⌈Sasha⌋
— Voici Elio Tamar, le pivot de la prochaine équipe que nous affronterons. C'est l'homme à craindre ! Mesurant 2m05, sa taille n'est pas son seul avantage. Sa détente rapide lui permet de récupérer facilement le ballon au rebond de l'arceau, mais aussi de marquer...
Je suis mort. Le coach nous débriefe sur la prochaine équipe que nous allons rencontrer, mais j'avoue que j'ai beaucoup de mal à écouter sa présentation. Elley m'a achevé hier. Boire, c'est cool, mais ajouté à cela le poids de votre meilleure pote sur l'épaule jusqu'au retour à la maison, ce n'est plus une victoire, c'est une punition. C'est même de la torture ! J'ai mal au dos, au crâne. Non ! En fait, j'ai mal partout !
— Cet homme devra attirer votre attention au marquage. N'hésitez pas à vous mettre à deux contre lui. Gauthier, méfie-toi de lui ! Tes attaques risquent de trouver un sacré rempart. Kylian, il faut absolument que tu sois présent au rebond contre lui.
— Oui, Coach ! clamèrent en chœur les deux joueurs.
— Sasha, ton analyse du jeu sera primordiale pour... SASHAAA ! Cesse de dormir !
Je me réveille en sursaut. Idriss, à côté de moi, me lance un regard incrédule. Je sais. Cette réunion est importante, mais mes yeux se ferment tout seuls.
— Quand tu cesseras de faire la bringue, peut-être pourrons-nous compter sur toi ?
— Pardon, Coach !
— Peut-être qu'un match complet sur le banc fera te rendre compte de là où sont tes responsabilités ?
— Non, Coach ! Excusez-moi ! Je suis là ! Je vous écoute...
Une heure après, Gauthier et moi quittons le gymnase, la tête bouillonnante. Le coach nous a inondés d'informations. Il nous a fait voir plusieurs vidéos de match de nos adversaires. Cela m'a achevé.
— Ça va ? me demande mon ami, la main sur mon épaule.
— Ouais... J'ai juste du mal à me remettre de la soirée d'hier...
— Tu devrais y aller mollo si tu n'arrives pas à récupérer le lendemain. On a beaucoup de chance d'avoir remporté ces deux derniers matchs. On peut en gagner un troisième ! On est les outsiders du championnat. Nos adversaires ne se sentent pas en danger face à nous et c'est notre point fort. Nous pouvons les prendre à contre-pied. Notre seul défaut serait de ne pas avoir la forme physique qui suit.
— Tu as raison. Je réalise combien ce type de compétition est usante.
— Dors dès que tu le peux.
Gauthier a plus d'expérience que moi au basket. Ses conseils sont d'autant plus précieux.
— Comment va Elley ?
— Pfff ! C'est une loque ! Mais bon, avec Jade, elles se soutiendront !
— Je ne sais pas si tu as remarqué, mais Elio Tamar, le pivot que l'on affrontera dans quelques jours... Il ne ressemblait pas un peu au type d'hier qui a tenté de draguer Elley ?
Je cesse ma marche et le fixe avec inquiétude.
— Le type d'hier avait ses cheveux teints en gris, ce qui peut prêter à confusion, mais je suis sûr que c'était lui. Sa taille n'aide pas à effacer mes doutes.
J'essaye de me rappeler la tronche du type d'hier en la superposant à la photo que le coach nous a montrée. Le type hier avait un piercing à l'arcade sourcilière. En match, les bijoux sont interdits. Difficile d'être sûr que ce soit Elio.
— Pourquoi serait-il venu à notre fête d'hier ? je demande alors à Gauthier.
— C'est ce que je me demande aussi. Voulait-il voir à qui ils avaient affaire ?
— Étrange...
Il aurait alors tenté de draguer Elley volontairement ? Je sais qu'elle a son charme et je préférerais ne pas être l'excuse de sa volonté de la draguer, mais dans un sens, je suis rassuré de l'avoir envoyé bouler. C'est plus prudent...
⌈Elley⌋
— J'ai mal au crâââne !
— Moi aussiiii !
Jade grogne devant moi. Nous sommes pathétiques. On s'est donné rendez-vous au Bluebird Café, mais en vérité ni l'une ni l'autre n'arrivons à avaler quelque chose. Hormis tirer la tronche et nous tenir le front, nous sommes incapables de plus.
— Salut les filles !
Rachel arrive à nous. Toutes deux affalées sur la table, nous nous contentons d'un salut difficile de la main. Rachel ricane en constatant notre état.
— Je vois que c'est la forme !
Elle s'assit à côté de Jade et lui frotte le dos.
— Vous en teniez une bonne hier. Je sais qu'Elley est rentrée avec Sasha, avec qui es-tu rentrée, Jade ?
Jade reste silencieuse, la tête cachée dans ses bras sur la table. Essaie-t-elle de se rappeler de ce détail ? Moi-même, j'ai des trous noirs dans ma soirée. J'ai vomi quasiment toute la nuit.
— C'est... Côme qui m'a ramenée... finit-elle par avouer, le visage toujours caché dans ses bras. Mais ne me demandez pas comment ! Raaah !
Elle se redresse tout à coup sur sa chaise avec agacement.
— La dernière fois, j'ai oublié la tête du mec ! Hier, c'est que j'ai fait avec les mecs que j'ai oublié. Vie de merde !
— Comment ça ? demande Rachel, un peu perdue.
— Je me souviens d'avoir été avec un autre type et avec Côme hier, mais je ne sais plus ce qu'il s'est passé !
Elle s'attrape les cheveux, et Rachel et moi riions.
— Pourquoi je n'arrive pas à me rappeler en même temps de ce que je fais et avec qui ? Ça me saouuule !
— Peut-être devrais-tu enlever dans l'équation le facteur alcool ? propose Rachel, se voulant conciliante. Tu aurais le combo gagnant.
Jade lui jette un regard blasé.
— Ben quoi ? Ou sinon tu demandes à Côme comment cela s'est passé !
— Rachel, regarde-moi bien. Jamais je n'avouerai ma défaite à un homme comme Côme !
— Pourquoi ? C'est notre ami !
— Parce que ce type est sournois ! Tu devrais le savoir ! Côme, quoi ! C'est trop la honte ! Il va se foutre de moi ! Obligé ! Il va encore m'envoyer ses vacheries dans la figure !
— Tu crois ?
— En matière de mec, fais-moi confiance !
— Si tu le dis...
— Tous les mecs sont sournois ! je complète, tout aussi blasée.
Au regard de mes dernières expériences, les mecs, c'est la merde ! Moins on leur en donne, mieux on se porte ! Je dois dire que je comprends Jade. Il n'y a rien de plus frustrant que d'oublier. J'ai oublié ma soirée d'hier, mais ce qui me frustre, c'est l'unique souvenir que j'ai : ma tête contre le torse de Sasha. Pourquoi ai-je cette vision ? Que s'est-il passé ? Quelle connerie ai-je encore faite ? Je ne trouverai jamais le courage de demander à Sasha. Comme le dit Jade, c'est offrir une opportunité pour que ça nous revienne en boomerang dans la figure. Il vaut mieux faire comme si de rien n'était.
— Tu n'as pas mis ton nouveau gilet, Elley ? me demande alors Rachel.
— Non... Je ne l'ai pas encore lavé.
— Il te va super bien ! Tu vas faire tomber les garçons comme des mouches !
— Ouais, pour l'instant, c'est moi qui vais tomber comme une mouche. Les filles, je vais rentrer... Je ne me sens pas bien.
— OK ! me dit Rachel.
Jade ne me répond pas. Je me demande si elle ne s'est pas déjà endormie sur la table. Je les quitte vite.
Qu'est-ce qu'il m'a pris de boire comme ça hier soir ? Non, en réalité, je sais très bien que Sasha en est la cause. Je ne sais plus comment l'aborder, comment paraître naturelle, en sa présence. Cela me bouffe. Je voudrais que tout soit comme avant et je sais que je n'y parviens pas. Il y a toujours cette petite voix qui me dit « Et si ? » et c'est cette possibilité infime qui vient me foutre en l'air. Sortir avec Sasha, c'est juste impensable. Je n'arrive pas à me l'imaginer. Je me doute que sexuellement ce serait top, mais après ? On se connaît bien, on se chamaille souvent, on a nos habitudes qui agacent l'autre... Comment pourrions-nous nous entendre plus intimement dans ces conditions ?
Je marche vers la maison, les yeux rivés au sol. Cela me déprime. Plus cette histoire m'inquiète, plus je me rends malade et moins ça va. Je dois vite trouver une solution pour ne plus être troublée en présence de Sasha. Je tourne au coin de la rue et là, paf ! Je me retrouve sur les fesses sans comprendre.
— Excuse-moi ! Est-ce que ça v... Elley ?! Quelle surprise !
Je lève les yeux et regarde le mec qui me surplombe, me tendant la main avec un grand sourire.
— Euh... On se connaît ?
Je le vois rire devant moi tandis que j'accepte cette main qui me relève.
— On s'est vu hier soir. Il semblerait que l'alcool ait ramolli ta mémoire ! me dit-il tout en riant légèrement.
Un petit vent de panique passe devant moi. Pourquoi je ne me souviens pas de lui non plus ? Mon trou de mémoire n'est donc pas de la taille d'une pièce, mais d'un gouffre ?
— Ah... Désolée, effectivement, j'ai un peu trop bu...
— Tu es pâle ? Ça va ?
— Pas vraiment !
Sans attendre, je me retourne dans le caniveau et vomis mes tripes avec tout le reste.
— Je crois que c'est la première fois que je vois une nana qui se met à vomir en me voyant.
Je reste penchée au-dessus du caniveau. Sa boutade aurait pu me faire sourire, mais ce n'est pas le cas. Je préférerais être en meilleure forme et moins honteuse. Je cherche un mouchoir en papier dans mon sac et m'essuie la bouche avant de coller mon dos contre le mur formant la clôture de la résidence faisant le coin de la rue. Ce soutien me permet de fermer les yeux quelques instants, le temps de reprendre un semblant de prestance face à l'humiliation que j'ai de me trouver devant ce type et dans cet état.
— Ça va mieux ? me demande-t-il.
— J'ai connu des jours meilleurs. C'est quoi ton nom ?
— Je m'appelle Elio Tamar.
⌈Côme⌋
Je suis naze... Ce partiel a achevé la petite dose d'énergie qu'il me restait. Enfin, heureusement, c'est le dernier de l'année ! La fête de la veille a encore des séquelles sur moi. Je devrais peut-être aller me coucher... Éliott semble en forme. En même temps, il ne dérive jamais. Il reste droit dans ses bottes, même en soirée. Je lève les yeux. Je me demande comment Jade s'en sort de son côté. Peut-être devrais-je lui envoyer un SMS ? Mais si elle ne se souvient pas de sa soirée..., je vais me retrouver comme un con.
— On va essayer de retrouver les filles ? propose Éliott.
L'avantage que j'ai avec Éliott, c'est qu'il est raide dingue d'Elley et s'il veut voir Elley, alors je verrais Jade.
— OK, si tu veux.
— Ouais..., lance Sasha, hésitant.
— Un problème ? je lui demande, amusé.
— Non...
— Elley était bien ivre, hier ! affirme Éliott. Elle va bien ?
— Oooh ! C'est pour ça que tu veux voir les filles ! lui dis-je, moqueur.
Je lui attrape la joue de mes doigts.
— Il veut voir ça si sa chère Elley est en forme !
— Arrête, Côme ! T'es chiant ! me dit-il, gêné, tout en repoussant ma main.
Sasha ne dit rien. Il semble même ailleurs. Je me demande à quoi il pense.
— Vous êtes bien rentrés, hier soir ? je lui demande alors.
Sasha sort de ses pensées tout à coup.
— Hein ?... Ouais... Comme d'hab' ! Pourquoi ?
— Pour rien...
Nous trouvons Jade et Rachel sur une table de pique-nique en bois sur une des pelouses du campus. Jade est affalée contre la table. Oui, donc elle est cuite !
— Salut les filles !
— Coucou Éliott ! dit Rachel. Salut les garçons !
Jade lève une main pour un salut bref, mais on sent que c'est le seul effort qu'elle se permettra avec nous. Je m'assois à côté d'elle et m'amuse de la voir dans cet état. Petite joueuse !
— Où est Elley ? demande alors Sasha aux filles.
— Elle ne se sentait pas bien. Elle est rentrée à la maison.
— Ah bon ? s'étonne Sasha.
— La pauvre ! commente Éliott, déçu.
— Ne t'inquiète pas, nous dit Rachel, elle ira mieux demain. Regarde, même Jade est HS !
— Je vais très bien ! marmonne-t-elle alors, le visage caché dans ses bras.
Je me penche au-dessus d'elle.
— Ça se voit ! je lui murmure. Tu te caches pour finir de cuver ou parce que tu as embrassé un garçon dont tu ne te souviens pas l'identité et tu as honte ?
— La ferme, Côme !
Je rigole, même si je n'ai pas obtenu de véritable réponse à ma question.
— Le prochain match de basket est dans trois jours, c'est ça ? demande alors Rachel à Sasha.
— Ouais
— Tu n'es pas trop stressé ?
— Non, on a eu un débrief de l'équipe, ce matin. C'est une équipe solide avec un pivot assez balèze. Kylian va avoir des soucis avec lui plus particulièrement. Il saute haut, dunke facilement et a un jeu assez rapide. C'est un adversaire à ne pas sous-estimer.
— Je suis certaine que tu auras le dessus sur lui ! lui dit Rachel, confiante, en supportrice inconditionnelle. Tu as les compétences pour lui tenir tête.
— On verra... les gars, je vais rentrer et voir comment va Elley. Elle a peut-être besoin que je lui ramène des médocs.
Je souris. Celui-là ! Il est chien et chat avec Elley, mais il reste très attentif dès que quelque chose l'affecte.
— T'inquiète ! On est trois à gérer Jade ! Ça ira ! lui réponds-je tout en jetant un œil au cadavre à côté de moi.
— Côme ! La ferme !
Ah ? Elle n'est pas tout à fait morte finalement !
— Tu devrais aussi rentrer chez toi t'allonger ! lui conseille Éliott.
Elle se redresse alors et le fixe sévèrement.
— Regarde-moi bien, Éliott. Jamais, au grand jamais, je ne mettrai le genou à terre pour quoi que ce soit et encore moins une cuite ! Est-ce clair ?!
Éliott hoche la tête, tout penaud.
— Ouais, la grande Jade préfère s'étaler sur la table ! C'est plus glamour !
Ma boutade cinglante me vaut un regard assassin de la part de Jade.
— Quoi ? Tu préfères un câlin pour aider à faire passer ta cuite ?
Là, j'avoue, je l'enfonce avec un plaisir presque malsain, mais ô combien amusant ! Elle ne dit rien et semble même gênée.
Tout à coup, elle prend son sac et se lève.
— Moi aussi, j'y vais ! Tu as raison, Éliott, je vais rentrer.
Elle nous quitte et moi, je ne sais plus quoi penser. Se souvient-elle de ce qu'il s'est passé la veille ?
⌈Sasha⌋
J'aurais pu rester au campus et laisser Elley se débrouiller, mais j'ai un entraînement ce soir et je préfère m'assurer que tout est OK avant d'y aller. Je vais rentrer tard et les pharmacies seront fermées. Je n'ai pas envie de courir après les pharmacies de garde durant la nuit. Lorsque j'arrive à la maison, je trouve la porte d'entrée fermée à clé. Cela me paraît bizarre et très vite, mon doute se confirme lorsque je frappe délicatement la porte de sa chambre avant d'y entrer et que je découvre son lit vide.
Je suis perplexe. Serait-elle allée d'elle-même à la pharmacie ? Je décide de l'appeler. J'entends la sonnerie de l'appel, mais pas d'Elley qui me répond. Où est-ce qu'elle est passée !? Bordel ! Je tente de rappeler plusieurs fois, mais rien. Pas de réponse. Cette fois, je m'inquiète. J'appelle Rachel.
— Allô ?
— Rachel, c'est moi, Sasha !
— Euh... oui...
— La dernière fois que tu as vue Elley, c'était où ?
— Au Bluebird café, pourquoi ?
Je raccroche direct et fonce retracer le chemin entre la maison et le café. Si elle est malade, elle a dû prendre le chemin le plus court, le moins compliqué peut-être. Je remonte la route jusqu'au café ; je ne vois pas Elley. Je commence à être très inquiet. Je décide d'opter pour un autre itinéraire. Au final, j'en ai fait quatre en me basant sur les détours possibles qu'elle aurait pu faire, toujours pas d'Elley en vue. Je tente de la rappeler, je tombe direct sur son répondeur.
Je ne sais plus quoi faire, hormis revenir à la maison et attendre. Les heures passent et pas de nouvelles. Je doute qu'elle soit avec les filles et Jade n'était pas plus en état de rester avec elle. Plus je regarde l'heure, plus ma colère prend le dessus. Je suis sûr qu'elle fait un truc on ne peut plus banal, comme des courses, mais je m'inquiète. C'est plus fort que moi. Peut-être suis-je plus sensible à sa sécurité parce que notre relation a évolué plus intimement ?
Je reste là, assis sur le canapé, à attendre. Une heure, deux heures... J'ai envoyé un message à Côme pour savoir si elle était revenue vers eux dans la journée. Il semblait surpris que je ne sois pas avec elle. Je n'ai pas épilogué davantage. Combien de temps va-t-il me falloir attendre avant de penser que c'est réellement grave et que j'aille au commissariat ? Cela ne fait que cinq heures. Même si cela me paraît déjà trop, pour le commun des mortels, ce n'est pas assez pour suspecter une disparition inquiétante. Je n'ose pas imaginer la réaction de ses parents s'ils apprennent le pire. Je ne sais plus quoi faire. Je me sens démuni. Le début de l'entraînement a commencé, mais la disparition d'Elley me paraît plus importante.
C'est alors que j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et que je vois Elley, apparemment en bonne santé.
— Bon sang ! Où tu étais ?!
— Sasha ? Ben ? Qu'est-ce que tu fais là ? T'es pas à l'entraînement ?
Elley entre dans le salon et moi, c'est bon, je fulmine. Son air décontracté et innocent finit de faire disparaître mon inquiétude pour la transformer en reproche.
— Non, je ne suis pas à l'entraînement ! À cause de qui ? Je te le demande ! Je t'ai cherché tout l'après-midi ! Où est ton téléphone ?
Elle ne semble pas comprendre ma colère.
— Oh ! Mon téléphone n'a plus de batterie, désolée ! Pourquoi me cherchais-tu ?
— Tu as quitté les autres, malade comme un chien ! Mais visiblement, c'était du chiqué pour que tu restes à l'extérieur tout l'après-midi !
Je sais que mon ton est amer, véhément même, mais c'est plus fort que moi.
— Ce n'était pas du chiqué ! J'ai vomi dans un caniveau, figure-toi !
— Et je vais te croire, comme tu as fait croire aux autres que tu rentrais !
— OK ! Ça va ! Je suis majeure ! Je pense avoir le droit de vivre ma vie sans demander l'autorisation à quiconque !
— OK ! Parfait ! lui dis-je en laissant tomber mes bras. Alors, j'arrête de m'inquiéter pour toi ! C'est terminé !
Je quitte la maison dans une rage folle. Autant contre elle que contre moi. Si je trouve mon attitude un brin excessive, la sienne est toutefois égoïste. Cela m'apprendra à la choisir au basket !