Le présent est à vivre

By Ramdametbump

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Ancien titre : L'Alpha : Loki Suite au Ragnarök Thor et Loki rejoignent Midgard. Mais ce dernier se retrouve... More

Prologue
Chapitre 1 - Une Arrivée à la Base
Chapitre 2 - Un prisonnier libéré
Chapitre 3 - Un voyage instructif
Chapitre 4 - Le Royaume des Loups
Chapitre 5 - Deux mystères de résolu.
Chapitre 6 - Une journée sur Midgard
Chapitre 7 - Le testament d'Odin.
Chapitre 8 - Une Nuit De Cauchemar.
Chapitre 9 - Jeanne Longinaud / Une dimanche qui avait si bien commencé
Chapitre 10 - L'ennemi à abattre
Chapitre 11 - Le monastère des Carpates
Chapitre 12 - Difficile retour au château.
Chapitre 13 - Une matinée bien chargée
Chapitre 14 - Une matinée bien chargée 2/2
Chapitre 15 - Une Fin De Journée Compliquée 1/2
Chapitre 16 - Une Fin De Journée Compliquée 2/2
Chapitre 17 - Le Retour de Murtagh
Chapitre 18 - Les Funérailles
Chapitre 19 - L'alpha et l'oméga.
Chapitre 20 - Base de magie.
Chapitre 21 - Des Règles.
Chapitre 22 - Décodage et Attirance
Chapitre 23 - Debrief Alpha/Oméga.
Chapitre 24 - Révélations.
Chapitre 25 - Foutu Caractère
Chapitre 26 - Analyses
Chapitre 27 - Origines
Chapitre 28 - Résultats et Départ.
Chapitre 29 - Entraînements et Adieux.
Chapitre 30 - Déclaration
Chapitre 31 - Le jour de la justice
Chapitre 32 - Thomas, Carnel, Jeanne et Loki.
Chapitre 33 - Une Dernière Affaire
Chapitre 34 - Veille de pleine lune
Intermède.
Chapitre 35 - La chasse
Chapitre 36 - Pleine Lune.
Chapitre 37 - Conséquences
Chapitre 38 - Etrangers
Chapitre 39 - Sentiments Divergents
Chapitre 40 - Comment faire ?
Chapitre 41 - Opération Jeanne
Chapitre 42 - Mise au point.
Chapitre 43 - Crise
Chapitre 44 - Départ
Chapitre 45 - Meurtre en Ecosse
Chapitre 46 - Enquête.
Chapitre 47 - Les Jumeaux.
Chapitre 48 - La Promesse.
Chapitre 49 - Sur les traces du passé.
Chapitre 50 - Recommencement.
Chapitre 51 - Evidence.
Chapitre 52 - Retour à la normale.
Chapitre 53 - Laisser le passé.
Chapitre 54 - Nouveau Départ.
Chapitre 55 - Le Droit D'Aimer
Chapitre 56 - Mo Neoc Ran.
Chapitre 57 - Après-midi déplaisante.
Chapitre 58 - Un nouveau pari ?
Chapitre 59 - Jour de fête
Chapitre 60 - Amour Eternel.
Chapitre 61 - Bal Royal 1/2
Chapitre 62 - Bal Royal 2/2
Chapitre 63 - Départ pour la Norvège.
Chapitre 64 - Le début d'une longue semaine.
Chapitre 65 - Un visiteur impromptu.
Chapitre 66 - Pas si désagréable que ça !
Chapitre 67 - Reflets
Chapitre 68 - Te voilà !
Chapitre 69 - Sacrum Venenum.
Chapitre 70 - Le Troisième Jour De La justice 1/2.
Chapitre 71 - Le troisième Jour de la Justice 2/2.
Chapitre 72 - Je t'aime !
Chapitre 73 - Sceagugengan
Chapitre 74 - Le pardon est-il possible ?
Chapitre 75 - Il n'y aura que toi !
Chapitre 77 - Le jour des foins.
Chapitre 78 - Jeu de mains, jeu de ...
Chapitre 79 - Souvenirs.
Chapitre 80 - Une perle rare !
Chapitre 81 - Alicia
Intermède 2.
Chapitre 83 - Première Attaque.
Chapitre 84 - Délire ou Réalité ?
Chapitre 85 - Préparatifs.
Chapitre 86 - Des cadeaux particuliers.
Chapitre 87 - Complétion d'un raté.
Chapitre 88 - L'adoubement.
Chapitre 89 - Retrouvailles !
Chapitre 90 - La bataille ! (Chapitre inachevé)
Chapitre 91 - Snap et Conséquences
Chapitre 93 - Retour de mission
Chapitre 94 - Retour au Royaume
Chapitre 95 - Est-ce la fin ?
Chapitre 96 - Non ! Pas encore !
Epilogue 1
Epilogue 2

Chapitre 76 - Retour de bâton.

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By Ramdametbump

Bonjour à tous,

Petit résumé du chapitre précédant :

Sous leur seconde forme, plus primaire, Jeanne et Loki se sont finalement unis sous l'impulsion du lien et du rut. La lycane emportée par ses sentiments, ne contrôla pas totalement sa bestialité et s'abreuva du sang du dieu, plus que prévu, conduisant à l'évanouissement de ce dernier. 

Bonne lecture.

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Loki se réveilla doucement, le soleil couchant caressait son visage. Il se sentait groggy, fatigué comme il lui arrive peu mais étonnamment bien. Quand ses pieds se posèrent à terre, la pièce se mit à tourner violemment. Ses derniers souvenirs étaient flous. Il prit sa tête entre ses mains, essayant de faire passer l'affreuse migraine. D'un geste bref, il lança le sort pour faire apparaître sa potion guérissante. Celle-ci n'apparut pas sur le lit. Ah oui ! Ses pouvoirs lui avaient échappés.

Un peu branlant, il se dirigea vers la pièce à vivre. Il trouva un verre et un mot sur la table.

« Ne t'en fais pas, je reviens vite. Tu t'es évanoui. Je t'ai lavé, rhabillé et fait les premiers soins. Pas dans cet ordre bien évidemment !

A tout de suite.

Et commence par boire un coup !

Ta petite louve. »

Loki sourit idiotement. Son cœur se réchauffa face au petit mot de son oméga. En s'étudiant un instant, il se rendit compte qu'il était aussi frais qu'après une bonne douche, qu'il portait ses sous-vêtements et que son cou était pensé. Il était toujours étonné qu'elle lui offre de telles attentions et sans doute qu'il ne s'y habituerait jamais.

Le dieu, obéissant à « sa petit louve », prit le verre d'eau et le but d'une traite quand sa potion jaune apparut subitement sur la table, le faisant sursauter. Au moins, ses pouvoirs n'avaient pas totalement disparu. Les coups de marteau redoublant dans son crâne, il se fit une note d'en chercher plus tard la raison tout en se remplissant son verre de la mixture. Jeanne avait raison, celle-ci était aussi infecte à l'odeur qu'au goût.

En attendant que cette dernière agisse, il sortit sur le perron et s'assit sur la chaise en profitant du calme de la clairière.

Cette paix ne dura que quelques secondes. L'eau s'agita brusquement et un bruit d'une bête reprenant son souffle se fit ouïr. Loki tourna la tête dans la direction et vit Jeanne grimper sur le ponton. Alors qu'il avait repris sa forme asgardienne, elle était encore sous sa forme lycane. Se déplaçant lourdement sur ses quatre pattes, elle secoua vigoureusement son pelage noir empli de l'eau de sa baignade.

Loki sourit devant son comportement typiquement lupin. Puis elle se redressa sur ses pattes arrière, mit ses mains au-dessus de sa tête et s'étira de tout son long. Son poil humide capturait les reflets du soleil et soulignait la moindre de ses formes abruptes. Elle finit son petit rituel en attrapant sa queue touffue et en la tordant pour en extraire la moindre goutte d'eau. Jeanne ne semblait s'être aperçu de sa présence et le dieu, parfaitement immobile, se délectait du spectacle qu'elle lui donnait. Retombante sur ses quatre pattes, elle se mit à trottiner avec légèreté dans sa direction. Son trot s'allongea quand elle le vit et elle semblait sourire aussi idiotement que lui.

Bonjour vous ! lui dit-elle en arrivant à sa hauteur.

Bonjour vous, lui répondit-il.

Tu es réveillé depuis longtemps ? T'as une sale gueule !

Jeanne monta les marches prestement se frottant les mains l'une contre l'autre pour évacuer la terre qu'elles avaient amassé. Elle glissa l'une d'entre elle le long de la joue de Loki et l'embrassa avec une spontanéité qui le déconcerta. Comme si ce geste était un rituel simple inscrit dans une certaine habitude.

Qu'est-ce qui y a ? Pourquoi me regardes-tu avec cette tête de poisson pané ? ironisa-t-elle.

Je ... C'est ... Pourquoi ?

La lycane s'amusait de son trouble.

Tu m'as volé assez de baisers pour que je puisse en faire autant, non ? ... Et depuis quand devons-nous avoir une raison pour se démontrer notre affection ?

Non ... Je n'ai pas ... Ce n'est pas ce que je disais, bafouilla le dieu ayant encore beaucoup de mal à mettre ses idées en ordre.

Jeanne se redressa. Son sourire s'étendit et Loki vit une lueur de tendresse dans les yeux dorées.

Je te taquine Mo Neoc Ran.

Il frémit instantanément à ce nom.

Allez, viens manger ! lui dit-elle en tendant la main.

Il l'attrapa et elle l'aida à se mettre sur ses pieds.

Aurais-tu une idée de l'heure ? demanda Loki en rentrant dans le chalet juste après son oméga.

Environ vingt heures et surtout l'heure que tu manges un truc. Assieds-toi, j'ai l'impression que tu vas à nouveau défaillir.

Absolument pas ! se rebiffa-t-il.

Les oreilles de Jeanne se dressèrent et elle pencha légèrement la tête, en lui envoyant tout son scepticisme.

Je peux rester debout autant que je le désire ! Je vais parfaitement bien ! lui assura-t-il.

La lycane se détourna et ouvrit le four avant de se laver les mains. L'odeur délicieuse de viande rôti mit immédiatement l'eau à la bouche au dieu.

Si tu le dis ! Explique-moi pourquoi ton guérit-tout est sorti et surtout pourquoi tes jambes tremblent comme des feuilles prêtes à tomber de leur arbre.

L'alpha grommela quelques paroles dans sa barbe tout en envoyant le fond de sa pensée à son oméga. Jeanne soupira, ses épaules s'affaissant de dépit.

Loki, en aucun cas, je n'ai dit que tu étais faible.

Elle prit le plat dans le four et un ensemble de couvert. Elle déposa le tout sur la table avant de préparer une belle et unique assiette qu'elle plaça devant la chaise la plus proche du dieu.

Loki l'avait regardé faire tout en l'étudiant. Elle semblait déçue de son attitude revêche.

Viens manger, s'il te plait.

Il ne bougea pas, restant buter dans son idée qu'il n'avait ABSOLUMENT pas besoin qu'on prenne soin de lui. D'accord, il s'était lamentablement évanoui et il avait été touché qu'elle se soit occupée de lui. Mais là, c'était trop ! Il était un dieu, un prince d'Asgard, et jamais il n'avait eu besoin qu'on lui dise ce qu'il devait fa... Quoique l'odeur du plat était des plus alléchantes.

Fais ce que tu veux ! pesta-t-elle avec un geste d'abandon.

Jeanne s'était retourné pour prendre une nouvelle poche de sang dans le frigo. Profitant qu'elle soit de dos, il fit un pas vers la table puis un deuxième lorgnant sur l'assiette fumante avec appétit. Jeanne se retourna et l'amusement qu'il ressentit dans ses veines, le fit se redresser avec raideur.

Ce n'est pas empoisonné si c'est ce qui t'inquiète, dit-elle avec sarcasme.

Je sais très bien que ce n'est pas empoisonné, mais cela à l'air beaucoup trop succulent pour que tu l'aies cuisiné.

La petite pique fit rire la lycane.

Alors pourquoi es-tu aussi méfiant ? Je sens que tu as très envie mais tu te retiens.

Je ne suis absolument pas méfiant ! Je n'ai juste pas très faim.

Jeanne éclata de rire en se laissant tomber sur la chaise la plus proche.

Je peux entendre ton estomac d'ici. Quant à ta méfiance, tu l'es autant qu'un rat !

Loki fronça le nez, la dévisageant d'un œil noir.

Je ne suis pas un rat, protesta–il, et vais te le démontrer !

Il s'assit à la table d'un geste brusque et piqua sa fourchette dans son assiette avec un air de défi. À peine la viande en bouche, il soupira de contentement. Le goût était un délice. Le lapin était parfaitement cuit, la sauce l'accompagnant lui donnait plus de corps et les légumes fondaient en bouche. Il reprit une nouvelle bouchée, la dégustant ravi.

Il vit du coin de l'œil, Jeanne siroter son sang l'air de rien, mais le visage rieur.

Pas de commentaire ! envoya le dieu par télépathie tout en se renfrognant.

Elle ne répondit pas et continua de l'ignorer. Loki mangea son assiette et y revint. Son estomac criait famine et il fut bien content de se sustenter malgré ce qu'il disait. Pendant ce temps, Jeanne était retourné à la cuisine. Loki l'observait discrètement. Elle chantonnait dans sa tête, balançant son corps au rythme de sa musique imaginaire alors qu'elle attrapait un bol, refermait le réfrigérateur d'un coup de genou, versait du yaourt dans le contenant en balançant sa queue de gauche à droite et s'emparait de la planche à découper dans l'évier.

Alors qu'elle se retournait vers la table, elle s'arrêta dans sa gestuelle libre.

Quoi ? s'étonna-t-elle en le fixant avec intensité.

Tu es véritablement une créature bien étrange, commenta le dieu avec un sourire conquis.

Je sais ! lui assura-t-elle.

Elle feignait l'arrogance aussi bien que lui. Mais il sentit dans ses veines la timidité qui l'envahissait devant son compliment. Si elle avait été sous sa forme humaine, il aurait pu voir ses joues rougirent.

Jeanne posa sa préparation sur la table et attrapa une des pêches qui étaient déjà là. Elle la découpait à l'aide de ses griffes pendant qu'il finissait son plat. Une question lui trottait dans la tête du dieu. Il avait envie de la poser mais la réponse l'effrayait autant que la question en elle-même.

Pourquoi hésites-tu autant depuis que tu es réveillé ? Je te sens particulièrement troublé.

Loki inspira profondément, n'arrivant pas à soutenir le regard doré.

Si je te le disais, tu te rirais de moi, dit-il légèrement nerveux.

Jeanne soupira, tout en coupant la pêche en petits morceaux. Loki pouvait sentir qu'elle se désolait qu'il n'ait pas assez confiance en elle.

Jamais je n'ai voulu me moquer de toi, dit-elle avec culpabilité. En aucun cas, tu ne dois avoir peur de me parler avec franchise.

Si je te demandais ce que nous sommes l'un pour l'autre, que me répondrais-tu ?

Jeanne s'arrêta et se tourna vers lui.

Après ce qui s'est passé dans la chambre, je sais parfaitement ce que je veux d'être pour toi et ce que tu es pour moi, dit-elle d'un ton neutre tout en restant floue. Je suis parfaitement au clair avec mes sentiments envers toi. Mais si tu me poses la question, c'est que, toi, tu l'ignores encore. Alors je serai ce que tu voudras que je sois. J'ai eu suffisamment d'hommes dans ma vie pour m'adapter à tes besoins et à ton rythme. Le fait que j'ai failli te perdre en Ecosse à changer beaucoup de choses pour moi. Pour toi ... je n'en sais rien ... apprends peut-être à marcher avant de courir ! ... Les seules fois où j'ai essayé de te dire mes sentiments, tu as paniqué alors je ne dirais rien et t'attendrais. Ma main t'est tendu. Quand tu jugeras qu'il est temps de la saisir, elle sera toujours là, à t'attendre.

Loki médita un instant les paroles de son oméga. Elles lui réchauffaient le cœur, tout en créant de nouvelles questions.

Et si nous échouons ?

Jeanne repris la découpe de sa pêche en petits cubes et la versa dans le bol avant de mélanger avec une cuillère.

Alors nous échouerons et nous recommencerons. Nous sommes alpha et oméga, nous sommes liés. Si tu me veux comme sœur d'armes, je le serai. Si tu me veux comme une simple amie, je le serai. Si tu veux qu'on couche ensemble de temps en temps, alors soit ! Et si tu veux que je sois ta partenaire dans tous les aspects de ta vie, je le serai aussi.

Elle lui tendit le bol, sa préparation prête.

Je suis allé à la Grande Maison pendant que tu dormais, ces pêches étaient mûres alors je te les ai ramenées.

Pourquoi fais-tu tout cela pour moi ?

Et pourquoi pas ? lui répondit-elle avec joie, l'œil brillant d'espièglerie. Tu as bien fait cela pour moi quand je n'allais pas bien.

Loki observa le bol, dubitatif quant aux paroles de son oméga. Jeanne poussa un petit jappement pour attirer son attention.

Loki, tu as toutes les cartes en main. Aujourd'hui, il t'appartient de choisir ce que tu veux faire. Je sais que tu me veux à tes côtés mais tu es effrayé.

Il voulut démentir mais Jeanne le fit taire d'un geste.

Je ne sais pas si c'est l'inconnu qui t'effraie ou la peur de perdre le peu que tu as. Sache que je m'en cogne ! TU as le droit d'avoir peur. TU as le droit d'être effrayé par l'avenir. Jamais je n'ai jugé un homme sur ses faiblesses et ses peurs. Bien au contraire, je les ai jugés sur leur capacité à les surmonter et je ne doute pas un seul instant de cette capacité en toi. À toi de la voir maintenant !

Et pour ce qu'ont dit les Nornes, je suis condamné aux ténèbres comme Thor a la lumière, se désola-t-il.

Jeanne posa une de ses grandes mains recouvrant totalement la sienne.

Dans la vie, rien n'est tout noir ou tout blanc. Nous naviguons dans des nuances de gris, nous ne sommes nous-mêmes que des nuances de gris. Si Thor et toi êtes les deux faces d'une même pièce, il suffit de mettre la pièce sur la tranche pour qu'elle reçoive autant de lumière que d'obscurité. Il te suffit de trouver le juste équilibre entre obscurité et lumière pour que Thor soit pareil. Les Nornes ont dit que chaque qualité de l'un sera le défaut de l'autre. Cela ne voulait pas dire que Thor possédait toutes les qualités et toi tous les défauts.

Loki fut réconforté par ses paroles. Il adressa un sourire pincé à Jeanne devant cette réflexion qui ne lui avait pas effleuré l'esprit.

Jeanne se leva pour faire la vaisselle pendant qu'il dégustait son dessert simple mais bienvenue.

Le soleil se cachait progressivement derrière les arbres. Ni l'alpha, ni l'oméga n'avait envie que la journée se termine aussi vite. Alors ils se mirent à discuter de tout et de rien, de l'histoire de leur monde. Jeanne conta la naissance de son peuple. Comment Schran était devenue le lycan originel. Comment ses fils l'étaient devenus. Loki, quant à lui, avait lu quelques légendes d'Asgard. Allongés sur le canapé à se prodiguer quelques caresses, Jeanne lui avait demandé de lui montrer le royaume de son enfance. Loki s'était fait prier. Jeanne l'avait supplié et il avait fini par céder en grommelant qu'elle faisait de lui ce qu'elle voulait. La lycane avait ri et l'avait mordillé pour le taquiner. Il avait râlé de plus belle et s'était vengé sur elle avant que le lien et le rut ne les fassent déraper une nouvelle fois.

La nuit était devenue aussi profonde qu'une nuit de pleine lune sans nuage pouvait l'être. Pourtant au cœur du chalet, les deux amants n'arrivaient pas à se lâcher. Ils s'aperçurent que plus ils étaient l'un avec l'autre, moins il ne leur fallait d'effort pour résister à la tentation de leurs corps en émois. Jeanne ne réussit jamais à se remettre sous forme humaine et Loki à conserver sa forme asgardienne plus de quelques minutes. Par divers jeux, ils évitèrent les folies de la journée, tout en s'abandonnant à un plaisir plus qu'agréable.

Entre deux moments passionnels, ils discutaient. Jeanne lui fit part de ses peurs, de ses blessures qui guérissaient, des moments de son passé qu'il ignorait encore et surtout de ses espoirs. Jamais, elle n'évoqua clairement le dieu dans ses plans mais elle avait laissé planer des sous-entendus qu'il avait pris pour comptant.

Lui eut plus de mal à s'ouvrir ainsi. Il partagea ses anecdotes, surtout ses moments de gloire et les farces qui avaient ridiculisés un grand nombre de courtisans du palais. Il tut ses peurs les plus profondes et ne put évoquer ses espoirs sans se sentir vulnérable. Jeanne n'insista jamais et il lui en fut reconnaissant.

Au point du jour, ils étaient assis sur les marches du perron. Loki se tenait entre les jambes de Jeanne, une marche en-dessous d'elle, la tête appuyée contre la poitrine de son oméga. Il gratouillait, d'un air absent, le menton de la lycane qui avait l'esprit tout aussi loin que lui.

Cette nuit blanche avait renforcé leur lien et ils en étaient parfaitement conscients. L'un et l'autre savait qu'ils devaient quitter la douceur de ce petit nid douillet quand le soleil serait haut, mais ils profitaient encore de ses instants suspendus, de cet interlude bienvenu.

Nous allons devoir reprendre l'entraînement, dit Jeanne avec sérieux.

Loki acquiesça avant d'ajouter avec fierté.

Surtout que tu as été capable de faire apparaître une dague de glace et je veux revoir ça !

La lycane se raidit subitement.

Quand ça ?

Dans ta chambre, au moment où tu t'es déchaîné contre ton cousin.

Je ne m'en souviens pas, s'étonna-t-elle. Tu es sûr que ce n'est pas toi qui en as fait apparaitre une dans mes mains.

Loki sentit son sourire s'étendre.

Non, c'était bien toi !

Donc la caractéristique que je t'ai prise est lié à ta part jötunn ?

Nous allons devoir explorer tes capacités pour ce faire, et je suis d'accord avec toi, nous devons reprendre l'entraînement mais avec une plus gra...

Loki ne put finir sa phrase, sentant les sens aigus de Jeanne se mettre en alerte. Elle tourna la tête vers la clairière. Ses oreilles s'agitèrent en tous sens et son corps se tendit contre lui.

Loki, rentre ! dit Jeanne en se levant brusquement.

Qu'y a-t-il ? demanda le dieu par la pensée.

Les poils de Jeanne s'hérissèrent dans son dos et elle commença à grogner.

Loki, tu rentres immédiatement !

Je n'ai pas besoin ...

Fais ce que je te dis ! tonna-t-elle dans son esprit. Y a des lycans armés qui approchent.

Son corps était bandé, prêt à bondir sur ce qui surgirait d'entre les arbres. Loki finit par obtempérer et rentra dans le chalet. Il alla dans la chambre et finit de se revêtir alors que des petits points rouges lumineux balayaient la chambre, venant de l'autre côté de l'étang.

Au dehors, Jeanne jappa avant de pousser deux courts grognements. Par ce signal, elle invitait les étrangers à se montrer. Elle avait remarqué les snipers postés de l'autre côté de l'étang. Que c'était-il passé au Château pour qu'un commando soit dépêché ici ?

S'attendant à voir son fils aîné, elle fut surprise de voir Wellan apparaître les mains en l'air, en signe de paix. D'autres fusils la marquèrent sur la poitrine alors que son cousin l'approchait. Six lycans du Lupus Tenebris en tenue de combat sortirent derrière Wellan, fusils d'assaut au poing, épée à la hanche.

Jeanne inspira, inhalant les odeurs des nouveaux venus, certains empestait la peur, d'autres la colère mais aucun n'était là avec des intentions pacifiques. Une demi-douzaine se cachait encore dans le sous-bois humain et lycans à part égale.

Bonjour cousine, dit Wellan avec un sourire coincé, je suis désolé de venir te déranger.

Jeanne se mit à signer. Elle ne souhaitait pas le bonjour à Wellan. Elle l'alpagua immédiatement pour savoir ce qu'il faisait ici avec autant d'hommes. L'idée qu'il soit là pour elle après qu'elle est abandonné son poste lui traversa l'esprit mais les soldats étaient beaucoup trop agressifs pour que ce ne soit que cela.

Pourrais-tu reprendre forme humaine pour que nous discutions plus facilement ?

Elle rétorqua qu'il en était hors de question à la vue du commando et lui redemanda avec plus de sècheresse ce qu'il faisait ici.

Grand-père m'a envoyé à la place de William, comme c'est un peu tendu entre ...

Jeanne signa « abrège ». Elle lui dit d'arrêter de louvoyer et d'en venir à la raison de sa présence. Elle lui demanda s'il était là pour elle.

Oh non ! Nous savons qu'il y a eu un incident avec Alicia. On l'a retrouvé hier matin et nous avons immédiatement réglé le problème en lui trouvant un autre veilleur.

Wellan se passa une main dans les cheveux. Jeanne pouvait sentir d'ici qu'il n'aimait pas ce qu'il allait faire.

Je dois arrêter le prince Loki d'Asgard, dit-il d'un ton formel.

La lycane se retrouva interdite. Elle regarda le chalet par-dessus son épaule. Loki écoutait avec attention ses pensées mais ne fut nullement surpris par la demande de Wellan. Elle refit face à son cousin et lui demanda de qui émanait l'ordre.

De Grand-Père, soupira Wellan avant de reprendre avec raideur et plus fort. L'ordre vient du roi. Prince Loki, je sais que vous êtes dans le chalet. Je vous prierais de sortir sans faire d'histoire.

Jeanne lui ordonna le contraire, voulant tirer tout cela au clair. Mais le dieu n'en fit qu'à sa tête. Il ouvrit la porte et s'avança sur le perron vêtu de pied en cape.

La courtoisie veut que, lorsqu'on vient déranger la paix de quelqu'un, on s'en excuse ET on lui en donne les raisons, dit-il avec arrogance.

Bonjour prince Loki, dit Wellan avec timidité. Même si je sais quelles sont les raisons qui m'amène ici, j'ai reçu également des instructions disant de ne pas le faire.

Jeanne fit un pas en grognant et signa sauvagement qu'il avait déjà le culot de se pointer à une heure pareille pour arrêter Loki et qu'en plus il devait se taire. Il ne fallait pas pousser ! Elle l'informa que s'il espérait l'emmener, il allait soit avoir à faire à elle, soit il se mettait à table et tout de suite.

Cousine, il n'est pas la peine de me menacer mais sache que je ne serais pas là si ce n'était pas grave. William s'est immédiatement proposé mais Grand-Père se doutait que ça se serait mal terminé. Ne le fais pas mentir.

Wellan la regarda d'un air suppliant.

Ne le fais pas mentir ?! s'esclaffa le dieu. Pourquoi nous vous suivrions ? Je ne vois absolument pas ce qui peut m'être reproché.

Jeanne se tourna vivement vers Loki. Son alpha était trop tranquille pour être innocent et surtout sa voix était d'un tel dédain qu'elle ne reconnaissait pas l'homme qu'elle avait côtoyé ces deux dernières nuits. Loki dut ressentir son trouble car il la fixa intensément, rictus malicieux plaqué aux lèvres.

Je dois trouver l'équilibre, n'est pas ? résonna la voix du dieu dans l'esprit de la lycane alors qu'il continuait à haute voix. Pourquoi obéirais-je à un roi qui n'est pas le mien ?

Parce que vous êtes son invité, répondit immédiatement Wellan. Qu'il vous héberge et vous nourrit.

Loki eut un rire forcé.

Techniquement, c'est Jeanne qui fait tout cela, dit-il avec sarcasme.

Deux lycans grondèrent de mécontentement alors que Jeanne plaquait les oreilles sur sa tête et se mit à grogner. La menace était claire, elle poussa un aboiement hargneux, remettant à leur place les deux soldats, qui gémirent en signe de soumission.

Ça suffit ! s'agaça Wellan envers ses hommes avant de se réadoucir immédiatement. Prince Loki, je vous en prie. Je déteste faire usage de la force. Si cela n'avait tenu qu'à moi, je serais venu seul.

Mais vous êtes le fils de votre père, tailler pour le combat, ajouta Loki avec condescendance. Si je vous y pousse, vous ferez usage de votre sauvagerie.

Jeanne grogna à nouveau. Ce combat de coq n'avait pas lieu d'être. Elle somma Loki de la fermer. Celui persiffla entre ses lèvres pour toute réponse. La lycane l'ignora et demanda à son cousin ce qu'il allait faire car ils n'avaient pas du tout l'intention de le suivre docilement.

Jeanne soit raisonnable, l'implora-t-il.

Qu'elle soit raisonnable ? railla Loki avant de s'assombrir. Pourquoi serait-elle raisonnable alors que vous débarquez ici, armé jusqu'au dent ?

Loki s'approchait, son aura divine s'étendant faiblement. Les soldats retirèrent le cran de sécurité de leur fusil d'assaut. La situation s'enlisait.

Jeanne ! l'interpella Wellan d'un ton plus ferme. Dans tous les cas, je ne repartirais pas sans vous. Ordonne à Loki de se calmer et de me suivre gentiment.

Loki éclata de rire en avançant encore. Jeanne tendit un bras pour lui barrer le passage mais le dieu était trop vaniteux pour faire marche arrière.

Te suivre gentiment ?! Je suis un dieu, tempêta-t-il. Je vous suis supérieur. Vous devriez espérer ma clémence et craindre mon courroux.

Wellan soupira de déception, levant un seul doigt. Une détonation se fit entendre et deux broches vinrent se ficher dans le torse du dieu avant que le lycan, qui avait tiré, n'active le taser. Loki fut parcouru de spasme avant de mettre un genou à terre.

Jeanne sentit la douleur de son alpha dans son corps mais pas suffisamment pour l'arrêter. Elle poussa un aboiement énervé et allait se jeter sur son cousin. Celui-ci fit un autre geste et quatre lycans se précipitèrent sur la lycane furieuse.

Le premier arrivait à peine à sa hauteur qu'elle le recevait d'un coup de griffe au visage. Le deuxième avait sorti un poing américain en argent. Il lui mit une violente droite dans les côtes. Elle eut le souffle coupé tout en repoussant son troisième adversaire.

Je ne voulais pas que ça se finisse ainsi, dit Wellan d'un air malheureux.

Tu pensais sincèrement que ton jouet insignifiant allait me mettre à terre ?! pesta le dieu en lançant une de ses dagues.

Celle-ci se ficha dans la cuisse d'un des opposants de Jeanne. La lycane put se libérer. Elle usa de ses griffes. Celles-ci tranchèrent les cuirasses avec facilité mais pas suffisamment profondément pour blesser les attaquants.

Par reflexe, Loki voulut faire apparaître ses autres dagues mais étant toujours affaibli, il se retrouva les mains vides. Activant alors ses sens lycans, il ne put faire un pas avant qu'une nouvelle salve de chocs électriques l'immobilisent.

Trois humains étaient sortis derrière Wellan, tirant sur le dieu afin de le mettre à terre. Jeanne hurlait et ruait furieusement sous le poids des quatre lycans qui lui posèrent muselière et chaines.

À genoux, Loki retira plusieurs dards accrochés à sa veste. Dans des gestes confus, il tenta de se lever pour aider Jeanne. Deux des trois humains tirèrent sur lui et il s'écroula à terre, sonné par les ondes taser.

Bordel de merde ! tonna Wellan en se rapprochant de Jeanne. Pourquoi faut-il que tu en fasses qu'à ta tête ? C'est Loki qui te rend aussi buté ? Je suis de ton côté et je le serais toujours !

Jeanne grogna de plus belle, essayant de faire comprendre à son cousin qu'elle n'était pas la seule responsable dans cette affaire. Pour la première fois depuis très longtemps, son cousin était en colère. Il strika du pied un caillou l'envoyant valser à plusieurs mètres.

Je ne voulais pas en arriver là ! Ça devait se passer simplement. Grand-Père va être furieux. Putain, vous aviez juste à me suivre !

Toujours au sol, la lycane voulut se dégager mais ses gardiens la maintenaient fermement. Wellan donnait ses ordres, disant à tous de remballer. L'alpha et l'oméga furent soulevés de terre et conduit à deux véhicules d'intervention qui approchèrent par le fond de la clairière.

Arrivés au Château, ils furent immédiatement conduits dans la salle du trône. Schran les attendait. Il était assis sur son siège aussi raide que la justice, ses doigts pianotant vigoureusement son accoudoir. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vu aussi énervé. Toute la famille était debout à cette heure aussi matinale. Les jumeaux se tenaient à côté du trône, l'air fautif. Loki pestait et ordonnait à ses propres gardiens de le relâcher. Jeanne avançait avec fierté et colère. Si on ne lui tenait pas rigueur d'avoir abandonné Alicia, elle n'avait enfreint aucune règle et ce traitement brusque était alors injustifié.

Le couple fut arrêté à quelques pas de la première marche de l'estrade.

Tout le monde, sauf la famille, dehors ! ordonna fermement le roi.

Alors que la salle se vidaient des soldats ayant participés à l'opération William s'approcha nonchalamment de Loki.

Votre véritable nature s'est révélée et n'espérez pas vous en sortir cette fois. Mon arrière-grand-père a largement de quoi vous faire descendre de votre pied d'estale sur lequel ma mère vous a placé.

Loki poussa un hoquet avec un sourire suffisant avant de défier du regard l'aîné de son oméga.

Il y a un jour, William, où ta vanité te fera ravaler tes paroles et sache que je serai aux premières loges pour m'en délecter.

William sourit également et grimpa les quelques marches pour se poster à côté de ses frères.

Pendant ce temps, Jeanne jappa plusieurs fois, attirant l'attention de Lucian qui lui fit signe de se taire pour le moment.

Le roi se leva et soupira.

J'aimerais qu'on m'explique, pourquoi il m'a fallu plus de vingt-quatre heures pour vous localiser ? J'aimerais qu'on m'explique, pourquoi il a fallu que je tire les vers du nez des jumeaux qui refusaient de me dire où vous étiez ? Que j'aille jusqu'à les menacer de les envoyer au Brésil pour qu'ils parlent ? Et surtout, j'aimerai comprendre, Jeanne, pourquoi la loyauté de tes fils vont plus à ce dieu qu'à notre famille ?

Schran avait commencé son interrogatoire calmement mais il avait fini par hurler et sa voix résonnait dans toute la salle. Les jumeaux se ratatinèrent sur eux-mêmes à chaque coup de semonce et le reste de la famille attendait que l'orage passe.

Pourquoi es-tu sous ta forme lycane ? hurla Schran.

Jeanne se tourna montrant ses mains menottées alors que Loki répondait pour elle.

Elle ne peut pas se retransformer pour le moment.

Schran se tourna furieusement vers Loki, alors que Shin descendait les marches pour défaire les liens de Jeanne.

Ce n'est pas à vous que je m'adressais !

Sauf que ...

Je vous conseillerais de vous taire immédiatement si vous ne voulez pas vous attirez encore plus mon courroux.

Loki n'avait que faire de la menace de ce roi.

Vous ...

Schran leva la main, son regard fusillant le dieu de la Malice. Par ce geste, il lui montra qu'il ne supporterait pas plus son insolence.

Jeanne donne-moi des réponses. Immédiatement !

La lycane obtempéra. Elle se mit à signer tout ce qu'il s'était passé dès qu'Alicia s'était transformé jusqu'à l'arrivée de Wellan au chalet. Elle s'énerva après chacun des membres de cette famille pour avoir laissé Schran venir les débusqués comme des criminels sans leur dire pourquoi ils devaient rentrés.

Vous nous avez demandés de vous tenir éloignés l'un de l'autre et pourtant c'est ensemble qu'on vous retrouve !

Jeanne était tellement énervée que la réponse qu'elle donna fut aussi clair pour Loki.

« Personne ne comprend ce qui se passe, pas même nous et pourtant les jumeaux ont eu plus de clairvoyance que n'importe lequel d'entre nous en se taisant. Ils savaient où nous étions. Peut-être que pour comprendre et essayer de gérer la situation, il aurait fallu laisser faire la nature au lieu de tenter de la contrôler. Le résultat est le même en définitif ! On a couché ensemble ! »

La famille de Jeanne eut un réflexe de consternation. Jeanne leva les bras au-dessus de sa tête en pestant sur leur réaction prude.

C'était votre décision, se défendit Shin.

Jeanne argumenta à l'inverse, en disant que personne n'avait réfléchi, qu'au bout d'une semaine, son état empirant, Loki et elle s'était peut-être fourvoyé. Que la décision fût mauvaise et que la famille, celle qui était censé la protéger, aurait dû s'en apercevoir et qu'elle en fut plus qu'incapable.

Personne ne répondit.

La lycane se tourna vers son fils aîné. Frappa dans ses mains d'un geste sarcastique et lui demanda s'il était ravi du résultat, vu qu'il était le plus farouche opposant à son lien avec le dieu. Le jeune homme ne répondit pas non plus, mais son visage se froissa de culpabilité.

La question n'est pas là ! la coupa Schran.

Il se tourna alors vers les jumeaux.

À la vue de votre comportement, il serait peut-être bien que nous avancions votre départ pour les États-Unis. Vous irez à l'école aujourd'hui, direz au revoir à vos amis jusqu'à l'année prochaine et partirez demain avec William.

Jeanne se précipita vers les marches, hurlant sa réprobation. Le souverain se tourna vers elle brusquement alors qu'Isabelle conduisait les jumeaux hors de la salle du trône.

Je ne veux rien entendre Jeanne ! tonna-t-il couvrant ses grognements. Tes enfants ont été déloyales envers leur famille. Tu as été déloyale envers ta famille en les confiant à un homme ne faisant pas partie de notre royaume. Je n'ai jamais rien dit quant à leur éducation car je n'ai jamais eu rien à redire. Mais depuis la mort de Joyce, tout part à vau-l'eau et ton comportement le premier. Tu travailles à peine ! On doit aller te chercher pour que tu viennes aux réunions. Ta tenue pour la réception de ton anniversaire frôlait l'indécence. Tu aurais dû porter tes couleurs. Le rouge du Lupus Ruber. Tu me fais perdre ma patience ! Pourquoi n'es-tu pas Opalline ? Elle qui était ...

Céliane s'avança et tempéra l'emportement de Schran en lui faisant remarquer qu'il mélangeait tout. Jeanne grogna de plus belle et répondit qu'elle n'était et ne serait jamais Opalline et que s'il en voulait une princesse parfaite, il n'avait qu'à s'en occuper lui-même car il avait une femme pour cela. Quoique, malheureusement pour lui, il n'était bon à faire qu'à faire des princes sans couille ou fou allié.

Loki n'avait pas compris les gestes de la lycane mais avait suivi involontairement ses pensées qui le percutaient avec violence. Son oméga était en colère et raisonnait avec le même illogisme que son grand-père.

Jeanne, s'il te plait, intervint Céliane. N'envenime pas la ...

Je devrais te châtier pour tes propos obscènes.

Immédiatement, la lycane le mit au défi de le faire. Elle ajouta qu'il était hors de question que les jumeaux partent sans son accord. Elle était leur mère et avait toute autorité pour choisir leur éducation.

D'après notre loi, n'étant plus marié, tu reviens sous l'autorité de ton père, hurla Schran hors de lui. Lui-même étant sous mon autorité royale, si j'ordonne que tes enfants partent, ils partent. Je ne souffrirais pas un seul instant de plus de ton insolence !

Jeanne lui fit remarquer que sa loi était archaïque, tout comme lui. Elle chercha le soutien de son père, puis de son oncle. Aucun des deux ne vinrent à son aide. Elle cracha au sol, montrant tout son mépris à son grand-père.

Les yeux verts de Schran prirent un éclat doré. Céliane essaya d'arrêter en vain son époux qui dévala les escaliers et gifla Jeanne d'un violent revers de main.

Loki avait fait un pas vers elle. Son oméga l'avait arrêté d'un geste.

Tu as de la chance d'être mon unique petite-fille et mon héritière direct. Mais sache que c'est la dernière fois que je tolère un tel comportement de ta part.

La lycane vexée et voulant avoir le dernier mot, signa que c'était Lucian qui devait hériter de cette place, à moins que l'ordre de succession n'ait été encore changé sans son avis.

Jeanne, tais-toi ! ordonna Lucian. Nous avons fait les changements à la naissance de tes fils.

Jeanne mâchonna dans le vide en grognant.

Shin, tu rappelleras à ta fille ce que veulent dire les mots respect et honneur dans cette famille. Il me semble qu'elle l'ait oublié.

Bien Père, céda immédiatement celui-ci avant d'adresser un regard sermonneur à la concernée.

Pour ta peine, ton travail aux écuries est remis à la supervision de ton père. Toutes tes décisions pour le Lupus Ruber seront soumises à l'accord express de Lucian. Wellan gérera ton budget jusqu'à nouvel ordre. Tous tes déplacements en dehors du domaine seront interdit sans mon autorisation. Guillaume sera la figure publique lors des événements hippiques jusqu'à nouvel ordre. Je ne t'ai jamais serré la vis jusqu'à aujourd'hui mais tu vas comprendre ce que c'est que de me défier. Tu vas apprendre à courber l'échine et à rentrer dans le rang !

Schran remontait à sa place, tournant le dos à Jeanne qui s'était remis à signer avec forte indignation.

Je n'écouterais pas un mot de plus de ta part. Soit, tu te soumets à mes ordres sans rouspéter, soit j'augmente ma sentence.

Jeanne renâcla du plus fort qu'elle put. Elle était à la limite d'éclater de fureur. Elle se sentait spoliée, punis pour des choses où elle méritait de la compassion.

Schran se tourna alors vers Loki en ayant fini avec la lycane.

Jeanne, tu peux te retirer, je vais m'occuper du cas de ton alpha.

Cette dernière ne bougea pas d'un pouce, croisant les bras sur sa poitrine.

Fais ce que tu veux ! pesta le roi, mais je ne veux pas t'entendre sinon tu finis en cellule jusqu'à la prochaine pleine lune. Tu as épuisé ma tolérance envers toi. Ai-je été clair ?

Elle obtempéra de mauvaise grâce mais n'avait pas réellement d'autre choix.

Le roi soupira en se rasseyant sur son trône avant de s'adresser beaucoup plus calmement à Loki.

J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes ici ?

Absolument pas ! répondit ce dernier avec ingénuité et grand sourire.

Bon sang ! s'emporta Schran une nouvelle fois. Votre père m'avait parlé de votre insupportable façon de tout nier en bloc. Je comprends à présent pourquoi Odin avait plus de cheveux blancs que n'importe quel homme de son âge !

Le dieu décida de continuer sur sa lancée, sachant qu'il avait effacé toutes les preuves de son crime.

Votre Majesté, je suis choqué que vous puissiez penser que j'ai agis contre les lois sacrées de votre royaume, dit-il feignant la sincérité au plus haut point.

Jeanne savait parfaitement qu'il mentait, le dieu en avait tout aussi conscience, mais il était hors de question qu'il avoue.

Prince Loki, j'ai la volonté de croire que j'ai été charitable à votre égard. Je vous ai accueilli, vous et votre frère. J'héberge les reliques de votre peuple jusqu'à ce que vous soyez en mesure de les reprendre.

Vous y trouvez aussi votre compte, répliqua-t-il avec suffisance. Vu que mon travail consiste en partie à vous traduire tous nos savoirs.

Quand..., dit le souverain plus haut pour couvrir la voix du dieu. Quand j'ai accepté la requête de votre père, j'ignorais dans quel guêpier je mettais le pied. Et pourtant, malgré la réprobation de mon arrière-petit-fils, je vous ai laissé vivre parmi nous. Je vous ai laissé évoluer librement parmi mon peuple. Je vous ai laissé participer, à une moindre mesure, à nos jours de justice comme si vous étiez un membre de la famille.

Sans en être un, vu que je ne suis ni marié, ni un lycan, ajouta-t-il en reprenant les paroles du roi.

Où votre arrogance s'arrête-t-elle ? cracha William.

Je te répondrais bien, entre les cuisses de ta mère, mais ce serait d'une vulgarité inutile, répliqua le dieu avec son sourire fourbe.

Alors que Jeanne reprochait à son alpha ses propos puérils et que le visage de William se tordait dans une expression meurtrière, Schran se leva une nouvelle fois en demandant un minimum de civilité.

Prince Loki, je vous laisse la possibilité d'avouer vos fautes ici et maintenant, tenta de concilier le roi. Il y a un adage sur cette planète qui dit « faute avouée, faute à moitié pardonnée ».

N'y en a-t-il pas un autre qui dit « pas vu, pas pris » ? N'essayez pas de jouer au plus malin avec moi, Votre Majesté.

Le dieu avait prononcé les derniers mots avec condescendance.

Soit, vous avez des sacro-saintes preuves qui m'accusent d'un crime, soit vous n'avez rien... Et je suis désolé ... mais pour le moment je ne vois rien et n'entends que du vent.

Schran arborait une expression dépitée. Céliane glissait un mot à son époux. Shin, Lucian et Wellan semblaient indifférents. Jeanne lui demandait s'il avait véritablement fait quelque chose. William rongeait son frein, piétinant d'impatience.

Donc, reprit le roi, vous n'avez rien à dire.

Non.

Un sourire mauvais apparut sur le visage de William. Il attendait un geste de Schran et celui-ci vint très vite.

Nous avons retrouvé Dougal MacKenzie suspendu dans sa cellule, hier matin, commença-t-il haut et fort comme s'il s'adressait à une salle bondée alors qu'ils n'étaient que huit en tout et pour tout. Nous l'avons retrouvé à l'agonie et si les gardes avaient fait correctement leur travail, il aurait été retrouvé bien plus tôt. Les gardes ont subi la punition qu'ils méritaient mais, ce que Monsieur Mackenzie a subi est intolérable.

William attrapa deux dossiers posés sur une table tout à côté de l'estrade, il en tendit un exemplaire à Jeanne et un autre Loki. Les deux parcoururent les photos montrant l'état de Dougal. Loki ne s'en émut pas mais les oreilles de Jeanne se plaquèrent sur son crâne et elle lui demanda d'un ton sec si c'était lui qu'avait ça. Loki garda évidemment le silence.

Vous pensez sincèrement que c'est moi qui ai torturé cet homme, dit-il désinvolte.

Vous ne l'avez pas seulement torturé, l'attaqua William, vous l'avez découpé, tailladé et surtout vous l'avez privé de ses attributs.

Pour ce qu'il s'en servait !

Donc vous avouez ! jubila William.

Non, dédaigna le dieu, je faisais juste remarquer le mauvais usage qu'il en avait.

Il en gardera des séquelles à vie ! Malheureusement pour lui, son corps essayait de cicatriser et c'est déformé. Pendant plusieurs heures, nos médecins ont essayé de réparer les dégâts.

N'importe lequel d'entre vous aurait pu lui faire subir ce châtiment.

N'abusez pas ! intervint Shin. Nous savons pertinemment que c'était vous qui aviez le plus de griefs envers lui, après Jeanne, mais nous savons où elle était au moment des faits.

Loki darda le père de son oméga.

Je vous trouve bien complaisant envers un homme qui a bafoué l'honneur de votre fille. Vous êtes censé être un père qui a la responsabilité de sa fille, non ? Dans mon monde, cela signifie aussi qu'il en est le premier protecteur.

Shin se trouva mit à mal. Jeanne était abasourdie par ce qu'elle voyait dans le dossier.

Prince Loki, je comprends parfaitement votre ... frustration mais vous ne pouvez faire justice vous-même. Nous ne pouvons faire prévaloir notre loi alors que les prévenus étaient encore ...

Humains. Merci ! J'ai bien compris votre règle absurde.

Nous sommes des êtres immortels, il faut bien que nous mettions des limites à ce dont chaque personne ici présente peut-être accusée pour ses actes. Nous avons depuis fort longtemps décidé que ce qui était advenu avant l'intégration de cette personne au sein de notre royaume était nul et non advenu. Si nous en tenions compte tous les lycans du royaume seraient dans les geôles pour avoir tués des humains.

C'est un excès de faiblesse ! grogna Loki qui ne comprenait pas cette amnistie.

C'est de la COMPASSION ! hurla Schran. Ce dont vous êtes visiblement dépourvue.

La compassion mène à la faiblesse. La faiblesse à la lâcheté. La lâcheté à la bassesse !

Le dieu bouillonnait devant les propos aberrant du souverain. La voix de Jeanne résonna subitement dans sa tête, lui demandant s'il la trouvait faible.

Bien sûr que non, répondit-il immédiatement. La compassion est une vertu chez une femme et une faiblesse chez un homme.

Jeanne fut blessée par ses paroles. Elle lui fit remarquer sèchement que, de par sa nature, lui plus que quiconque ne pouvait tenir des propos aussi misogynes. Loki s'aperçut alors de la portée de ses mots, mais il était bien trop tard et le dieu à langue d'argent se retrouvait bien sot.

Min tid ulv, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire !

Il voulut se rattraper mieux que cela, mais Schran l'interrompit.

Vos paroles sont celles d'un enfant immature. Vos réactions celles d'un prince pourri gâté, sujet à des accès de colère quand il n'obtint pas ce qu'il veut.

Vous m'accusez, rétorqua farouchement Loki, mais je n'ai toujours pas vu une preuve tangible.

Vous voulez une preuve ? Alors en ..., s'emporta William avant de se faire interrompre par Schran.

Vous voulez une preuve, donc ? dit-il de manière implacable. Si je vous démontre vos torts, vous ne pourrez plus nier.

Essayez et nous en reparlerons après.

L'attitude de Schran à son encontre était méprisante et celle de William suffisante. Loki savait à présent que Jeanne ne lui apporterait plus son soutien et il ne pouvait en espérer du reste de la famille royale. Il adressa un regard noir et défiant au roi, alors que celui-ci reprenait.

Dans les blessures de Monsieur MacKenzie, nos médecins ont retiré des particules d'argent laissés par la lame. Après analyse, celles-ci ont révélés que l'argent n'était pas terrestre.

Donc vous m'accusez immédiatement ! répliqua Loki. Je suis le seul étranger à Midgard sur ce dom...

Non ! le coupa Schran. Je ne vous accuserais pas avec si peu de preuve.

J'ai emprunté plusieurs éléments de votre trésor royal pour ...

De quel droit osez-vous vous approprier des biens qui appartiennent à mon peuple.

Le dieu avait grogné plus qu'il n'avait parlé. Les yeux de Schran s'illuminèrent de leur éclat dorée un bref instant alors que les traits du souverain montraient son agacement.

Vous allez vous taire et me laissez finir ! tonna le roi dont la voix ricocha sur les murs nus. Je suis encore le gardien de vos trésors sur ordre de votre père et jusqu'au retour de votre propre roi. Je rappelle que le trône d'Asgard appartient à Thor et non à Loki d'Asgard.

Le dieu serra les dents face à ces paroles humiliantes.

Nous avons pris grand soin des pièces et celles-ci n'ont subis aucun dommage. Mais les résultats sont sans appel. La lame qui a blessé Dougal Mackenzie a été faites avec de l'argent asgardien.

Il n'y avait aucune mine d'argent sur Asgard, réfuta le dieu. Seul Vanaheim possède un minerai suffisamment pur pour fabriquer les trésors royaux.

Peu importe qu'il soit d'Asgard ou de Vanaheim, cracha le souverain. Ce dont nous sommes sûr est que sa provenance est la même que celle de vos bijoux de famille. Je sais par Jeanne que vous vous êtes forgés des dagues en argent suffisamment robustes pour vous défendre face à l'un des nôtres. J'aimerais les voir pour confirmer nos dires ou vous disculper.

Loki ria d'un rire faux.

Vous pensez sincèrement que je vais vous confier mes dagues... Vous ne pouvez rien m'ordonner.

Vous êtes hébergé ici, vous devez vous soumettre aux ordres de mon grand-père, tempêta William.

Lucian rappela le jeune homme à l'ordre mais ce dernier ne l'écoutait pas. Loki comprit que le Louveteau avait Schran de son côté et qu'il était prêt à tout pour l'éloigner de Jeanne.

Louveteau, l'interpella Loki en défiant le jeune homme du regard au grand d'âme de Jeanne. Je vais te rappeler la loi de ton grand-père en le citant. « N'étant ni marié à un lycan, ni un lycan moi-même, je ne suis pas soumis à la loi du Royaume des Loups ». Ce qui veut aussi dire, que je ne suis pas soumis à l'autorité de ton roi, ni à ses commandements.

Seuls les coupables se cachent derrière la loi pour échapper à toute condamnation.

Seuls les sots ne le font pas !

William le toisa d'un regard incandescent qu'il lui retourna. Au moindre mouvement de l'un ou de l'autre, ils se sauteraient mutuellement à la gorge. La voix de Jeanne, appelant à la paix, était un écho lointain dans son esprit.

Soudain la lycane aboya, attirant l'attention de tout le monde et surtout détournant le duel du dieu et du fils aîné. Elle se mit à signer avec une rapidité étonnante, Loki n'en saisit pas un mot dans son esprit. Il reçut seulement l'idée qu'elle parlait de lui. Le défendait-elle ? Il l'espérait.

Je vois, dit finalement Schran en adressant un regard glacial à Loki. À votre expression, je remarque que vous n'avez pas compris l'information dont vient de me faire part Jeanne.

Le dieu garda une fois de plus le silence mais il ne put s'empêcher d'adresser un regard empli de reproche à la lycane.

Êtes-vous beaucoup trop fier pour avouer que votre magie vous échappe à cause du rut ?

Ce n'est pas à cause du rut et je contrôle parfaitement mes pouvoirs, assura-t-il avec dédain. Si vous êtes incapable de croire à mes paroles aujourd'hui, qu'est-ce qu'il me prouve que tout ça n'est pas un coup monté par le Louveteau contre moi ?

Jeanne poussa un grognement désapprobateur, tout en lui demandant d'arrêter de mentir. Alors que William s'approcha encore plus du dieu de manière menaçante. Attitude qui n'impressionna nullement Loki.

Prince Loki ! J'en ai assez de vos simagrées. Nous ne sommes pas réunis ce matin pour notre plaisir. La manière dont la victime a été dépecée est particulière et semblable à aucune autreL

J'ignorais que la façon de dépecer une bête pouvait être si reconnaissable ?

Shin, en retrait depuis le début, s'avança alors d'un pas.

Il en existe de multiples mais je ne vais pas entrer dans les détails. Cette méthode est la mienne et donc celle de notre famille. Chacun des membres, ici présent, l'utilise quand il chasse. La façon dont le couteau a couru sur la chair est ma manière, une oubliée depuis des siècles par l'homme du commun mais que je fais perdurer.

Donc comme seules preuves, vous n'avez qu'une « méthode de dépeçage familiale », dont je ne fais pas parti, et une prétendue analyse d'argent qui correspondrait à de l'argent vane ?

Loki pouffa de rire avant de s'adresser au roi ironique.

Reconnaissez que c'est un peu léger, Votre Majesté. Vous ayant vu à l'œuvre, vous êtes habituellement plus doué pour prouver la culpabilité de quelqu'un.

Un silence s'abattit dans la salle du trône. Le roi semblait réfléchir, les autres membres le regardaient, attendant la sentence. Jeanne était affligée par le comportement de son alpha et Loki savait qu'il s'en sortirait grâce à sa dernière pirouette.

Prince Loki, vous continuez d'esquiver et de nier votre responsabilité dans cette affaire, vous ne me laissez donc aucun choix.

Le roi soupira d'un air résigné et déçu. Jeanne tressaillit et Loki comprit à la réaction de son oméga que cela n'annonçait, finalement, rien de bon.

Prince Loki d'Asgard, je vous reconnais coupable d'avoir torturé et mutilé un prisonnier du royaume des Loups. Cependant, n'étant qu'un simple invité et donc non soumis à nos lois, je vous laisse le choix de votre sentence... Soit, je vous banni de manière définitive de notre royaume, soit vous acceptez de perdre les privilèges et votre immunité liés à votre statut d'invité et vous vous plierez aux conditions que je jugerais nécessaire, pendant le temps que je jugerais nécessaire.

Loki sentit la rage montée en lui. Il dut faire un énorme effort pour garder le contrôle sur ses pouvoirs fluctuants alors que Jeanne tentait de le tempérer.

Pensez-vous sincèrement que vous pouvez m'imposer votre volonté ?! gronda-t-il avec véhémence. Pensez-vous sincèrement que j'accepterais de perdre ma liberté pour un crime que la victime avait amplement mérité ?... Il en est hors de question !

Vous choisissez donc le bannissement ? demanda calmement le roi.

Bien évidemment !

Un non suppliant résonna dans son esprit. Jeanne le pria de revenir sur sa décision.

Êtes-vous sûr de vous ? insista Schran.

Jeanne et moi partirons dans la journée, assura-t-il.

Le roi haussa les sourcils semblant étonné par ses propos. Il se tourna alors vers la lycane.

As-tu réellement décidé de le suivre ? lui demanda-t-il doucement.

Jeanne adressa un regard malheureux à Loki. Elle le supplia de revenir sur sa décision. Perdre sa liberté était un prix modique afin qu'ils puissent rester ensemble et continuer de faire évoluer leur relation, surtout après leur intermède au chalet. Pour Loki, il en était hors de question. La lycane essayait de le faire changer d'avis mais il restait buté. Elle essayait de lui faire comprendre ce qu'il risquait en étant isolé. Le monde n'était pas aussi faible que le dieu semblait le penser. Certains dangers étaient tapis et attendaient la meilleure occasion pour surgir. Loki argumenta à l'inverse. Ils iraient à la Nouvelle-Asgard où toute destination qu'elle voudrait.

Le roi les coupa dans cet échange silencieux.

Jeanne, mon enfant, si tu choisis de le suivre, dit-il implacable, tu perdras tout. Ton nom, ton rang, la protection du royaume, ta famille, ...

La lycane était déchirée en deux. Pour son alpha, elle était prête à abandonner tout cela, à contre-cœur mais elle le ferait.

... si tu t'en vas, tu seras une paria pour notre peuple tel que Carnel le fut. Tu ne seras pas chassée, ni poursuivie mais tu te retrouveras séparer de tes enfants. Je les enverrais chez leur père et aucun contact avec eux ne te sera accorder.

Avec ce levier, Loki savait que jamais Jeanne ne le suivrait pas. Elle avait toujours été clair sur ce point, si elle devait choisir entre lui et sa famille, les jumeaux passeraient avant. Le dieu voyait que le roi venait de gagner sur son oméga. Elle lui adressa un regard malheureux, ravagé par la douleur d'une séparation éventuelle mais encore plus pas la terreur d'être rejetée par les siens.

Jeanne le supplia encore une fois de changer d'avis. Loki lui répliqua d'un ton froid qu'ils s'étaient promis que si l'un allait quelque part l'autre irait mais qu'apparemment ce n'étaient que de belles paroles. Elle couina en retour en lui demandant si la liberté était plus importante qu'elle et leur lien.

Ma liberté est plus importante que tout ce que pourrait m'apporter une femme, tonna-t-il se sentant trahi.

Il sentit les émotions de Jeanne le parcourir avec violence. Il y eut la surprise, puis la peine et enfin la colère. Son oméga le toisa d'un regard glacial.

Faites ce que vous voulez, Votre Altesse, pensa-t-elle cassante, vu que je ne suis qu'une femme de plus dans votre lit.

Une colère froide parcourut le corps du dieu et le poil de la lycane frémit légèrement.

Je sais pertinemment que c'est toi qui as fait ça. Tu oublies que tu ne peux mentir à ton oméga.

Jeanne s'était détourné et se dirigeait vers la sortie principale.

Min tid ulv, je ..., l'interpella-t-il à haute voix se maudissant intérieurement mais ne voulant céder.

Je n'influencerais pas ton choix. Le mien est fait et je n'ai pas besoin de te dire lequel est-ce. Tu m'as dit que tu voulais être heureux alors choisis ce qui te rendras heureux. De mon côté, je vais faire le nécessaire pour être sûr qu'aucun bâtard n'a pas été conçu et qui obligerait le dieu de la Malice à perdre sa liberté chérie dans un futur proche.

Les paroles brusques de Jeanne firent frémir Loki. Il ne s'était pas imaginé un instant que de tels propos l'atteindraient de cette manière. La porte se referma sur une Jeanne en colère et lui doutant une fois de plus du chemin qu'il devait suivre.

Devait-il renoncer à sa liberté nouvellement retrouvée et rejoindre son oméga ou renoncer à elle et ne plus jamais la revoir ? Est-ce qu'une seule des solutions le rendraient heureux ?

Alors prince Loki, que choisissez-vous ?

---------------------

Voici un chapitre particulièrement long. 

Un chapitre particulièrement tendu. 

Qui pense que Loki et William vont finir par s'entretuer ?

Que va donc décider notre Dieu de la Malice ?

Jeanne va-t-elle lui pardonner ses propos machistes ?

Toutes les réponses la semaine prochaine. 😉

Bonne semaine.

R&B

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