GenitriX

By chook1456

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Dans un monde où les femmes ne sont que les porteuses des générations futures, sans droit, ni choix. Danae, j... More

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By chook1456

Je suffoquais, ce n'était pas seulement mes poumons qui se remplissaient de fumer, c'était aussi mon cerveau. Perdu dans cet affolement soudain, ces cris stridents et ce cadavre à mes pieds, je ne savais pas comment réagir. Je laissais seulement mes pieds se couvrir de liquide rougeâtre. Alors que des petites lumières vertes visaient ma personne, je ressentais une fois de plus cette sensation étrange, celle qui brise mon estomac en mille morceaux, celle qui laissait échapper des gouttes chaudes des pores de ma peau. La peur, elle m'avait envahi quand j'avais compris que je ne pourrais jamais choisir mon destin. Et à cet instant elle m'étranglait car je savais que je n'aurais peut-être jamais l'occasion de le vivre.

Les échappatoires, il n'y en avait aucun. Je voyais déjà une balle de métal s'enfoncer dans mon cœur, l'éclatant comme un fruit trop mûr. J'observais déjà mon être s'écraser comme un vulgaire animal sur le sol, rejoignant mes congénères.

Nous n'étions rien, des cibles, des ventres, des fantômes. Personne ne se rappellerait de nous, personne ne lâcherait une larme pour nous. La lumière mortelle glissait le long de mon corps pour viser mon organe vital. Je regardais droit devant moi, apercevant mon adversaire masqué. Il ne nous permettait même pas de mettre un visage sur nos anges de la mort. Il ne resterait qu'une ombre meurtrière dans mon crâne.

J'inspirais un bon coup. Une détonation, un cri strident puis le projectile métallique s'enfonça dans mon bras droit. Par réflexe, je serrais et regardais ma blessure suintante. Puis j'observais ensuite mon attaquant qui s'était fait bousculer par un Jacob plein de colère. Je ne comprenais pas pourquoi il avait fait cela. Pourquoi mon attaquant ne réagissait pas à son action. Jacob n'était pas celui qu'il prétendait être.

Il attrapait un des fusils quand soudainement une alarme stridente se déclencha. Nos assaillants stoppèrent leurs tirs.

« Ils arrivent ! Il faut foutre le camp !

- Non ! Nous avions dit jusqu'au bout. S'exclama un autre.

- Peu importe ! Nous avons déjà fait assez de dégâts. Pas la peine de mourir aujourd'hui, demain s'annonce plus grand. »

Les uns après les autres, ils disparaissaient dans l'encadrement de la porte. Jacob les suivait. Il eut un instant d'égarement, se retournant, me jetant un étrange regard avant de les rejoindre.

Un douloureux silence s'était installé dans la pièce. Personne n'osait bouger, par peur qu'ils reviennent finir leur travail. Seulement le sang coulait en dehors de nos corps, seuls nos esprits étaient instables. Puis une affreuse pensée m'apparaissait : Qu'étaient devenues mes amies.

« Juliette ! Anaïs ! » Appelais-je épuiser par la peur.

Je me traînais tant bien que mal dans la pièce, je ne sentais même plus mon bras qui devenait aussi lourd qu'une pierre. En regardant dans tous les coins j'apercevais une crinière familière. C'était Anaïs allongée sur le sol. Je m'approchais d'elle.

« Anaïs ! Tu m'entends ? »

Ses yeux étaient fermés, son pouls se faisait lent. En essayant de la relever, j'apercevais une blessure au niveau de son ventre. Elle venait de perdre beaucoup de sang. Je ne savais absolument pas quoi faire, je n'avais aucune compétence, aucun savoir. Je n'étais rien d'autre qu'une femme et je n'avais donc aucune autre alternative que hurler pour que quelqu'un vienne n'a notre secours. Mais ma voix ne sortait pas, elle n'était qu'un écho dans mon esprit, qu'un mirage d'alerte.

D'un seul coup, une autre silhouette s'affalait sur mon amie au sol, c'était Juliette, les larmes brûlaient ses joues blanches. C'était la première fois que je la voyais réagir, elle était si stoïque habituellement. Je lui attrapais la main, comme pour lui faire comprendre qu'ensemble on allait s'en sortir.

C'était un vrai champ de bataille autour de nous, j'avais mal au cœur de voir ces femmes sur le sol, je ne comprenais absolument pas ce qui nous était arrivé.

Une armée d'homme s'insérait dans la pièce, ils étaient aussi bien armés que ceux qui nous avaient attaqués. Je regardais leurs danses organisées au millimètre près. Les Géniteurs étaient évacués immédiatement, puis je voyais nos sauveurs injectés un à un quelque chose dans le coup des survivantes.

Puis ils s'approchaient de nous, au moment où l'un d'entre eux déposa ses doigts sur le coup d'Anaïs, j'eus un mauvais pressentiment.

« Vous devez l'aider ! Vous ne pouvez pas la laisser dépérir » Suppliais-je en attrapant son bras.

Soudainement, je sentais une piqûre au niveau de ma nuque. Un liquide froid venait de s'écouler doucement en moi. Ma vision devenait floue, je voyais Juliette s'écrouler devant moi. Puis je l'accompagnais perdant tout contact avec la réalité.

A cet instant, je ne savais si j'étais encore éveillé. Tout était tellement sombre autour de moi. Je me sentais terriblement vide. Le blanc qui nous entourait habituellement avait laissé place à des murs noirs. Seulement une étrange petite lumière blanche éclairait ma personne, me permettant de voir mes mains pleines de sang. J'apercevais ensuite une enfant. Elle avait l'air aussi perdue que moi. Une main s'échappa pour attraper la sienne. C'était une grande femme aux cheveux noirs. Elle était différente de celle que j'avais pu voir auparavant, elle n'était pas docile et frêle comme nous autres au centre. Elle imposait quelque chose de plus grand de plus important.

J'essayais de les appeler pour leurs faires remarquer ma présence. Mais elles ne m'entendaient pas, comme si je n'étais qu'un esprit errant. Je m'approchais doucement, mais elles s'éloignaient de moi à chaque nouveau pas, ne me permettant pas de voir leurs visages. La femme penchait pour être au niveau de l'enfant.

Elle caressait son visage avant de lui murmurer :

« N'oublie pas : il est plus facile de créer des enfants forts, que je réparer des hommes brisés. »

Puis elles s'éloignaient de moi, me faisant éclore au fond de mon être quelque chose que j'avais enfoui depuis des années. Elles n'étaient maintenant plus qu'un brouillard qui s'infiltrait dans mon crâne, me faisant sursauter d'un seul coup.

Ma parole, qu'est-ce que j'avais mal au crâne. Mes yeux avaient du mal à s'ouvrir correctement. J'étais allongée sur mon lit rien de plus. Il n'y avait plus de chaos autour de moi, plus de cris, plus de tir, plus de sang. Je ne savais ni l'heure, ni comment j'étais arrivée ici, même si j'avais une petite idée du liquide qu'ils nous avaient injecté. Je me relevais doucement, regardant dans le moindre détail cette prison blanche. Puis je me rappelais, je regardais mon bras cherchant la blessure qui devait encore suinter. Mais à mon plus grand étonnement, il n'y avait rien. Juste ma peau, sans aucune cicatrice ni marque. Je touchais du bout de mon doigt, cherchant la moindre imperfection invisible à l'œil.

Rien absolument rien, ils avaient tout effacé. Je me levais et m'avançais vers mon armoire pour attraper une tenue.

Ce qui s'était passé hier n'était pas normal, et je ne pouvais rester enfermée dans ma chambre, et remuer l'horreur que je venais de vivre. J'avais besoin de savoir, il n'allait pas pouvoir se taire, il n'allait pas pouvoir effacer les blessures qui s'étaient marquées dans mon cerveau. Une fissure venait d'impacter l'image de cette société parfaite. Et je comptais bien en découvrir davantage.

En sortant de ma chambre, j'apercevais un surveillant devant moi qui attendait.

« Bonjour Génitrice. »

Ce n'était pas Jacob. Un profond sentiment de trahison subvenait en moi en me rappelant de lui. Il savait notre condition, il savait que je voulais m'enfuir pourtant il était parti me laissant ici avec une blessure invisible.

Je faisais comme si il n'existait pas, puis je partais en direction de la chambre de Juliette. Arrivée devant celle-ci, je frappais à sa porte. Mais aucune réponse. Je tentais une seconde fois, mais toujours rien. J'avais à cet instant peur qui lui soit arrivée quelque chose. Je marchais dans les couloirs en direction de l'infirmerie, espérant retrouver mon amie Anaïs. Mais soudainement, en passant devant le petit salon, j'entendais une voix familière.

C'était Juliette qui discutait. Je me précipitais vers elle, avec toujours inscrit cette image d'elle en larmes.

« Comment vas-tu ? As-tu des nouvelles d'Anaïs ? Lui demandais-je en lui attrapant les mains.

- Heu oui, je vais bien. Qu'est-ce qu'il te prend ? Tu as l'air étrange.

- Enfin, hier tu te rappelles, l'attaque. Anaïs. Murmurais-je doucement pour que le surveillant de m'entende pas.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Nous avons passé une excellente soirée hier. Et je n'ai pas eu l'occasion de croiser Anaïs ce matin

- Mas enfin, elle était quasi morte sur le sol. Comment peux-tu avoir oublié ?

Elle s'écarta nerveusement.

« Tu me fais peur... Tes propos sont incohérents, il n'y a rien eu de tel. »

Je ne pouvais me raisonner à voir mon amie aussi naïve après ce qui nous était arrivé. Je ne pouvais pas croire que tout cela était le fruit de mon imagination. Je ne pouvais que croire que nous avions été formatées à oublier.

***

Un petit coucou, pour m'excuser du temps qu'il m'a fallu pour écrire la suite. Pas mal de changement dans ma vie, du coup la tête et les idées ne suivent plus non plus. Je vais essayer de ranger tout cela pour vous assurer la suite des aventures de Danae ;) !

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