Le lit d'à côté (Newtmas)

By eNowheregirl

192K 17.7K 7.4K

D'un côté, un jeune homme, Thomas, qui avait tout pour être heureux. Un avenir assuré, une passion dévorante... More

Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Epilogue

Chapitre 1

15.6K 761 284
By eNowheregirl


Le jeune homme leva ses yeux brun vers le vieux bâtiment. Son souffle formait des vagues de brume dans la froideur de la matinée, s'envolant, libérées, dans le ciel déjà gris de l'aurore. Il faisait froid ce matin là et son simple pull bleu marine ne lui tenait pas assez chaud. Il avait tout le temps froid maintenant, de toute façon. Sans vraiment s'en rendre compte, il renfonça son bonnet sur ses oreilles et croisa les bras contre son corps amaigrit, tremblotant. Ses yeux étaient fixés, imperturbables sur ce qui serait sa future maison, son futur foyer pendant quelques semaines. Le garçon, Thomas de son prénom, ferma les yeux et expira fortement. Peut être était-il stressé ? Ou peut être avait-il peur de faire parti maintenant des personnes qu'on appelaient « malades » ? Il ne réalisait pas, c'était certain. Les gens devaient se demander ce qu'un jeune homme faisait là, seul, sur le parking d'un hôpital misérable, à attendre inerte, son vieux sac de cours sur le dos, un autre dans sa main. Comment tout cela avait commencé déjà ? Comment ?

C'était peut être ce jour là, de l'annonce. Celui où il était allé chez son médecin parce qu'il avait mal au coin du ventre. Il aimait bien son médecin, il était simple, très gentil et suivait Thomas depuis son enfance. Thomas adorait aller chez lui, avant, parce qu'il y avait des jouets près du bureau vraiment cool et le cabinet sentait bon les produits. Il y avait de quoi s'amuser en plus, des stéthoscopes, la balance en mousse, les dossier dans un coin. Depuis tout petit, il rêvait d'avoir le cabinet pour lui tout seul et fureter dans toutes les pièces et les recoins . Mais depuis« l'annonce », le cabinet venait de transformer les beaux souvenirs en mémoire douloureuse. Le médecin avait, comme à son habitude, demander à Thomas comment il allait. Et le jeune homme lui avait dit qu'après son entraînement d'athlétisme hebdomadaire, il avait constamment mal au ventre. Son docteur l'avait immédiatement consulté. Allongé sur la table d'auscultation, Thomas sentais le médecin palper son ventre, utilisant divers instruments qu'il n'avait jamais vus. Thomas se souvint parfaitement de ce moment. Ce moment ou le visage tranquille et avenant de son docteur avait été pris d'une ombre d'inquiétude, qui avait fait trembler le patient. Sans demander son reste, le docteur secoua vivement Thomas, et le précipita sur la balance, les lèvres pincés et les yeux plissés. Thomas ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre pour ainsi dire. Il laissa le docteur faire, mais un coup d'oeil à la balance le fit lui aussi trembler. 6Kg de moins. 6Kg de moins que les trois semaines passés. Ce n'était définitivement pas normal. Sans plus attendre, son docteur avait contacter ses parents, puis des personnes du métier lui réservant des séries d'examens plus saugrenus les uns que les autres. Thomas avait suivit le mouvement, faisant sans broncher chacun des exercices des tests, pendant quelques jours, vaquant d'un cabinet à un autre, toujours plus inquiet, plus mal.Et puis le verdict était tombé. Cancer de l'estomac. Il ne pouvait plus manger ce qu'il voulait, vomissait presque tous les jours, ne pouvait plus continuer sa passion, à savoir l'athlétisme, et par dessus tout, il pouvait mourir. Mais Thomas avait de la chance dans sa malchance, comme disait son père, son cancer était soignable, puisque pas trop développé. Il était sûr d'en réchapper. Il suffisait de lui enlever la tumeur et une partie de l'estomac et le travail était finis ! Même pas besoin de chimio ! N'empêche qu'il restait inquiet. Et s'il ne pouvait plus continuer le sport, et s'il allait rater son examen en FAC. C'était tout ce qui lui tenait à cœur. Allait-il rater sa vie juste à cause de ce cancer, pas facile à soigner pour tout le monde, certes, mais léger dans son cas ? Thomas allait s'en sortir, il fallait juste être patient. Trois semaines d'hospitalisation et c'était finis, il pouvait reprendre sa vie d'avant.

Le garçon reprit finalement usage de son corps, lorsque celui ci trembla plus violemment qu'à l'accoutumée, et marcha d'un pas lent vers l'entrée de verre de l'hôpital. Lorsqu'il franchit les portes, il fut presque immédiatement pris de nausées. L'odeur. Il avait le souvenir d'aimer cette odeur avant. Avant. Il regarda les murs immaculés, la vitesse des actions de la foule. Le jeune se dirigea vers le bureau d'accueil, manquant au passage de renverser une enfant. Une plante verte jaunissait à vus d'oeil sur le comptoir. La dame d'accueil avait tout du cliché. Elle était vieille, d'un blond sale, en léger surpoids et l'air aussi aimable qu'un ours qu'on aurais réveillé en pleine hibernation. La secrétaire leva ses yeux porcins à travers ses lunettes en demi-Lune pour détaillé le jeune homme.

-Vous êtes venus pour quoi ?

Demanda-t-elle d'une voix peu avenante et grave.

Thomas se sentit rougir et balbutia maladroitement, tenant fermement dans sa main la fiche de renseignements.

- Je euh... Je m'appelle Thomas et normalement je dois être interné aujourd'hui dans le service cancérologie n°2.

- Ah oui, le nouveau, bien..., Elle sortit un feuille de son bureau,Tu es là pour trois semaines c'est ça ? Opération au bout de dix jour...Pas d'allergies, un peu d'hyperactivité... Oui donc tu es dans une chambre double. Ah tu vas voir , ton voisin de lit, il nous donne du fil à retordre ! Vas pas falloir nous poser de problèmes, je me suis bien fait comprendre ?

Thomas acquiesça. Il sentait qu'il allait vraiment bien aimé son séjour, si tout le personnel était comme ça.

- Bon, je vais appeler l'infirmière... BRENDA !! le nouveau est là !

Une jeune femme à l'allure dynamique, et complètement débordée fit son apparition dans l'entrée. Elle était châtain, les cheveux relevé en une queue de cheval désordonnée, les yeux vert cernés et avait un visage relativement amical. Ce qui n'était pas trop difficile à avoir après la vision de la secrétaire. Les bras chargés de divers papiers et fournitures, elle lui fit un grand sourire, qui eu le don de rendre Thomas un peu moins crispé. Son sentiment sur le personnel disparu instantanément. La jeune femme lui fit signe de venir et le conduisit dans le couloir, où de grandes portes bleu étaient installées tout du long. Elle commença à parler :

-Alors, pas trop stressé ? T'inquiète pas, à part la secrétaire, Mme Paige, tout le monde est sympa dans le service. Enfin tu as du vite comprendre comment elle est ...

Thomas hocha la tête en souriant légèrement.

- Dit moi, tu vient pour quoi ?

- J'ai... J'ai un cancer de l'estomac.

- Oh je vois, dit-elle, ne t'inquiètes pas vas ! J'en ai vus passé des cancer de l'estomac ici! Tu fumes ?

- J'ai arrêté il y a environ un an...

- Sage décision ! Bon sinon pour la chambre tu as un placard à toi et le reste, vous partagez à deux. Ton colocataire, est vraiment sympa pas la peine de t'angoisser pour rien. Il n'est pas vraiment super sociable mais est là depuis tellement longtemps qu'il connaît tout le monde et tout ce qui se passe ici. Il t'apprendra la vie à l'hôpital, tu peux me croire. J'espère que vous ne ferez pas trop de bêtises ensembles !

Et sur-ce, Brenda ouvrit grâce à sa carte magnétique l'entrée du service cancérologie spécial ados et lui désigna d'un coup d'épaule la porte du fond.

- Bon, dit-elle, je dois déposer ça ! Vas y rentre, c'est ta chambre ! Le médecin en chef vas venir d'ici quelques heures pour t'ausculter et parler de quelques trucs, d'ici là, reposes-toi où vas explorer le service ! Bon, y'a pas grand chose à voir mais on a un distributeur d'eau et de potage !

Un peu perdu, le jeune garçon resta un instant sur place avant de se rendre sur le pas de la porte.

Il s'apprêta à frapper. Oh, bordel, il n'était pas en train de psychoter sur son mystérieux colocataire attribué là ? Bon après tout, quand il faut y aller... se répéta t-il dans sa tête avant d'ouvrir timidement la porte.

X


Il fut tout de suite saisit par la clarté de la chambre. Une grande baie vitrée faisait pratiquement la totalité du mur du fond. Thomas observa le reste de la pièce, quelques fauteuils ça et là, une porte qui devait mener à une salle de bain, et les deux lits médicalisés. Il remarqua alors que les murs n'étaient pas aussi immaculés qu'il aurais crus. Des dessins, très bien fait pour la plupart. Non, vraiment, pour tous, se rectifia-t-il. Ils étaient magnifiques. Certains à l'encre bleu ou violette comme de l'aquarelle, d'autres au stylo bic, d'autres encore au crayon de bois, comme esquisse. Ils étaient tous accrochés au mur, depuis longtemps vus les traces qu'il laissaient, et sur un côté de mur seulement. A croire que la personne voulait séparer la chambre, séparer son monde de ceux des autres.

C'est alors qui le remarqua, le garçon. Il était allongé dans le lit le plus proche de la fenêtre. On ne voyait de là où était Thomas qu'une touffe de cheveux blond, pleins de nuances entre le feu et l'or et un corps dissimulé sous la fine couette grise. Il semblait fin, voir frêle. Son corps se soulevait un peu, à chaque inspiration, faisant biper une des machines près de son lit. Intrigué, Thomas posa sans cérémonie ses sacs sur le lit disponible et se rendit à pas de loup vers le jeune garçon endormis.

Sa respiration lente, profonde, fit presque l'effet d'un gaz calmant sur Thomas, qui détailla le jeune homme. Ses mains étaient repliées vers sa tête, comme un enfant. Une d'elle était piquée d'une perfusion, un long pansement blanc entourait l'aiguille. Il avait un visage au trais fin, le nez droit, les lèvres roses et entrouvertes. Thomas fut déçus de ne pas voir la couleur de ses yeux. Un fin tuyau partait des narines du blond, traversant sa joue, et se reposant sur son oreille. Le brun eu tout de suite envie de le regarder en face, de voir ce visage si angélique dans son intégralité. Il ne semblait pas être âgé, 15, 16 ans tout au plus. Son souffle chaud butait un peu sur le visage du brun lorsque celui ci s'approcha timidement. Son odeur fit trembler Thomas, il sentait l'hôpital, comme si elle s'était imprégnée de lui, mais il émettait également une odeur particulière, personnelle, qui avait survécu, qui avait persévéré. Soudain, la machine à côté du lit qui enregistrait la respiration sans doute imprévisible du blond se mis à marcher plus fort, à faire des sons de plus en plus irréguliers, qui surpris Thomas. Le jeune homme recula vivement, inquiet, puis partit vers son propre lit. Après quelques minutes d'immobilisation de Thomas, la machine reprit son cours normalement, comme si rien ne c'était produit.

Bon, son colocataire dormait à point fermé, il ne pouvait pas l'approcher de peur de relancer la machine infernale et ilallait rester à moisir ici pendant presque un mois, donc il était temps d'agir. Thomas commença à vider son sac, plaçant un à uns ses maigres bien autorisés à emmener. Dans l'armoire, il rangea ses vêtements comme il avait l'habitude de le faire chez lui. Cela lui semblait étrange. Ca y est. Il était bien là, à l'hôpital, loin de ses amis. Thomas disposa quelques livres sur la tables de chevet, avec d'autres bricoles puis sa trousse de toilette dans la salle de bain, à côté de celle de son voisin. Il se sentait un peu mal. D'après Brenda, le garçon était là depuis bien longtemps. Que dirait-il à son réveil de voir une énième personne plonger dans son intimité pour une durée plus ou moins longue ? Serait-il fâché ? Il avait l'impression de violer l'espace de quelqu'un, de s'introduire chez une autre personne. Il s'assit pensivement sur le lit, lassé. Thomas qui ne savait vraiment pas quoi faire d'autre, et ne tenant pas en place (merci l'hyperactivité !) décida d'aller faire un tour quelques minutes plus tard, histoire de respirer. Longeant le long couloir, il scruta les moindres recoins du service. Il trouva le bureau des infirmières, celui des médecins, leurs salle de repos, les salles de soins particulières... Il vis même une petite pièce spéciale avec un distributeur de boissons chaudes et quelques poufs. Thomas n'osa pas rentré à l'intérieur, car quelques ados de son âge s'y étaient installés, et bien qu'il ne soit pas trop timide, se présenter le mettait mal à l'aise. Les jeunes jouaient à un jeu de société en se marrant comme des baleines. L'une des ados étaient une jeune fille en chaise roulante, les yeux bleus et les cheveux d'un noir de jais qui concurrençaient presque avec ceux de Thomas. Elle semblait elle aussi, et comme beaucoup de personnes ici sans doute, toute fragile et maigre. Mais cela contrastait avec le garçon situé à ses côtés, qui était bien bâtit, fort comme un bœuf et blond très clair. Il avait presque l'air bourrin, mais semblait pour autant pas agressif. Thomas distingua quelqu'un d'autre, en face d'eux, il ne pouvait définir s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon, puisque ses cheveux étaient rasés. Le poids de la vérité le saisit. Ils étaient là et certains allaient mourir. Il continua à avancer, ruminant mentalement ses pensées morbides. Finalement, après sa petite ballade, Thomas fit un détour par l'entrée et repartit vers sa chambre. Le garçon était encore endormit, il n'avait pas bougé, la machine continuait ses bip-bips incessants.Thomas soupira, il s'installa sur le lit, sans prendre la peine d'enlever ses converses boueuses et pris son mp3. La musique lui faisait du bien, et il tâcha de détendre ses muscles un par un, respirant pleinement, curieusement aidé par celle de son voisin.

-----------------------------------------------------------------------


Hey ! Voici le tout premier chapitre de ma fiction ^^

J'espère que ça vous a plus :) je stresse seule dans un coin ... Voilà. ( et pardon s'il y a quelques fautes ) Sinon je ne pense pas publier de façon très régulière mais la suite sera postée la semaine prochaine

Faites moi part de vos impression ;) Bissouuuus !!!

NG

Continue Reading

You'll Also Like

47.3K 2.4K 85
Quand un simple dîner se transforme en déclaration de guerre, Zoé Parker se promet de ne plus se laisser avoir par le faux air charmeur de Jude Belli...
166K 7.9K 46
Et si, une Zoldyck venait à rejoindre la brigade fantôme et a attirer l'intention du fameux chef avec son attitude...assez hors du commun, qu'est-ce...
130K 11.2K 30
Fiction terminée. Version papier disponible sur Lulu : http://www.lulu.com/shop/juliette-grison/sensations/paperback/product-23388971.html || J'ai b...
1.8K 51 8
Joyca séparé depuis maintenant 3ans de Mastu , il vis que sont ex c'etais mis avec un certain Theodort mais il lui fait bien comprendre qu'il l'aime...