BE MY BABY ! - T1 - #campus #...

By JordaneCassidy

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Salut ! Moi, c'est Sasha, beau gosse de 21 ans, étudiant en fac. J'aime le basket, ma drogue... et les gros s... More

Message de l'auteur
PROLOGUE
🏀 1 - LA BEAUTÉ N'A PAS DE PRIX ! (PART 1) 🏀
🏀 1 - LA BEAUTÉ N'A PAS DE PRIX ! (PART 2) 🏀
🏀 2 - LA JOURNÉE DE MERDE ! 🏀
🏀 3 - SEINS PETITS OU GROS, TELLE EST LA QUESTION ! 🏀
🏀 4 - LE PARI DE TOUS LES RISQUES 🏀
🏀 5 - ÇA ME COUTERA COMBIEN ? 🏀
🏀 6 - ALORS, ÇA FAIT QUOI ? 🏀
🏀 7 - UN GOÛT DE REVIENS-Y 🏀
🏀 8 - C'EST PLUS FORT QUE MOI ! 🏀
🏀 9 - D'UNE TENTATION À UNE AUTRE 🏀
🏀 10 - ET PUIS ÇA DÉRAPE ! 🏀
🏀 11 - TOUT POUR PLAIRE. 🏀
🏀 12 - CELA N'A JAMAIS DE FIN ! 🏀
🏀 13 - IL SUFFIT D'UN RIEN... 🏀
🏀 14 - DE L'INDIFFÉRENCE NAÎT L'ESPOIR D'UNE RÉCONCILIATION. 🏀
🏀 15 - CERTAINES VÉRITÉS SONT DIFFICILES À ENTENDRE 🏀
🏀 16 - C'EST LA MERDE ! 🏀
🏀 17 - UNE SOIRÉE BIZARRE 🏀
🏀 18 - IL SUFFIT DE PEU DE CHOSES POUR QU'ARRIVE UN DANGER ! 🏀
🏀 19 - NE RIEN DIRE EST PRÉFÉRABLE 🏀
🏀 20 - Il y a des détails que l'on ne maîtrise pas. 🏀
🏀 21 - SOULAGER SA CONSCIENCE 🏀
🏀 22 - FAIRE LE POINT. 🏀
🏀 23 - CE N'EST PAS BIEN DE MATER ! 🏀
🏀 24 - LA GUERRE DES NERFS 🏀
🏀 25 - L'INVASION DES ENNEMIS 🏀
🏀 26 - CE QU'ON SOUHAITERAIT... 🏀
🏀 27 - EST-CE VRAIMENT MAL ? 🏀
🏀 29 - À DEUX, SOUS LA PLUIE 🏀
NOTE DE L'AUTEUR

🏀 28 - C'EST QUOI, ÊTRE ROMANTIQUE ? 🏀

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By JordaneCassidy


⌈Côme⌋

Il est 14h20. Je me retiens de rire lorsque j'arrive devant le cinéma avec vingt minutes de retard et que je vois ma chère Jade, les bras croisés et la mine renfrognée.

— Sois à l'heure ! Je n'aime pas attendre ! me répète-t-elle comme simple bonjour. Mon cul ! Ça fait une demi-heure que je poireaute !

Je souris et me penche sur elle.

— Tu es arrivée dix minutes avant les 14 heures ? Tu avais peur de ma réaction ?

Elle fronce les sourcils.

— Espèce de...

Elle lève son bras pour me frapper l'épaule, mais se retient, sans doute par crainte d'un chantage en représailles, et tourne immédiatement les talons.

— Finissons-en rapidement, que j'oublie vite cette horrible journée !

Elle entre dans le cinéma et je suis ravi. L'après-midi commence bien.

— Horrible ? Je trouve que la journée s'annonce magnifique. Regarde, il fait beau.

Je la suis devant les affiches de films.

— Quel film veux-tu voir ? me demande-t-elle alors, de façon sèche.

Je regarde à mon tour les affiches de films.

— Tu aimes quoi ? je lui demande alors.

Elle me fusille du regard, de façon blasée.

— C'est toi qui voulais un cinéma ! Alors, choisis !

Je la trouve aussi mignonne que drôle à prendre cette expression agacée en ma compagnie. Plus elle est s'agace, plus je me régale.

— Tu ne diras rien si je prends un truc flippant, plein d'hémoglobine ? lui dis-je pour la tester. Tu risques de te réfugier dans mes bras ! Devrait-on signer une charte de non-agression ? Je n'ai pas envie que tu me broies le bras après avoir volé mes lèvres !

Je souffle, jouant une fausse fatigue. Je jubile juste intérieurement à l'allumer autant. Jade ne rigole pas du tout. Je crois qu'elle pourrait jouer le serial killer de ce film entre nous !

— À moins qu'une comédie romantique te donne envie de m'embrasser une nouvelle fois ?! j'ajoute cyniquement.

Elle me sourit alors faussement, visiblement bien décidée à gagner cette guerre contre moi.

— Puisque je peux choisir, alors je veux voir ça !

Je suis ce que montre son index et m'esclaffe. Elle part payer les billets tandis que je regarde attentivement l'affiche. Le dernier film d'animation Pat'patrouille... Elle veut donc vraiment ma peau ! Je ne peux m'empêcher de rire. Digne de Jade ! Elle n'aurait pas pu choisir mieux pour me mettre au défi !

— OK, allons voir de ce pas la Pat'patrouille !

Je la rejoins les mains dans les poches. Elle me tend un ticket. Je le regarde attentivement, mais ne daigne pas le prendre. Elle souffle d'agacement et comprend alors qu'elle devra donner mon ticket elle-même au gérant pour vérification. Toutefois, en bon gentleman, je me décide à lui payer des pop-corn.

— T'en veux ?

— Non ! Je ne supporte pas qu'on mâche à mon oreille.

— Cool ! Merci pour l'info ! Un pop-corn salé max avec un Coca-Cola s'il vous plaît.

— Le pire rendez-vous de toute ma vie... grommelle-t-elle tandis que chacune de mes sournoiseries semble faire mouche.

Nous trouvons deux places au centre de la salle. Jade est extrêmement tendue et plus je la regarde tout en mâchant le plus bruyamment possiblement mon pop-corn, plus les signes de son agacement sont visibles. Et plus je souris alors, plus elle s'agace !

— Je me souviendrai de ce rendez-vous pour ma part ! C'est la première fois qu'une fille m'emmène voir un dessin animé pour des gosses de cinq ans !

Je mets un pop-corn dans ma bouche tout en la fixant avec amusement. Le craquement entre mes dents est divin pour nos oreilles. Elle plisse les yeux tandis que les lumières s'éteignent et que le film d'animation commence. Je sens alors le pot de pop-corn glisser de mes mains et je vois Jade plonger la sienne dedans.

— Souffre bien pendant 1h30 ! me dit-elle alors. Tu me provoques, tu me trouves !

Je la contemple dans la pénombre et souris. Je crois que j'adore cette sortie !


⌈Rachel⌋

— Tu es où, Elley ?

— " Devant le distributeur dans le couloir du bâtiment A ! ", me répond-elle au téléphone.

— OK, j'arrive, juste à côté !

Je raccroche mon téléphone et retrouve en cinq minutes Elley devant le distributeur de nourriture du bâtiment A. Pourtant, je ralentis mon pas lorsque je l'aperçois au loin, en présence de Gauthier qui semble lui tendre quelque chose. Je ne sais pas... instinctivement, je me cache d'eux et commence à les espionner. Je ne veux pas les déranger.

— Prends-le, j'en ai toujours plusieurs dans mon sac ! Le basket, ça creuse ! j'entends la rassurer Gauthier.

Elley accepte avec hésitation ce qui ressemble à une barre chocolatée.

— Tu es sûr ?

Gauthier lui sourit gentiment, puis en sort une seconde de son sac pour preuve.

— Ça te dit de partager cet en-cas avec moi ? lui propose-t-il timidement.

J'écarquille les yeux. Je rêve ou Gauthier drague Elley ?!

— D'accord ! Je peux bien t'accorder cela. Foutue machine qui m'a valu ma pièce ! Merci pour ce partage.

Elley lui montre sa barre chocolatée et tous deux en déballent le contenu. Gauthier entrechoque sa barre contre celle d'Elley, comment on entrechoquerait deux verres et chacun porte à sa bouche leur collation tout en se regardant. Elley semble ravie du goût dans sa bouche. Gauthier confirme le délice qui soulage leurs papilles en manque de sucre. Je les trouve très mignons tous les deux.

— Je comptais t'inviter à manger un bout quelque part... Qui aurait cru que ce soient ces snacks qui seraient notre premier repas en tête à tête !

Je pose ma main devant ma bouche. Vraiment trop mignon ! Trop romantique ! Elley semble gênée, mais pas totalement fermée aux propos de Gauthier. Serait-elle intéressée par lui ? Il me semble suffisamment sérieux pour qu'elle puisse vraiment vivre une relation amoureuse sereinement avec lui. Je ne peux m'empêcher d'être heureuse pour mon amie et d'être celle qui assiste aux balbutiements de leur futur amour.

— Cela reste sympa... Pas besoin d'un menu ; c'est tellement has-been ! lui répond Elley, pleine d'humour.

Gauthier rit. L'ambiance est bon enfant entre petits sourires et silences gênés où chacun se contente de mâcher son encas. Ils sont aussi maladroits l'un que l'autre, mais Gauthier semble vouloir malgré tout profiter de cette rencontre pour avancer ses pions.

— L'anniversaire de ma sœur est dans 15 jours. Je dois lui trouver un cadeau. Je me disais... peut-être pourrais-tu m'aider à lui trouver un truc sympa ?

— Moi ? répond Elley, surprise, tout en se montrant du doigt.

— Oui, tu es une fille... tu auras certainement des idées sur ce qui pourrait lui plaire.

— Je ne sais pas..., je ne suis pas sûre... Je ne la connais pas. J'ignore ses goûts.

— Elle a six ans ! lui révèle alors Gauthier, amusé.

— Six ans ! Mais elle est très jeune ! s'exclame Elley.

— Ma mère s'est remariée et a eu ma petite sœur avec son nouveau mari.

— Aaah OK !

— Alors ? Partante ? insiste-t-il avec un peu plus d'assurance.

— Ça peut être plus facile, bien que j'ignore les derniers jouets à la mode à cet âge.

— Demain, 14 heures, ça te va ?

— OK, rendez-vous devant le campus.

— Chouette !

Gauthier semble content. J'ai plus de mal à cerner les pensées d'Elley. Quoi qu'il en soit, je peux enfin sortir de ma cachette et faire comme si j'arrivais. Je m'approche discrètement et Elley finit par me remarquer.

— Coucou ! Me voilà ! Salut Gauthier ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Tout va bien ?

— Oh, je ne suis que de passage ! Mais oui, tout va bien.

Elley me sourit timidement.

— Je vous laisse ! nous dit Gauthier. À plus !

Il nous quitte et je ne peux m'empêcher de sourire de façon entendue tout en fixant Elley.

— Je crois qu'une discussion s'impose ! lui dis-je, pleine d'entrain.


⌈Jade⌋

Je ne sais pas quoi penser de cette séance de cinéma. Je n'ai jamais autant ri ! À en pisser dans ma culotte ! Au début, j'admets que j'étais nerveuse et hyper méfiante. J'attendais la prochaine vacherie de Côme. Puis, les choses se sont radoucies en regardant la Pat'patrouille sauver les habitants de Monsieur Hellinger et de ses desseins maléfiques ! Un gamin a crié dans la salle un " oh non ! " et Côme s'est levé puis a enchaîné en criant un " bouuuu Monsieur Hellinger ! ". Je ne savais plus où me mettre ! Je l'ai alors forcé à se rasseoir, nous avons renversé notre pot de pop-corn et Côme s'est précipité pour manger tout le pop-corn sur moi que j'avais confisquée. Il avait la bouche pleine. J'avais beau lui dire d'arrêter, il continuait jusqu'à ce que je lui avoue que l'on aurait dû voir les Chipmunks ! Il a pouffé de rire et a recraché tout le pop-corn de sa bouche ! Une dame dernière derrière nous a ensuite commencé à râler. Côme s'est tourné et lui a dit : " vous voulez des pop-corn, vous aussi ? ". J'ai éclaté de rire. Un fou rire que je n'aurais pas cru possible. Côme s'est enfoncé dans son siège et a ri avec moi.

Nous avons fini le film en commentant doucement dans l'oreille de l'autre les extravagances du scénario. C'est la première fois que je vois ce type de film avec un mec et que j'apprécie autant la séance ! Nous voilà donc à la sortie du cinéma et ce moment d'insouciance s'efface pour laisser place aux malaises. Instinctivement, je reviens sur ma réserve.

— Bon, première étape de mon obligation effectuée. Passons à la seconde étape du milk-shake ; je serai libérée enfin de toi.

Côme me dévisage, les mains dans les poches de son cuir.

— Je dois y aller. Prenons un autre rendez-vous pour cela.

— Quoi ?

Je suis sciée. Je ne m'attendais pas du tout à cette réponse. Encore une journée avec lui... enfin, je veux dire quelques heures. C'est quoi l'idée ? Gagner du temps ?

— Avec qui tu as rendez-vous ?

— Avec une fille, pardi ! me répond-il fièrement.

Moi, je suis refroidie.

— Une... fille ?

Il se fiche de moi ?! Je ris, mais je suis amère. Avec combien de filles sort-il ? Combien tombent dans le panneau ? Je suis une véritable idiote d'être rentrée dans son jeu. Veut-il me compter dans le lot des filles qu'ils baladent ? Hors de question ! Je serre le poing de rage. J'ai baissé ma garde ; je le paie en cet instant. Il doit jubiler intérieurement. J'avoue, sa conclusion est fracassante. Je lui souris malgré tout. Je dois lui montrer que cela ne m'atteint pas.

— Ah, bon, très bien. Bonne fin de journée ! Moi, je rentre !

Je le salue de la main et le quitte, la tête haute. Je dois trouver un moyen de me venger pour notre second rendez-vous.

— Tu ne te bats pas pour faire sauter le milk-shake ! ? me crie-t-il alors que je m'éloigne.

— Non ! Tu vas me menacer une nouvelle fois. Je prends donc mon mal en patience. Je te l'ai dit : " je serai libre et tranquille, une fois tout cela finit. ». Tu peux m'imposer tes après-midis, je suis bonne joueuse, cela ne sera qu'un problème temporaire.

Je le laisse et m'éloigne. S'il croit que je vais tout faire pour annuler ce deuxième rendez-vous, il se fourre le doigt dans l'œil. Je compte bien lui rendre la monnaie de sa pièce ! Je n'arrive pas à croire qu'il m'ait fait un coup comme ça. J'enrage. Je fulmine pendant que Monsieur prend plaisir avec une autre. Non, ça ne va pas se passer comme ça ! Je bifurque au coin de la rue et j'attends. Je feinte mon départ, mais je ne capitule pas. Je veux savoir qui il va voir. Je veux connaître l'identité de la nana pour qui il me plante. Question de dignité d'abord, mais aussi afin de préparer ma vengeance. Il part dans le sens opposé et je le prends en filature.

C'est la première fois que je fais ça avec un mec... Un mec qui n'est pas mon mec, en plus ! Je rêve ! J'en suis à ce stade où il m'énerve tellement que j'ai envie de faire foirer son rendez-vous. J'en suis à l'étape " œil pour œil, dent pour dent ". Après avoir marché un bon moment, il s'engouffre dans un café que je ne connais pas. Depuis l'extérieur, je le vois retrouver une fille qui l'attend à une table. Dès qu'elle le voit, elle lui saute dans les bras. Bordel ! Il ne m'a donc pas menti : il voit une autre fille !

Je peste. Cela ressemble à tout sauf un premier rendez-vous. Ils sortent déjà ensemble ! Il s'installe et commence à discuter. Visiblement de notre âge, la fille est assez mignonne. Bien plus sophistiquée que je ne le suis. Quelque part, cela me blesse. J'ai beau essayer de me rappeler ses précédentes conquêtes, je n'ai pas souvenir que ce type de fille soit dans ses choix de prédilection et c'est ce qui me chagrine. Je veux dire, je suis toujours en jean, je ne suis pas une férue de mode, bien que j'aime me la péter et rigoler avec des lunettes de soleil ou un sweat « je suis classe et badass ! ». Je réalise combien je suis ridicule quand je mate cette fille : je n'ai rien de classe en réalité. Si je regarde bien, je fais partie des filles assez quelconques avec qui il a l'habitude de sortir. Donc non seulement, je suis une parmi tant d'autres dans sa liste, mais en plus, je suis reléguée à de la seconde main face à ce type de fille avec qui il préfère finir sa journée. Je n'étais que l'amuse-gueule avant l'entrée, le plat et le dessert que représente cette fille !

Je peux comprendre pourquoi il me plante pour elle. Elle est jolie, semble posée, pas un cheveu qui repique... Mais j'enrage d'avoir été prise pour une conne ! Mais plus je la regarde, plus je me sens nulle. Quel intérêt de me confronter à elle ; j'ai perdu d'avance. Il vaut mieux que je rentre chez moi. Je suis ridicule. Je fanfaronne fièrement devant Côme, mais je ne suis qu'un pantin dont il tire sur les fils pour me faire faire ce qu'il veut. Cela me déprime. Mes pas m'éloignent du café et me font réaliser que Côme est un sacré manipulateur, mais surtout que je déplace le problème. Ce n'est pas cette fille ou moi, le problème ! C'est Côme ! Je dois me ressaisir. Je serre une nouvelle fois le poing et retourne au café. Je rentre et je me poste devant leur table. Côme semble surpris, décontenancé de ma présence en ces lieux. Je regarde la demoiselle face à lui. Elle est encore plus belle de près. Fais chier !Et en plus, il sirote... un milk-shake ! Le bâtard ! Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. La colère prend le dessus.

— Vous savez, dis-je soudain à cette femme, vous ne devriez pas trop vous attendrir pour ce type d'homme. Il va, il vient, vous propose de boire un MILK-SHAKE, puis vous plante pour voir une autre fille. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. Il n'est pas fiable...

Côme se décompose sous mes yeux et pose sa main sur son front pour cacher son regard dépité. La satisfaction m'envahit. La fille me dévisage ; elle doit me prendre pour une folle, mais je m'en fous. Je savoure.

— Je dis ça pour vous, par solidarité féminine. Ne laissez pas votre cœur pour ce mec. Vous serez la seule blessée dans l'histoire...

— Côme, qui est cette fille ? lui demande-t-elle alors, toujours troublée par mon apparition.

Côme lâche un gros soupir las. Et ouais, ça te fait la bite, connard ! Je me sens tout à coup bien mieux. Je suis comme libérée d'un immense poids sur la poitrine. Cômemment retire sa main en visière et sourit difficilement à sa conquête. Vas-y ! dis-lui, Côme ! Je ricane intérieurement de mon machiavélisme !

— C'est une amie...

—... avec qui il sort à peine du cinéma ! je précise pour recontextualiser la situation.

—Oh ! répond simplement la fille, surprise et décontenancée.

Elle sourit alors à Côme avec bienveillance. J'ai dû rater un coche. Pourquoi tant de sympathie à son égard malgré ce que je viens de dire ? Elle devrait se fâcher, non ?

— J'ai interrompu ton après-midi avec elle ? Je suis désolée, Côme.

Hein ? Non ! Fâche-toi ! Pourquoi tu t'excuses ?

— Vous n'avez aucune raison de vous excuser ! je lui réponds aussitôt. Cela met juste les choses au clair pour tout le monde. Il boit avec vous juste le milk-shake que je devais lui payer. Il n'y a rien de grave. J'ai pu faire une économie en plus d'une bonne action : vous êtes très mignonne, je suis heureuse de vous venir en aide. Vous êtes le genre de fille qui doit plaire à bon nombre de garçons. Ça ne doit pas être tous les jours faciles de faire confiance aux hommes. Mais au moins, vous êtes prévenue en avance cette fois-ci. Voilà !

La fille me regarde et m'écoute avec intérêt avant de me sourire.

— Merci pour votre compassion !

— Je vous en prie ! Quand il m'a dit qu'il avait rendez-vous avec quelqu'un après notre ciné, je me suis dit que ce n'était pas mes oignons. Mais après mûre réflexion, j'ai creusé et j'ai eu surtout le sentiment qu'il nous baladait toutes les deux. Donc, je suis là !

Elle continue de me regarder avec considération, mais ne semble pas plus fâchée que ça contre Côme. Ou je me suis mal exprimée, où elle est masochiste. Dans tous les cas, j'ai maintenant l'air d'une idiote, debout, devant leur table, à attendre qu'elle jette son milk-shake dans la figure de celui qui la dupe. Elle fixe Côme, qui semble gêné, et ne paraît pas vouloir lui sauter à la gorge. OK, elle est vraiment accro à lui. C'est le genre de nana qui aime se faire traîner dans la boue et en redemander. je vois le topo ; je suis désabusée. Je capitule. On repassera pour la solidarité féminine ! Mon effet de surprise est en demi-teinte. Je suis presque déçue.

— Bon, eh bien, maintenant que tout est dit, je vous laisse régler cela avec lui.

Je les quitte avec un sentiment mitigé. Si je suis soulagée d'avoir vidé mon sac, la réaction de la fille me surprend. Elle est dans nos âges. Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Pourquoi ne lui a-t-elle fait aucun reproche ? J'ai l'impression de m'être donnée en spectacle pour rien... Peut-être aurais-je dû opter pour ma première solution : partir chez moi et penser à comment me venger lors de notre second rendez-vous.

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