Teiji avait déposé Nanaya au manoir avant de retourner à l'école ce vendredi soir. Au moment où le magical boy passa la porte, son père quittait son bureau, une tasse dans une main, une liasse de papiers dans l'autre.
« Thoki, appela-t-il, est-ce que tu as vu un de mes rapports de commande pour l'hôpital de Moriya ? Il m'en manque un.
—Vous avez laissé quelques papiers sur la table du salon, répondit la voix de Thoki depuis la cuisine. »
Nakamara releva la tête pour finalement voir son fils et ses lèvres s'étirèrent en un sourire.
« Je suis rentré, annonça solennellement Nanaya en lui rendant son sourire.
—Bienvenue à la maison. »
Nanaya rejoignit son père qui déposa un baiser sur son front avant de partir chercher le document qui lui manquait. Le magical se dirigea plutôt vers la cuisine. Thoki était en train de préparer le repas du soir.
« Bienvenue à la maison, déclara-t-il en voyant Nanaya à la porte, vous restez pour le week-end, jeune maître ?
—Oui, répondit Nanaya, j'ai besoin de toi pour un devoir.
—De moi ? »
Nanaya lui raconta de quoi il s'agissait tout en le regardant cuisiner. Le majordome resta silencieux pendant toute l'explication. Le jeune homme ne pu s'empêcher de remarquer un air étrangement sombre sur le visage toujours doux de Thoki.
« ...si c'est trop dur, souffla Nanaya, je demanderais à quelqu'un d'autre...
—Non, ce n'est pas ça, assura Thoki en retrouvant son sourire, cela fait juste bien longtemps que je n'ai pas parlé en détail de mon pouvoir et de mon passé. Je connais bien cet exercice, votre père et votre grand-père ont eu le même devoir. Mais ils ont questionné des personnes plus intéressantes...
—Tu parle comme si tu ne l'étais pas. »
Thoki caressa affectueusement les cheveux du jeune homme en souriant avec douceur. Il en était reconnaissant. Mais il était plutôt tard. Il proposa à Nanaya de faire cela le lendemain après-midi. Ils préparerait du thé des des biscuits pour que l'interview soit plus agréable. Pour le moment, il devait finir le dîner, nourrir Kemori et il avait également une lessive à étendre.
Nanaya le laissa travailler. Il se mit à penser que Thoki avait vraiment beaucoup de travail. Il s'occupait de toutes les corvées, du jardin, de la cuisine, faisait aussi office de chauffeur et de nourrice. Il n'avait presque pas une minute à lui. Et cela durait depuis des années. Pourquoi sa famille n'avait jamais embaucher d'autres employés pour l'aider dans ses tâches ? Est-ce qu'ils avaient peur de tomber sur un espion, une personne mal intentionnée ? Ou peut-être que Thoki refusait de l'aide ?
Il passa la soirée à se préparer. Discutant avec ses amis sur son téléphone, via la conversation de groupe, ils prit quelques idées de questions à poser. Il utiliserait sa tablette pour tout noter. Il ne vit pas le temps passer et se coucha après que Thoki ai frapper à sa porte pour lui rappeler qu'il devait dormir.
Alors que Thoki servait le petit déjeuné, Nakamara avait prit Kemori pour s'en occuper. Le majordome indiqua qu'il avait déjà préparer quelques friandises pour l'après-midi, mais qu'il irait faire quelques courses ce matin. Nanaya dû alors expliquer à son père le devoir qu'il devait faire.
« Oh, oui, s'exclama Nakamara, j'avais eu le même. Les trois écoles ont des programmes à peu près identiques. J'avais juste interviewer un professeur. Pourquoi est-ce que je n'ai pas pensé à Thoki...
—Je ne vous en veux pas maître, assura Thoki en récupérant le bébé, je vais le mettre au lit et je pars en course.
—Tu n'as pas mangé ? Remarqua Nanaya.
—Oh, j'ai bu un café en me levant, c'est suffisant.
—Hm...
—Thoki... marmonna Nakamara, tu sais, tu n'es pas juste qu'un majordome pour nous... tu peux t'asseoir et manger avec nous quand tu as fini de servir... »
Thoki se figea quelques secondes, avant de sourire. Il se pencha pour embrasser Nakamara, assurant qu'il suivrait leur proposition ce midi.
Étant immortel, même s'il ressentait la faim et que son métabolisme fonctionnait normalement, il ne risquait rien à sauter quelques repas. Il prenait tant son travail au sérieux, que cela lui arrivait assez souvent.
Après qu'il soit parti, Nanaya regarda son père un instant.
« Dis-moi, lança-t-il soudainement, tu embrasse toujours Thoki de cette manière. Je n'arrive pas à comprendre ce que ça veux dire. Kot-chan m'a dit que c'était réservé aux gens en couple, mais Noken-kun m'a assurer que certains amis et même certaines familles s'embrassaient comme ça.
—...Et bien... marmonna Nakamara un peu gêné, je dirais qu'ils ont raison tout les deux... comment dire... chaque personne interprètent ce geste différemment. Mais je préférerais que tu n'embrasse personne de cette manière.
—Pourquoi ?
—Hm... je ne veux pas. C'est tout. Tu es trop jeune et je tiens trop à toi.
—J'ai bientôt dix-huit ans.
—Je sais... j'aimerais bien que ça n'arrive jamais... »
Nanaya pencha la tête. Il ne comprenait pas vraiment ce que son père essayait de dire. Mais il avait l'impression que s'il lui annoncé avoir déjà embrasser au moins la moitié de ses amis, son père serait capable de lui interdire de retourner à l'école.
Il préféra ne rien dire de plus et termina son petit-déjeuné avant de rejoindre ses amis pour un jeu en ligne.
Comme promis, Thoki mangea avec eux lorsque midi arriva. Il ne restait pas longtemps en place, se levant plusieurs fois pour débarrasser, amener le plat suivant ou s'occuper de Kemori, bien que Nakamara s'en occupait également. S'occuper des enfants, c'était ce qu'il préférait, dans toutes ses attributions.
Nanaya ne le pressa pas. Il le laissa mettre Kemori au lit et prendre le temps de l'endormir. Pendant ce temps, le jeune homme avait décidé, bien vite aidé par son père, de prendre les en-cas que Thoki avait préparé, ainsi que le thé, plaçant le tout sur la table su salon. Ils allaient être plus confortablement installés ainsi. Nakamara s'était assis là aussi, avec quelques papiers qu'il avait à remplir. Il voulait entendre ce que Thoki allait dire. Il n'avait jamais posé de questions sur sa vie ou son passé, mais il se rendait compte qu'il était très curieux d'en savoir plus.
Thoki les remercia, un peu gêné, d'avoir transporter eux-même tout ce qu'il avait préparé et s'installa dans un des fauteuils, en face de Nanaya.
Il déposa cependant quelque chose sur la table avant que son jeune maître ne puisse parler.
« C'est quoi ? Demanda Hyokko en voletant plus près.
—Une photo ? Remarqua Nanaya. »
Le magical prit doucement l'image. Elle était ancienne. Presque une relique. Les couleurs sépia étaient fades et la photo était fortement endommagée, même en partie brûlée.
Au centre était représenté un enfant d'environ huit ans. Il portait un hakama recouvert d'un haori et tenait une branche fleurie dans ses mains. Il semblait qu'il s'agissait de camélias. Malgré l'absence de vraies couleurs, les cheveux du petit japonais étaient clairement noirs, mais ses yeux semblaient anormalement clairs. Nanaya, Nakamara et Hyokko relevèrent la tête vers Thoki, peur sûrs d'être convaincu de leurs pensées.
Cet enfant était Thoki