Entre-Monde - L'envolée des T...

By Draganelia

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Les ailes des ténèbres s'étendent sur Entre-Monde. Le sauveur promis par la prophétie n'est pas arrivé à Elfi... More

Avant propos
La Carte de l'Entre-Monde
Préambule
Prologue
Chapitre 1 L'enfant
Chapitre 2 La lettre
Chapitre 3 Les Aïdems (1ère partie)
Chapitre 3 Les Aïdems (2ème partie)
Chapitre 4 Undĕwial
Chapitre 5 Le Miroir (1ère partie)
Chapitre 5 Le Miroir (2ème partie)
Chapitre 6 Andor (1ère partie)
Chapitre 6 Andor (2ème partie)
Chapitre 7 Ange la Rebelle
Chapitre 8 La Reine des Ténèbres
Chapitre 9 Litanie de souffrance
Chapitre 10 Morsure
Chapitre 11 A feu et à sang (1ère partie)
Chapitre 11 A feu et à sang (2ème partie)
Chapitre 12 Hasard épineux (1ère partie)
Chapitre 12 Hasard épineux (2ème partie)
Chapitre 13 Le réveil des Gardiens ? (1ère partie)
Chapitre 13 Le réveil des Gardiens ? (2ème partie)
Chapitre 13 Le réveil des Gardiens ? (3ème partie)
Chapitre 14 L'ombre se révèle (1ère partie)
Chapitre 15 Ensorcelé (1ère partie)
Chapitre 15 Ensorcelé (2ème partie)
Chapitre 16 Une question de temps (1ère partie)
Chapitre 16 Une question de temps (2ème partie)
Chapitre 17 Tout est prêt... (1ère partie)
Chapitre 17 Tout est prêt... (2ème partie)
Chapitre 18 L'atout de la différence (1ère partie)
Chapitre 18 L'atout de la différence (2ème partie)
Chapitre 19 L'Arearth (1ère partie)
Chapitre 19 L'Arearth (2ème partie)
Chapitre 20 Quand la vengeance réunit (1ère partie)
Chapitre 20 Quand la vengeance réunit (2ème partie)
Chapitre 21 Chaîne sous la tempête (1ère partie)
Chapitre 21 Chaîne sous la tempête (2ème partie) [corrigé]
Chapitre 22 L'Île de la Nature (1ère partie)
Chapitre 22 L'Île de la Nature (2ème partie)
Chapitre 23 L'Arbre aux Cœurs (1ère partie)
Chapitre 23 L'Arbre aux Cœurs (2ème partie)

Chapitre 14 L'ombre se révèle (2ème partie)

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By Draganelia

          Ce qui me sembla durer quelques secondes pour atteindre Undĕwial nous avait pris toute la nuit en réalité. Quand l'arbre s'ouvrit pour nous laisser sortir, la lumière du jour m'éblouit.

— Leur temps de vie est différent du nôtre, expliqua le magicien. Ce qui représente quelques secondes pour nous est pour lui des heures. Un arbre grandit lentement. Dis-toi que des arbres s'avèrent bien plus anciens que le plus vieux vampire d'Entre-Monde. Apprendre ça doit te rajeunir de plusieurs années, voir des siècles dans notre cas.

           Nous sortîmes de l'arbre. Undĕwial n'avait pas changé. Le ciel toujours bleu et le soleil resplendissant amenait avec lui une température ni trop chaude, ni trop froide. Un endroit idyllique penserait les Entre-Mondiens. Mais beaucoup trop parfait à mon goût.

           Moi seule savais que la perfection était la source des mensonges. Plus tout était parfait, plus le secret qui se cachait sous tous ces artifices était important, voire monstrueux. Et Undĕwial, par son climat irréprochable, l'architecture, les personnes, symbolisait le digne portrait du lieu qui renfermait le plus de mystères.

— Je vais rejoindre le Conseil de Lumière. Est-ce que pendant ce temps, tu peux éviter de te faire remarquer ? me demanda Githrandiar, sans grande conviction.

— Tu n'as qu'à m'emmener, susurrais-je, parfaitement consciente qu'il ne me permettra pas de m'y rendre avec lui.

— Oui, une vampire qui accompagne Githrandiar au Conseil... Je n'ai déjà pas d'estime là-bas. Alors, dispensons-nous d'empirer les choses, répondit le magicien en commençant à monter les marches du château blanc.

— Aucun homme ne peut échapper aux classes sociales, mais peut-être parce que vous aimez être rangés dans des boîtes et étiquetés. Mais je suis une femme, et Entre-Monde vit depuis trop longtemps dans des pensées renfermées. Les convictions doivent changer dans ce monde qui crève petit à petit.

Githrandiar ne répondit pas, mais je le sentais en accord avec moi. Enfin, il prenait part à mon avis, tout en restant retranché dans les opinions qu'on lui avait transmises.

          Je le vis refermer derrière lui la grande porte en bois qui protégeait l'entrée du château. Nul n'y pénétrait ou n'en sortait, sans la permission du Magicien de Lumière. Peu de personnes étaient donc reçues dans le palais du Conseil. C'était surtout les sujets importants, examinés par les membres permanents, qui étaient les privilégiés. En effet, Githrandiar ne siégeait à Undĕwial que par son titre de magicien, alors que son rôle de missionnaire ne consistait qu'à soigner des blessures plus ou moins conséquentes. Il utilisait rarement son art. Mais il est une partie de la clé qu'il me faut pour entrer au cœur de l'Entre-Monde.


          — J'ai beaucoup aimé ce que tu as dit à l'homme Sans-Visage.

Je me retournais, déçue que le réel me tire hors de mes pensées. Une femme aux beaux cheveux mi-courts me dévisageait de ses yeux bleus océan.

— Normal que tu ais apprécié mes paroles. Ta féminité ne pouvait répondre le contraire, affirmais-je en me renfermant sur moi-même.

— Pas seulement, roucoula-t-elle.

Je la regardais en fronçant les sourcils. Elle mit ses mains dans sa crinière presque blanche, et la fit légèrement voler dans la brise matinale.

— Si tu me fais la cour, tu perds ton temps, petite sirène, ricanais-je.

— Plus tard alors, concéda-t-elle, tout en ne se laissant pas démonter.

Elle continuait à me contempler, comme si elle espérait obtenir quelque chose de moi.

— Si tu attends que je sache qui tu es, les devinettes représentent selon moi, le jeu le plus inutile crée. Tu peux passer ton chemin, la menaçais-je.

— Je suis Legadriedia, déclara-t-elle, solennellement.

— À tes souhaits, toussais-je.

Son visage s'illumina d'un franc sourire, immaculé.

— C'est vrai que ce n'est pas le prénom le plus facile à retenir, grimaça-t-elle. Mais tu ne m'as pas laissé finir. Je suis Legadriedia, Princesse de Corailla, le peuple des Sirènes.

— Corailla, lâchais-je, ennuyée. Un des Royaumes de la Contrée d'Anthalia, avec les Royaumes d'Eliandre et de Nevdalir, protégés par les valeureux Elfes Blancs et Verts. Les petits territoires des petits habitants qui viennent et s'en vont comme bon leur semble. Vous avez toujours besoin d'aide, ne serait-ce qu'un crabe qui s'est accroché un peu trop fort à votre nageoire.

— Et vous, les vampires, vous considérez tous les peuples comme des faibles. Pourtant, vous avez beau avoir de longues canines, des yeux injectés de sang et une élégance à couper le souffle, vous n'êtes pas indestructibles. Une bête à Mor-kzar surveille les Anciens Vampires afin qu'ils ne s'échappent pas, n'est-ce pas ?

— Cette créature a été conçue. Elle n'existe pas comme nous, rétorquais-je.

— Mais des choses peuvent vous battre facilement, conclut-elle, comme si elle avait gagné.

— Oui. Mais nous, nous savons combattre.

Legadriedia me regardait, en hésitant.

— Tu ne te laisses pas faire, affirma-t-elle.

— Non. C'est pour les faibles, répondis-je du tac au tac, énervée par cette petite princesse.

           Je finis par perdre patience et entrepris de l'esquiver. Elle bloqua ma tentative en mettant son bras devant moi.

— Les choses doivent changer, lâcha-t-elle, sûre d'elle.

— Et tu crois pouvoir y arriver ? lui demandais-je en me moquant.

— Pas toute seule, même si vous semblez penser le contraire.

— Parce que tu estimes que j'ai besoin d'aides ? grondais-je.

— Ça dépend du soutien que tu désires, objecta-t-elle mystérieusement.

Elle me prit par le bras et m'entraîna à sa suite.

— La Reine de Corailla proscrit toutes armes, chuchota-t-elle à mon oreille. C'est pour cette raison que nous ne livrons pas bataille. Mais dans n'importe quel Royaume, il réside des rebelles, voulant changer le sens du monde. De plus en plus de sirènes ont répondu à mon appel dans les profondeurs des océans. Nous travaillions sans relâche afin d'améliorer nos combats. Nous sommes fin prêtes à sortir de l'ombre et à montrer à la Reine qu'une armée rend un Royaume plus fort et plus craint.

— Vous luttez sous l'eau ? demandais-je en regardant devant moi comme si Legadriedia n'existait pas.

— Bien sûr. Nous sommes des sirènes. Où voudriez-vous que nous nous entraînions ?

— Sur la terre ferme ? À quoi sert un peuple combattant dans l'océan, alors que toutes les Contrées vivent les pieds sur le sol ?

— Mais nous avons du mal à marcher, s'exclama-t-elle en s'arrêtant.

— Taisez-vous ! grognais-je. Une sirène et une vampire qui parlent attirent les regards et posent des questions.

— Encore plus quand on sait que vous n'êtes pas n'importe qui, Princesse.

— Je suis une bâtarde, lâchais-je.

— Aussi, susurra-t-elle. Comment les sirènes peuvent-elles vous rejoindre ?

— Me rejoindre ? Je ne mène pas le même combat que vous imaginez.

— Partout, la vengeance a du bon.

— J'en ai assez entendu, chuchotais-je en retirant mon bras du sien.

— Lady Drana..., murmura-t-elle.

           Les grandes portes du château s'ouvrirent. Githrandiar en sortit, suivi de près par le Magicien de Lumière. Je m'avançais vers l'éminent escalier, afin de saluer le protecteur d'Entre-Monde.

— Belle journée, mon oncle, l'apostrophais-je.

Le visage de Rudilis se peignit de surprise.

— Ange ? Que fais-tu ici ?

— C'est votre petit frère qui m'en a donné la permission, répondis-je en me tournant doucement vers l'accusé, et en revenant sur l'homme nuageux.

Je sentais Legadriedia, derrière moi, qui épiait notre spectacle.

— C'est la deuxième fois que tu viens à Undĕwial si je me souviens bien. T'es tu bien promenée ? demanda Rudilis.

Il essayait d'engager la conversation, mais je voyais bien dans ses yeux son anxiété de me savoir ici, tout près de lui.

— Je ne voudrais pas interrompre cette délicieuse conversation familiale, mais nous devons y aller, ordonna Githrandiar, d'un ton bourru.

Je scrutai Legadriedia qui s'inclina au passage du Magicien Sans-Visage en ne le remarquant même pas. Je me retournais vers Rudilis, en esquissant un petit sourire.

— Efface ce visage carnassier, souffla-t-il.

— Notre secret est bien caché ? demandais-je, d'une voix qui exigeait la bonne réponse.

— Je n'ai rien à te dire. Ça ne se produira pas.

— Mais tu en meurs d'envie, éludais-je.

Les yeux du Magicien de Lumière respiraient la honte, mais toujours cette envie mal dissimulée.

Je me détournais de lui en remarquant que la sirène n'avait pas bougé.

— Ange, m'appela Githrandiar, à l'attitude irritée. Nous allons à Blimane.

— Blimane ? Mais c'est un lac, signalais-je, surprise.

Mon regard se fixa sur les belles jambes fines de Legadriedia. Malgré moi, mon visage s'éclaira.

— Bien, répondis-je.

Je me retournais vers Rudilis et lui adressait un clin d'œil. Il se détourna et entreprit de remonter les marches du palais.

— Rejoins-moi au Lac Blimane cette nuit. Nous pourrons alors parler plus sérieusement, chuchotais-je en passant devant Legadriedia sans m'arrêter.

— Oui, mais...

J'étais connue pour avoir une patience très limitée et cette Princesse pensait pouvoir me tenir à sa merci. Le visage d'un chasseur devrait l'effrayer suffisamment. Mes yeux s'injectèrent de sang, afin de remplacer ce vert si rare par la couleur si attrait aux vampires. Je sentis ma peau se craquer comme un miroir brisé sur le mur.

— Si tu veux m'aider, tu ferais mieux de m'écouter et d'obtempérer, déclarais-je, en la regardant.

Elle ne répondit rien. Mon message était clairement compris.

           Je m'approchais de Githrandiar. Sur une plate-forme se trouvait un réservoir, surmonté d'une arcade, joliment décorée de vitraux colorés.

— Passe dans le portail sur le bassin et nous arriverons directement à Blimane, m'annonça Githrandiar, une fois à sa hauteur.

Je le vis alors s'engager dans la voûte et disparaître.



           Je regardai l'image que me renvoyait cette mystérieuse porte. À l'intérieur, une esquisse se dessinait petit à petit, pour devenir de plus en plus nette.

           J'avançais mon visage, afin de distinguer cette image. La surface, pareille à l'eau, se mit à descendre en filets transparents, comme une cascade, et à se perler de sang.

           Un nourrisson, derrière le rideau, apparu, suivi d'un enfant muni d'un poignard. Et d'un autre, plus grand, qui tombait dans une rivière. Ma vie de mortel avant ma transformation en vampire. L'étendue redevint lisse et légèrement violacée.

— Pourquoi m'as-tu montré ça ? demandais-je au reflet, sans attendre de réponses.

           Le miroir me révéla six images ; une porte verrouillée, un sablier aux grains figés dans un diaphragme, un œil voilé, un pissenlit à moitié dénudé, des mains jointes par une lance qui les transperçaient de part en part et une dernière, trop floue pour que je devine ce qu'elle évoquait.

— Les quatre armoiries des Royaumes ? Enfin, pas tout à fait.

           Le portail fit défiler plusieurs représentations, à une vitesse si impressionnante que je ne perçais que les couleurs centrales.

           Puis le miroir se calma sur une dizaine de notes de musique que j'étais sûre d'avoir entendu quelque part.

          La surface redevint claire comme de l'eau.

          Je regardais une dernière fois la glace et aventurais ma main dans l'onde. Une gerbe de feu accueillit ma tentative pour traverser le portail. Elle m'enveloppait complètement, mais ne me brûlait pas. Au loin, un ronflement s'approchait.

— N'approche pas ! ordonna une voix sonore et caverneuse.



           Sans savoir comment, j'avais traversé le miroir, car je me trouvais devant un lac où les derniers rayons de soleil s'y reflétaient.

— Les secrets n'existent que pour faire le mal. Ils perdurent aussi pour protéger, déclara Githrandiar à mon arrivée.

           Il était tourné vers l'immense étendue diaphane et regardait les éclats de lumière nacrés sur l'eau, comme des joyaux.

           D'un grand geste de la main, devant lui, le lac se brouilla et disparut pour laisser place à une forêt giboyeuse en pleine activité. Je remarquais qu'en haut des arbres avaient été construites des petites cabanes.

— Les Aïdems habitent ici. À part quelques conseillers, dont Rudilis et moi, ils ne voient personne. Ils se méfient des inconnus, expliqua Githrandiar.

— Et où sont-ils ? demandais-je en regardant autour de moi.

— Des personnes naissent avec le cadeau de la magie, mais l'étudient toute leur vie pour la maîtriser et la pratiquer. Et d'autres ne possèdent qu'un unique pouvoir.

           En face de moi apparurent des petites créatures joufflues, aux oreilles rondes. Ils portaient tous des habits identiques. Seule la couleur différait.

— Ils peuvent devenir invisibles, chuchotais-je.

— Le don des Aïdems, conclut Githrandiar. Quand tu apprendras à connaître ce peuple aussi bien que moi, tu voudras les protéger et garder le secret.

Githrandiar s'avança et commença à saluer tout ce petit monde qui lui arrivait au niveau des genoux.

           Le Magicien Sans-Visage ne pensait qu'à préserver ces minuscules créatures, mais moi, je voyais bien autre chose.

— Aurais-je la clé de l'Entre-Monde entre mes mains ? me murmurais-je à moi-même.



           Ces aïdems allaient servir à ma vengeance. Ces êtres invisibles seront d'une importance capitale. Vampires, Sirènes et Aïdems... Trois peuples qui ont accepté, ou pas de me suivre dans la destruction d'Entre-Monde.

           Je fermais les yeux pour retenir ce moment. Enfin, mon temps était venu. Je n'avais jamais été aussi proche de mon but. Une fois, que j'en aurais fini, Entre-Monde ne sera plus qu'un tas de cendre.

           La clé était complète. Et je sentais, au plus profond de moi, que ce « N'approchez pas », au contraire, désignait une invitation à m'approcher, sans doute de la porte, car toute clé, possède forcément une serrure.

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