De nouveau, ils durent se cacher et donnèrent le change devant tous les employés du haras et aussi devant Pablo Vargás qu'ils se détestaient. León n'était pas pour autant revenu vivre chez son père.
Avec les jours qui passaient, Violetta sentit que León n'était plus comme avant, elle avait une boule à l'estomac à chaque fois qu'ils se voyaient car la grande dispute qui avait eu lieu entre León et son père était de sa faute et décida donc d'aller voir le père de León afin de lui parler.
- Monsieur Vargás ? Je voudrais vous parler de votre fils !
- Je n'ai rien à vous dire. C'est à cause de vous qu'il est parti !
- Justement, c'est à propos de son départ que je veux vous entretenir. Alors, écoutez ce que j'ai à vous proposer.
- Que pouvez-vous me proposer ? Vous qui venez de la rue...
- Oui et alors ? Tout le monde ne naît pas avec une cuillère en argent dans la bouche. Je ne vous demande qu'une seule chose : si votre fils revient vivre chez vous, est-ce que vous l'accepteriez comme si rien ne s'était passé ?
- Oui, en effet ! Mais à une seule condition !
- Laquelle ?
- Que vous quittiez mon haras et que je ne vous revois plus du tout. Je vous laisse quand même quelques jours pour trouver autre chose.
- C'est trop aimable à vous ! Donc, vous acceptez que votre fils revienne chez vous si moi, je m'en vais ? C'est bien ça ? Je sais très bien que cette situation est à cause de moi. Donc, si je m'en vais, votre fils reviendra vivre chez vous ? Et tout le monde y gagnera !
- C'est bien ça ! León, ok ! Moi, ok ! Mais vous ? Qu'avez-vous à gagner ?
- J'ai vécu sans père et sans mère donc si à cause de moi, León ne vous voit plus, je serais malheureuse...
- Mais attendez un peu, mademoiselle ! dit-il en l'interrompant. Vous venez de sous-entendre que mon fils et vous... vous vous fréquentez malgré tout ? Donc, tout ça n'est qu'une mascarade ?
- C'est un peu ça ! Je vous présente mes excuses..;
- Je n'en ai que faire de vos excuses...
- Si vous n'étiez pas aussi borné. Je sais de qui León tient, maintenant ! Bon, vous écoutez ce que j'ai à vous dire ou je m'en vais ? Et vous ne reverrez jamais votre fils. Je ne veux surtout pas être un barrage entre León et vous, loin de là. Il est déjà assez triste comme ça, le sera encore plus avec le temps et vous aussi, bien que vous vous soyez forgé une carapace en béton. Et puis peu importe ce que je ressens. Tout simplement, je ne souhaite à personne de vivre sans parent car on ne file pas très droit quand on n'a pas de modèles.
- C'est très sensé ce que vous dites, mademoiselle, avoua Pablo. Merci pour tout ce que vous faites pour moi. Mais j'espère que vous ne le faites pas à contrecœur ?
- Non, et d'une, je ne le fais sûrement pas à contrecœur, comme vous dites ! Et de deux, je ne le fais pas pour vous mais pour León car bien qu'il ait vingt-deux ans, il a toujours besoin de son père qui le soutient dans tout ce qu'il entreprend. Alors ? Acceptez-vous mon marché ? demanda-t-elle sèchement.
- D'accord ! Mais comment allez-vous faire ?
- C'est mon problème ! D'ici trois jours, normalement, León sera revenu chez vous.
- C'est entendu, marché conclu !
Violetta quitta la propriété Vargás et échafauda un plan pour faire revenir León chez son père. Ça n'allait pas être facile.
Après plusieurs heures de réflexion, elle trouva la solution. Elle demanda l'aide d'une palefrenière avec qui elle s'entendait bien, Francesca. C'était une jeune fille du même âge que Violetta, brune aux cheveux mi-longs, et qui jouait de la guitare à merveille.
Pendant ce temps-là, Violetta prépara son sac. Elle appela León pour lui donner rendez-vous.
Il l'embrassa dès qu'elle arriva.
- Bonjour, mon amour ! Tout va bien ? lui demanda-t-il quand elle le rejoignit.
- Oui et non !
- Qu'y a-t-il ?
Elle ne savait pas comment lui annoncer ce qu'elle devait lui dire.
- Vilu ? Qu'est-ce que tu as ? Parle-moi car tu commences à m'inquiéter.
- C'est... que... je me sens coupable et responsable de la situation qu'il y a entre ton père et toi.
- Tu n'as pas à l'être ! Tout est de sa faute !
- Non ! C'est de la mienne ! Jamais je n'aurais dû venir travailler chez ton père.
- Pourquoi dis-tu ça ? C'est complètement faux et tu le sais !
- C'est moi la seule fautive, León car si j'avais continué mon chemin, rien de tout ça ne se serait produit ! Tu vivrais toujours chez lui avec ta sœur et vous seriez heureux en famille !
- Mais non, Violetta ! Ma famille n'est qu'une blague. C'est toi qui compte maintenant, à mes yeux et dans mon cœur ! Et la seule famille qui compte pour moi, c'est toi ! Je t'aime plus que tout au monde, je veux que tu le saches, je suis sincère sur les sentiments que j'éprouve pour toi et ça, depuis le premier jour.
- León, promets-moi que demain tu iras parler à ton père et que vous arriverez à trouver un compromis ?
- Mon amour, je ne sais pas !
- León, promets-moi que tu vas y réfléchir cette nuit et que demain tu iras le voir pour lui parler de ce que tu ressens.
Violetta se faisant tellement insistante et savait se montrer persuasive qu'il lui répondit :
- C'est d'accord ! Je t'aime tellement que je ne peux rien te refuser. Mais promets-moi que tu resteras ici avec moi, et puis... on peut très bien continuer à se cacher des autres, aller chacun de son côté et se retrouver à notre lieu secret ?
- C'est tentant ! répondit-elle simplement. Mais la première fois que nous avons fait ça, on nous a quand même surpris.
- Et alors ? J'adore aller à l'encontre de ce que pense mon père et je m'en fiche. Tu es ce qui m'est arrivé de mieux dans ma vie et je ne veux pas que ça s'arrête !
Violetta fut bouleversée d'entendre ça de la bouche de son petit-ami qu'elle changea de tête. León s'en aperçut et lui demanda en soulevant son menton :
- Que t'arrive-t-il ?
- Rien !
- Ce n'est pas rien ! Il y a un instant tu étais souriante et d'un seul coup, tu fais une de ces têtes. Qu'y a-t-il, mon amour ?
- Bon, oui, il y a bien quelque chose... C'est ce que tu viens de me dire comme quoi je suis ce qui t'est arrivé de mieux dans ta vie... Jamais personne ne m'avait dit de si belles choses auparavant, ça m'a beaucoup émue !
- Je ne dis que la stricte vérité !
- León ?
- Quoi ?
- Arrête, tu vas me faire rougir !
- Tu es très belle quand tu rougis.
Ils s'embrassèrent passionnément. Il lui proposa d'aller à sa chambre d'hôtel afin de passer encore du temps ensemble. Elle accepta avec joie.
Après une folle soirée de retrouvailles, León raccompagna Violetta dans la propriété de son père, au bâtiment des employés. Ils s'embrassèrent puis se quittèrent. Dès que León fut parti, Violetta fut très attristée car elle savait qu'elle ne reverrait pas León le lendemain matin.
Pablo Vargás attendit un long moment afin de sortir de la maison sans que Dani ne s'en aperçoive. Il se dirigea vers le logement et déposa une enveloppe sous la porte. Il était inscrit dessus : Violetta Castillo.
Couchée dans son lit, elle pleura presque toute la nuit. Elle n'avait presque pas dormi mais partit quand même au petit matin, la nuit étant encore bien présente et ce, pendant plusieurs heures.
Elle découvrit l'enveloppe, l'ouvrit et vit un chèque de quatre cents mille pesos. Elle froissa l'enveloppe qu'elle jeta par terre un peu plus loin et déchira le chèque en petits morceaux. Elle partit en se retournant vers la maison à deux reprises comme pour dire au revoir ou plutôt adieu à León sachant qu'il n'était plus au premier étage dans sa chambre qui donnait sur les écuries. Elle l'aimerait toujours mais elle devait s'effacer pour le bonheur de León.
A suivre...
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