- Coucou les zamis .... je suis d'une humeur de dogue allemand je vous le dis de suite. Dis je en arrivant au magasin.
Ho oui je suis d'une humeur ..... mais alors d'une humeur .... je ne sais même pas si le mot existe d'ailleurs.
Ce matin, tout allait bien. Cela fait 2 jours que je n'ai plus de nausées. Je peux enfin prendre un petit déjeuner normal sans devoir courir aux toilettes la demi heure qui suit.
Je prend donc le bus comme avant, bien décidé à reprendre le cours de ma vie, en me disant que cette grossesse finalement n'est pas si terrible.
Le bus me dépose au métro, puis du métro je passe rue Gambetta afin d'arriver à la boutique qui n'est pas très loin, exactement rue de Bethune.
Bien sûr, je passe devant des magasins vu que ces rues sont les rues commerçantes de Lille. Restaurants, magasins de déco, bars, magasins de vêtements, esthétiques, chausseurs etc etc. Étant donné que je suis un peu en avance je passe par la place du général de Gaulle, afin de prendre des chouquettes à la pâtisserie juste à côté du Furet.
J'en profite pour regarder les nouveautés sorties en librairies.
Qu'est ce que c'est que ca ?!! CA !!! Ce livre avec la photo de la famille Lenoir en couverture ?! Et écrit par ..... Julien Lenoir !! JULIEN ! Mon Julien. Le père de mon Alien. Merde.
Inconsciemment je pose la main sur mon ventre. Comme si le fait de poser cette main pouvait faire que mon Alien ne voit pas ce qu'il se passe. N'importe quoi.
J'ai acheté les chouquettes comme prévu puisque j'achète toujours le petit dej pour les collègues le Mardi matin mais j'ai acheté aussi ce livre. Le livre. Celui écrit par Julien. Sur le trajet vers la boutique tout en marchant j'ai lu la troisième de couverture. Je n'en reviens pas de ce que j'ai lu. Tout ce qu'il m'a dit apparemment est dans le livre. La mort de son père. Sa mère. Sa relation avec elle. Les magouilles etc ....
Donc oui je suis de mauvaise humeur.
- Et pourquoi cela ? me demande Nathalie .....
- pourquoi ? C'est Simple. Regarde. Enfin lis ! Dis je en claquant le livre sur le comptoir.
- Ha .... oui. Ok. Tu le savais pas ? Tu ne regardes pas les infos ? Ni écoute les radios normales ? Y'a pas que Fun radio cocotte. Me dit Fred qui vient d'arriver.
- Parce que vous étiez au courant ? Depuis quand ? C'est sorti quand ce truc ?
- Vendredi. Ils en ont parlé tout le week-end aux infos. Ça m'étonne que tu n'as rien su. Avec le foin que ça a fait.
- Non j'ai rien vu. J'ai passé le week end à ranger ma chambre pour essayer de voir à quel endroit j'allais pouvoir mettre un lit bébé. D'ailleurs c'est mal parti. Bref ....
Il est temps de travailler un peu si je veux pouvoir finir à l'heure ce soir. J'ai le livre qui m'attend sagement dans mon vestiaire. Dès que je rentre chez moi ce soir je le lis. Il faut que je sache. C'est vrai qu'il m'avait raconté que sa mère avait planifié l'accident qui a causé la mort de son père, Édouard Lenoir et causé par la même occasion le handicap de Laurent.
- Au fait Nathalie .... comment à réagit Laurent pour le livre ? Lui demandais je alors que nous venions de finir avec le dernier client avant la coupure déjeuner.
- Ca va. Julien lui a téléphoné la veille. Ils se sont bien expliqués. Laurent a bien compris pourquoi. Tu sais qu'il doit être entendu demain au tribunal ?
- Qui ça ? Laurent ? Pour quoi faire ?
- Non Non. Pas Laurent. Julien ... apparemment il détient des informations concernant ce terrible accident. Et biensur les juges veulent le voir. Ils ont réouvert une enquête. D'accident c'est passé en homicide. Ça craint. Me dit Nathalie alors que nous nous dirigeons vers une brasserie pour déjeuner.
Merde. Il doit être entendu. Ça veut dire qu'il risque de gros ennuis. La justice n'aime pas qu'on lui cache des informations. Surtout de cette envergure. Hooo et puis ce ne sont pas mes affaires. Je n'ai rien à voir avec tout ça. Mon pauvre Alien n'est pas tombé dans la famille idéale. Une grand mère paternelle meurtrier et un père complice. Youpiiii. J'aurai mieux fait de rentrer chez moi le jour où Julien est venu à la boutique changer son téléphone. Ça m'apprendra à faire du zèle et à travailler malade. Enfin, ce qui est fait, est fait. Je ne peux pas revenir en arrière. Mais je dois reconnaître que ça me fait quelque chose de savoir que Julien a des ennuis. Après tout ce n'est pas de sa faute à lui non plus....
- Et sa mère ? Elle est où la reine mère ??? Tu as eu des nouvelles ?
- Tu vas me faire le plaisir de regarder les infos ce soir ma grande. La reine mère est planquée chez elle avec une armada de journalistes à sa porte. Elle reporte tout sur Julien. Elle aurait soi disant, elle aussi, des preuves de sa culpabilité. Une vraie garce celle là. Me dit Nathalie tout en mangeant son poulet rôti Frites.
J'ai présumé de la bonne santé de mon estomac. Rien qu'à regarder mon assiette je sais par avance que ça ne passera pas. Et pourtant elles me font envie ces frites et cette andouillette. Mais là ...... beurkkkk.
Ce soir je vais appeler Georges. Ou Non, je vais appeler Carine. Ou Laurent. Non mieux, j'ai une meilleure idée je vais leur dire de venir demain soir. C'est ma petite journée. Je pourrais faire un apéritif dînatoire comme ça. J'ai remarqué qu'à cuisiner, ça passe mieux, ensuite, quand je mange. Peut être qu'il faut le temps que je m'habitue aux odeurs de cuissons. C'est vraiment bizarre d'être enceinte quand même.
Le reste de la journée à été longue. Quand à 19h nous avons enfin fermé la porte, nous avons tous poussé un ouf de soulagement. Interminable. La période de novembre est toujours morose de toutes façons. Les impôts locaux et fonciers arrivent, le troisième tiers aussi, à ça s'ajoute le fait que tout le monde fait des réserves pour les fêtes de fin d'années en prévision des achats de cadeaux de Noël, résultat on a passé le plus clair de notre temps à juste renseigner. Je n'aime pas cette période. De toutes façons je n'ai jamais trop aimé Noël non plus. Je n'aime pas l'hiver.
Mouais c'est pas gai quand même son histoire à Julien. J'ai eu le temps de lire deux chapitres avant de rentrer chez moi. L'avantage des transports en commun ... ce n'est pas un enfant désiré. Sa mère totalement absente de la maison et de son éducation. Il est passé de nourrices en nourrices. Certes il n'a jamais manqué de rien. A connu les grands hôtels dès son plus jeune âge, ainsi que les destinations de rêves pour les vacances mais question amour maternel c'est zéro pointé.
Dès l'âge de 11 ans pour son entrée en collège il a été interne, et ensuite il est parti étudier le commerce en suisse pour ses années lycée, et à Londres un an, avant de revenir pour finir ses études de gestions et droit des affaires en France. Et Ben ..... je préfère mille fois la vie que j'ai eu. De toutes façons je n'ai jamais été malheureuse. Bien au contraire. J'étais pourrie gâtée par ma mère. Mais juste ce qu'il faut. Et j'avais intérêt à filer droit. Jai eu une éducation stricte c'est vrai mais emplie d'amour.
Cela me fait bizarre de connaître la vie de mon petit ami grâce à un livre. J'ai le sentiment désagréable de violer sa vie privée. En plus de me dire que des centaines de personnes lisent son histoire aussi ca me fait quelquechose. Ca ne devrait pas être normale de devoir raconter sa vie privée comme ça. C'est personnel quand même. Je n'aime vraiment pas ça. Je ne suis pas mécontente d'être sortie de tout cela avant que ça n'aille trop loin. Mis à part le fameux article de presse lors du week end au Touquet c'est vrai qu'il n'y a rien eu.
- Oui allo ?? Ahh salut Claire. Oui ça va. Mis à part le fait que les nausées soient revenues ce midi. Si t'as une astuce je suis preneuse. Hein ??? Euh Non. Attend j'allume. Quelle chaîne ? Oui Ok j'y suis. Putain de merde !! C'est Julien. Pourquoi il a les menottes ? C'est quoi ce bordel ? Je te rappel.
Je n'arrive pas à détacher mes yeux de cet écran de malheur. Julien, menottes au poignet. Le journaliste dit qu'il a été mis en examen pour complicité dans l'assassinat de son père, Monsieur Édouard Lenoir. C'est pas possible. Il m'a dit que c'était lui qui devait être dans la voiture, pas Laurent. Il ne m'aurait pas menti. Il n'a pas pu assassiner son père. C'est impensable. Ce n'est pas le Julien que je connais. Non. C'est une erreur. Il faut que j'en ai le cœur net.
- Georges ? Oui je viens de voir. Il est où ? Je veux le voir. Je m'en contrefous que je n'ai pas de légitimité. Je vais y aller avec mon échographie tu vas voir. Oui Ok je t'attend.
Aucune légitimité .... et puis quoi encore. Ils veulent que je leur produit un test ADN pour leur prouver ma légitimité. Je rêve ! On va voir si je ne peux pas y aller. C'est quoi le nom de son avocat déjà ..... Laurent. Je vais appeler Laurent. Il doit le savoir.
- Laurent. C'est Clem'. Appel l'avocat de Julien. Je veux le voir. Je m'en fou Laurent ! Appel le s'il te plaît.
- Calmos pamplemousse. C'est pas Bon pour ce que t'as. Personne ne peut le voir il est en garde a vue.
- Je veux voir son avocat alors. Il a bien le droit à un appel Non ?
- T'es pas aux États Unis ici. Non il n'a pas le droit à un appel. Rigola Laurent pour essayer de détendre l'atmosphère.
J'appelle son avocat Et je te rappel des que j'en sais plus Ok. Jusque là tu es sage et tu bouges pas de chez Toi !! Et c'est non discutable.
Non discutable .... il parle comme Julien aussi, celui la, maintenant. Grrrr ca m'énerve d'attendre ici sans savoir. Et sur la chaîne infos on dirait qu'il n'y a que ça en France aujourd'hui. C'est Bon ils sont connus mais pas à ce point la non plus.
Ha voilà Georges. Il va falloir que je lui réclame mon double de clés d'ailleurs.
- Alors ? Tu as eu d'autres nouvelles. Demandais je immédiatement.
- Oui. Sur la route j'ai eu son avocat. Il sort demain matin. La garde à vue est prolongée de 12h. Ne t'inquiète pas. C'est pour des vérifications. Ils n'ont rien. Juste sa mère qui raconte n'importe quoi sans preuves.
- Je veux le voir Georges. Qu'ils sache que je suis là. Même si ....
Et hop je fonds en larmes. Saleté d'hormones.
- Oui cest Bon. Tu as le droit d'y aller. Son avocat s'est arrangé. Mais juste 10 minutes. Tu seras avec l'avocat Ok. Ce n'est pas sûr que tu vois Julien par contre. Me dit Georges.
- Ok. On y va. Je m'en fou de ne pas le voir seule. Je veux qu'il sache que je suis là. Tu as vu la tête qu'il avait. Il a perdu du poids en plus. Non non il faut que j'y aille.
- Oui je sais. On y va. Je t'amène la bas. Mais il y a des journalistes Clémentine. Tu es sure ?
- Georges si tu ne m'y amènes pas de suite, je prends le bus ! Lui dis je tout en prenant ma veste et mon sac.
- ok ........... soupira Georges résigné
Me voilà dans la voiture de Julien. La Porsche Cayenne. Comme lors de notre premier rendez vous. Sauf que là ce n'est pas Julien qui conduit Et que je ne vais pas au zoo. Bien qu'un commissariat ressemble à un zoo des fois. Et à mon avis avec les journalistes c'est moi qui vais être la bête curieuse.
Finalement, a bien y réfléchir, ce n'est peut être pas l'idée de l'année.