Rewrite the rules T2

By LilaDesBois

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« Mika : Tu m'as offert la victoire, je t'offre la possibilité de mener ton projet... Fais le Jade, viens ave... More

Chapitre 1 : Vol AF 305 89, 05/08/2015 15h09 -> Paris CHG
Chapitre 2 : Terminus "No place in heaven"
Chapitre 3 : Que les choses sérieuses commencent
Chapitre 4 : "One night in Bangkok"
Chapitre 5 : Pire qu'un 29 Février...
Chapitre 6 : A mi me gusta las tapas
Chapitre 7 : Le jour du non-dit
Chapitre 8 : Revendications salariales
Chapitre 9 : Un jour, vous vous direz "Ca a été difficile, mais je l'ai fait."
Chapitre 10 : Tout ça à cause d'un soutien-gorge?!
Chapitre 11 : M*3
Chapitre 12 : Sapere Aude
Chapitre 13 : A qui la faute?
Chapitre 14 : "True romance"
Chapitre 15 : Rêves de gosses
Chapitre 16 : Raclette party..!
Chapitre 17 : Tout un jeu de regard
Chapitre 18 : Un cycle tout feu tout flamme!
Chapitre 19 : Une main de velours dans un gant d'acier
Chapitre 20 : Jamais deux sans trois!
Chapitre 21 : "Let's get physical"
Chapitre 22 : D-Day
Chapitre 24 : "L'amour comme un boomerang, me revient des jours passés"
Chapitre 25 : Génération Bataclan
Chapitre 26 : « The scientist »
Chapitre 27 : Andy?
Chapitre 28 : Ne passe pas ta vie a t'expliquer et meurs incompris
Chapitre 29 : Crash de nuage
Chapitre 30 : Combo gagnant de montagnes russes et d'amnésie
Chapitre 31 : Starring at what?
Chapitre 32 : "Mercy on me"
Chapitre 33 : Ça vous aurait fait trop plaisir de me voir partir!
Chapitre 34 : SSDD
Chapitre 35 : Mensonge honnête ou vérité mensongère?
Chapitre 36 : Happy Ending
Epilogue

Chapitre 23 : Surprise!!

986 48 94
By LilaDesBois

PDV de Mika

Max : J'adore voyager avec Delta Airlines franchement ce sont les plus sympathiques !

Moi : Hum, hum si tu le dis. T'as pas reçu d'appel de Jade par hasard ?

Max : Non pourquoi voudrais-tu qu'elle m'appelle ?

Moi : Je sais pas, j'arrive pas à la joindre. C'est pour quel magasine que je dois parler déjà ?

Max : Est-ce que tu trouves que je ressemble à Jade ?

Pas du tout. Alors là pas du tout.

Max : (Haussant les épaules) C'est elle qui gère ces choses-là mon gros pas moi !

Moi : Ouais mais comme tu peux le voir elle nous a fait faux bond sur ce coup là...

Max : Pourquoi tu l'as aussi mauvaise laisse là vivre sa vie un peu vous n'êtes pas mariés !

Je ris tout seul en repensant à ma bague qu'elle portait toujours autour du cou. D'un côté si, on est mariés, et en effet, je ne digère pas qu'elle n'ait pas voulu venir. Surtout que je sens qu'elle me cache quelque chose, ça m'angoisse vraiment. Pourquoi elle est si bizarre depuis 2-3 jours ? Elle m'en voudrait encore pour sa main ? Non... Elle a compris que c'était un accident, et puis elle à l'air de bien le vivre en plus. Ou alors c'est ce blond qui lui tourne autour. C'est vrai j'ai l'impression qu'ils sont de plus en plus proches ! Elle m'en aurait parlé quand même !

Max : Allo t'es avec moi ?

Moi : Hein ?

Max : Allez descends de là on est arrivés !

Moi : L'opéra ?

Max : Bah oui, maintenant que ton album est enfin sorti va falloir parler de la réédition symphonique, et quoi de mieux que d'en parler dans le lieu idéal ?

Moi : Mouais...

Je n'étais pas convaincu. Pourquoi Max semble si bien informé ? Alors qu'il prétendait ne « pas être Jade ». Ma Jade. Je soupirai et tentai une dernière fois de l'appeler avant de rentrer. Messagerie. Melachi me tira de ma rêverie en aboyant, ayant aperçue un pauvre chihuahua emballé dans un pull immonde traverser le trottoir. Je me ravisai d'écrire mon texto et rentrai. Il faisait chaud en cette fin de journée, la pollution parisienne, le ciel bas, tout m'étouffai. Même mon cœur semblait coincé dans ma poitrine. J'avais une impression de suffocation et de mauvais pressentiment. Je n'arrive pas à me défaire de ce boulet qui me tient la jambe depuis cette nuit, sans savoir d'où il vient ni pourquoi il est là, et pourtant rien n'a l'air de me perturber en ce moment, sauf...

Max : Je viens de voir Jade !! Elle est entrée dans la salle au fond, tu veux bien y al...

Je ne le laissai même pas finir que je fonçai comme un con dans la direction qu'il m'avait indiquée. Je n'avais pas vu ma danseuse moi, mais j'aurai cru le plus grand menteur au monde en ce moment même, guidé par le seul espoir d'avoir enfin cette fichu discussion avec mon estropiée préférée. La salle était noire et je ne trouvais pas d'interrupteur. Mais des bruits résonnaient dans la salle, j'en aurai presque peur. Depuis quand cet opéra est hanté ? Le fantôme de l'opéra aurait quitté l'opéra Garnier pour investir dans le nouveau ?

Moi : Jade ? C'est t...

??? : SURPRISE !!!!!!!!!

Je ne sais pas ce qui causa ma chute à ce moment précis. Serait-ce cette lumière ultra violente de projecteur qui m'aveugla, l'énorme vacarme des gens présent dans la pièce, ou alors la surprise de voir des photos de moi bébé collées partout sur les murs ? Anyway, la finalité était la même. Moi et mon très cher cul, sur le sol. Soudain tout s'éclaira, je commençai à comprendre et mon cœur s'envola. Une fête surprise... Thomas arriva en riant, un appareil photo à la main. J'en déduis que ma chute n'était pas passée inaperçue et était désormais immortalisée. Chouette, je vais retrouver cet appareil et le bruler au plus vite. J'en fais la promesse et ma quête éternelle.

Thomas : Bah alors mon vieux ?! On tient plus debout ? Tu veux un déambulateur ?

Moi : (l'enlaçant) T'es un bon salaut toi ! C'est toi qui eut l'idée je paris !

Thomas : (S'écartant) Je n'étais pas tout seul !

Il me fit un clin d'œil et des gens vinrent à ma rencontre. Ma famille était là et j'en fus très émue, mes sœurs, mon frère, ma mère, des amis lointains, de la famille, des contacts, des amis du showbiz... J'en avais la tête qui tournait, j'étais si heureux ! Puis je me tournai et découvrais avec stupeur l'immense tableau réalisé à partir de photos. 32 ans résumés en 5mètres sur 3. La vie passe vraiment vite, j'en aurai connu des choses quand même, des pays, des métiers, des galères, des joies, des gens... C'est bête, mais j'ai l'impression que pour comprendre certaines choses il faut se poser devant le fait accompli, et là, tout de suite, ce qui me saute aux yeux, c'est que cette soirée serait parfaite si j'avais cette chose qui me manquait là tout de suite, la seule et unique chose qui est présente sur la plupart des photos, mais pas ici. Ou du moins, pas encore. Je ne la vois pas en tout cas. Cette personne, j'ai partagé une partie de mon bonheur avec elle, et j'ai envie que ça continue, que ça recommence, que ça évolue... Bref, j'ai envie d'être avec elle. Et dire qu'en ce moment même, je ne sais même pas si j'ai encore une chance... C'est flou, je dois l'admettre, mais je sais ce que je veux dans les grandes lignes, j'ai mis du temps à le comprendre, il nous aura fallu nous déchirer, et c'est clair que j'ai vraiment été affreux avec mon alter égo sentimental, mais parfois, il faut passer par là pour mieux se retrouver. Surtout que cette personne ma supportée, est toujours revenue, a eu confiance en moi comme moi j'ai une entièrement en elle. Si j'arrivai à la voir ce soir, peut être que je pourrai lui expliquer mon ressenti et cette personne me comprendrait. J'aimerai tellement qu'elle me comprenne, qu'on arrive enfin à poser les choses ! Je sais que c'est soudain, mais j'ai 32 ans, et je veux me poser. Maintenant je me sens prêt. Pas pour tout faire d'un coup, mais construire quelque chose. Allez lentement, mais sûrement. Ne pas précipiter, mais continuer d'avancer. Oui. Je veux me poser avec mon âme sœur, car je l'aime. Oh oui je l'aime.

PDV de Jade.

Cassie : Ah bah t'es là !! Je te cherchai partout qu'est-ce qui se passe ?

En effet, quand j'avais vu Mika s'affalait au sol, j'avais pris peur et m'étais enfuie au fond de la salle, près de la porte des cuisines ou un petit courant d'air frais provenait de l'arrière coure dont la porte était entrouverte et me faisait le plus grand bien. Et si j'avais tout imaginé ? Les signes encourageants, les regards, ses attentions, ses mots... Je l'aimais à en crever, j'aurai très bien pu me faire tout un film après tout ! Cassie vit que ma tête aller exploser alors elle m'emmena dehors avec un verre d'eau.

Moi : Tu avais peut être raison.

Cassie : D'habitude, j'adore entendre ça c'est vrai, mais là pas du tout.

Moi : Et s'il ne m'aime pas ?!

Cassie : Ca ne sera ni le premier, ni le dernier Jade.

... Je dois le prendre comment ça ?

Moi : ... Merci ? Enfin je crois...

Cassie : (riant) Sois pas bête ! Ce que je veux dire par là, c'est que peu importe la réponse finale finalement, ce qui compte c'est que tu te débarrasses du doute qui te pèsera à jamais sur la conscience si tu n'essayes pas d'en avoir le cœur net !

Moi : Oui, je sais...

Cassie : Regarde-moi dans les yeux... Une personne très avisée m'a dit un jour que les décisions qu'on prenait aujourd'hui n'étaient pas forcément les décisions définitives qui détermineraient toutes notre vie, et que la vie n'était que ce qu'on en faisait ! D'autant plus que personne n'a le droit de te faire avoir des doutes sur ce que tu vaux, ni sur ce que tu es !

Moi : (riant) Je ne sais pas qui a dit ça mais je la déteste !

Cassie : Pourtant, quand tu me l'as dit le jour de la remise des diplômes, tu n'imagines pas à quel point ça m'a fait du bien.

Je lui souris et la serrais dans mes bras. C'est vrai que j'en dis des choses, et que je ne mesure pas toujours l'impact des mots, mais en fait, un mot vaut dix milles promesses des fois.

Cassie : Alors quand on y pense, on s'en fou de ce qui va se passer dans 10 minutes quand tu lui auras tout dit ! S'il t'aime aussi, alors super ! Faisons la fête ! Si ce n'est pas le cas... Faisons encore plus la fête ! La vie continue et crois-moi que canon comme t'es des mecs t'en auras dans la vie crois-moi !

Je ris avec elle et me ressaisis. Elle avait raison sur toute la ligne, je ne devais pas laisser mes vieux démons de ma confiance en moi revenir me hanter et m'affirmer quoi qu'il en soit. Ma vie ne se limitait pas qu'à Mika, ni à ce qu'il allait me répondre ce soir, alors je devais prendre sur moi et assumer mes choix. Je l'avais promis à Thomas, d'assumer mon choix. Je ne pouvais plus reculer. C'était ce soir ou jamais. On revint alors dans la salle et je cherchai Mika des yeux. Il était devant le tableau géant, et semblait avoir les yeux perdus dans le vague, comme happé par des sentiments très forts. Par réflexe, je tripotai sa bague, toujours suspendue à mon cou. Cassie posa ses yeux sur moi une dernière fois, me recoiffa et me poussa vers sa direction. Je n'étais qu'à quelques mètres quand Mina me sauta dessus.

Mina : C'est l'heure ! Dépêche-toi d'aller te changer on passe dans 5 minutes !

Moi : Quoi déjà ?!

Mina : Bah oui, c'est ton programme chérie pas le mien !

Elle rit et m'entraina vers la salle de derrière qui était devenue une coulisse temporaire. Tout en tremblant, j'enfilai mes habits et attendis le moment fatidique. Et dire que j'étais prête... J'entendis que le micro était passé dans les mains de Thomas.

Thomas : Alala... Ca y est, t'es vieux !

Thomas et le tact, ça fait 12.

Thomas : Mais tu sais, plus le temps passe, plus t'as l'air perturbé dans ta tête !

Son discours me fit rire, pleins de camaraderie et de tendresse derrière les petites vannes acerbes et tordues que seuls eux pouvaient comprendre, privilège de l'amitié.

Thomas : Mais laisse-moi te faire un cadeau. Tu vas adorer. Il y a quelque mois, t'a débarqué tout content en me disant qu'on allait héberger un projet social avec des jeunes et de la danse. J'étais pas trop emballé je comprenais pas pourquoi tu voulais faire ça ! Puis j'ai compris. Ca rapproche de gagner DALS vous savez ? Encore plus quand votre partenaire c'est un petit génie du management et de la danse !

Mon cœur s'emballe. Il parle de moi ?

Thomas : Donc voilà, Mika est officiellement le parrain de l'association « Et-tant-d'art » qu'il héberge, et je peux vous dire que non seulement ça marche, que les jeunes réussissent à merveille leur intégration dans des troupes, mais que ça marche tellement bien, que ça a permis de trouver la chorégraphe de Mika et sa manageuse. Alors voilà mon pote, mon cadeau, c'est tout ça réuni et saupoudré de beaucoup de talent !

Sans comprendre comment, j'étais sur le devant de la scène, assise sur une moitié de chaise avec Mina pour commencer la chorée. Avant que ça ne commence, même aveuglée par le spot, je distinguai Mika, au premier rang recouvert de confettis et d'une couronne en plastique, surement un petit bizutage de ses amis. Ses yeux brillaient, je distinguais ses deux petites dents de lapins qui brillaient dans la pénombre, preuve de son sourire, ce qui me redonna confiance.

......................

Je passai mon visage sous l'eau froide pour faire baisser ma tension et mes palpitations. Ça avait été l'un de mes passages sur scène les plus difficiles, et pourtant tout c'était très bien passé. J'avais choisi de partir vite de scène, mal à l'aise en petite tenue. Une fois rhabillée, je me regardai dans la glace. Je ne me reconnaissais pas, j'avais l'impression d'être une autre, l'effet du stress surement. Alors énervée, je détachai mes cheveux qui retombèrent dans mon dos, encore marqués par l'élastique. Ensuite j'essuyai mon visage pour enlever le surplus de maquillage et desserrai mes talons. Une fois tout cela fait, je pris une profonde inspiration et sortis. Tous dansaient, riaient, buvaient, mangeaient... Puis je repérai Mika, en train de recevoir des cadeaux. On aurait dit un enfant. Il me vit soudain et me sourit de loin. Il n'allait pas tarder à venir à ma rencontre, je le savais, alors j'attrapai ma deuxième coupe de champagne de la soirée pour me donner du courage. N'oublie pas Jade, pas trop d'alcool quand même !

Mika : Baby blues !

Je manquai de m'étouffer et me tournai vers le grand brun, en souriant.

Moi : Bon anniversaire Mika !

Il me sourit et me serra contre lui de manière possessive. J'entourai sa nuque de mes bras et ne voulus plus le lâcher. Laissez-nous ainsi jusqu'à ce que la mort nous sépare. Svp.

Mika : Ta danse, c'était... Waouh ! Je comprends mieux ce que tu mijotais depuis quelques temps !

Moi : C'est vrai tu as aimé ?

Mika : Oui ! Même avec ta main hors d'usage, tu arrives encore à me surprendre c'est fou !

Moi : Oui... Cette soirée va être surprenante, tu peux le croire !

Il me sourit en riant. Je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire, et pourtant je voulais le retenir, je ne voulais pas qu'il parte voir les autres invités, je voulais qu'il reste avec moi! Puis je distinguai une montre à son poignet, magnifique, en argent.

Moi : Oh mais c'est nouveau ça !

Moi ? Connaître toute sa garde-robe ainsi que tous ses accessoires ? Nooooooooooon vous vous trompez.

Mika : Oui ! C'était un de mes cadeaux ! Tu aimes ?

Moi : Je trouve ça très beau ! D'ailleurs, en parlant de cadeaux...

Mika : Le tableau géant, c'est de toi ?

Moi : Oh ! Pas vraiment, j'ai juste fournies quelques photos, c'est surtout Thomas et les autres qui l'ont fait !

Mika : Il est absolument... Fabuleux.

Moi : Tu aimes ?

Mika : (Les yeux rivés vers le tableau au fond de la salle) Enormément, il y une symbolique forte dedans pour moi, ça m'a permis de comprendre certaines choses...

Moi : Ah bon... ?

Mika : (souriant puis me regardant de nouveau) Oui ! Je vais faire des choix ! Enfin !

Moi : C'est... C'est marrant que tu dises ça.

Thomas : (débarquant) Mika ! Ta mère te cherche !

Mika : Encore ?! Putain mais pourquoi tu l'as invitée...

Thomas : C'est ta mère Mika quand même ! Et puis je pensais que tu étais heureux de la voir !

Mika : Oui je suis toujours heureux de la voir ! Mais je suis aussi très heureux quand elle repart ! Si elle veut encore me montrer des photos de moi bébé je vous jure je l'enferme dans la cave... (Me regardant) On se revoit plus tard un ?

Sa phrase sonnait comme une requête pressante, pleine d'espoir, à laquelle je n'aurai jamais pu dire non.

Moi : Oui... Oui évidemment ne t'inquiète pas, je serais toujours là !

Il me sourit et partit. Je ne sais pas pour qui de nous d'eux j'ai dit ça, « je serai toujours là ». Et merde, j'avais trouvé un peu de courage bon sang de bonsoir ! Je me tournai vers Thomas, furieuse. Il le faisait exprès, j'en suis sure...

Moi : Toi !!

Thomas : Je vais tout t'expliquer attends...

Moi : Non Thomas je ne vais rien écouter, j'en ai marre que tu changes d'avis comme de chemises ! Un coup tu dis que tu ne t'en mêlerai jamais, puis deux jours plus tard tu changes d'avis et textotes avec Andy, ensuite tu m'en veux comme si j'avais coupé les cordes vocales de Mika en me rapprochant de lui puis ensuite tu me donnes pas ta bénédiction et maintenant tu fais tout pour qu'on se croise le moins possible !

Thomas : Peut-être mais j'essaye de t'aider moi laisse-moi m'expliquer...

Moi : Non j'en ai marre de t'expliquer quand tu sauras ce que tu veux viens me voir mais en attendant fais un travail sur toi là t'es trop lunatique !

Et sur ce je partis, furieuse. Sur le chemin je croisai Cassie qui tenta de me détendre et qui m'offrit une autre coupe de champagne. Mauvaise idée, mais j'avais besoin de penser à autre chose, alors telle une belle alcoolique en manque, je buvais ma troisième coupe.

Cassie : Tu vas y arriver Jade, tu vas y arriver. T'étais sur la bonne dynamique là en plus !

Moi : Oui c'est ce que je me dis...

Soudain mon téléphone sonna. Je répondis, distraite.

Moi : Oui ?... Comment ça ?... Bon très bien... Non continuez j'arrive.

Cassie : C'est qui ?

Moi : Le traiteur, il y a eu un petit souci dans la commande, je passe en cuisine je reviens !

Cassie : En cuisine ? Ok.

Elle me sourit et je partis en cuisine. La commande n'avait pas été totalement livrée, il manquait des plats. Bon, après quelques coups de fils passés à la va vite et une petite gueulante au service après-vente, on reçut finalement les restes de la commandes et le repas pu se poursuivre. Et dire que tout le monde s'amuse à cette fête sauf moi... Je pense que j'ai trop idéalisé cette soirée, je n'aurai jamais dû, je ne vais être que déçue à la fin. Démoralisée, je m'assis en cuisine et demandai au serveur si je pouvais avoir un verre d'eau. Compatissant envers mon regard désespéré et ma main bandée, il me sourit et m'apporta un verre avec une petite rondelle de citron en cuisine. Je n'avais plus envie d'affronter la foule, je voulais un peu de repos, de calme, de fraicheur. Quoi de mieux qu'une cuisine ? Soudain, la porte battante s'ouvrit.

??? : Jade ?

Mais qu'est-ce qu'il fait ici ?

Moi : Je suis là Mika !

Il contourna les tables hautes de préparation et se faufila entre le bar et le charriot pour venir vers moi, un large sourire sur les lèvres. Mon cœur se remit à battre et mon espoir reprit.

Moi : Comment t'as su que j'étais là ?

Mika : Bah c'est Cassie qui est venue me voir pour me dire que tu me cherchais, et que tu étais en cuisine !

Sacrée Cassie... Je l'aime, c'est officiel, si notre mariage foire avec Mika, je deviens lesbienne et je l'épouse. Il prit la chaise haute à côté de moi et s'y installa, tourné entièrement face à moi.

Moi : Alors comme ça tu as rencontré Cassie ?

Mika : Oui ! Un sacré phénomène...

Je ris et acquiesçai.

Mika : Tu as bien fait de l'inviter, tu aurais pu inviter Sonaï et les autres si ça te faisait plaisir même, tu peux les inviter quand tu veux tu le sais hein ?

Ce que j'aime quand il se rappelle des pans de ma vie, des gens que j'aime, qui m'ont entourés... J'acquiesçai de nouveau et regardai mon verre. Cette partie de la cuisine était vide, c'était le moment parfait, je n'aurai pas pu rêver mieux.

Mika : Alors pourquoi tu me cherchais ? Et pourquoi tu es ici toute seule ?

Moi : J'avais besoin d'air si tu veux tout savoir, c'est étouffant toute cette foule !

Mika : Oui c'est vrai... C'est toi qui as organisé tout ça ? C'est pour ça que tu me cachais quelque chose en fait !

Je lui souris et fus heureuse que les soupçons qui trainaient sur son visage depuis quelques jours se fussent estompés.

Moi : Je voulais que ce jour soit unique. Tu le mérites tu sais.

Mika : Baby blues...

Moi : La vérité, c'est que j'ai bien quelque chose à te dire ce soir Mika. Tu ne te trompais pas quand tu me demandais s'il y avait quelque chose que je voulais te dire.

Mika : Oh... Ce n'est pas grave j'espère ?

Moi : Ca dépend de toi, de comment tu le vois, et de comment tu le prends. Ça peut faire de ton anniversaire un jour mémorable dans les deux sens du terme.

Ses traits se durcirent et l'inquiétude prit place sur son si beau visage. Ce que je lui dis-lui importe vraiment, ça me touche et me conforte dans mon idée. Allez Jade, tu attends ce moment depuis si longtemps, tu l'as répété, écrit, rêvé, joué... A toi de jouer.

Moi : Voilà, en fait je pense qu'au fond ça ne te surprendra pas tant que ça. Tu as toujours été quelqu'un de spécial dans ma vie, mais depuis que je te connais réellement, tout a changé. C'est vrai tu m'as permis un gros travail sur moi, tu as été une ancre et un pilier quand ça n'allait pas, mais aussi quand ça allait, j'ai même vécu certains des moments les plus magiques à tes côtés. J'ai l'impression de réciter un mauvais scénario de feuilleton comme tu dirais si bien, mais maintenant que je passe par là moi aussi, je commence à les comprendre, ces feuilletons de merde. Avant de continuer je vais reprendre une coupe de champagne si tu veux bien ! (me sert une coupe depuis une bouteille laissée là) J'ai l'impression que les mots viendront peut être plus facilement. Tu vois, tu m'as fait devenir alcoolique, c'est peut être une des rares choses que je peux te reprocher ! Quoi que non, je pourrai t'en reprocher des choses. Je pourrai te reprocher d'être entré dans ma vie si j'étais égoïste, te dire que t'avais pas le droit de me faire ça ! Depuis que je te connais, ma vie, c'est comme un électrocardiogramme qui subit une tachycardie. Des hauts et des bas, mais d'une violence extrême. Tu sais, je repense souvent à ce que tu m'as dit en haut de l'église Saint Paul, que tout aurait été plus facile si je n'étais pas entrée dans ta vie, mais pour moi aussi figure-toi ! J'aurai continué ma prépa, ok je l'aurai foirée, stressée comme j'étais. Je n'aurai pas non plus découvert que mon père biologique était mon jury de maths, et puis peut être même que j'aurai abandonné ! Dénitsa aurait été virée, son bébé, Antonio et elle seraient revenus habités chez mes parents, et mon père aurait dû repartir à la guerre. Peut-être même qu'Antonio et Dénitsa auraient appelés le bébé Rodrigue, qui sait ! Tout ça aurait été comme un destin inévitable. Mais tu es arrivé, et t'as tout changé.

Je pris une profonde respiration. Je n'avais pas osé le regarder une seule fois pendant que je lui disais ça, alors je pris mon courage à deux mains pour lever les yeux vers lui. Il était immobile, perché sur son tabouret, et me fixait. Je ne pouvais plus reculer, ni quitter ses yeux.

Moi : Bon ok, tu m'as brûlé la main. Mais bon, est-ce que je peux vraiment t'en vouloir ? Parce qu'au fond, je suis incapable de t'en vouloir. Tu veux savoir pourquoi ? Tu veux savoir pourquoi je blablate comme ça tournant autour du pot comme je fais sans en venir au fait ? Parce que je suis accro. J'ai développé des sentiments qui dépassent bien des milliards de danses toutes confondues, tu soupçonnais surement une histoire entre Raph et moi parce que tu sais très bien ce que ça fait ressentir la danse, mais tu n'avais rien à craindre car ce que j'ai ressenti en dansant avec toi, je sais très bien que je ne le ressentirai jamais avec personne d'autres. Et si je tourne autant autour du pot c'est parce que je ne trouve pas de mots assez puissants pour exprimer ce que je ressens ! Je suis pas une sentimentale, je suis pas fleure bleu, je sais même pas pourquoi on dit fleur bleu sachant que peu importe réellement la couleur de la fleur, une fleur reste une fleur. Tu vois ? Je suis incapable de me fixer pour te dire à quel point je t'aime. (Silence) Ça peut paraitre simple vu de l'extérieur. Mais c'est tout le contraire. Le dire, ça le rend réel, et ça me terrifiait. J'avais l'habitude de commencer mes oraux de philo par cette accroche « Lorsque l'on parle, c'est que l'idée qu'on veut formuler et suffisamment clair et suffisamment inhérente à l'homme pour que cela soit verbalisé et transmit à un autre ». Alors je te le dis, l'idée est suffisamment clair pour que je te le dise. C'est tout à fait ça, et ça me terrifiait mais tu m'as toujours dis que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Je ne supportais plus de le garder pour moi, et ces derniers temps... J'avais l'espoir que ce que je ressente ne sois pas qu'une impression. Notre relation a toujours été spécial, mais tellement forte à la fois ! Je ne veux plus me contenter de simples nuits avec toi, aussi magiques soient-elles. Je veux que les prochaines qu'on passe ensemble soient milles fois plus. Je veux que quand tu poses tes yeux sur moi, tu ne vois plus la petite gamine qui danse et qui sait utiliser les règles de comptabilité pour faire doubler tes chiffres de ventes. Je veux que tu voies celle que tu aimes.

Mon verre était vide, mais ma main ne le lâchait pas pour autant, comme une bouée de sauvetage pendant cet assaut périlleux.

Moi : Tu sais, je ne crois pas aux étiquettes, à la sexualité choisie déterminée à vie, ou encore aux codes sociaux et tout ce bordel auquel on veut nous faire croire sans y avoir pour autant accordé un réel poids dans la société. Moi, je crois juste en l'amour, peu importe avec qui. Et je peux te dire que là, tout de suite, je m'en contre fou totalement que tu n'aies aimé que des hommes dans ta vie. Moi ce que je voudrais, la, tout de suite, c'est t'aimer toi. La différence ne m'a jamais effrayée.

Je pris mon courage à deux mains pour lâcher mon verre et joindre mes mains sur mes genoux, le regard toujours ancré dans le siens. La fête battait son pleins de l'autre côté du mur, mais j'avais l'impression qu'on était dans un autre monde. Seulement lui, moi, et mes mots. Il n'avait absolument pas bougé et pourtant je sentais un grand remue-ménage en lui. Nietzsche dirait que c'est l'aspect dyonisaque qui l'emporte sur l'apollonien, que le chaos l'emporte sur le cosmos, que le désordre détrône l'ordre. Sacré Nietzsche, il avait tout compris ce bon salaut.

Moi : Je ne pense pas avoir tout dit, n'en avoir pas assez dit ou même trop parlé, je pense juste avoir dit l'essentiel. Il y en aurait tellement à dire, mais à quoi bon ? Maintenant je conçois que ça soit dur à avaler. Je ne veux pas que ça change quoi que soit, je reste ton manager et ta danseuse. Mais je voudrai juste être plus, dans la mesure du possible.

Je me levai doucement pour clore mon discours. Mes jambes tremblent, j'ai l'impression que mon squelette est en coton et que je peux m'effondrer d'un moment à l'autre. Il me regarda et attendit de voir ce que j'allai faire. Je m'approchai doucement. Pour bien ancrer ce moment dans le temps, je choisi de déposer un baiser léger sur ses lèvres, aussi léger d'une plume, pour lui montrer à la fois ma sincérité mais aussi mon manque de confiance en la situation. Je voulais qu'il comprenne le sacrifice que m'avait demandé ma longue tirage. Je voulais qu'il comprenne ce à quoi j'étais prête pour lui. Il ne me repoussa pas, mais il ne chercha pas plus non plus. Il semblait m'épier, incertain. J'étais incapable de comprendre ce à quoi il pensait. Je ne sais pas vraiment combien de temps on est resté comme ça. 30 secondes ? 1 minute ? 5 ?

??? : Très émouvant.

Evidemment. Evidemment. Evidemment. Mes chakras se rebellent encore contre moi, et je le paye au prix fort.

Mika : ...Andy ?


Hum... je sais c'est frustrant.. De qui Mika parlait lorsqu'il parait de la "personne qu'il aimait plus que tout au monde"? Andy a t il tout entendu? Mika va t il se remettre de la déclaration de Jade? Vais-je enfin réussir à poster un chapitre dans les temps?

Mystère...!

Love you

Lyla <3

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