juste que j'ai pas vraiment faim. Je pourrais avoir mon téléphone dans mon sac?
- Je demanderais si tu as le droit, je ne connais pas les règles de l'hôpital. Mais on verra ça après, nous voulions te parler d'abord. Les médecins ont trouvés ce qu'il t'es arrivé, ils ont trouvés certaines substances dans tes analyses et je pense que tu sais d'où ça vient.
- Nous avons aussi trouvé ça dans ton sac, ajoute mon mari lui montrant les comprimés enfermé dans leur sachet.
- Vous avez fouillé dans mes affaires!
- Nous y avons été obligé, cette merde à failli te tuer, Tiffany qu'est-ce qui t'as pris de prendre ces conneries?
- C'est le seul truc qui m'aide à ne pas penser...je suis désolée d'avoir fait peur à tout le monde...j'arrive pas à faire face Auré...j'ai cru que j'avais remonté la pente et voilà que le procès arrive et ça dégomme tout...
- Pourquoi tu n'es pas venu me parler où à ta psy?...
- Parce que j'ai pas envie d'en parler, je veux juste oublier...je voudrais pouvoir enfouir tout ça très loin, et ne plus jamais y penser. Au procès, même si je les regardes pas j'entendrais leur voix quand ils seront à la barre. Et quand j'y serais moi, je vais revivre toute cette horreur, je vais devoir raconter en détails ce qu'ils m'ont fait tous les trois...je vais tout revivre, je vais tout ressentir à nouveau, l'angoisse, leurs mains qui me touche et tout le reste...j'y arriverais pas....je pourrais pas...dit-elle sanglotant à chaudes larmes.
- On va t'y préparer au mieux, avec la psy, ton avocate, ça va être très dur pour toi mais c'est la dernière étape. Après ce sera fini. Tu pourras te reconstruire. Voir qu'ils seront punis pour ce qu'ils t'ont fait, sera quelque chose d'important pour ta guérison.
- Tant que ce procès n'était pas fixé, je me disais que lorsqu'il aurait lieu, je serais forte devant eux, je pourrais avec courage expliquer ce qu'ils m'ont fait pour ne pas qu'ils ressentent que je suis tétanisé. Mais maintenant que c'est réel, que la date est là, je suis plus aussi courageuse. Je suis morte de peur, je vais m'écrouler devant eux, devant tout le monde, je vais montrer l'impact qu'ils ont réussi à avoir sur moi, j'serais pas forte comme je l'aurais voulu.
- Tiffany, être forte c'est pas ne pas s'effondrer devant eux. Être forte c'est ce que tu fais depuis le début. Tu as porté plainte contre ces pourritures, ils sont enfermés grâce à toi, en faisant ça tu as protégé de possibles futures victimes, et avec ce procès, ils paieront. Ils iront en prison
- Même si tu t'effondre, si tu fuis leurs regards, c'est pas échouer, rien que ta présence montrera que tu ne les laisses pas t'abattre. Commente Xavier.
- Ça va être terrible de reparler de tout ça mais les jurés ont besoin de ça pour donner un verdict adapté à l'horreur que tu as vécue.
- J'ai peur, quand j'avale pas ces trucs, je pense qu'à ça, ça m'obsède, ça m'angoisse, je vis plus. J'en avais besoin, vous comprenez?
- Oui mais c'est pas une solution, la drogue c'est du poison.
- Je sais...c'était une connerie. J'en prendrais plus.
- On va faire tout ce qu'on peut pour t'aider. Lui répond Xavier
- Maintenant je veux savoir qui t'as donné ça ? Où l'as tu eu?
- J'en prendrais plus, j'ai compris.
- C'est quelqu'un de ton lycée ? Tu protège cette personne?
- Mais non, je le connais pas. Je l'ai vu faire des échanges discret tout prêt du bahut, il zone souvent par-là.
- Ça fait combien de temps que tu consomme?
- Quelques jours après avoir appris pour le procès. Début Juin. Une semaine après la fois ou vous m'aviez retrouvé ivre en ville. J'en prenais surtout le soir pour m'appaiser, trouver le sommeil, calmer mes angoisses...
- Et récemment tu en as pris plus que d'habitude?
- Oui, deux au lieu d'un, plus le procès se rapproche, plus je me sens angoissé.
- On verra avec les médecins s'ils peuvent te prescrire quelque chose pour calmer ça.
- Merci.
- Maintenant, ce vendeur, j'aimerais que tu me le décrives où que tu me dise son nom si tu le connais. Même si c'est un ami, ce qu'il t'a vendu à failli te tuer et d'autres jeunes consomment peut-être aussi, alors s'il vend ces conneries aux abords du lycée, il faut le signaler. Même si c'est un pote.
- C'est pas un pote, je le connais pas. Il se fait appelé Sinaï, c'est tout ce que je sais. Il est brun, yeux foncé, peau un peu halé. Mais il vend jamais aux mêmes endroits, et je les connais pas tous.
- Bien c'est déjà ça. Et tu n'as pas de moyen pour le contacter?
- Non. Aucun. Quand on s'est vu la première fois, j'ai convenu avec lui d'un rendez-vous par semaine. On a alors pris l'habitude qu'il me dise direct ou il serait la semaine suivante et vers quelle heure, pour que je me réapprovisionne.
- Et cette semaine c'est où ?
- Y'en a pas cette semaine de prévu, il avait des choses à faire, il m'a dit qu'il rôderait sûrement autour du lycée à la rentrée.
- Bien si on le coince pas d'ici-là, on guettera son approche.
- Qu'est-ce qui se passera pour lui ?
- Il sera arrêté et selon la quantité qu'il aura sur lui, son rôle dans le trafic, son casier, la justice décidera. Mais tu ne dois pas t'en vouloir, il doit très bien savoir ce qu'il risque et il met des vies en danger, c'est grave. Je ne peux laisser passer ça.
- Je sais...Est-ce que vous savez quand je sors d'ici?
- Après-demain, intervient Xavier
- Ça va être long...j'aurai voulu voir Johann et les autres.
- Je sais mais les médecins veulent te surveiller un peu plus longtemps par sécurité. On va voir pour qu'ils te branchent la télévision et pour ton portable.
- Oui puis on va aller te trouver magasine, livre, de quoi t'occuper. Renchérit mon mari.
- Merci.
- On revient dans quelques minutes, on fait vite.
*******
On ressort de la chambre, et prenons le chemin vers la sortie, en commençant par emprunter l'ascenseur.
- Tu penses qu'elle parviendra à se présenter au procès?
- Oui, aidé de la psy, rassuré par son avocate, entourée par nous tous, elle trouvera le courage. Ça me rend fou ce que lui ont fait ces garçons...
- C'est terrible...immonde...
- J'ai hâte que ça se finisse pour qu'elle puisse enfin reconstruire sa vie.
- Avec le temps, un long suivi et des gens qui l'entourent, elle y arrivera, mais ça ne pourra jamais disparaître, seulement s'estomper.
- Ce genre de blessure est indélébile, mais elle est trop en colère pour se laisser sombrer. Au procès, elle sera à fleur de peau mais lorsque ce sera fini, elle se battra, elle ne laissera pas ces pourritures de violeurs diriger sa vie. On l'y aidera.
- Oui. On la laissera pas. Jamais.
- Je suis tellement soulagé qu'elle soit tirée d'affaire... Je sais pas comment j'aurais géré s'il y avait eu un drame...
- Il n'y en pas eu, alors ne te mine pas avec ça. Ça ne sert rien.
- Tu as raison.
Nous quittons l'ascenseur qui s'ouvre sur le hall et après quelques mètres, nous sortons à l'air libre. Je rallume mon téléphone et suit mon mari. On se dirige vers une librairie qu'on à repéré en arrivant sur les lieux.
- Ah, y'a tes parents qui me disent que tout va bien pour Théo et qu'il nous le garde le temps qu'on veut sans problèmes. Ils espèrent que tout va bien.
- Rassure-les. Et dit leur quand on rentre.
Je tape rapidement un message et remarque que j'ai reçu cinq appels en absence de mon meilleur ami, il y a quelques minutes, ainsi qu'un message vocal.
- JB à cherché à m'appeler plusieurs fois, il a peut-être trouvé quelque chose, j'écoute un message.
- Qu'est-ce qu'il dit? J'espère que cette connerie n'a pas fait d'autres victimes...
- Il veut que je rappelle d'urgence, apparemment Manoah et Yanis ont disparu, plus de traces d'eux après le petit déjeuner...qu'est-ce qu'il m'ont encore foutu ces deux-là....comme si j'avais besoin de ça en ce moment!
Je porte mon portable à mon oreille, rappelant JB et il décroche presque aussitôt :
- ...
****
Je me suis pas relue, ni corrigée, parce que je poste en coup de vent mais je m'en occuperais dès que j'ai le temps.