Les vingt-trois joyeux annive...

Oleh AleckLPark

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Quand Pia lui demande de l'accompagner aux fiançailles d'un membre de sa famille, Moïra soupire et, surtout... Lebih Banyak

Avant-propos
Tartine de confiture
Carreaux de ciment
Tatie Henriette
Odeur affreuse
Petite culotte
Roméo et Juliette
Objet de malheur
Costumes en plume
Peter pan
Vinaigre et citron
Bataille acharnée
Couteau à fromage
Chat de sorcière
Le blanc des yeux
Extasy, marijuana
Évidemment, logique
Merci Pia

Extraordinaire GPS

396 41 80
Oleh AleckLPark




Le voyage n'est pas trop mouvementé, Pia se montre - étrangement - calme. Je mets ça sur le compte de nos futures retrouvailles avec Maribel, jusqu'à ce que Pia m'avoue être sortie, la veille. C'est à ce moment que je décide qu'il est temps que nous prenions notre petit-déjeuner et qu'il est préférable que je conduise pour la fin du trajet. Elle n'y trouve pas matière à objections et s'endort presque immédiatement après avoir posé ses fesses à côté de moi.

Elle est si irritable, parfois.

Je sais qu'elle se débat avec ses complexes et que ce mal-être explique en partie son animosité envers Maribel. Alors qu'elle considère le physique de sa cousine comme étant parfait, elle hait le sien.

Pourtant, je ne lui trouve rien à redire.

Certes, elle n'est pas la fille mince que les magazines veulent nous imposer comme critère de beauté, cependant, elle s'en approche. Je la trouve même mieux que ces filles. Mieux que moi. J'affiche plus de poids qu'elle sur la balance et elle ose m'interdire de me dénigrer.

Elle déteste ses cheveux, adore les miens, pourtant de la même longueur, ondulés de la même manière et du même marron foncé. Enfin, sauf depuis que je suis rousse. Elle trouve mon regard plus profond que le sien, or, nos yeux sont identiques. Leur vert soutenu nous a valu d'être qualifiées de sœurs dans bien des situations.

Inexplicable.

Je l'observe sur la banquette à côté de moi et me demande, parfois, ce qui l'aiderait à être à l'aise dans ses baskets. Un amoureux, peut-être. Si elle n'était pas si difficile, au moins. C'est normal de ne pas se jeter sur le premier venu, mais Pia a toujours d'excellentes raisons pour ne pas accepter un simple rendez-vous.

D'excellentes raisons souvent pas si excellentes.

Trop petit. Trop grand. Trop costaud. Trop de poils sur le dos. Pas assez de cheveux sur la tête. Cela ne va pas plus loin. J'ai hâte de rencontrer celui qui trouvera grâce à ses yeux.

Je l'imagine...euh...en fait, je n'en sais rien. Parfait ? Il ne lui plairait quand même pas. Je lève les yeux au ciel et me concentre sur l'autoroute. Peu de monde circule dans cette partie de la France, aujourd'hui. En fait, je ne suis même pas certaine de savoir où je me trouve, le GPS menant la danse.

Aux alentours du village où nous devons nous rendre, je réveille ma passagère.

En fait de village, nous nous trouvons dans une petite ville. Nous longeons des commerces, cafés, restaurants et quantité de maisons en pierre, collées les unes aux autres. Les rues, étroites, malmènent ma conduite, mais je prends mon mal en patience. Ce n'est pas le moment d'accrocher une autre voiture.

Ici, le temps est plus clément et un peu plus chaud. Pas de température en dessous de zéro. Le GPS nous indique le chemin de notre hôtel, mais les petites rues du village le font paniquer. Il nous perd plusieurs fois. Pia s'impatiente.

— Évidemment, il fallait encore qu'elle vienne vivre dans un endroit compliqué. Elle n'aime pas la simplicité, celle-là.

Je hausse les yeux au ciel, un peu fatiguée par ses enfantillages.

— Ce n'est pas de sa faute, tout de même, si le GPS est perdu.

— Durant les trois prochains jours, même si un pays entre en guerre, elle sera l'unique responsable.

— Vivement lundi, dis-je dans un soupir.

Nous tournons en rond pendant encore quelques mètres quand je réalise enfin pourquoi elle est sortie, hier soir.

— Mince, Pia, je suis désolée. Comment ai-je pu oublier ? Bon anniversaire ! fais-je en lui adressant un sourire timide.

— Ça aussi, c'est de sa faute, me répond-elle, sérieusement.

Le silence dans l'habitacle alourdit l'ambiance et je ne vois pas quoi dire pour ma défense. J'omets rarement de souhaiter l'anniversaire à un de mes proches, surtout à Pia. Elle a toujours aimé qu'on pense à elle, ce jour-là – un peu comme tout le monde, à vrai dire –, et pardonne difficilement ceux qui l'oublient.

Et, moi, sa meilleure amie, je sens que je vais essuyer ses foudres. Ses foudres, ses coups de tonnerre et le déluge qui va avec.

— Ne te mine pas trop, c'est demain mon anniversaire, fanfaronne-t-elle. Tu t'es trompée de jour.

Je respire.

— Du coup, tu t'es dit que ce serait drôle de me provoquer une crise de nerfs ?

— C'est quand même dingue qu'après dix ans d'amitié, tu arrives encore à oublier mon anniversaire.

— Je ne l'ai pas oublié, j'ai pris de l'avance. Nuance.

— Oui, oui. Bien sûr.

— Et puis, pour ta gouverne, je croyais que nous étions le treize et non le douze. Après tout, c'est toi qui m'as mis dans la tête que nous partions le treize.

— Soit. Au moins, tu ne m'oublieras pas demain, fait-elle en me tirant la langue.

Être amie avec Pia n'est parfois pas évident. Son caractère affirmé peut la rendre très injuste lorsque sa colère se déchaîne. Cependant, à force de traîner avec elle depuis l'enfance, je sais que ce n'est pas désiré. Quand elle s'emporte, souvent pour des pacotilles, elle n'arrive pas à se contrôler. Elle ne se calme qu'une fois sa mauvaise humeur dissipée et s'en veut d'être sortie de ses gonds. C'est là que je la trouve la plus attachante. Puis, je sais aussi que je peux compter sur elle. Quand ma famille s'est déchirée, sa présence m'a sauvée de la dépression. Quand mon chat a disparu, me laissant désemparée, elle a placardé des affiches dans toute la ville. Quand mon petit ami m'a quittée, j'ai cru qu'elle allait aussi planter des photos de lui dans tous les arbres du coin. Mais, lui, elle voulait le retrouver pour le torturer.

Nous empruntons une route qui contourne une église et nous trouvons enfin la rue où se situe notre hôtel. Le GPS est totalement perdu, nous également. Si on nous le demandait, nous ne pourrions retrouver l'entrée du village.

Je gare la voiture sur le bas-côté, aux abords d'un champ, et nous décidons de descendre du véhicule. Nous enfilons nos manteaux une fois dehors. Il ne fait pas aussi froid que chez nous, mais le vent frais nous picore les joues. La rue, relativement petite, n'est pas très engageante. De grands arbres la bordent et ils lui donnent un côté sombre qui nous effraie. Derrière d'imposantes haies, nous distinguons quelques maisons plongées dans les ténèbres. De quoi nous faire presser le pas.

Nous marchons côte à côte, sans parler, trop écrasées par l'atmosphère mystérieuse qui se dégage de cette ruelle. Ce n'est qu'au bout de la route que j'ouvre la bouche.

— Mais, où est-il ce fichu hôtel ?

— Attends, regarde, il faut continuer de ce côté, me montre Pia d'une main.

Un petit bout de chemin s'enroule entre les arbres, mais je pense qu'il mène à une propriété. Cependant, compte tenu de l'absence d'indications, je suis mon amie qui s'y aventure. Elle avance un peu plus vite que moi et je la perds de vue derrière un épais arbuste.

— Mais... mais... ce n'est pas possible, crie-t-elle, paniquée.

Alarmée par l'inquiétude que je perçois dans sa voix, je presse le pas et la rejoins. Le spectacle qui s'offre à moi me fait stopper net. J'ouvre la bouche, la referme quand l'air froid s'y engouffre puis regarde mon amie. Elle est aussi abasourdie que moi.

Devant nous, notre hôtel.

Ou plutôt un souvenir de notre hôtel. Un amas de planches, de briques et d'objets calcinés se trouvent au milieu de plusieurs camions rouges. De la fumée épaisse s'échappe des débris. Quelques pompiers sont en train de remballer leurs matériels. L'un d'entre eux nous interpelle.

— Vous ne pouvez pas rester là, Mesdemoiselles. La zone est dangereuse.

Pia réagit alors que je suis toujours estomaquée par notre découverte.

— Mais nous devions loger ici, ce soir !

— Ah. Cela semble compromis, fait-il en souriant à un de ses collègues.

Comment peut-on sourire lors de pareilles circonstances ? Est-ce bien le moment ? Et, pour qui se prend-il à se moquer de nous ?

— Que s'est-il passé ? lui dis-je, légèrement agressive.

— Une bonbonne de gaz a explosé dans la cuisine, il y a un peu plus d'un quart d'heure. Par chance, la caserne se situe à cinq cents mètres, sinon, les maisons alentour auraient brûlé, elles aussi.

Il y a quinze minutes, nous aurions dû être là si ce maudit GPS avait trouvé le chemin directement au lieu de nous perdre dans les ruelles du village. Maudit ? Non. Extraordinaire GPS. Je crois que cet appareil tant calomnié nous a sauvé la vie.

— Est-ce que... il y a des victimes ? demande Pia, blanche comme un linge.

— Non, aucune. Le propriétaire nous a indiqué qu'il attendait deux clientes pour cette nuit, lui répond-il. Il parlait de vous, apparemment. Personne ne vient jamais par ici en hiver, heureusement.

Heureusement ? C'est vite dit.

Car, si oui, personne ne vient jamais ici en hiver, j'ai bien envie de lui rétorquer que personne ne vient jamais ici en été, non plus. C'est pour ça que nous n'avons trouvé que cet hôtel.

— Mais où va-t-on dormir ? me questionne Pia.

— Allez voir le proprio, là-bas. Je crois qu'il a une solution pour vous. Maintenant, pas certain qu'elle vous convienne, nous dit-il en balayant son regard de l'une à l'autre.En fait, cela m'étonnerait fort qu'elle vous convienne.





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Et voilà, les deux premiers chapitres postés :) Deux autres arriveront la semaine prochaine, le temps que je les corrige une dernière fois.

J'ai hâte d'avoir votre avis !

Des bisous et à bientôt, peut-être ;)

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