𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄

By lookingforshe

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La mort frappait dans l'ombre. Elle n'avait jamais été vue, elle n'avait jamais été entendue, arrachant des â... More

NDA
Prologue
1. De passage
2. Visiteur surprise
3. Séance fantôme
4. L'article
5. Game Over
6. Illusion
7. Cadeau empoisonné
8. Jamais vu, jamais entendu
9. Dixième échec
10. Mens moi
11. Une question de chance
12. Rêve ou réalité
13. Démon(s)
14. Double face
15. Promis.. ou pas
16. Confiance
17. Q
18. Sombre solitude
19. Questions et tourments
20. Vraie nature
21. Jeu de regard
22. Destin
23. Descente aux enfers
24. Respire, Zara
25. Calvin
27. Avertissement
28. Tornade Clifford
29. Qui est-tu ?
30. Âme
31. Sans émotions
32. Photos
33. Destins liés
34. Désir mortel
35. Poison
36. Attirance interdite
37. Infiltration
38. Besoin de contrôle
39. Une minute
40. Monstre
41. Silence
42. Victime et mercenaire
43. Le même ciel
44. Vague de déni
45. Étoile filante
46. Souvenirs
47. Mauvais écho
48. Bonne nuit
49. Pour toujours et à jamais
50. Deux frères
51. Jusqu'à la fin
52. Tic Tac
53. Seuls contre tous
54. Mr. Curtis
55. Regardez-moi

26. À ta place

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By lookingforshe


Vingt minutes plus tard.
Motel. Canada.

Mes yeux se refermaient alors que des gouttes d'eau brûlantes s'écrasaient sur ma peau, en manque de chaleur depuis bien trop longtemps et je m'assis sur le sol de la douche, les jambes flageolantes.

Le moindre mouvement décuplait la douleur et me laissai extérioriser un juron. Mon corps me brûlait affreusement. Je ne pouvais pas m'empêcher de grimacer en m'abaissant vers le bas.

J'avais l'impression d'avoir été poignarder une centaine de fois.

L'eau pénétrait mes plaies qui à coup sûr, avait frôlé de peu l'infection et je faufilai une main à travers mes cheveux salies par de la poussière, mélangée à du sang.

Je serrai les paupières afin d'éviter de m'attarder sur la couleur qui s'amassait au fond de cette baignoire, quittant mes membres pour se mêler à l'eau claire qui ruisselait en abondance au dessus de moi.

Quelques boucles solitaires accaparaient le milieu de mon visage et je laissai ma tête retomber sur mes genoux, exténuée aussi bien physiquement que mentalement.

Eden était parti.

Ethan et Rome résidaient toujours au revers de cette porte que je fixai de temps en temps, par peur qu'ils ne décident de l'ouvrir à un moment ou à un autre étant donné qu'il n'y avait pas de verrou.

J'avais bien évidemment gardé mes sous-vêtements, quitte à devoir supporter l'humidité du tissu encore une semaine de plus.

Ça m'est égal.

J'étais fatiguée. Je ne voulais pas me battre contre eux.

La pièce se remplit de buée tandis que les saletés accumulées se décollaient de ma peau.

Mise à part le bruit des jets d'eau, l'espace était plongé dans un silence de plomb. J'aurai presque pensé que les deux garçons avaient quitté la chambre de motel si l'un d'eux ne se sentait pas obligé d'hurler à chaque moment de blanc.

Je passai la paume de ma main le long de mes bras, ne retenant pas une grimace de traverser mon visage et effectuai la même chose sur mes jambes afin de me débarrasser de tout ce sang.

Je n'avais pas réussi à retirer l'intégralité des épines enfoncées dans ma peau mais, le plus important avait été fait.

Le bandage abritant ma main n'avait pas été assez suffisant pour refermer ma plaie.

Je crois qu'il me fallait des points de suture.

La blessure était ouverte et n'allait pas cicatriser de cette façon, mais cela m'étonnerai qu'un kit de suture soit en leur possession.

Et puis, je ne m'étais jamais recousue auparavant.

Ils s'arrêtaient généralement avant de me causer une blessure qui nécessitait des soins à l'hôpital.

Je savais simplement désinfecter et cacher les plaies.

L'eau chaude continuait de s'écraser sur le haut de mon crâne alors que j'essorai ma longueur de ma main valide et arrêtai finalement le jet.

J'agrippai le bord de la baignoire et me relevai difficilement, effectuant des mouvements lents afin de ne pas rencontrer le carrelage par mégarde ou-

Ça va Diaz ? Questionna bruyamment le blond.

Je sursauta à l'entente de la voix qui m'interpella depuis la chambre, au revers de cette porte et glissai hors de cette douche, l'être soudainement en alerte. Mon dos se colla violemment au sol et j'étouffai un gémissement de douleur en grimaçant, les paupières presque clauses.

— Fait chier... Soufflai-je en me redressant en appuyant mon unique main valide contre le sol humide.

Tu penses qu'elle vient de caner ? Entendis-je depuis la chambre alors que je peinais à me remettre sur mes deux pieds.

Si seulement.

Je me redressai et raflai la pièce du regard, espérant y trouver une serviette, de quoi désinfecter mes plaies ou alors un vêtement qui pourrait remplacer ma robe, n'importe lequel.

Ma robe était courte, fine et pleine de sang. J'ai été amené de force dans un pays qui ne dépasse jamais les zéro degrés, alors je ne pouvais pas prévoir ce genre de détail.

Encore moins après avoir été kidnappé par une bande de malades.

— Non, elle se serait pas suicider, répondit la voix de Rome alors que je fouillais les placards à la recherche de quelque chose pour m'essuyer.

— Comment tu peux en être aussi sûr enculé, je te rappelle qu'elle a été interné.

Je me figeai, les deux mains agrippées aux bords du lavabo et écarquillai les yeux en fixant un point aléatoire sur le miroir plein de buée.

Attendez.. comment est-ce qu'il savait ça ?

— Appelle la encore pour voir.

— Zara ?

Putain... comment est-ce qu'il savait pour l'hôpital.

Ils étaient venus chez moi à plusieurs reprises, peut-être qu'ils avaient remarqué le cadre, dans ma chambre.

Oui, c'était forcément ça.

Je... ouais, répondis-je en fixant mon reflet, les membres crispés.

— Tu vois, je te l'avais dis ! Annonça la voix de Rome.

Je passa une main sur mon front et pris une profonde inspiration en m'abaissant vers le dernier placard que je n'avais toujours pas fouillé.

Mon cœur frappait violemment ma cage thoracique, une habitude que mon corps avait semblé prendre étant donné la situation.

J'étais constamment en alerte, dans la totale incapacité d'apaiser mon esprit.

Il avait toujours quelque chose à dire.

Une remarque à me partager, une crainte ou un avertissement.

Il ne fermait jamais sa gueule.

La drogue elle-même ne pouvait pas combattre cette longue torture que mon cerveau n'allait probablement jamais arrêter de me causer.

J'étais maudite.

C'est pour ça que j'étais ici, avec eux.

J'étais putain de condamnée.

Ma main agrippa un tissu puis, je le tirai en ma direction avant d'enrouler ce qui semblait être une serviette autour de mon corps.

Je m'assis sur le rebord de la baignoire, les yeux perdus dans le vide et refermai le temps d'une seconde les paupières.

Mon pouls ne pouvait plus ralentir, me donnant l'impression que mon cœur n'allait pas tarder à bondir de ma poitrine comprimée. Je le sentais aux quatre coins de mon corps. Il était soit trop fort, soit trop faible.

Dans les deux cas, ce n'était pas une partie de plaisir.

J'avais peur de refaire une crise. Je n'avais aucun contrôle sur mon propre corps, constamment sous pression. Si cela venait à arriver, un peu comme la veille, c'était terminer pour moi.

Pas de pilule, pas de Zara. 

Je rouvrais finalement les yeux, laissant retomber la serviette au sol pour récupérer ma robe et grimaçai en empoignant le tissu humide.

Je n'avais pas trop le choix de toute façon.

...Je déteste ma putain de vie.

Bienvenue au club.

J'essora une dernière fois mes cheveux mouillés puis, enfila ma robe par le bas, passant une jambe après l'autre pour la faire remonter jusqu'à ma taille. Je recouvra par la suite ma poitrine, une grimace agrippée au visage alors que j'essayai de passer outre l'hématome qui dévorait ma côte et renfilai les manches, ne retenant pas un gémissement de douleur de quitter mes lèvres.

Comme dit précédemment, j'avais la peau qui marquait très facilement.

Une chute, un coup ou un contact un peu trop.. fort était suffisant pour laisser une trace.

En bref, ce bleu n'était certainement le seul à trainer sur ma peau après ces deux journées en compagnie de meurtriers.

Je tendis mes deux bras devant moi et jura en analysant de plus près les trous que ces épines avaient creusés dans le tissu.

Je l'aimais bien cette robe..

Ta gueule Zara, tu ne seras même plus vivante pour la remettre.

Diaz ? T'as finis ?

Fait chier...

J'ajustai une dernière fois ma robe, qui allait dans tout les cas finir à la poubelle et déposai ma main tremblante sur la poignée en fer.

Ethan et Rome n'étaient pas aussi.. flippant qu'Eden, mais ils étaient assez bien assez capable de me tuer dans la seconde qui suivrait, j'étais leur otage.

Leur otage bordel..

C'est de la folie...

Oui, répondis-je en me raclant la gorge.

Je tourna la poignée puis, la poussa tandis qu'un nœud se formait au fond de mon estomac.

Ce n'est pas Eden.

Ce n'est pas Eden.

Mais eux aussi, ils tuent des gens.

Mes yeux croisèrent deux pupilles brunes, appartenant au jumeau qui se tenait juste devant la porte puis, vers celles du blond qui lui, était assit sur le lit, un fil et une aiguille à la main.

Le silence avait reprit le dessus, soudainement coupé par les bruits de pas du garçon aux cheveux rouges et je le suivis du regard lorsqu'il s'avança vers Ethan pour récupérer l'aiguille ainsi qu'une bouteille d'alcool sorti de nulle part.

J'haussa un sourcil en l'observant s'assoir au sol et y étaler une serviette puis écarquilla les yeux en comprenant peu à peu ce qu'il comptait faire.

Il ne va pas me recoudre la main là ?

Tu.. non, dis-je soudainement en regrettant amèrement d'avoir quitter cette salle de bains.

Rome leva les yeux au ciel alors que j'avançai à reculons et mordillai l'intérieur de mes joues en voyant le blond se retenir de rire.

Si je ne te recouds pas, la plaie va s'infecter et là, tu pourras dire au revoir à ta main.

Un petit rictus innocent envahit les commissures de ses lèvres tandis que je le dévisageai, lui, son ami et l'aiguille qu'il faisait tournoyait entre ses doigts, les sourcils froncés.

Ses paroles tourbillonnaient au sein de ma conscience et je continuai à le fixer, presque abasourdie.

Il veut me recoudre.

Lui.

Me recoudre.

Putain.. tu t'es cru dans Grey's Anatomy ou quoi ?! Dis-je alors qu'un foutu ricanement lui parvenu.

Il passa sa main sur son crâne, longeant sa nuque, jusqu'à agripper la chaîne en argent qui entourait son cou à moitié abimé, une lueur malicieuse régnant au fond de ses pupilles lorsque ses lèvres écorchées se mouvèrent.

Bah.. je regardai seulement la série pour Derek et Jackson-

April aussi ! Reprit Ethan malgré le peu d'humour dont je voulais faire preuve en ce moment même. April c'est genre...

Sa voix se coupa lorsque son regard croisa le mien et il se racla la gorge avant de plisser les lèvres pour retenir un énième ricanement de s'échapper de sa trachée.

Quelle bande de cons..

Enfin bref.. reprit le jumeau. J'ai de l'expérience pour.. tous les machins de chirurgie.

Pardon ?

Un las soufflement quitta mes lèvres en observant cette ridicule petite aiguille qu'il tenait entre deux de ses doigts et je redressai ma main blessée que je commençai doucement à ne plus vraiment sentir.

C'est une mauvaise idée.

Tu peux me faire confiance.

Plutôt crever. 

C'est ce qui va justement se passer si je laisse ma main dans cet état.

...Mais c'est une très très mauvaise idée.

Mon regard glissa vers ce que le jumeau avait amené avec lui puis, remonta lentement pour croiser une nouvelle fois ses iris brunes, ne me laissant seulement que quelques secondes de réflexion.

Et puis merde.

Je m'approcha finalement de Rome et m'abaissa jusqu'à prendre place sur le sol, face à lui alors qu'il venait d'hausser un sourcil de surprise.

Je savais que j'allais très prochainement le regretter.

Mais ce n'en n'était qu'un parmi tant d'autres. Ma liste était longue, un regret de plus ou de moins n'allait pas changer grand chose.

Si, l'avenir de ta main.

Je me pencha et attrapa la bouteille d'alcool soigneusement apporté par le jumeau puis, dévissa le bouchon sous les yeux des deux garçons, soudainement captivé par les moindres mouvements que j'effectuai.

Je mena le goulot à mes lèvres et y bu une longue gorgée qui brûla de loin ma trachée, me forçant à grimacer pour avaler ce liquide.

C'est sûr que boire de l'alcool le ventre vide et la gorge sèche n'était pas la meilleure des idées.

Mais ça aussi, je n'étais pas douée pour en avoir de toute façon.

Ouais euh.. je n'ai rien pour t'anesthésier alors... tu devrais prendre plus de gorgées, m'informa Rome alors que sa remarque me fit violemment déglutir.

Je fixa le jumeau dans les yeux tandis que mes organes se crispaient sous la peur et j'inspirai difficilement en recollant immédiatement mes lèvres au goulot.

Me faites pas crever, s'il vous plaît..

. . .

Ok, j'ai finis, annonçait finalement le jumeau.

À l'entente de ses paroles, je laissai mon corps retombé en arrière, les membres tremblants et la gorge en feu.

La profonde douleur qui agressait mon être était exactement comme je l'imaginais.

J'avais envie de me tirer une balle.  

La bouteille d'alcool était vide. Complètement vite, et mon cerveau ne parvenait pas à se concentrer sur quelque chose en particulier.

J'étais là. Je ne l'étais plus.

J'avais mal.

La sensation de cette aiguille perçant ma peau, encore et encore ne me quittait pas. Elle se manifestait dans les moindres recoins de mon corps. Elle me brûlait, me blessait.

Parfois, elle s'en allait.

Et elle revenait, encore plus puissante qu'avant.

Je sentis mon corps se redresser et quelqu'un empoigner ma main pour y enrouler un bandage propre. Mon regard se déposait sur ce que je pouvais apercevoir sans avoir à relever la tête puis, s'accrochait à la tâche de sang provenant évidemment de moi, étalé sur la serviette que Rome avait placé ici avant de commencer à jouer les pseudos chirurgien.

Et ouais, il était à chier.

T'aurais peut-être pas dû boire tout ça.. me dit la voix du jumeau alors qu'il tirait mon corps en arrière.

J'étais d'accord avec lui, enfin, en partie.

Au moins, je n'avais pas pleinement conscience de ce que je faisais. Les spécimens qu'étaient Eden et ses amis paraissaient moins effrayant avec toute cette bouteille dans le sang.

Mais le problème était justement que je n'avais pas pleinement conscience de ce que je faisais.

Je réagissais mal à l'alcool.

J'avais effectivement pu l'expérimenter à plusieurs reprises, assez pour confirmer mes dits en tout cas.

Rome me lâcha puis, je m'appuya au rebord du lit pour tenter, malgré tout de me redresser. Ma tête me faisait mal, ma vue prenait du temps pour redevenir ne serait-ce qu'un tout petit peu nette et le fait que je ne sois toujours pas inconsciente était un vrai miracle.

D'habitude, la moitié d'une bouteille suffisait à m'achever.

Mec ! Hurla le blond alors que sa voix stridente pénétrait soudainement ma conscience, m'incitant même à recouvrir mes oreilles des deux paumes de mes mains. Tu sais où est Alex ?

Ses yeux bleus croisèrent les miens tandis que son téléphone était soigneusement collé à son oreille et il détournait le regard en entendant son ami se rapprocher.

Rome quitta la salle de bains, les mains de nouveau propre et fronça les sourcils en prenant place sur l'extrémité du lit, intrigué par les paroles du blond.

Tu connais Alex, il disparaît et réapparaît tout le temps.

...Ok Eden, à tout de suite, répondit le blond en raccrochant.

Mes poils s'irisèrent en comprenant, lentement, que le criminel n'allait pas tarder à revenir et je laissai, par mégarde mon corps retombé sur le lit en extériorisant un hoquet de surprise.

Meeeeeerde...

Le blond secoua la tête en décelant son regard du mien et jeta son téléphone sur les genoux de Rome, une légère grimace au visage tandis qu'il récupérait la parole :

J'espère que t'es prêt à te prendre la tournade Louna Clifford en pleine gueule, parce que c'est exactement ce qui va se passer, annonça finalement Ethan.

Louna. Louna. Louna..

Sasha, Eston et maintenant Louna ?

Mon cerveau était bien trop embrouillé pour pouvoir assimiler ces nouvelles informations ou même y réfléchir un peu trop longtemps.

Il l'a trouvé ?! Répondit Rome en se redressant.

Oui, et heureusement qu'Alex ne sera pas avec nous parce qu'elle-

Dites ? Dis-je d'une voix enrouée alors que j'avais déjà perdu tout contrôle, coupant le blond dans sa lancée. Vous êtes un gang d'assassins ou une merde comme ça ?

Un ricanement lui parvint à l'entente de ma question, suivit de celui du jumeau qui se retournait à son tour vers moi.

Non parce que vous kidnapper des gens, alors.. Repris-je en me redressant finalement, le cerveau en vrac.

Va falloir la faire vomir avant qu'Eden arrive, annonça Ethan, un rictus aux lèvres en s'adressant à son ami.

Le jumeau haussa la tête de haut en bas pour confirmer les paroles du blond et j'alternai le regard entre les deux. Il souffla en pinçant l'arête de son nez et cala sa main sous sa mâchoire alors que je raflai sans vraiment m'en rendre compte, son cou.

Ne lui demande pas.

Ferme ta gueule et ne lui demande pas.

Sinon, Zara, m'interpella le blond, un léger sourire encré aux lèvres. T'aurais pas croiser un mec par hasard ? Du genre, un peu baraqué — pas tant que ça hein, avec des cheveux blancs, un tatouage sous l'œil et-

Le blond se stoppa dans sa lancée lorsque quelqu'un toqua à la porte. Les yeux écarquillés du jumeau croisèrent les miens, me demandant de m'assoir sur le lit lorsqu'il s'approcha de la porte d'entrée à son tour et un las soufflement quitta mes lèvres alors que je laissai mon corps retombé sur le matelas.

La porte s'ouvrit puis se referma lorsque le criminel pénétra dans la chambre, comme attendu.

On bouge, annonça-t-il simplement en longeant la pièce, s'arrêtant soudainement devant le lit où je me trouvais.

Il inclina sa tête vers moi et plongea ses yeux clairs dans les miens, le sourcil haussé avant de rompre le contact visuel et de se tourner vers les deux garçons.

Je peux savoir pourquoi elle est déchirée ?

Rome frotta sa nuque, les lèvres plissées en me fixant pour éviter le regard du criminel et entrouvrait finalement la bouche afin de prendre la parole, sous le regard oppressant d'Eden.

Bah.. je devais recoudre sa main et on avait rien pour l'anesthésier, répondit-il alors qu'un énième frisson traversait mon échine.

Cette putain d'aiguille.

Je tandis ma main en face de moi et grimaça en observant le bandage qui camouflait les points de suture que le jumeau m'avait fait un peu plus tôt dans l'heure.

Un ricanement étouffé retentit dans la pièce soudainement plongé dans le silence et j'observai le criminel fouiller ses poches et y sortir des clés de voiture qu'il lança à Rome.

Le jumeau les attrapa en plein vol puis, se tourna vers le blond qui se redressa et ensemble, se rendirent vers la porte de sortie.

Debout trésor, m'ordonna Eden tandis que les deux garçons quittaient la pièce.

Arrête de m'appeler trésor... Soufflai-je en me redressant, extériorisant quelques jurons par la même occasion.

Le criminel haussa les sourcils alors que je fronçai les miens en observant le rictus qui étira soudainement les commissures de ses lèvres, accentuant les deux fossettes creusées dans ses joues, dont l'une bleutée par ce qui se trouvait être un coup, de toute évidence.

Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

Madame a une langue ? Dit-il en m'observant de haut comme à sa putain d'habitude, une lueur malicieuse brûlant au fond de ses pupilles. Tu m'impressionnes, trésor, je pensais que tu allais garder ta jolie petite bouche fermée.

Je le fusillai du regard, une grimace probablement encrée au visage et redéposait mes deux pieds au sol, me débattant intérieurement pour ne pas retomber par terre et avancer vers la porte de sortie.

Je tenta d'agripper la poignée mais, mon corps en décida visiblement autrement lorsqu'il glissa finalement au sol, me laissant extérioriser un léger cri de surprise.

Fait chiiiierrrrr...

Le criminel souffla en observant mon corps affalé au sol et s'approcha rapidement tandis que je roulai pour terminer sur le dos.

Je sentis deux mains empoigner ma taille et me faire quitter la moquette pour me faire rencontrer, sans une onde de douceur, l'épaule d'Eden.

Mes narines s'emplissaient de l'odeur masculine qu'il dégageait, encore et toujours mélangée à du sang et de clignai plusieurs fois des yeux en retenant un relent de vomi de s'échapper de mon estomac.

Bordel.. Soufflai-je alors qu'il ouvrait la porte de sortie et quittait la pièce.

J'essayai tant bien que mal de me redresser en m'appuyant à l'aide des paumes de mes mains, par la suite contrer par l'une des siennes qu'il plaqua contre mon dos afin de me refaire penché en avant.

— ...T'es qu'un connard, ajoutai-je lorsqu'il entra dans l'ascenseur.

Ma tête me faisait mal et l'espace qui nous entourait semblait tourner, encore et encore plus vite, la position dans laquelle je me trouvais, la tête à l'envers, n'arrangeait effectivement pas mon cas.

Son manque de réaction chauffa d'avantage mes nerfs. Je n'avais pas peur de lui, pas.. dans cet état et le fait qu'il fasse soudainement le mort me donnait envie de lui arracher les yeux.

À ta place, je me contrôlerais pour ne pas regretter mes paroles au réveil.

— À ta place, je me tirerai une balle, répondis-je d'un ton cru.

Je tentai de me débattre, malheureusement retenu par le criminel qui s'approchait tout de même du comptoir pour rendre les clés de la chambre à la jeune femme à qui nous avions eu affaires la veille.

J'espère que vous.. euh.. vous avez passer un bon séjour chez-

Un rire jaune quitta soudainement mes lèvres à l'entente des paroles plutôt ironique de l'hôtesse tandis qu'Eden s'éloignait vers la porte de sortie.

C'ÉTAIT À CHIER ! Hurlai-je alors que mon cerveau brûlait à l'intérieur de ma boite crânienne.

Je me figea lorsqu'un courant d'air crispa mes membres dans cette robe fine et toussa en sentant mon estomac se secouer dans tous les sens.

Une voiture s'arrêta en plein milieu de la route fantôme puis, j'entendis une vitre s'abaisser pour enchaîner sur le visage de Rome.

Attendez ici, annonça le criminel qui contourna le véhicule pour s'approcher d'un buisson.

— Tu fous quoi ? Hurla le blond, désormais à plusieurs mètres de nous.

Il faut que je la fasse vomir, répondit-il.

Je me débattais encore, à bout de souffle et essayai de me débarrasser de ses mains qui calcinaient ma peau rougit par le froid alors que mon cœur palpitait violemment à l'intérieur de ma poitrine.

« Tu m'aimes Zara, pas vrai ? Alors fais-le. »

« Fais-le. »

Je suis désolée pour Calvin, ok ? C'était un accident ! Je voulais pas faire ça !

...Ta gueule Zara, ferme-la.

Le criminel me fit quitter son épaule et agrippa mes épaules afin de ne pas me faire rencontrer le sol tandis que les paroles de Sabrina détruisaient mon cerveau à petit feu.

Je suis désolée... Je ne voulais pas lui faire de mal.. c'était un acci-

Ma poitrine se souleva sans redescendre et je me figeai en fixant les yeux clairs d'Eden. Les miens s'écarquillèrent alors que mes propres paroles résonnaient au fond de mon cerveau, conscient de la connerie que je venais de faire.

Oh. Putain.







__

eh bah yes zara ! elle a même pas besoin de moi pour se mettre dans la sauce.

bref bref bref.

on vient de passer la barre des 10k je-
c'est dingue merci mille fois.

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