Mémoire en Cavale

By Lena_Leena

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La mémoire est un drôle de phénomène. Défaillante pour certains, pour d'autres elle est bien trop puissante... More

Avant Partie
Prologue
1- Bienvenue dans mon monde [Corrigé]
2 - Un jour comme un autre [corrigé]
3- Braquage [corrigé]
4 - Tyron [corrigé]
6 - Pas si exceptionnelle [Corrigé]
7 - Fouille irrespectueuse [Corrigé]
8 - Peur [Corrigé]
9 - Démons du passé [Corrigé]
10 - Fuite [Corrigé]
11 - Le parking [Corrigé]
12 - Aidez-moi [Corrigé]
13 - Inspiration, Expiration
REMERCIEMENTS
14 - Rien qu'une égratignure [Corrigé]
Bonus 1
15 - Un ange vengeur
16 - Santa Monica
17 - Le petit prince
18 - Tais-toi, Morgane !
19 - Hypermnesique
20 - Le collier de diamant
21 - La machine déraille
22 - La fenêtre
23 - Achevez-moi.
24 - Le bunker
25 - Armée
26 - La Bijouterie
27 - Victime ou coupable ?
28 - Le chat et la souris
29 - Les yeux sont le miroir de l'âme
30 - "Bailando"
31 - Ne ferme pas la porte
32 - Toi, moi, et le destin
33 - Mère tueuse
34 - Relooking
35 - Case prison
36 - Les ennuis commencent
37 - Fuis avec moi
38 - Ryder
39 - Naufragée
40 - Donnant donnant
41 - Action ou vérité
42 - gueule de bois
43 -Entraînement
44 - Départ
45 - Tueur
46 - Chantal Masson
47 - Abandon
48 - Aveux
49 - James
50 - Gérer les choses
51 - Je te retrouverais
52 - Va te faire foutre, Ryder
53 - Amour dévastateur
Hors Sujet
54 - Gagner du temps
55 - Je me souviens
F.A.Q. - Questions
F.A.Q. - Réponses
56 - Sortir de là
57 - Jouons.
58 - Pluie + vent + vide = ?
59 - Ne pas énerver Ryder
60 - Échec et mat.
61 - Explosion
62 - Les choses changent
63 - Mélodie des corps
64 - Avenirs incertains
65 - Pardonne-moi.
Épilogue...
Remerciements
Concours
Concours (questions)
Concours (Réponses)
Nouvelle histoire
Bonus 2, Voyage en train
Tome 2

5 - Otage[Corrigé]

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By Lena_Leena

Les soins durèrent une bonne heure, peut-être deux. Il faut dire que, ainsi penchée sur le blessé, je n'ai qu'une vague notion du temps. Après m'être soigneusement lavé les mains – deux fois- je m'étais occupé de nettoyer la blessure, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. S'en était suivit une longue vérification qu'il ne restait aucun résidu dans la plaie, puis un examen approfondi pour observer la profondeur de l'entaille et m'assurer qu'aucun organe n'avait été touché. J'en avais conclu que ce n'était pas le cas, que le blessé n'était pas passé loin d'une perforation de son tube digestif mais qu'il l'avait évité de justesse. J'avais nettoyé à nouveau et recousu du mieux possible

En bref, rien de mortel. Avec suffisamment de repos et si la plaie ne s'infectait pas, il s'en remettrait. Une certaine joie s'empara de moi en imaginant la fierté qu'auraient mes professeurs. J'avais réussi !

Je ne me pensais pas capable d'effectuer aussi bien une telle opération, surtout en considérant le fait que Tyron ne m'a pas quittée des yeux une seule seconde. Dès que je tournais la tête, c'était pour croiser son regard froid et perçant, qui m'intimait de me remettre au travail. Au début, le blessé était dans un état végétatif entre le sommeil et le réveil, ouvrant parfois sur moi de grands yeux où perçaient sa peur et sa douleur. Il a fini par perdre connaissance et j'en avais été soulagée, étant donné que je n'avais pas moyen de l'anesthésier J'avais poursuivi mon travail consciencieusement et j'avais senti Tyron s'éloigner seulement après que j'ai enroulé un bandage autour du torse de son ami.

Je me relève, le dos endoloris, puis fais un pas en arrière et croise les bras sur mon ventre, dans le but principal de cacher les tremblements qui m'ont repris. Je tourne les yeux vers le criminel. Tyron est adossé contre un mur, son arme à feu pendant à l'une de ses mains, le regard dans le vide bien plus loin que lui, moi ou qui que ce soit d'autre. Ce genre de regard perdu si loin qu'on espère qu'il nous tireras d'une manière ou d'une autre de notre réalité. Je n'ose pas bouger et encore moins lui rappeler ma présence. Aussi, je reste là, immobile, à me ronger les ongles, d'où persiste une odeur d'alcool irritante. Tyron finit par lever la tête, tiré brusquement de ses pensées par je-ne-sais-quoi, et pose les yeux sur moi. Leur étau glacé semble se refermer sur ma gorge et je fais un pas en arrière, le cœur battant. Il penche la tête vers la droite.

« Il va s'en sortir ?

— Il... normalement, oui. Le coup n'a pas touché d'organes vitaux. Il faut le laisser se reposer, l'empêcher de bouger... et suivre attentivement l'état de sa blessure sur les prochains jours. »

Tyron tressaille, comme si la simple idée d'avoir encore besoin de moi lui est douloureuse alors que, pour moi, c'est cette idée qui va prolonger ma durée de vie. Du moins, je l'espère. Le bandit acquiesce finalement, les sourcils froncés par l'inquiétude. Je l'observe attentivement. Quelque chose dans son attitude cloche. À la télé, il a été décrit comme un dangereux criminel. J'ai moi-même pu constater toute la violence dont il peut être capable, toute sa froideur et sa dureté. Alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'avoir simplement un homme brisé en face de moi ? En le regardant bien, en perçant son masque de voleur et de meurtrier, ce qu'il laisse voir n'est pas si noir. Il semble perdu dans son propre monde, déchiré par la vie, seul, abimé par son passé. Choses qu'il m'est bien aisé de comprendre.

Sans prévenir, l'intéressé approche de moi à grands pas. Je recule vivement, dans un pur réflexe guidé par ma peur mais me retrouve vite dos au mur. Le bois dur et piquant derrière moi me rappelle que, avant d'être médecin, je suis prisonnière. J'inspecte d'un œil effaré le visage neutre et froide du criminel. Il s'arrête à quelques centimètres de moi. Mon souffle s'accélère et mes paupières se ferment d'elles-mêmes tandis que mes doigts se crispent. Dieu sait ce dont il est capable...

Il se contente pourtant de me saisir par l'épaule et de me retourner pour me plaquer contre le mur. La tête écrasée contre le bois piquant, je le sens attraper mes poignets et les joindre dans mon dos. Un léger gémissement s'étrangle dans ma gorge. Après une seconde de flottement, je sens une corde rugueuse courir sur mes poignets, avant de se resserrer brutalement avant de former un-puis deux- nœuds. Le bandit s'éloigne légèrement, laissant mes bras immobilisés derrière mon dos dans une position bien inconfortable. Puis la poigne de l'homme revient sur mon épaule et il me tire en arrière. Le geste brusque me fait vaciller et je trébuche sur lui. Un soupire exaspéré sortant de sa bouche, il me remet debout.

POURQUOI SOUFFLE-T-IL ? En toute honnêteté, si quelqu'un doit être mécontent de la situation, c'est bien moi.

Tyron me pousse dans la cabane vers l'autre côté, puis me propulse d'une légère poussée contre le mur. Je m'emmêle les pieds et, sans qu'il ne me rattrape cette fois, je m'affale contre le mur dans un cri aigu. Incapable de me rattraper sur mes bras, je m'étale face contre terre. Encaissant le choc, je me retourne tant bien que mal et perçoit le regard que me renvoi Tyron, une subtil mélange de dédain et de colère.

« Tu dors là ce soir. J'ai besoin de... je m'occupe de toi demain. Contente-toi de te taire et de ne pas faire de conneries. Ne me force pas à utiliser mon arme contre mon otage. »

Je replie mes jambes sous moi, les yeux humides et le corps tremblant. Plus que tout, c'est son ton qui me transperce le cœur. Son otage... non, je n'étais rien d'autre. Je n'imaginais pas qu'on puisse si rapidement faire d'un seul mot toute son existence. Hier, j'étais une fille hypermnésique, désordonnée, maladroite et un peu trop bavarde. Aujourd'hui, je n'étais plus rien de tout ça... j'étais otage. Si j'ai cru que mon ravisseur aurait la moindre considération pour moi après que j'ai sauvé la vie de son ami, je me suis fourré le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Je ne suis pas bien sûre que la considération, ce soit dans ses cordes. Il tourne les talons et traverse la pièce, pour ne plus m'accorder la moindre attention. C'est l'instant qu'attendaient tous mes muscles pour se relâcher et, plongeant la tête entre mes jambes, je fonds en larmes sans pouvoir me contrôler. C'est ainsi que, d'une manière ou d'une autre, je finis par trouver le sommeil, allongée sur le sol, les joues trempées et le corps tremblant.

*

Je me réveille un bon moment plus tard, sans parvenir à savoir quelle heure il pouvait bien être. Une lueur faiblarde provient de sous la porte et illumine doucement la pièce. Je me redresse et mon cœur loupe un battement tandis que je découvre que non, tout ça n'est pas un cauchemar particulièrement réaliste. Tous mes muscles sont endoloris de cette nuit passée à même le parquet et mes bras toujours attachés dans mon dos crient souffrance au moindre mouvement. Enfin bon, relativisons : je suis encore en vie. C'est un détail sacrément important à souligner. Lentement, je m'efforce de me relever en m'aidant de mes coudes. Après quelques instants de lutte acharnée avec moi-même et mes bras douloureux, je réussis à me mettre sur mes pieds. Mes yeux se dirigent aussitôt vers les lits superposés tandis que je me rends compte du silence qui règne dans la cabane.

Le couchage inférieur est toujours occupé par le blessé qui n'a pas bougé depuis la veille, son corps protégé par une couverture de laine. Mais c'est bien évidemment le lit supérieur qui m'intéresse. Aucun bruit ne s'en échappe. Je m'approche d'un pas pour mieux voir un profil droit, figé dans le sommeil et un œil fermé. Je soupire doucement, soulagée. La poitrine de l'homme se soulève et s'abaisse à un rythme régulier. Son bras droit, le long de son corps, repose sur son arme à feu. Mon souffle se coupe. Quel malade ! Il dort même avec son flingue !

Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, ce n'est pas ce détail qui accapare mon attention mais bien un autre : l'éclat argenté que j'aperçois à côté de sa tête. Ce pourrait-il que... non, ça ne peut pas être si facile ! Je m'approche encore d'un pas, grimaçant quand le parquet grince sous mes pieds. Un sourire étire bien vite mes lèvres. Oui, c'est bel et bien un trousseau de clés, posé sur le matelas. J'hésite une seconde, une infime seconde où je me revois entrainée de force dans une voiture, menacée par une arme, où je revois le corps de la caissière voler en arrière... une seconde terrifiante, où j'imagines que je serais la prochaine si je rates mon coup.

Puis je réalises que, très sûrement, je serais la prochaine dans tous les cas. À moins de... à moins de me sortir de là. Maintenant. Ma décision est prise très rapidement. Foutu pour foutu, autant tenter ma chance.

Il me suffit juste de réussir à enlever cette affreuse corde qui me charcute les poignets. Je fais le tour de la pièce, cherchant le moindre objet pouvant m'aider. En glissant mon pied sous la porte de l'armoire, je réussis à l'ouvrir dans un grincement sinistre. J'en inspecte le contenu en gardant toujours un œil sur les deux bandits dans leurs lits. Finalement, mon regard s'arrête sur un objet métallique et je frémis. Un couteau est posé au milieu d'un bordel sans nom sur l'étagère du bas. Difficilement, je l'attrape de mes mains liées, le souffle court et les yeux rivés sur les deux hommes. La lame glisse entre mes mains pour venir se poser sur la corde rugueuse. Je commence à imprimer un mouvement régulier sur mon entrave, bien trop lentement à mon goût. La lame effrite la corde et, appuyant plus fort, je redouble d'efforts.

Le travail est plus fastidieux que ne le laissent imaginer tous ces films américains que j'adore. La réalité est que mes bras me font un mal de chien, que mes épaules semblent se déboiter à chaque mouvement et que je risque à tout moment de me couper un doigt. Pourtant, au bout d'un moment, je sens la corde flancher. J'accélère le mouvement avec ivresse et, quelques secondes plus tard, elle lâche. Dès la corde tombée à terre, je ramène mes bras endoloris en avant avec une grimace de douleur. Je roule des épaules pour me débarrasser des crampes, tandis que je ne peux faire guère de choses concernant mes poignets, dont la peau commence à être bien entaillée. Je glisse le couteau dans ma poche puis reporte mon attention sur les criminels.

Sur la pointe des pieds, j'approche des deux hommes. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va faire exploser ma poitrine, tandis que mon souffle est saccadé. Si Tyron ouvre les yeux, je suis une femme morte. En fait, je peux déjà me considérer morte et enterrée. Tirez les rideaux, fin de la scène, fin de l'acte. J'arrive juste à côté du lit, les yeux fixés sur les clés posées de l'autre côté du corps de l'homme. Je n'ai qu'à tendre le bras au-dessus de lui et saisir le trousseau. Facile.

Je me lance. Il est de toute façon hors de question que je pourrisse ici. J'étends mon bras au-dessus du visage serein de mon kidnappeur et son souffle léger se répercute sur ma peau, faisant naître des frissons tout le long de mon corps. Bordel, et s'il se réveille ? Je me mets sur la pointe des pieds et pose finalement la main sur le trousseau. Soupir de soulagement. Je ramène les clés, prenant grand soin de ne pas les faire tinter.

Subitement, une main se referme sur ma jambe. Un cri d'effroi manque de m'échapper et je plaque les deux mains sur ma bouche, me rendant à peine compte que je viens de laisser retomber les clés. Je baisse le regard et croise deux grands yeux bleus qui manquent de me faire avoir un arrêt cardiaque. Le blessé sur le lit inférieur est réveillé, et plutôt bien réveillé vu la poigne de fer qu'il appui sur ma jambe. Un rapide coup d'œil m'apprends que- dieu merci- Tyron dors encore. J'essaye de me reculer mais la main de l'autre ne me lâche pas, et je ne suis pas franchement connue pour ma force légendaire. Je le vois froncer les sourcils tout en me dévisageant longuement.

« T'es qui toi ? »

Sa voix, bien que rocailleuse, est ferme et son regard ne montre aucune émotion. J'entrouvre les lèvres sans vraiment savoir quoi dire. Salut, je suis Morgane, hypermnésique en chef, tête en l'air et trop bavarde, actuellement otage et fugitive à deux balles. Non, pas terrible comme présentation. J'essaie plutôt de jouer la carte de la reconnaissance en pointant son ventre d'un mouvement léger :

« C'est moi qui t'es soigné. Tu as perdu beaucoup de sang mais tu devrais t'en remettre. Il te faudra... d'autres soins.

Le type fronce les sourcils en penchant la tête sur le côté. Dans ce geste, je ne peux m'empêcher de remarquer une certaine ressemblance avec l'homme qui dort sur le lit supérieur. Mais je n'ai pas le temps d'aller au fond de ma pensée qu'il reprend :

— C'est plutôt gentil. Et mon frère t'as laissé vivre ?

"Mon frère". Voilà qui explique beaucoup de choses, notamment la ressemblance de leurs expressions et le souci que se faisait Tyron pour le blessé, hier.

— Je l'ai prise en otage. J'avais les flics aux basques, pas le choix. Je peux pas la tuer avant qu'on se soit tirés d'ici, c'est notre monnaie d'échange. »

Mon cœur loupe un battement tandis que je relève les yeux vers la couchette supérieure. Tyron n'a pas bougé d'un poil, mais ses yeux sont maintenant grand ouverts et posés sur moi. Un tremblement frénétique me parcourt le corps. Avoir affaire à un bandit est déjà énorme. Essayez de vous retrouver enfermée dans une cabane en compagnie de deux, et vous verrez que ce n'est franchement pas une situation géniale. Tyron se redresse et continue :

« Personne ne nous attaqueras tant qu'il y aura un risque qu'on s'en prenne à une autre civile. Comment tu te sens, James ?

Tyron saute du lit et se réceptionne sur ses jambes, si près de moi que je fais un bond en arrière. Son regard se pose sur moi, sur mes poignets abimés puis sur la corde par terre, un peu plus loin. Il arque un sourcil et je croirais même l'avoir vu esquisser un sourire amusé si je ne savais pas qui il était.

— Ça pourrait être mieux comme ça pourrait être pire, élude son frère en se redressant légèrement. Pourquoi « une autre civile » ?

— Accident à la supérette. Une vendeuse a voulu alerter les flics. J'ai dû tirer.

Je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils à son ton neutre, une haine non négligeable dans le regard. Un frisson me parcourt le corps.

— Un accident ? Répété-je d'une voix tremblante. Ça n'a rien d'un accident, c'est un meurtre !

— Elle n'est pas morte, proteste-t-il. Et elle l'a cherché.

— « Elle » s'appelle Emma ! Elle voulait juste sauver sa vie, bon sang ! »

Je me rappelle chaque détail de cette scène. Absolument chaque élément, depuis la manucure rose bonbon de la vendeuse jusqu'au clignotement régulier de l'unique caméra de surveillance dans le coin en haut à droite, près de la caisse. Le ton de Tyron me met hors de moi, mais ça ne m'empêche de reculer à nouveau pour être hors de sa portée directe. Pendant un instant, j'ai envie de tout leur balancer à la figure, leur raconter chaque instant de ce fichu braquage dans le seul but de les faire culpabiliser. Seulement, j'y renonce vite.

Je n'ai franchement pas envie qu'ils sachent pour ma maladie. Ils dégagent tous deux une sorte d'aura sombre. Pas dans le genre du petit bad-boy du lycée qui fume dans les toilettes, non, mais quelque chose de vraiment sombre. Le genre d'aura que toute personne sensée fuirait à toutes jambes. Un pressentiment me fait croire que moins ils en sauront sur moi, mieux ce sera car je suis une personne sensée : je veux fuir à toutes jambes.

Tyron avance d'un pas vers moi, loin de ressentir les états d'âmes que j'aurais souhaité :

« Tourne-toi. »

Je recule d'un pas en cherchant vainement une issue des yeux. Non, non et non. Je ne veux plus qu'il me touche. Je pince les lèvres pour ne pas fondre à nouveau en larmes et secoue la tête en reculant à nouveau. C'est facile de faire la courageuse quand il dors, mais maintenant... Je suis terrifiée par ce type. Tout en lui est effrayant, surtout quand la scène avec la caissière ne cesse de repasser devant mes yeux telle une litanie incessante.

Je veux sortir de là. Je ne veux rien de tout. Je me rappelle soudainement le couteau, qui pèse dans ma poche arrière. Évidemment, je sais que c'est une mauvaise idée. Mais ne dit-on pas que qui ne tente rien n'a rien ? Je vous assure, je tiens pourtant à la vie. Et d'ordinaire, mon instinct de survie m'aurait simplement clouée au sol. Mais voilà, cette situation n'a rien d'ordinaire. Et c'est sans doute l'adrénaline dans mes veines qui me pousse à sortir le couteau et le tendre droit en direction de Tyron. Je saisis la lame à deux mains en espérant cacher le tremblement qui secoue mes bras et adresse un regard hargneux à l'homme

« N'approche pas ! »

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