Rewrite the rules T2

By LilaDesBois

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« Mika : Tu m'as offert la victoire, je t'offre la possibilité de mener ton projet... Fais le Jade, viens ave... More

Chapitre 1 : Vol AF 305 89, 05/08/2015 15h09 -> Paris CHG
Chapitre 2 : Terminus "No place in heaven"
Chapitre 3 : Que les choses sérieuses commencent
Chapitre 4 : "One night in Bangkok"
Chapitre 5 : Pire qu'un 29 Février...
Chapitre 6 : A mi me gusta las tapas
Chapitre 7 : Le jour du non-dit
Chapitre 8 : Revendications salariales
Chapitre 9 : Un jour, vous vous direz "Ca a été difficile, mais je l'ai fait."
Chapitre 10 : Tout ça à cause d'un soutien-gorge?!
Chapitre 12 : Sapere Aude
Chapitre 13 : A qui la faute?
Chapitre 14 : "True romance"
Chapitre 15 : Rêves de gosses
Chapitre 16 : Raclette party..!
Chapitre 17 : Tout un jeu de regard
Chapitre 18 : Un cycle tout feu tout flamme!
Chapitre 19 : Une main de velours dans un gant d'acier
Chapitre 20 : Jamais deux sans trois!
Chapitre 21 : "Let's get physical"
Chapitre 22 : D-Day
Chapitre 23 : Surprise!!
Chapitre 24 : "L'amour comme un boomerang, me revient des jours passés"
Chapitre 25 : Génération Bataclan
Chapitre 26 : « The scientist »
Chapitre 27 : Andy?
Chapitre 28 : Ne passe pas ta vie a t'expliquer et meurs incompris
Chapitre 29 : Crash de nuage
Chapitre 30 : Combo gagnant de montagnes russes et d'amnésie
Chapitre 31 : Starring at what?
Chapitre 32 : "Mercy on me"
Chapitre 33 : Ça vous aurait fait trop plaisir de me voir partir!
Chapitre 34 : SSDD
Chapitre 35 : Mensonge honnête ou vérité mensongère?
Chapitre 36 : Happy Ending
Epilogue

Chapitre 11 : M*3

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By LilaDesBois

Mika conduisait depuis bien 10 minutes quand son 4*4 se gara devant l'hôpital parisien. J'avais littéralement paniquée quand il m'avait dit ça, et comme je n'étais pas en état d'y aller en métro, en conduisant, ou quoique ce soit d'autres à cause du mélange de stress, d'alcool et d'émotion c'est Mika qui était allé chercher ses clés et m'avait emmené de force. Je tentai de respirer quand il m'ouvrit la portière pour m'aider à descendre, je m'apprêtais à courir pour monter à la chambre 206 quand Mika me retint par le bras.

Moi : Qu'est-ce que tu fais dépêche-toi elle doit être sortis de la salle de de travail !

Mika : Dans deux minutes avant il faut que tu prennes l'air.

Moi : Mais pourquoi je vais très bien !

Mika : Jade tu as bu et en plus tes jambes tremblent !

Il avait raison, mes jambes tremblaient comme s'il faisait très froid, alors que la température n'était pas plus basse que 20° en cette fin d'été. Consciente que j'étais alcoolisée et tremblante, j'acceptais de me clamer 30 secondes avant de monter voir ma sœur. C'est sûr que ce n'est pas la solution de me montrer dans cet état à ma famille.

Moi : Bon... D'accords. Tu peux lâcher mon bras tu sais ? Je ne suis pas ivre non plus !

Mika : Oui pardon...

Il reprit soudain conscience, mais ne lâcha mon bras qu'au bout de quelques secondes. Depuis que l'on était partit je savais bien qu'il n'était pas dans son état normal, mais je n'osais pas lui demander pourquoi. En fait j'avais bien vu qu'il était bizarre depuis qu'il était revenu des toilettes.

Moi : Qu'est-ce qu'il ne va pas ?

Mika : (sortant de ses pensées) De quoi ?

Moi : (A voix calme) Hey Mika...

Je m'approchai doucement de lui et remontai son menton avec mon index pour le forcer à me regarder. Il était plus que préoccupé et je le sentais bien.

Moi : Dis-moi ce qu'il y a. C'est à cause du groupe ?

Mika : Mais non. Ne t'inquiète pas pour moi et monte voir ta sœur, tu n'es plus aussi rouge que quand on est arrivés.

Je rougis à ces mots ce qui lui esquissa un petit rire. Il ne voulait pas m'en dire plus, alors j'entremêlai mes doigts aux siens puis l'attirais vers l'hôpital avec moi.

Moi : Viens avec moi !

Il ne résista pas plus d'un quart de seconde et monta avec moi. Arrivée devant la chambre, j'entendis les pleures d'un bébé. Mon cœur se serra, c'était la voix de mon filleul, ça y est, il était né.

Mika : Bah alors, tu n'entre pas ?

Moi : J'ai... Peur.

Il rit doucement et leva les yeux au ciel. Finalement, ce fut lui qui ouvrit la porte pour me pousser à l'intérieur. Ma mère était là, Antonio, ma grand-mère et mon grand-père, ainsi qu'un cousin. Tous me regardèrent quand j'entrai, mais je n'eus d'yeux que pour le bébé. Waouh, il avait une peau mate, des petits cheveux noirs et quand il ouvrit légèrement les yeux, une magnifique couleur bleus illumina son visage. Il était tout simplement magnifique !

Dénitsa : Coucou petite sœur !

Antonio s'approcha de moi, embrassa ma tête et fit une super poignée de la mort qui tue à Mika.

Antonio : Allez viens le voir, il n'attend plus que sa tata !

Maman : Tu vas bien ma chérie ?

Moi : Oui merci maman.

Elle m'embrassa la joue et je m'approchai du lit pour serrer Dénitsa contre moi. Elle semblait épuisée, vidée, mais son visage respirait le bonheur plus que la fatigue.

Moi : Tout c'est bien passé ? Ça n'a pas était trop dur ?

Dénitsa : Disons que ce n'est pas le meilleur moment de ma vie, mais la finalité efface quand même c'est heures de calvaires... Je te remercie d'être là !

Je lui souris et admirai le bébé. Elle me le mit dans les bras dès le moment ou mes yeux se portèrent sur lui, c'était une crevette très légère, mais si fragile que j'avais peur de la briser d'un mauvais geste. C'était une merveille, je suis amoureuse de mon filleul.

Antonio : Tu vas bien Mika ?

Mika : Oui merci, et toi ? Félicitation, il est magnifique ce petit !

Antonio : C'est Dénitsa surtout qu'il faut féliciter tu sais, moi je ne suis que le spectateur de ces dernières heures !

Ils rirent tous et Mika vint à côté de moi, émerveillé.

Mika : Je n'ai pas de mots, il est vraiment beau ce bébé !

Moi : Comment vous l'avez appelé au faite ?!

Tous se regardèrent avec un petit sourire aux lèvres. Quoi ?

Mika : C'est un secret d'état c'est ça ? Ou alors c'est moche !

Moi : (levant les yeux au ciel) Mika !!

Dénitsa : (riant) En réalité, nous avons décidé de lui donner un nom symbolique.

Antonio : Ce petit est l'enfant de la victoire, et de la joie aussi, alors on a décidé l'appeler Michael. En symbole de tout ce que tu as fait pour nous, et pour Jade.

Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines et je levai la tête vers Mika qui semblait en état de choc.

Mika : Vous voulez dire que... Vous avez appelé votre enfant comme moi ?

Maman : (riant) Oui c'est ça ! Sauf si vous nous avez menti sur votre identité bien sûr !

Tous rirent et Mika se frotta les yeux avec ses mains.

Mika : Waouh non bien sûr que non c'est juste que... Je suis rempli d'émotion je ne sais pas quoi dire, merci ! Simplement merci de me considérer comme ça, je veux dire...

Il était ému et ne trouvait plus ses mots alors toujours en tenant fermement le bébé contre moi je passai ma main sur sa joue. Il me sourit et s'excusa pour son français qu'il commençait à massacrer sous le coup de l'émotion. Je serrai Dénitsa contre moi de nouveau et lui susurrai un « merci » au creux de l'oreille. Ma mère et mes grands-parents sortirent manger un encas à la cafétéria de l'hôpital, je discutai un peu avec ma sœur et Antonio pendant que Mika faisait mumuse avec son « mini lui ».

Moi : Ecoutez je suis très touchée de ce que vous avez fait, mais je ne veux pas que vous vous sentiez obligé !

Dénitsa : C'était notre choix tu sais, Mika nous a permis de réaliser un rêve, de nous en sortir, de t'accompagner, de te faire redécouvrir l'amour de la danse et de te redonner confiance en toi !

Antonio : En plus il nous a quand même offert une victoire et qui plus est te rend heureuse, t'aide de jours en jours !

Dénitsa : Ca nous est apparu comme une évidence en fait.

Moi : (m'essuyant les yeux) Vous allez me faire pleurer...

Dénitsa : (me serrant contre elle) Mon petit bébé.

Antonio : Dis-moi d'ailleurs jeune fille, comment se fait-il que tu sentes l'alcool ? Tu n'es pas sensée travailler en ce moment ?

Moi : Tu as le don de casser tous les bons moments toi !

Je rougis puis m'excusais. Je leur expliquai la fin du clip, le fait de fêter ça et la découverte du groupe pour la première partie de Mika. Rassurée, Dénitsa partit faire des examens complémentaires, ma mère, Antonio, mes grands-parents et mon cousin discutaient tous dans la chambre. Je commençais à bien dessaouler quand je me rendis compte que Mika avait disparu. Je sortis discrètement dans le couloir pour le chercher et le découvrais assis sur un siège au fond du couloir, face à une vitre. La lumière de la lune se reflétait sur son visage, même s'il l'avait appuyé contre ses mains, avec ses bras posés sur ses genoux et les yeux dans le vide. Je m'approchai, m'agenouiller en face de lui et posai mes bras sur ses jambes. Il leva les yeux vers moi, avec un regard si triste qu'il me fendit le cœur.

Moi : Hey, qu'est-ce qui se passe Mika ?

Mika : (haussant les épaules) Rien ne t'en fais pas, va profiter de ta famille.

Moi : Mika, tu l'as dit toi-même, tout ce qui te perturbe me perturbe. Parles moi.

Je lui pris la main et la caressai doucement de mon pouce. Il hésita longuement, puis prit une profonde inspiration et s'apprêta à me parler quand il se ravisa. Je ne savais plus quoi penser.

Moi : C'est le fait que ma sœur est appelée son bébé comme toi qui te met dans cet état... ?

Mika : Non bien sûr que non, j'en suis très touché !

Il semblait sincère ce qui me rassura, mais je sentais bien que ça n'allait toujours pas. Alors il fixa mes mains et parla.

Mika : Disons que... J'ai subi des attaques homophobes tout à l'heure et...

Sa voix se brisa soudainement et il détourna les yeux vers la fenêtre.

Moi : Qu'est-ce que c'était ?

Mika : ...

Moi : Mika !

Comme réponse, il sortit son téléphone, l'alluma et me le tendit. J'étais sur sa page twitter et des gens l'avaient piraté pour écrire des horreurs sur son profil. Je portai ma main à ma bouche de stupeur et il se frotta le visage.

Mika : Ce n'est pas nouveau ce genre d'attaques mais bon. Ça fait toujours son petit effet.

Moi : (attrapant son visage entre mes mains) Mika, tu ne te résumes pas à ces horreurs, tu m'entends ?! Si tu m'as bien appris une chose, c'est que tu ne dois jamais agir pour les gens, mais pour toi. Quoi que tu fasses, les gens parleront toujours sur toi ! Seulement parce que tu n'es pas un mouton, parce que tu n'es pas COMME eux. Alors à quoi bon vouloir appartenir à une norme qui n'existe même pas si c'est pour être malheureux?! Tes choix t'appartiennent, ne doutes jamais de toi à cause de personnes qui n'assument même pas leurs idées ou leurs choix. Je t'en supplie reste toi-même, tu vaux tellement mieux si tu savais...

Ce fut au tour de ma voix de se briser et il réagit aussitôt en se mettant à genoux pour être face à moi et en me serrant contre lui. Son contact est comme un remède, il m'apaise. J'amplis mes poumons de son délicieux parfum pendant qu'il caressait mes cheveux de sa main. Tu es une personne tellement unique Mika, n'en doute jamais.

Point de vue de Mika.

Une fois la famille de Jade saluée, le bébé embrassé et le moment immortalisé par une magnifique photo de famille ou l'on me força à prendre place ce qui m'émeut énormément, je ramenai Jade à l'hôtel vers 2h du matin. Ses cernes me firent comprendre que le rythme était encore dur à prendre, ce que je comprenais tout à fait. Je m'en voulais de ne pas lui avoir tout dit, certes les critiques homophobes étaient bien réelles mais je n'avais pas osé lui avouer qu'Andy m'avait rappelé, me demandant que l'on se voie cette semaine, m'expliquant qu'il avait réfléchis à nous, à moi. Je resserrai mes mains autour du volant à cette pensé et fermais les yeux lors du feu rouge. Pourquoi ne lui avais-je pas dit ?! Après tout, je lui avais mille fois parlé d'Andy, alors pourquoi pas cette fois ? Mais pourquoi est-ce que je me sens si mal depuis ce coup de fil ?! Je ne comprends plus rien, absolument plus rien. Un coup de klaxon me fit réagir et je redémarrais. Je lançai un regard au siège à côté de moi, Jade s'était endormie. Une fois garé, je caressais doucement son genoux pour qu'elle se réveil, ce qu'elle fit, un peu perdue mais consciente. L'on remonta les étages et je l'accompagnai jusqu'à sa chambre. Je m'arrêtai sur le pas de cette dernière, comme mal à l'aise. Elle se retourna et vint poser sa main sur ma joue.

Jade : Tu veux dormir ici ?

J'hésitai. Je ne voulais pas être seul cette nuit, mais d'un autre côté la discussion que j'avais eue avec Thomas tournait dans ma tête, ainsi que l'appel d'Andy. Je soupirai et me frottai le visage.

Moi : Je ne sais pas si...

Jade : Par contre il ne se passera rien ce soir, je pense que je ne vais pas tarder à être indisposée. Joie d'être une femme !

Elle avait rougis en disant ça, mais la tête qu'elle m'avait adressée, mélange de gêne et de lassitude me poussa à rire. C'est dingue, en temps normal cela m'aurait dégouté, surtout que je ne suis pas du tout d'humeur à rire, mais cette fille à un effet impressionnant sur moi. Un sacré pouvoir même ! Alors en secouant la tête, je rentrai en fermant la porte.

Moi : (Tâtant mes poches) De toute manière je n'ai rien prévu pour...

Elle rit et je me déshabillai. Je voulais sentir son parfum ce soir, je voulais fuir la solitude de la mauvaise conscience et céder au péché un peu. Après tout, il n'y a plus de place au paradis non ? Une fois douchée et habillée d'un pyjama, elle me rejoint sous la couette.

Jade : Mika, tu veux qu'on parle de ces attaques?

Je réfléchis. Et si je lui parlais d'Andy plutôt ? Et si je lui parlais de nous ? Et si on parlait de tout ce que l'on vit dans l'illégalité ? Je me ravisai soudainement, incapable d'avancer.

Moi : Non ne t'en fait pas. (Lui embrassant le front) Dors, demain il fera jour.

Elle fronça les sourcils. Je ne l'avais pas convaincu par ma lâcheté, pas du tout même. Je suis con de penser pouvoir la berner étant donné que l'on est lié, mais bon. Elle me respecte trop pour me forcer à parler, et j'apprécie ça. Je l'apprécie tout court. Elle haussa les épaules, éteint la lampe et vint se coller contre moi. J'humai alors son doux parfum suave et une vague de chaleur me parcourut le corps. Elle enroula ensuite sa jambe autour de moi et je passai mes mains dans son dos, pour ensuite les glisser doucement sous son teeshirt, ne serait-ce que pour avoir un contact direct avec sa peau. Le nez dans con cou, peau contre peau, je me sentais intouchable. Elle remonta doucement sa main sur mon torse pour passer son pouce doucement sur ma lèvre inférieur et je sentis son haleine si proche que des millions de picots parcoururent mon corps. Je la voulais mienne, et resserrai mon étreinte sur elle. Elle haleta légèrement quand je lui je lui embrassai doucement l'intérieur du coup en regrettant l'action de Dieu condamnant les femmes à s'abstenir obligatoirement 1 semaine par moi... Ça, c'était l'avantage de l'homosexualité. Puis mon hélant se coupa net à cet pensé. Qu'est-ce que je fais encore ?! Je suis incapable de résister. Ça me déchire, tout ça me déchire.

Jade : Tout va bien ?

Moi : Oui excuse-moi, je me suis emballé.

Elle rit doucement à ma réplique. Son rire est léger, pas comme ma conscience. Elle réajusta son tee-shirt et revint se coller contre moi en embrassant doucement mon épaule.

Jade : Dors, comme tu dis, demain il fera jour.

Elle avait raison. Comme d'habitude.

Quand j'ouvris les yeux, il me fallut un petit moment pour resituer ou j'étais. J'étais dans un lit, en boxer, il faisait noir et une douce odeur sucrée me vint subitement. C'est quand j'aperçus Jade, le bras et la jambe autour de moi et la tête dans mon cou que je me souviens de l'incompréhensible soirée d'hier. Je soupirai, j'étais mal à l'aise, cette sensation qui résonnait au fin fond de mon être me dérangeait, j'avais l'impression de ne pas être à ma place, sans pour autant savoir où elle était. Je me libérai de la délicieuse étreinte de Jade sans la réveiller et me levai pour faire quelques pas. J'avais chaud je transpirais, j'avais besoin d'air! Après m'être assuré que Jade était couverte, j'ouvrais légèrement la fenêtre pour prendre une grande bouffé de la fraîcheur nocturne de cette fin d'été. J'étais partagé, pleurer ou m'énerver? Crier ou intérioriser? ... Aimer ou être aimé? Jade émis un gémissement et resserra le drap, dans lequel j'étais quelques minutes avant, contre elle. Je refermais doucement la fenêtre et m'assis à même le sol, la tête dans les mains. Andy m'avait appelé pour me demander pardon, il prétendait être perdu sans moi, qu'il avait fait une crise de jalousie injustifiée, et prétendait avoir réalisé que cette séparation le tuerait plus qu'elle ne le soulagerait. Je ne m'y attendais plus, je n'y pensais plus, je commençais même à être heureux, mais qu'est-ce que ça veut bien dire?! Ça faisait plus de 5 ans qu'on était ensemble, il a toujours été ma vie, je l'aime plus que tout, alors comment se fait-il qu'en quelques semaines je me sois aussi vite remis? Le travail? Le succès? ... La lassitude? En fait je n'arrive plus à projeter un avenir avec lui, je suis même incapable de me projeter tout court avec quelqu'un. Et puis même si je ne me l'admets pas, cette histoire d'homophobie sur mon twitter ne me laisse pas de marbre. Mon cœur se serra et de douloureux souvenirs de mon enfance me revinrent, puis de mon coming-out, des insultes, de la haine, de l'intolérance... Mais aussi du soutien, de la reconnaissance, de l'amour, de lui... Est-ce que j'aurai réussi à m'assumer sans lui? Mais... Est-ce que je suis toujours comme ça? En général coucher avec une fille quand on est un mec ça se rapproche plus de l'hétérosexualité que de l'homosexualité. Je ne comprends pas, jamais aucune fille ne m'avait attiré jusqu'à présent, jamais je n'avais éprouvé de désir pour elle, la simple idée de flirter avec l'une d'elle me répugnait même, et maintenant j'entretiens une relation secrète avec une fille... Ce qui me laisse perplexe aussi, c'est que je me sois dégonflé et n'ai pas osé en parler à Jade à l'hôpital, mais pourquoi?!! Je lui ai parlé des milliers de fois d'Andy, alors pourquoi ne pas m'être confié à elle?! Les paroles d'Andy résonnèrent de nouveau et je m'énervais soudainement face à ma lâcheté, ma faiblesse, j'étais perdu. J'attrapais les premières feuilles qui passèrent sur le bureau et me mis à cracher toute ma haine dessus, à gratter jusqu'à trouer la feuille avec le stylo. Quelques heures plus tard, il était 5h passe du matin et le soleil commençait à légèrement éclairer le ciel. Je n'avais quasiment pas dormi, mais j'avais écrit une chanson. Sans perdre une minute, j'enfilais un pantalon, un sweat-shirt que j'avais laisse antérieurement dans la chambre de Jade et sortit, les feuilles à la main et le cœur plus léger. Heureusement que j'avais les clés du studio!

PDV de Jade

Quand le réveil sonna, toujours « Popular Song » au passage, je ne pris pas la peine de bouger. Il était du côté de Mika alors qu'il l'éteigne lui-même! Mais à mon plus grand étonnement le bruit ne cessa pas, alors je soupirai en tapant la place à côté de moi, vide. VIDE?! Mais il est ou encore?! Je me redressai et parcourus la pièce des yeux. Rien, à part des affaires, des feuilles et des livres. Je me levai et cherchai mon téléphone, j'avais reçu un sms de lui il y a... 2h?!

"Baby blues,

Je suis parti tôt en studio, je te promets de ne pas "défoncer" ton cher petit programme et de revenir à temps pour mon interview de 11h, encore merci d'être là pour moi,

Mika"

Les insomniaques c'est pires que des somnambules je vous jure... Je soupirai en repensant à la veille. Il m'avait vraiment fait peur, ces attaques homophobes l'avaient perturbé, mais je sentais bien qu'il y avait autre chose. Je voulais savoir évidemment, mais s'il ne voulait pas en parler je n'avais aucun droit de le forcer à le faire. Je soupirai, il était 6h30 mais ma réunion ne commençait qu'à 10h, alors sans perdre de temps je ma douchai, m'habillai et partis acheter un cadeau à Michael. Je pourrai rendre visite à Dénitsa en attendant, histoire de parler un peu. Je trouvai un magnifique body pour bébé ainsi que deux bonnets et deux paires de chaussons assortis et me dirigeai vers l'hôpital quand mon téléphone sonna. Thomas venait de m'envoyer la maquette finie de « J'ai pas envie ». Ah, ça c'est bon signe, le CD est quasiment fini. Je voulus envoyer un message à Mika pour l'en avertir mais mon téléphone sonna et m'empêcha d'exécuter mon envie. Bon, numéro inconnu, je rappellerai plus tard et oublier de prévenir mon cher et tendre déserteur. Dénitsa était réveillée quand j'arrivai, mais le petit Michael n'était pas là.

Moi : Regardez les beaux cadeaux que j'ai pour M...Bah alors elle est où la petite merveille ?

Dénitsa : Oh que c'est mignon !! (Baillant) En examen avec le Papa pendant que Maman se repose, parce qu'après tout, c'est maman qui a poussé pendant 7h pendant que Papa faisait un malaise !

Moi : Antonio à fait un m... Bon lui va falloir penser à lui greffer des couilles un de ces jours !!

Dénitsa fut prise d'un rire vite stoppé par des douleurs abdominales.

Moi : Ça va ?!

Dénitsa : Oh oui ne t'inquiète pas c'est normal, les mamans musclées souffrent plus longtemps il parait, triste vie d'athlètes... !

Moi : (touchant mon ventre) Hum... je vais desuite arrêter la danse et manger du chocolat alors !

Dénitsa : Pourquoi tu as comme projet de faire des enfants dans les temps qui arrivent ?!

Moi : Oh non laisse-moi déjà gérer mes enfants par procuration et après on verra !

Dénitsa : Tu parles de quoi là ?

Moi : Mika et son meilleur ami, de vrais gosses !

Dénitsa : Jade, dis-moi, qu'est-ce qu'il se passe entre Mika et toi au juste ?

Moi : C'est un ami exceptionnel.

Dénitsa : Non Jade, je veux dire sur le plan sentimental ? Vous êtes plus proches et vous êtes disputés ?

Moi : Pour... Pourquoi tu dis ça ?

Dénitsa : Il était mal hier, et comme tu semblais alcoolisée...

Moi : Non, non je t'arrête tout de suite ça n'a rien à voir ! Ce n'est pas du tout de ça qu'il s'agit entre nous tu sais ?

Dénitsa : Je ne sais pas... Je vois bien cette manière que tu as de le regarder, et j'ai surtout peur que tu souffres, Mika aime Andy...

Moi : Ils ne sont plus ensemble, depuis quelques mois déjà.

Dénitsa fronça soudainement les sourcils.

Dénitsa : Est-ce qu'il t'a dit quelque chose sur vous ?

Moi : Mais non pourquoi voudrais-tu qu'il fasse ça ? On est peut être liés mais... Ça s'arrête là.

Je crois que j'essaye de me convaincre aussi en disant cela, même si je sais très bien que je n'en crois pas un mot et que la veille j'étais même prête à croire à notre possible histoire.

Dénitsa : Très bien, tu es ma sœur je ne peux que te croire après tout !

Moi : (lui prenant la main) Je sais très bien ce que je fais ne t'inquiète pas pour moi, prend déjà soin de toi et de Michael d'accords ?

Elle me sourit et je pu voir Michael quelques minutes. Je ne suis pas particulièrement fan des enfants je l'admets, mais lui, j'en suis amoureuse. Vraiment. Quand soudain mon téléphone sonna de nouveau, alors j'embrassai ma sœur, Michael, et sortis. Une fois dehors, j'écoutai ma messagerie.

« Bonjours, vous avez, deux nouveaux messages. *Biiiiip* Message reçu, aujourd'hui, à 9h48 »

Oui Jade, c'est Mina, c'est d'accords pour Mika. Rappelle-moi.

Ce correspondant a appelé deux fois en ne laissant qu'un message. »

PDV de Mika.

Thomas : C'est bon elle est bonne !

Soulagé, je retirai l'énorme casque de mes oreilles et sortit de la salle de verre. Thomas et Armand finirent d'enregistrer les derniers sons et mirent la touche finale. Je crois que je n'ai jamais enregistré une chanson aussi vite ! Armand me sourit et vint me taper sur l'épaule.

Armand : J'aime vraiment beaucoup, tu l'as écrite quand ?

Moi : Cette nuit, j'étais inspiré !

Armand : La vache elle t'est venue d'où l'idée ? Du repas d'hier ?

Moi : En quelque sorte...

Thomas : Quelque chose me dit qu'une jeune blondinette n'y est pas pour rien non plus...

Je me tournai vers Thomas qui avait retourné la feuille sur laquelle j'avais gribouillé les paroles. Une feuille de statistiques comptables de l'équipe artistique, rédigée au crayon gris par Jade évidemment... A croire que c'est un acte manqué !

Moi : Ce n'est pas ce que tu crois...

Thomas vérifia qu'Armand avait son casque sur les oreilles et qu'il était concentré sur ses sons pour se rapprocher de moi.

Thomas : Vous étiez ensemble hier, avoue le.

Moi : Sa sœur a accouché, je l'ai emmenée la voir !

Thomas : Vous êtes allez jusqu'où Mika, dis le moi !

Moi : Mais arrête de délirer Thomas t'es vraiment lourd ! Cette fille est un pilier pour moi, elle sait me parler, elle sait m'apaiser, elle...

Thomas : Elle est jeune et naïve Mika ! Elle est magnifique et gentille je te l'accord, mais garde à l'esprit qu'elle a 11 ans de moins que toi et surtout c'est une fille ! Je sais que tu traverses une période difficile avec Andy mais tu n'es pas hétérosexuel !

Moi : Mais qu'est-ce que t'en sais ?! Arrête de partir du principe que je n'évoluerai pas dans mes choix, si j'ai envie d'être hétéro, je serai hétéro, si j'ai envie d'être homo, je serai homo, et si Andy veut sauver notre histoire et que moi aussi, je me remettrai avec Andy, mais c'est MON choix, je ne suis pas de ceux qui suivent la masse pour se confondre dans une norme qui n'en est pas une c'est clair ?!

Thomas : ... Tu as pris une décision pour Andy ?

Moi : ... Je veux qu'on parle lui et moi, s'il y a bien une chose à faire pour savoir si on doit sauver notre histoire ou pas, c'est parler.

Thomas : (approuvant de la tête) Je pense aussi.

J'acquiesçai doucement de la tête et sortit mon téléphone.

Thomas : Tu l'appelles ?

Moi : Non, d'abords je tiens à voir Jade, je suis parti vite ce matin.

Thomas s'apprêtait à relancer une remarque accusatrice quand je l'en dissuadai du regard, exaspéré et fatigué. Thomas se ravisa et reporta son attention sur les feuilles de Jade.

Thomas : Au faite, tu l'as appelée comment cette chanson ?

Moi : (Ecrivant mon message et rangeant mon téléphone) Promisland.

PDV de Jade

Je trainais doucement sur les quais de la Seine, alternant entre les stands des bouquinistes. J'y allais souvent quand j'étais plus jeunes et que ma mère m'emmenait à la capital, j'aimais bien, ça m'apaisait. Et j'en avais besoin là, en moins d'une journée, j'avais eu droit à M*3 : Michael, Mika, Mina ! C'est vrai, Michael était né, Mina et moi avions convenus d'un rendez-vous pour parler de la possibilité de l'engager, et Mika venait juste de m'envoyer un message disant qu'il voulait me voir avant la réunion, seul à seul. Je ne savais vraiment pas quoi en penser, j'avais un étrange pressentiment. Ce genre de message ressemblait étrangement à ces messages annonciateurs de ruptures dans les films américains entre deux adolescents. Mais rompre quoi ?! L'on ne savait même pas ce qu'il y avait entre nous... Et puis peut être qu'il veut juste qu'on parle d'hier, de Twitter, de ces attaques... Une main sur mon épaule me fit sursauter et je me retrouvai face à Mika, vêtu d'un jean, d'un tee-shirt, d'une veste très classe et de grosses lunettes de soleil. J'ôtai mes écouteurs.

Mika : Qu'est-ce que tu écoutes Baby blues?

Moi : Ta version finale de « J'ai pas envie » !

Mika : Et qu'est-ce que ça donne alors ?

Moi : (Lui souriant) T'es une vrai Biatch dedans !

Il rit et me donna une tape amicale dans le dos. Je lui souris beaucoup plus gaiment et enroulais mes bras autour de lui, simplement rassurée de sa présence.

Mika : Excuse-moi d'être parti si vite ce matin...

Moi : Tu aurais pu me ramener des croissants...

Mika : Je vois que Madame est toujours aussi exigeante !

Il rit doucement mais moins intensément qu'auparavant. Je le sentais blessé au fond de lui, ce qui me brisa le cœur. J'attrapai doucement sa main et l'attirais vers le muret, dans un coin tranquille.

Mika : C'est un joli coin ici quand même. Très calme et reposant même.

Moi : Oui, on peut voir le quartier et les monuments sans être gênés, et même les bateaux mouches !

Mika : Ces attrapes touristes ?

Moi : Arrête c'est tellement romantique ! Pourquoi on n'irait pas faire un tour un jour pour rigoler ?!

Mika : (haussant les épaules) Je ne suis pas un grand romantique moi, voir même pas du tout...

Moi : Tu m'as quand même offert des fleurs pendant DALS !

Mika : Bah à vrai dire je me sentais très con d'arriver les mains vides étant donné que tu te donnais tellement pour moi, je t'avoue que je me sentais minable avec mon petit bouquet dégueulasse...

Il souriait, mais je sentais qu'il cachait une part d'inquiétude. Il m'inquiète de plus en plus.

Moi : (Prenant sa main) Mika écoute moi, je te sens tellement faible, tellement mal depuis hier, je sens bien que tu me caches quelques chose, pour te protéger ou me protéger peut être je ne sais pas et je respecte tes choix de garder une part de secret, Ce qui est tout à fait normal, mais là je sens bien que ça te fais du mal, ça te bouffe, tu dois en parler, qu'est-ce qu'il en va pas ?! Tu sais bien que tu peux tout me dire non ?!

Mika : Je sais bien.

Moi : Dans ce cas-là parle-moi stp.

Il regarda l'eau d'un air distrait puis enleva ses lunettes. Il avait les yeux gonflés par la fatigue et les traits tendus, et quand il posa son regard sur moi, je compris que je n'allais pas aimer ce qu'il allait me dire.

Mika : C'est Andy... Et moi.


Comme je me suis faite méchamment (lol humour!) engueulée par certaines lectrices assez remuées du poids chiches (Oh elles se reconnaitront ;) ) et que j'ai passé la soirée d'y hier à écrire, voilà, voici mon dernier chapitre écrit ^^ Il y a beaucoup de choses je sais, on voit le retour tonitruant (ça c'est le cas de le dire...)d'Andy, qui remue bien notre pauvre petit Mika! Et oui, on a fait le tour de la vie de Jade, maintenant on va découvrir les aspects par toujours facile de la sienne, comme ses questions, ses peurs, ses amours... Oui, c'est dur d ese battre pour une identité différente, et encore plus de se revendiquer différent de la différence elle même... Surtout quand on ne sait pas ce qu'on veut vraiment.

Bon, j'ai calmais Crâne luisant ici, j'en avais marre de lui il m'énerve xD (Oui je sais que c'est moi qui l'ai créé mais je vous jure ça m'auto énerve^^)

Enfin bref, j'espère que ça vous plaira!

Encore merci, d'être là, je vous aime <3

Lyla des bois




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