Recovery J.Jk

By CarlaWords

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C'est en percevant dans ses yeux toute la douleur qu'ils renfermaient que les vieux démons de Jungkook resurg... More

1 - Scène ouverte
2 - Collision
3 - Morose
4 - Luxure
5 - Festivités
6 - Mienne
7 - Jeu
8 - Délectation
9 - Responsabilités
10 - Obsession
11 - Affliction
12 - Curiosité
13 - Hasard ?
14 - Révélation
15 - Réveille-toi
16 - Ignorance
17 - Mise en garde
18 - Lâcher prise
19 - Euphorie (a)
20 - Nostalgie
21 - Tokyo
22 - Paris
23 - Deuil
24 - Menaces
25 - Respire
26 - Excès
27 - Effervescence
28 - Avidité
29 - Tension
30 - Adieu
31 - Disparu
32 - Protection
33 - Arson
34 - Date night
35 - Movie night
37 - Message
38 - Nirvana
39 - Changement
40 - Professionnalisme
41 - Halloween
42 - Obscurité
43 - Mirage
44 - Averse
45 - Froid Glacial
46 - K.O
47- Tic-tac
48 - Boum
49 - Le mystère d'Adonis

36 - Jolie sourire

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By CarlaWords

JUNGKOOK

1er septembre 2015


Fixant la page vierge de mon carnet de dessin, je me demandais pourquoi je l'avais ramené ici. Cela faisait déjà plusieurs mois que je n'avais rien griffonné, des mois que l'inspiration me manquait et cela n'allait visiblement pas changer de si tôt.

Je pensais que faire quelque chose que j'aimais rendrait cette journée un peu plus supportable. Mais maintenant que je réalisais que même mon passe-temps préféré ne m'animait plus, je n'avais plus qu'une envie, rentrer à la maison et aller dormir pour terminer cette journée au plus vite.

Je ne pouvais pas jouer les surpris, je savais précisément depuis quand j'avais perdu l'inspiration et le plaisir de dessiner, mais ce que je n'arrivais pas à comprendre c'est pourquoi est-ce que ce blocage persistait.

Pourtant le paysage qui s'offrait sous mes yeux ne m'avait jusqu'ici jamais fait défaut.

Mais comme on dit, toute bonne chose à une fin.

Je jetais un coup d'œil à ma montre, qui décorait mon poignet gauche, et constatait à mon plus grand regret que la journée était loin d'être finie.

Il n'était que quinze heures de l'après-midi, il me restait encore minimum six heures avant de pouvoir aller dormir et oublier cette journée.

Je décidais alors de baisser ma casquette sur mon front, afin qu'elle couvre suffisamment mes yeux du soleil et m'adossa au tronc d'arbre, à la recherche d'un semblant de confort. Il était hors de question que je reste éveillé à supporter cette foutue journée.

Je me demandais combien de journées d'anniversaires j'allais encore passer seul et quand est-ce que quelqu'un allait enfin faire attention à moi. Je me rassurais en me disant qu'au moins, cette année n'était pas la pire, car étant donné que nous étions un lundi, papa et maman étaient au travail. Je préférais largement qu'ils soient absents, plutôt que de passer une journée entière en leur compagnie, sans qu'ils ne se rappellent une seule seconde de mon anniversaire, comme l'année dernière.

« Mais ta copine vient de te plaquer pour le petit nouveau du lycée. » Me rappela mon cerveau.

Je serrais les dents et plissai mes yeux plus fort dans une tentative de chasser cette idée de ma tête et d'enfin trouver le sommeil. Mais une voix au loin m'empêcha de réaliser cette tâche.


Une voix féminine de l'autre côté de la rive, vint déranger ma tranquillité, ce qui ne fit qu'accroître mon agacement. Je relevai légèrement ma casquette pour dégager ma vue et aperçu jeune fille seule, sautillant au loin.

Je la détailla discrètement du regard, alors que je me demandais ce qu'elle fichait ici, seule.

Elle semblait avoir plus ou moins mon âge, c'était sans aucun doute une adolescente. Elle portait une robe blanche à manches courtes avec quelques froufrous qui tombaient tout juste sur ses genoux. Ses cheveux étaient attachés à l'aide d'un ruban blanc, mais cela ne dissimulait en rien leur longueur. Je devinais facilement que détachés ils devaient lui arriver environ au creux de son dos.

Elle portait des sandales de la même couleur que sa robe et que son chouchou, mais je ne parvenais pas à percevoir son visage, car son dos me faisait face.

Contrairement à la plupart des filles coréennes de son âge, elle ne se cachait pas du soleil avec un chapeau ou une ombrelle, au contraire, elle semblait même apprécier la sensation de celui-ci sur sa peau qui faisait briller son teint hâlé.

Je me retrouvais soudainement intriguée par son visage, me demandant à quoi elle ressemblait, alors qu'elle était toujours tournée vers la forêt.

C'est quelques secondes plus tard, lorsqu'une seconde fille sortit du petit sentier que je compris qu'elle n'était pas venue seule. Lorsqu'elle atteint enfin son niveau, la fille à la robe blanche se tourna enfin dans ma direction, pour admirer la rivière.


Et c'est à ce moment-là, que son visage me fut enfin dévoilé.

Une visage rond doté de deux grands yeux noisettes, d'un petit nez arrondi et de pommettes rosées, sublimé par le plus immense et sincère sourire qu'il m'était donné de voir. Il était plus qu'évident, de par ses traits mais également son accent, qu'elle n'était pas purement coréenne et je me demandais d'où elle pouvait bien venir.

Son amie à ses côtés était aussi très jolie, elle représentait parfaitement les standards de beauté coréens, mais sa beauté n'égalait pas celle de la fille en blanc.

Alors que l'une rayonnait et émanait la joie de vivre à des kilomètres, l'autre paraissait plus réservée et presque ennuyée.

Elles mirent en place leur matériel de pique-nique, aménageant l'espace sans se rendre compte de ma présence, à quelques mètres d'elles seulement.

Je demeurais silencieux, observant d'un oeil discret, chacun de leurs faits et gestes, intrigué comme j'aurais pu l'être d'un film ou d'une série, et je savais même déjà qui était mon personnage préféré.

J'étais intrigué, je me demandais si moi aussi j'allais un jour avoir une raison de sourire de la sorte.

Je du presque me retenir de rire quand je réalisais que cette si jolie fille, dont j'ignorais tout, était l'opposé parfait de tout ce à quoi j'aspirais ces derniers temps. Elle était radieuse et semblait heureuse, son insouciance suggérant qu'elle était sûrement plus jeune que moi. Son rire cristallin faisait écho jusqu'ici, me narguant presque, alors qu'elle était en train de créer de merveilleux souvenirs avec son amie qui la regardait avec admiration. Elles se levèrent toutes les deux et se mirent à tourner sur elles-mêmes sûrement pour voir qui parvenait à faire virevolter sa robe le plus haut. Et même le soleil semblait briller plus fort de ce côté de la rive. Même les fleurs étaient plus nombreuses et plus colorées, même l'herbe était plus fraîche de son côté.

Et même sa robe, couleur de pureté et de paix, se moquait de moi.

De l'autre côté de la rive, vêtu de noir de la tête aux pieds, encore défoncé de mon joint de le matinée. J'étais désespéré et seul. Mais en la regardant, pour la première fois depuis des mois, je troquais pour quelques secondes seulement, mon froncement de sourcils pour un sourire honnête.

Sans trop réfléchir, j'attrapais mon stylo bic et me mis à griffonner un certain visage sur le papier.








18 janvier 2016


Adossé contre la vitre, tout au fond du car, mes yeux étaient clos tandis que j'attendais que le sommeil m'emporte. Je comptais sur ce trajet pour rattraper au mieux mon manque de sommeil.


J'avais passé la moitié de la nuit au gymnase, à m'entraîner pour mon combat de ce week-end. Wolf m'avait interdit de rentrer tant que je ne "tombais pas de fatigue", et il avait assuré que ma rentrée scolaire n'était pas "son putain de problème" selon ses mots. Mais c'est avec chance qu'il était lui-même tombé de fatigue, en s'endormant sur sa chaise vers quatre heures du matin, et qu'il avait donc soudainement déclaré que je m'étais suffisamment entraîné.

Monsieur Kim, le coach de l'équipe de l'école nous avait informé avant les vacances de Noël, d'un match de basketball amical au Bukyeong High School. Information que j'avais bien évidement oublié, mais que j'avais re-découvert avec grand plaisir ce matin.

Je n'avais, certes pas l'énergie pour jouer un match de basket, mais c'était toujours plus supportable qu'une journée de cours.

Je comptais donc sur ce court mais suffisant trajet de vint cinq minutes jusqu'à Bukyeong High School, pour somnoler.
Je plaça mes écouteurs dans mes oreilles et ferma les yeux, pour me couper du brouhaha incessant des ados qui m'entouraient, et qui étaient bien trop excités pour une simple sortie scolaire.








Le match avait commencé depuis seulement une quinzaine de minutes que j'étais déjà impatient qu'il se termine. Le niveau de l'équipe de basket de Bukyeong était si mauvais, que je m'ennuyais sur le terrain, j'étais à deux doigts de m'endormir, mais ce n'était pas plus mal étant donné que je n'avais aucune énergie.

Les cheerleaders de l'équipe se donnaient pourtant du mal pour les encourager mais notre équipe les menait par le bout du nez.

Mais alors que j'avais planifié d'en faire le moins possible sur le terrain, dans l'espoir que mon coach me renvoie sur le banc de touche, mon coéquipier en décida autrement en m'envoyant le ballon. Je n'eu donc aucun autre choix que de me bouger, afin de marquer.

Alors que je me précipitais vers le panier, esquivant les adversaires, l'un d'eux vint entraver mon chemin mais je parvint à le dévier de justesse. C'est alors qu'au moment où j'allais envoyer le ballon, ce même adversaire me fit un croche-patte, me faisant chuter au sol.

Fumier.

Une vive douleur pris origine au niveau de ma cheville, mais je tentais de l'ignorer.
Un coup de sifflet retentit et je me tourna vers l'arbitre qui venait d'interrompre le jeu. Un de mes coéquipiers accouru vers moi et me tandis sa main, pour m'aider à me relever. Je m'exécuta en serrant les dents. Une fois debout je me mis a chercher l'adversaire qui venait de me faire tomber, près à en découdre, et je le retrouva en pleine négociation avec l'arbitre, certainement pour éviter la sanction. Alors que je m'avançais vers eux, mon coach s'approcha de moi, pour me demander comment j'allais.


" Ca va." Mentis-je. Honnêtement ma cheville me lançait et j'avais beaucoup de mal à m'appuyer dessus.

" Tu peux continuer à jouer ? "

" Oui, coach."

En temps normal, j'aurais sauté sur l'occasion de me prélasser sur le banc, mais ce connard de l'équipe adverse venait de réveiller un truc en moi. Cet abrutis était si nul au basket, qu'il n'avait pas d'autre moyen que d'être déloyal pour avoir une chance de gagner, et j'allais lui faire payer.


Le match repris et je le suivis à la trace, m'assurant de toujours m'opposer entre lui et le ballon pour qu'il ne l'ai jamais dans ses mains, et ce jusqu'à la mi-temps, ce qui me valut de nombreux regards assassins de sa part.


Dès que la mi-temps fut annoncée, le terrain se vida en quelques minutes à peine.


En sortant des toilettes je tomba nez à nez avec une fille vêtue d'un uniforme de cheerleader aux couleurs de l'équipe adverse. Elle était adossée au mur comme si elle m'attendait.

Ne connaissant pas son identité, je décidais de tracer ma route pour retrouver le gymnase, mais sa voix m'interpella.

" Pourquoi est-ce que tu as mentis ? "

" Je te demande pardon ?" Je me retournais vers elle désinvolte.

" Ta blessure." Me dit-elle en désignant ma cheville, mais j'étais incapable de détaché mon regard de son visage. Ce visage.
C'était la fille de la rivière.
Elle avait beau avoir coupé ses cheveux, son visage n'était pas du genre inoubliable.

Pourtant, plus je la fixais, plus quelque chose me dérangeait.

" Je t'ai vu boiter en entrant dans les toilettes, si tu as mal, pourquoi est-ce que tu continue de jouer ? "

Sa question me paraissait lointaine, elle n'atteignait pas parfaitement mon cerveau, car celui-ci était trop préoccupé par une question qui ne cessait de me hanter.

Ses yeux.

Ils semblaient si tristes.

A tel point que j'avais failli ne pas la reconnaître.

Comment un visage si joyeux à peine quelques mois plus tôt , pouvait retranscrire autant de douleur, comme s'il n'avait jamais connu un seul jour heureux ?

Que s'était-il passé pour qu'elle devienne comme ça ?

J'avais beau détailler son visage, chacun de ses traits étaient restés intactes. Splendides et délicats mais si terriblement misérables, que c'en était presque douloureux à regarder.

" Tu fais ce que tu veux mais tu risques d'empirer ta blessure si tu continue à jouer. " Continua t-elle malgré mon absence de réponse.

J'étais incapable de formuler un quelconque mot. Je ne revenais pas qu'elle soit là, devant moi. Cette fille qui m'avait hypnotisé quelques mois auparavant, à tel point qu'elle n'avait jamais quitté mes pensées depuis. J'avais tenté de la retrouver. Je m'étais rendu à ce même endroit une bonne vingtaine de fois dans l'espoir de la revoir, mais en vain.

J'ignorais pour quelle raison elle avait autant marqué mon esprit. Elle était belle, c'était une certitude, mais ce n'était pas la première belle fille que je rencontrais. Je détaillais son visage et réalisais combien ses traits étaient doux et qu'elle paraissait bien plus jeune que moi.

Les couloirs de l'école étaient vides, tous les élèves étaient regroupés dans le gymnase, profitant des animations de la mi-temps, créant un bourdonnement lointain. J'étais conscient de ce qui m'entourait, mais j'étais incapable de revenir à moi-même.

Ses yeux levés vers moi me fixaient toujours en attente d'une réponse alors que je voyais son agacement naître, dû à mon mutisme.

" Comme tu voudras." Elle souffla et me frôla avant de quitter le couloir, laissant derrière elle, une traînée de son parfum à l'odeur fruitée.


Je retrouvais à mon tour le gymnase et le match repris. Ma cheville me lançait toujours, mais je fis de mon mieux, pour ne pas boiter et pour que personne ne remarque. Mais plus je faisais d'efforts, plus j'avais mal, c'était un cercle vicieux.


Quelques minutes seulement après la reprise du match, le sifflet retentis de nouveau et mon coach m'interpella, pausant momentanément le jeu. Je me tournais dans sa direction et celui-ci me fit signe de le rejoindre, mais je remarquais surtout la personne qui se tenait à ses côtés, la fille de la rivière, alors j'accouru vers lui.

" Y'a un problème coach ? "

" Ta cheville, est-ce que tu as mal ? "

" Ça peut aller."

" Ne me mens pas, je t'ai vu boiter. Pourquoi est-ce que tu ne me l'a pas dis plus tôt ?" Je tentais de focaliser mon attention sur le coach Kim du mieux que je le pouvais, mais mes yeux ne pouvaient s'empêcher de divaguer vers elle.

" Je voulais gagner ce match coach."

" J'aime ton esprit de compétition, mais tu n'as pas besoin de te mettre autant de pression pour un match amical. Et la santé de mes joueurs est primordiale." Il se tourna vers la jeune fille, qui lui offrit un sourire timide.

" Tu peux remercier cette jeune fille d'être venu me voir, elle s'inquiétait pour ta cheville, quel chanceux !"

Je m'autorisais enfin à poser mes yeux sur elle, mais son regard soutenu le miens une fraction de secondes seulement, avant de se détourner.

" Va à l'infirmerie vérifier ta cheville, y'a plutôt intérêt à ce que ce ne soit rien de grave ou bien tu vas m'entendre."

" Bien coach."

" Cette jeune fille s'est proposé pour t'accompagner, alors allez y."

Je m'inclinais pour remercier le coach et suivis la fille qui était déjà partie à toute vitesse.


Sur le trajet jusqu'à l'infirmerie je mourrais d'envie de lui poser toutes ces questions qui me démangeaient depuis la dernière fois. Son prénom, son âge, son origine, la raison de sa tristesse, je voulais tout savoir sur elle. Mais pour une raison que j'ignorais j'en étais incapable, ma bouche était scellée. Et la sienne également car elle ne m'adressa pas un mot. Après tout je la comprenais, j'avais été impolie plus tôt dans les couloirs, quand elle me parlait et que je ne lui avais pas répondu. Mais j'avais été tellement surpris que je n'avais pas réussi à lui répondre.

Je me mordais la joue intérieur, cherchant quelque chose à lui dire alors qu'on s'approchait à grand pas de l'infirmerie.

Mais en vain.

"C'est là." Elle désigna du menton une porte avec inscrit "infirmerie" dessus. Puis elle tourna les talons et s'apprêta à partir, je parvins de justesse à attraper son poignet, reprenant enfin mes esprits.

" Attends." Elle fit volte-face, le choc lisible sur son visage. Après tout je la comprenais, elle devait croire que je la détestais, tant je ne lui avait pas adressé un seul mot.

" Je ne connais même pas ton prénom."

" Ma puce t'es là ?!" Une voix masculine interpella au loin.

La fille défit son bras de ma poigne et jeta un coup d'œil en arrière, alors qu'un autre garçon arrivait vers nous. Je serrais ma mâchoire d'agacement quand je le reconnus, celui qui m'avait fait tomber intentionnellement. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Le match n'était même pas encore fini.

" Quelle importance ?" Elle haussa les épaules.

" Et bien je- " Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase qu'elle me tourna le dos et partit le rejoindre tandis que je restais immobile, observant cet abrutis passé son bras au-dessus de ses épaules.



Malgré tout, ce soir-là je m'endormis le sourire aux lèvres. Car c'était la première fois depuis bien trop longtemps, que quelqu'un s'était inquiété pour moi.

Mais je m'endormis en sachant également que cela avait déclenché quelque chose de très mauvais en moi.

















ELEANOR





Je fixais Jungkook, silencieuse et complètement perdue alors qu'il venait de terminer son récit sur notre rencontre, sept ans plus tôt.

A aucun instant je ne l'avais reconnu, c'était à peine si je me rappelais de ce jeune-homme. Et pourtant je l'avais marqué à tel point qu'il ne m'avait jamais oublié.

Mes sentiments étaient partagés et mes émotions s'entremêlaient. Je n'arrivais pas à réfléchir convenablement, c'était trop. Beaucoup trop d'informations d'un coup.

" Je t'en prie, dis quelque chose." Les yeux de Jungkook me suppliaient, mais je n'arrivais pas à former une seule pensée cohérente, c'était comme si mon cerveau m'avait abandonné en cessant sa tâche.

" El..." Il déposa sa main sur la mienne mais mon corps se crispa automatiquement et je vis la peine que ce geste lui causait, mais je ne pouvais pas faire autrement. Le Jungkook qui se tenait devant moi n'était pas celui que je connaissais. Et peu importe combien son histoire avait l'air charmante et sonnait certainement comme une jolie histoire romantique, digne d'un film à l'eau de rose, ce n'était pas la réalité.

Car ce n'était pas un coup de foudre, ou n'importe quel autre stupide terme inventé pour enjoliver ce genre de comportement. C'était une obsession, une addiction dans toute sa laideur.

Ce n'était pas réciproque, encore moins consentis. C'était le fruit de sa perversité malsaine.

" Je dois y aller." Je du me faire violence pour parvenir à formuler ces quatre petits mots, car une chose était sûre, je devais m'éloigner de lui au plus vite, pour m'éclaircir les idées et éviter qu'il ne m'embrouille le cerveau avec davantage de mensonges.

" Non, El s'il te plaît." Je me levais et saisit mon sac, déterminée à partir.

" Quoi encore Jungkook ?! J'ai écouté ce que tu avais à me dire, maintenant il faut que tu me laisses partir. "

" Je t'ai raconté notre rencontre mais je ne t'ai pas expliqué pourquoi je suis comme ça !" Il se leva à son tour et fit un pas vers moi mais je reculais de deux pas, à mon tour. Je devais absolument me tenir éloignée de lui.

" POURQUOI ?! Qu'est-ce qui à bien pu te pousser à agir de la sorte ? À devenir ce mo-..." Je m'interrompis avant de regretter mes paroles, je ne souhaitais pas lui faire de mal, même si mon cœur, lui , saignait.

" Monstre ? C'est ce que t'allais dire n'est-ce pas ?" Je me pinçais les lèvres et levais la tête fièrement, dans une tentative de trouver la force d'affronter son regard. La douleur était tellement visible sur son visage qu'elle tordait ses traits, me faisait regretter mes paroles.

Plutôt, celles que j'avais failli prononcer.

La tête de Jungkook chuta au sol et il la secoua en soufflant abattu. Il releva sa tête, puis un ricanement sarcastique s'échappa d'entre ces lèvres.

" Ça ne fait rien, tu n'es pas la première personne à le penser. "

" Dis moi pourquoi Jungkook." Tentais-je de changer de sujet pour empêcher mes larmes de franchir la barrière de mes cils.

Il prit une profonde inspiration, fixant le vide comme si cela lui donnerait une réponse.

" Le docteur Han disait que je n'y étais pour rien et que je devais cesser de me culpabiliser. Il disait que plus je me culpabilisais, plus j'essayais de m'empêcher d'y penser. Ce qui est contradictoire car c'est impossible de ne pas penser à quelque chose volontairement. Si je te disais de ne surtout pas penser à une orange, ton cerveau ferait justement une fixette dessus. "

Il releva ses yeux vers moi, comme pour s'assurer que je l'écoutais toujours puis poursuivit.

" Ca à commencé quand j'avais deux ans, à la mort de mon frère. Il n'avait que quatre ans quand il est décédé, écrasé par une voiture sous les yeux de mes parents. Ce jour là nous rentrions du parc avec maman et papa, qui avait finis sa journée de travail plus tôt. Il nous attendait sous le porche de la maison. Maman me portait d'un bras et tenait la main de mon frère de l'autre. Mais quand Junghyun à vu papa au loin, il était tellement heureux de le voir, qu'il à lâché la main de maman, traversant la route pour courir vers lui, c'est à ce moment là qu'une voiture est arrivée. Je n'ai pas vécu le deuil comme toi tu as pu le vivre car j'étais trop jeune pour être affecté. Mais c'est la perte soudaine d'intérêt de mes parents pour moi qui m'a détruit. Ils étaient tellement noyés dans leur chagrin qu'ils ne s'occupaient pratiquement plus de moi et docteur Han dit qu'ils me blâmaient inconsciemment. "

Je m'étais assise, incapable de trouver la force d'écouter son récit qui me déchirait le cœur debout.

" Chaque minute qui se sont écoulés depuis ce jour, j'ai cherché à attirer l'attention de mes parents mais je ne l'ai jamais eu et je crois que c'est à cet instant que mon cerveau à développer une attraction pour toutes les choses que je ne pouvais pas avoir. Le temps passait et mes obsessions ne cessaient de s'accroître, je n'étais jamais rassasié. Très vite cette addiction est devenue maladive et hors de mon contrôle. Ca à commencé avec des jouets d'enfants que je volais au magasin, à des vols de voiture, à ma petite amie du lycée qui avait finis par porter plainte contre moi, car j'étais incapable de la laisser tranquille et j'en passes. "

Ma tête tambourinait et la pièce semblait tourner autour de moi. Mes sentiments étaient partagés entre la peine que je ressentais pour cet enfant innocent qui avait souffert injustement et qui ne demandais rien d'autre que l'amour de ses parents, et cet individu malade et incapable de résister à ses pulsions.

" Je sais que je suis très probablement en train de t'effrayer davantage, mais je veux que tu comprennes que je n'ai jamais fait de mal à personne. Enfin pas volontairement. Et surtout, je ne te ferais jamais de mal à toi Eleanor."

" Comment tu peux en être aussi sûre ?"

" Parce que je t-... hum j'en suis incapable."

" Il faut que je sorte d'ici. J'ai besoin d'air." Je me levais brusquement.

" Tu veux que j'ouvre la fenêtre ?"

" Non Jungkook, j'ai besoin de sortir de cette maison ! " M'exclamais-je et il écarquilla les yeux.

Je raclais ma gorge et reprit plus calmement.

" Je veux rentrer chez moi."

" Je ne peux pas te laisser rentrer tant qu'on à pas attraper cet enfoiré qui s'est introduit chez toi."

" J'ai changé la serrure, il ne pourra plus rentrer." J'avais prévu de rentrer une fois que le serrurier serait passé. Je me sentais bien dans cet maison, les gars avaient tout fait pour m'intégrer et me mettre à l'aise. Et Jungkook et moi avions développé une routine à nous.

Leur maison était tellement immense qu'elle pouvait paraître froide, mais les garçons la rendait chaleureuse et pleine de vie.

Quand le serrurier m'avait appelé cet après-midi pour m'informer que la serrure avait été changer, je voulais profiter d'une dernière nuit ici, avant de retrouver ma solitude. Alors je n'en avais pas encore parlé à Jungkook.

Mais mes découvertes de ce soir me forçait à rentrer plus tôt que prévu. Je devais prendre mes distances. M'éloigner de lui.

" Promets moi que s'il y à un problème tu m'appelleras. " Je me mordillais la lèvre, incapable de faire une promesse que je ne tiendrais pas. Mais je ne pouvais pas non plus lui dire que dès la seconde ou je quitterai cette maison, je tirerais un trait sur lui, car je ne voulais pas lui faire de mal, et je ne voulais pas qu'il s'oppose à ma décision.

" Je te promets qu'en cas de problème j'appellerais Jimin. " Jungkook cligna des yeux plusieurs fois, alors que mes mots résonnaient comme un coup de poignard en lui. Mais contrairement à ce que je pensais, il ferma les yeux et hocha doucement la tête.

" D'accord."


Dans un silence pesant j'attrapais mon sac et le reste de mes affaires et je quittais la chambre, sans un regard en arrière. Jungkook ne me suivit pas et j'en fut soulagée. Je profitais de ce calme nocturne pour partir discrètement de la maison. Heureusement pour moi, tout le monde dormait ce qui m'évitait de devoir affronter des aurevoirs auxquels je n'étais pas prête à faire face. Mon état mental était bien trop sans-dessus dessous, je n'aurais jamais eu la force d'expliquer ma décision aux garçons.


Quelques minutes plus tard, j'entrais dans mon appartement et fut accueillie par un silence glacial, bien différent de la bruyante et chaleureuse maison que je venais de quitter.

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