BE MY BABY ! - T1 - #campus #...

By JordaneCassidy

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Salut ! Moi, c'est Sasha, beau gosse de 21 ans, étudiant en fac. J'aime le basket, ma drogue... et les gros s... More

Message de l'auteur
PROLOGUE
🏀 1 - LA BEAUTÉ N'A PAS DE PRIX ! (PART 1) 🏀
🏀 1 - LA BEAUTÉ N'A PAS DE PRIX ! (PART 2) 🏀
🏀 2 - LA JOURNÉE DE MERDE ! 🏀
🏀 3 - SEINS PETITS OU GROS, TELLE EST LA QUESTION ! 🏀
🏀 4 - LE PARI DE TOUS LES RISQUES 🏀
🏀 5 - ÇA ME COUTERA COMBIEN ? 🏀
🏀 6 - ALORS, ÇA FAIT QUOI ? 🏀
🏀 7 - UN GOÛT DE REVIENS-Y 🏀
🏀 8 - C'EST PLUS FORT QUE MOI ! 🏀
🏀 9 - D'UNE TENTATION À UNE AUTRE 🏀
🏀 10 - ET PUIS ÇA DÉRAPE ! 🏀
🏀 11 - TOUT POUR PLAIRE. 🏀
🏀 12 - CELA N'A JAMAIS DE FIN ! 🏀
🏀 14 - DE L'INDIFFÉRENCE NAÎT L'ESPOIR D'UNE RÉCONCILIATION. 🏀
🏀 15 - CERTAINES VÉRITÉS SONT DIFFICILES À ENTENDRE 🏀
🏀 16 - C'EST LA MERDE ! 🏀
🏀 17 - UNE SOIRÉE BIZARRE 🏀
🏀 18 - IL SUFFIT DE PEU DE CHOSES POUR QU'ARRIVE UN DANGER ! 🏀
🏀 19 - NE RIEN DIRE EST PRÉFÉRABLE 🏀
🏀 20 - Il y a des détails que l'on ne maîtrise pas. 🏀
🏀 21 - SOULAGER SA CONSCIENCE 🏀
🏀 22 - FAIRE LE POINT. 🏀
🏀 23 - CE N'EST PAS BIEN DE MATER ! 🏀
🏀 24 - LA GUERRE DES NERFS 🏀
🏀 25 - L'INVASION DES ENNEMIS 🏀
🏀 26 - CE QU'ON SOUHAITERAIT... 🏀
🏀 27 - EST-CE VRAIMENT MAL ? 🏀
🏀 28 - C'EST QUOI, ÊTRE ROMANTIQUE ? 🏀
🏀 29 - À DEUX, SOUS LA PLUIE 🏀
NOTE DE L'AUTEUR

🏀 13 - IL SUFFIT D'UN RIEN... 🏀

275 20 10
By JordaneCassidy

⌈Sasha⌋

Si je peux comprendre la décision d'Elley de vouloir minimiser ce que nous venons de faire pour que cela n'impacte pas notre quotidien, dans les faits, son propos me paraît compliqué à appliquer. D'une part parce qu'entre Mélody et moi, c'était déjà mal parti depuis un moment, enfin surtout de mon côté. D'autre part, comment Elley peut-elle arriver à croire que je peux penser à coucher avec Mélody alors que depuis une minute je bloque sur sa cuillère qu'elle porte à sa bouche en imaginant des trucs cochons ?!

Un peu de yaourt reste dans le coin de ses lèvres et me voilà, me précipitant sur elle, pour essuyer de mon pouce le liquide lacté et le porter à ma bouche. Elley se fige devant mon geste équivoque. J'aimerais lui faire croire qu'effectivement, ce n'est pas ce qu'elle croit, mais en vérité, c'est bien ce qu'elle croit ; j'ai même envie d'aller plus loin en léchant ses lèvres ! Ouais, à mes yeux, rien n'est vraiment fini. Le moindre truc devient sexy chez elle et emballe mon cœur. Bon sang ! Qu'est-ce que je fous ?! Je me racle alors la gorge et détourne le regard.

— Mange proprement !

Voilà tout ce que je trouve à dire : une évidence, même si le fond du problème n'est pas le yaourt, mais mon geste. Elle s'essuie les lèvres du revers de la main. Elle semble troublée et du coup, hésitante. Elle n'ose pas me regarder... Et moi non plus ! Je crois que je n'ai jamais été aussi gêné de toute ma vie. Nous voilà donc au coeur d'un malaise où chacun ne sait plus quoi faire. Pourtant, il me suffit de jeter un coup d'œil à sa cuillère pour l'imaginer dans sa bouche, deviner sa langue la caressant, et je ne désire qu'une chose : que ma langue prenne la place de cette maudite cuillère ! Je peste bruyamment contre moi-même, puis reprends mon yaourt en main. J'en mets une cuillerée dans la bouche à défaut de goûter le yaourt d'Elley directement dans la sienne. Je sens Elley qui me fixe alors, mais j'essaie de l'ignorer avant de faire une autre connerie.

— Si tu veux goûter mon yaourt, tu n'as qu'à le dire...

Je me raidis, ma cuillère dans le gosier. J'ose alors la regarder. Elle me tend dans la foulée son yaourt avec sa cuillère pleine. Bordel ! Elle le fait exprès ou quoi ? C'est directement dans sa bouche que je veux le goûter ! Dois-je lui dire que j'ai encore envie d'elle ?

Et pourtant, je suis faible. Je fonce vers le couvert qu'elle me tend et le mets dans ma bouche. Je ne lâche pas son regard tandis qu'elle me tient la cuillère. Son visage semble aussi troublé que je suis aux abois. Je retire lentement mes lèvres de l'ustensile et j'avale le yaourt difficilement. La seule chose qui capte mon attention n'est pas actuellement le goût de son yaourt dans ma bouche, mais celui du yaourt mélangé à sa salive dans la sienne. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Je sens mon pouls taper mes tempes. Elle m'achève en humidifiant légèrement ses lèvres. Pourquoi est-ce que je trouve Elley si subitement sexy ? Mon regard dévie vers son débardeur. J'imagine son yaourt couler vers le creux de sa poitrine, le long de sa peau.

Elle récupère rapidement sa cuillère et reprend une position tournée vers la télé. Quelque part, elle me sort de mes idées perverses et je l'en remercie intérieurement. En refroidissant l'atmosphère, Elley fait redescendre un peu la tension sexuelle en moi, même si j'épie le moindre de ses gestes. Gestes qui me paraissent hésitants, maladroits tout à coup. Tente-t-elle de paraître détachée alors qu'elle est tout aussi perturbée que moi ? Cette idée se confirme lorsqu'elle porte une nouvelle cuillerée de yaourt à sa bouche et que soudain, elle panique pour une raison que j'ignore et que du yaourt tombe sur son débardeur.

— Merde ! s'exclame-t-elle, pendant que je suis à l'agonie à côté d'elle.

Elle me jette un regard et moi, je craque. Je crois que je lui saute carrément dessus. Je lèche le yaourt sur son débardeur, puis le partage avec ma langue dans sa bouche. Mon cœur va exploser. Pourquoi je n'arrive pas à me retenir ? Pourquoi suis-je aussi faible face à mes désirs pour Elley ? J'ai l'impression d'être en manque alors que nous venons de le faire deux fois ! Pas une, mais deux fois ! Ce n'est pas rien ! Elle va finir par croire que, soit je suis un vrai obsédé, soit qu'elle est incapable de me combler. Même s'il n'en est rien, j'avoue que j'aime me coller à elle, j'aime nos baisers, j'aime cette alchimie qui se crée entre nous dès que nos lèvres se touchent.

Je l'embrasse ardemment. Je suis en apnée avec elle ! Je suis à deux doigts de mourir. Encore une fois, j'ai l'impression d'être en équilibre près d'un précipice. Encore une fois, Elley est le mousqueton qui me retient pour ne pas sombrer. 

Le yaourt est bien meilleur maintenant que je le partage avec elle. Je m'écrase un peu plus sur Elley pour asseoir mon baiser et mon envie de continuer. Elle se laisse faire tout en me regardant avant de prendre du recul. Nous nous fixons silencieusement, le cœur battant.

— Vraiment très bon..., ton... yaourt..., lui dis-je, avec l'angoisse de sa réaction.

Elle baisse les yeux vers la tâche qui a pris place à l'endroit où le yaourt avait coulé sur son débardeur.

— Il ne... fallait pas gâcher ! j'ajoute, hésitant.

Je déglutis, réalisant bien que tout est disproportionné. Le baiser en lui-même était inapproprié et inutile. Elley reste mutique. Je crois qu'elle-même ne sait pas trop si elle doit s'en offusquer ou non. Peut-être même songe-t-elle à prolonger l'idée en en renversant ailleurs ? Non ! Calme-toi, Sasha ! C'est simplement toi qui prends tes rêves pour des réalités ! Malgré tout, son absence de rejet total de ma personne sur elle me donne de l'espoir.

— C'est presque dommage qu'il y ait eu du tissu entre ta peau et ma langue ! Tu as une tache maintenant !

Je rigole nerveusement de ma remarque pleine d'insinuations sur mes attentes plus ou moins explicites. Elle jette un coup d'œil à son pot de yaourt sur la table du salon et moi, je suis déjà en train de fantasmer sur une suite incroyable entre nous deux, ma tête entre ses seins, léchant son yaourt ! Il faut que je me soigne avec mon obsession des poitrines ! C'est vraiment une maladie qui devient dangereuse. Ça ne va pas du tout !

Bientôt, mes mots viennent à exprimer trop négligemment ma pensée.

— J'imagine déjà la réaction de tes tétons durcissant avec le froid du yaourt puis...

Merde ! J'ai la gorge sèche rien qu'en pensant à ce que j'ai en tête !

—... la chaleur de ma langue réchauffant leur sensibilité et n'attendre que moi...

Putain ! Mais qu'est-ce que je raconte ?! Je me perds vraiment dans mes pensées lubriques ! On vient de le faire deux fois ! Je devrais être moi-même rassasié ! Je ne vais quand même pas la chauffer pour une troisième fois ?! Si ? ...

Fais chier ! Il est évident que j'ai cette envie irrépressible en tête et que je souhaite l'assouvir. Je m'agace moi-même. Demain, je consulte ! Ça doit avoir un nom, mon problème ! C'est forcément une pathologie connue des docteurs. En attendant, cette lubie sur les seins d'Elley devient gravement inquiétante. Elley me fixe silencieusement, comme si elle cherchait quoi répondre dans mes yeux. Plus elle cherche à plonger son regard dans le mien pour y trouver une réponse, plus j'ai chaud et mon malaise augmente. Comment a-t-on pu dévier de la sorte à cause d'un simple pot de yaourt ?

— Pardon ! je finis par dire, vaincu par la réalité de la situation. Je divague complètement. Je crois... que ma curiosité vis-à-vis de ta sexualité et de tes réactions n'a plus de fin, maintenant que nous avons ouvert la boîte de Pandore.

Je m'attrape le visage dans les mains et lâche un profond soupir pour évacuer ma gêne et mon désarroi.

— Je l'ai déjà fait... Une fois... Avec un de mes ex.

Je détache mes mains de mon visage, surpris.

— Quoi ?

— De la nourriture sur mon corps... complète-t-elle, un peu gênée. J'ai... déjà testé une fois. C'est... ce qui t'interroge, non ? C'était avec Milan. Tu te souviens de lui ? Il m'a proposé de le faire avec de la chantilly.

Elle se met tout à coup à réfléchir tandis que je reste sans voix.

— je crois que je n'ai pas vraiment aimé ça. À vrai dire, je n'étais pas d'humeur, ce jour-là. J'ai fini toute collante et je ne suis pas réellement rentrée dans le jeu... Je ne sais pas, j'étais plus mal à l'aise qu'autre chose...

Je suis sidéré par son retour d'expérience. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'avoue cette expérience avec un de ses ex. Si elle semble à l'aise pour en discuter, je suis plus navré d'apprendre qu'elle n'en ait pas un souvenir agréable.

— Ton approche m'a surprise parce que je ne m'y attendais pas et je ne savais pas vraiment comment l'apprécier.

— Je suis désolé.

— Oh non ! Ne le sois pas ! me répond-elle tout en agitant ses mains en essuie-glace devant moi. Tu sais, tu ne pouvais pas savoir et si j'étais tendue sur le coup, je ne me suis pas sentie pour autant aussi agacée que la dernière fois... Peut-être parce que c'est toi.

Elle baisse les yeux, troublée. Elle est trop mimi. Je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée que je sois peut-être une exception. Je me sens tout à coup fier de mon statut spécial.

— Attention ! Je ne te dis pas que tu as carte blanche ! rectifie-t-elle soudain, d'un ton plus ferme.

Mon sourire disparaît dans la foulée. Il faut que j'arrête de voir des signaux positifs à tous ces compliments. Elle soupire.

— J'ignore si je serai capable de vraiment apprécier ce trip... Peut-être que le contexte pourrait me permettre de revoir mon jugement, mais honnêtement, le souvenir me refroidit un peu.

J'encaisse son choix avec amertume. Mon envie de la faire démentir et lui prouver que ça peut être cool ne me lâche pas. Malgré tout, je sais que je dois respecter ce choix.

— Je n'ai jamais eu le sentiment que les filles avec qui je l'ai fait n'ont pas aimé. Mais peut-être que je me suis fourvoyé dans une fierté masculine mal placée.

— Tu l'as fait... souvent ?

Je réfléchis.

— Quelques fois. Il y a eu Clem, Sophie, Manon...

— Manon ? Mon Dieu ! Qu'est-ce que je l'ai détestée !

Je souris.

— Pas autant que ce que je ressens pour Julian !

Mon sarcasme la fait grimacer avant qu'elle ne sourie à son tour. Ce partage d'expériences est assez sympa. Je réalise combien j'ai à découvrir d'Elley. Nous avons déjà pu échanger sur quelques détails de nos vies amoureuses, mais cette discussion laisse présager tellement de sujets plus privés à découvrir. Notre complicité prend une forme nouvelle depuis quelques heures.

— Il y a d'autres expériences... sexuelles qui t'ont refroidi ?

Elle me fixe, perplexe sur mes intentions sans doute.

— Si tu ne veux pas me répondre, ne te sens pas obligée ! je bougonne alors.

— Je ne sais pas... avoue-t-elle d'une voix incertaine.

— As-tu déjà eu une relation sexuelle dans un lieu insolite ?

Elle étire ses bras nerveusement devant elle, les mains sur ses genoux.

— Non... Et toi ?

— Une fois, dans une salle de classe !

— Quoi ?! T'as pas osé ? s'écrie-t-elle alors, choquée.

Je rigole.

— Ben, c'était au lycée, en terminale. Quand tu es collé, qu'il n'y a personne d'autre que cette nana et toi, ben...

Je me sens presque coupable devant son regard à la fois navré et accusateur.

— C'était qui ? me demande-t-elle aussitôt.

Ses yeux brillent de curiosité. Ces confidences donnent un nouvel élan à notre soirée. Notre gêne s'est déplacée du plan cul aux révélations de nos anciens plans cul. Quelque part, ça nous évite de parler du présent et décomplexe notre situation. Ce n'est pas plus mal.

— Élise.

— Je ne la connais pas, celle-là !

Je rigole à nouveau. J'ai l'impression qu'elle passe au crible mes relations tel un juge dans un tribunal qui applique la sentence au criminel que je suis.

— Je plaide coupable ! dis-je en levant ma main. Tu ne sais pas tout de ma vie. Désolé !

Elle me fait une bouche chagrine.

— Ça s'est passé entre Manon et Karine. Un plan cul comme ça... Argghh ! Je casse mon image de gendre idéal aux yeux de tes parents !


⌈Elley⌋

Je ne peux m'empêcher de pouffer. C'est sûr ! Mes parents voient en lui un ange. Je n'ai jamais compris pourquoi ! Si je ne me suis jamais vraiment intéressée à ses relations sexuelles et avec qui il les avait, ce soir, j'ai l'impression de découvrir un autre Sasha. Pas que je ne sais pas que c'est un tombeur, mais je n'arrive pas à m'imaginer Sasha en mode privé avec une nana.

— Ah ! Si ! Je l'ai fait aussi dans la voiture de la mère d'Alicia !

— Ouais... C'est moyennement insolite, ça !

— Fais ta maline ! C'est facile de critiquer quand on a des ex d'une banalité ennuyeuse.

Mon sourire s'efface. Sasha me ramène à la dure réalité de mon peu d'épanouissement émotionnel avec mes ex.

— Pardon ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Enfin, si, c'est ce que j'ai dit, mais ce n'est pas dans l'idée de t'accabler, tu sais !

Sasha gesticule à côté de moi avec agacement.

— Tu as raison. On ne peut pas dire que j'ai d'excellents souvenirs avec mes ex. À côté de moi, ta vie sentimentale semble bien plus épanouie.

— Oui, bon, faut pas non plus exagérer. Chez moi, ça va, ça vient, avec plus ou moins de sérieux...

Tout à coup, Sasha écarquille les yeux et s'affole.

— Attends ! Ce n'est pas ce que je veux dire, du moins avec toi, hein ! Je ne prends pas ce qu'on vient de faire à la légère !

Il s'attrape la tête de façon contrariée et lâche un râle d'agacement. Je ne peux m'empêcher de trouver ça mignon.

— Tu as fait d'autres expériences « particulières » ?

Je crois que quelque part, je vis un peu sa sexualité, sans stress, par procuration. Je l'envie un peu. Il teste sans se prendre la tête. J'aimerais parfois avoir son détachement sur les choses. Je suis trop fleur bleue. La nana qui rêve du grand amour. Ça pourrait être chouette si je ne tombais pas de désillusion en désillusion.

Sasha me dévisage. J'ai presque l'impression qu'il rougit.

— Euh... Tu entends quoi par « expériences... particulières » ? Quelle image tu as de moi, là ?

Je souris devant son angoisse.

— Je ne parle pas de BDSM ou de trucs borderline. Je sais que ce n'est pas ta came. Je pensais plus à... des sex-toys, par exemple.

— Aaaaaaah... Oui ! Tu m'as fait peur ! J'en ai testé plein !

Il semble soulagé avant de revoir son jugement, en réalisant peut-être l'exagération de son propos. Moi, de mon côté, je ne sais pas comment réagir. J'essaye de l'imaginer avec toutes sortes de sex-toys et j'ai chaud tout à coup.

— Même le plu... plug anal ? je lâche, bredouillante, durant mon moment d'effarement.

Je n'arrive pas à calmer l'angoisse qui me serre le cœur. C'est bizarre. Je devrais paraître détachée de tout ça. Pourtant, je transpose ce qu'il a pu faire à une de ses ex ou même avec Mélody à ce qu'il pourrait faire avec moi. Bordel ! Qu'est-ce que je fous ?

Sasha reste sans voix. En même temps, il y a de quoi ! Sa meilleure pote lui pose une question très intime ! Je n'ose plus le regarder. Je suis subitement ultra gênée. Je l'entends se gratter la tête.

— Clem était assez portée sur ça, alors...

Décidément, je vais de surprise en surprise ! Le scoop de l'année ! Clémence, une nana de ma classe en première année qui est sortie avec Sasha, une nana propre sur elle, pas un mot vulgaire prononcé, assez dans la retenue, est une partisane de la sodomie ? J'en tombe la mâchoire.

— Attends, on parle bien de la même Clem ?

Il rigole.

— Ouais, je sais, mais c'était une sacrée chaudasse, en fait !

Je n'arrive pas à fermer ma bouche tant je suis stupéfaite de ce que j'apprends.

— Et toi, tu as dit oui ?! je l'interroge, encore plus abasourdie.

Je sais que mes questions sont invasives, déplacées, mais j'en perds le nord, là !

— Ben, j'ai testé !

Je lève mon index vers lui, tremblante.

— Tu veux dire, toi,... dans ton cul !?

Ma voix part dans les aigus, tellement je suis choquée. Il se raidit tout à coup en fixant mon doigt bifurquer vers ses fesses.

— MAIS NOOON ! m'engueule-t-il alors. Son cul à elle ! À ELLE, BORDEL ! Pour qui tu me prends ? ! Ne me dis pas que c'était à ça que tu pensais depuis le début !

Je suis rouge de honte ! Ultra gênée ! Lui aussi ! Il semble complètement embarrassé par ma confusion et évite mon regard.

— OK, ça va ! dis-je, en me raclant la gorge. Ça aurait pu ! Beaucoup d'hommes sont adeptes des trucs dans le derrière ! Pourquoi cela ne serait qu'un plaisir féminin, d'abord ?!

Il tourne tout à coup la tête vers moi.

— Pourquoi ? Tu as testé, pour en parler comme d'un plaisir ?

Je me fige. Merde !

— Nnn...non ! J'ai testé... le gode, mais pas ça !

Pourquoi suis-je aussi mal à l'aise d'en parler avec lui ? Mais quelle idée de parler de sex-toys ! Crétine ! Je me retiens de m'arracher les cheveux et de me mordre ! Abrutie finie !

— Tu as aimé le gode ? me demande-t-il alors.

— Euh... Oui... Pourquoi ?

Nos regards se croisent, puis se fixent. Je pose vraiment des questions connes ! Je SUIS vraiment conne ! Pourquoi ? Parce que tu veux le tester avec moi, Sasha ? Tu peux me montrer comment tu joues avec ? Bordel ! Je suis vraiment CONNE. Pourquoi je demande POURQUOI ?!

Je tousse et dévie le regard. Il n'y a pas de plus grand malaise que celui que je vis actuellement.

— Pour... rien..., marmonne- t-il tout en regardant mes doigts. Merveilleux petits doigts dont il ne sais pas quoi faire !

Il boit un grand verre d'eau finalement, et moi je ne peux même pas me rattraper sur mon yaourt. Même lui est devenu un traître, au même titre qu'un godemichet. J'en viens à me demander quel sera le prochain objet à caractère sexuel qui va s'immiscer dans notre discussion...

— Il m'est arrivé aussi de le faire... sans préservatif... tranche-t-il alors, pour évacuer le malaise sex-toys.

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive ! Je devrais savoir avec Sasha que tout est possible quand il s'agit de mettre les deux pieds dans le plat ! Quand vous souhaitez arrêter une discussion, comptez sur Sasha pour remettre une pièce dans la machine !

La nouvelle révélation de Sasha m'oblige à revenir vers son regard. Cette fois, cela me concerne un peu plus, même si nous avons utilisé un préservatif.

— Tu aurais pu me le dire avant quand même !

— Hé ! Je suis clean ! Ne prends pas la mouche !

— Comment tu le sais ? Tu as fait des tests qui le prouvent ?

Sa mâchoire se crispe. J'expire d'exaspération.

— Comment peux-tu prendre ça à la légère ?! Ça peut être dangereux !

— Ça va, je vais bien !

— Ce n'est pas une raison ! Devrais-je en dire autant ?! Demain, tu fais un test ! Qui sait si tu n'as pas chopé une merde ?! T'as peut-être même un gosse quelque part !

— Arrête tes conneries ! s'énerve-t-il. Je ne suis pas aussi naïf que ça ! Je ne l'ai fait que deux fois !

— Deux fois ! je répète, encore plus choquée.

Comme si c'était peu alors que c'est déjà trop !

— Avec la même fille ou deux filles différentes ?

— Deux différentes ! bougonne-t-il.

Cette fois, je m'attrape vraiment les cheveux. Je connais Sasha. Par moment, sa nonchalance m'exaspère vraiment.

— Demain, tu vas chez le doc !

— Hein ?!! Tu plaisantes ?!

Ai-je l'air de plaisanter ? Il se fout de moi ou quoi ?!

— Tu m'as peut-être refilé une MST, connard !

— Ne dis pas n'importe quoi ! Je sais quand même avec qui je couche !

Je me lève et serre les poings.

— Tu veux que l'on compte pour voir qui en a eu le plus dans son lit ? je rétorque, amère.

Il se lève à son tour. Son regard est dur.

— Ce n'est pas le nombre qui compte. Il en suffit d'un ! Qui me dit que les tiens sont clean, surtout quand on voit que chacun te trompait en douce ! C'est peut-être toi qui devrais faire un test ?!

La gifle part direct sur sa joue. Sa tête ne bouge pas, encaissant le coup.

— Moi, j'ai toujours gardé le préservatif !

Je quitte le salon et pars m'enfermer dans ma chambre. Je n'arrive pas à croire que la soirée se finisse de cette façon. Je suis en colère, déçue. Même si nous avions un préservatif, j'ai l'impression qu'il a trahi ma confiance. Non ! En fait, c'est moi qui m'en veux d'être aussi confiante en sa présence. Finalement, Sasha reste un mec comme les autres ; on ne peut avoir confiance en eux. Je devrais le savoir depuis le temps, mais à chaque fois, je me fais avoir et à chaque fois, je finis en larmes...  


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