𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄

By lookingforshe

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La mort frappait dans l'ombre. Elle n'avait jamais été vue, elle n'avait jamais été entendue, arrachant des â... More

NDA
Prologue
1. De passage
2. Visiteur surprise
3. Séance fantôme
4. L'article
5. Game Over
6. Illusion
7. Cadeau empoisonné
8. Jamais vu, jamais entendu
9. Dixième échec
10. Mens moi
11. Une question de chance
12. Rêve ou réalité
13. Démon(s)
14. Double face
15. Promis.. ou pas
16. Confiance
17. Q
18. Sombre solitude
19. Questions et tourments
20. Vraie nature
21. Jeu de regard
22. Destin
24. Respire, Zara
25. Calvin
26. À ta place
27. Avertissement
28. Tornade Clifford
29. Qui est-tu ?
30. Âme
31. Sans émotions
32. Photos
33. Destins liés
34. Désir mortel
35. Poison
36. Attirance interdite
37. Infiltration
38. Besoin de contrôle
39. Une minute
40. Monstre
41. Silence
42. Victime et mercenaire
43. Le même ciel
44. Vague de déni
45. Étoile filante
46. Souvenirs
47. Mauvais écho
48. Bonne nuit
49. Pour toujours et à jamais
50. Deux frères
51. Jusqu'à la fin
52. Tic Tac
53. Seuls contre tous
54. Mr. Curtis
55. Regardez-moi

23. Descente aux enfers

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By lookingforshe



Minuit.

Ma poitrine arrêtait soudainement de se regonfler à l'entente du mot que cet individu venait à l'instant même de prononcer, me mettant une claque invisible au visage.

Ma peau me rongeait et ma salive s'accumulait désagréablement au fond de ma gorge.

Il se répétait, encore et encore à l'intérieur de ma boîte crânienne.

Mon cerveau hurlait à pleins poumons, Canada... Canada... Canada...

Mes oreilles se bouchaient et bourdonnaient, accentuant le poids sur mes épaules qui allait me faire chuter au sol.

Je fixai les lèvres de mon interlocuteur, le corps paralysé et les observai s'entrouvrirent, suivit d'un nuage de buée gelé.

Montez.

Je pouvais sentir les ondes de sa voix à travers mon être mais, le son ne coopérait pas en retour, plus occupé à me contenir afin de ne pas finir sur le béton.

Je n'étais plus à Manhattan.

Je n'étais même plus aux États-Unis.

Alex m'avait amené dans un autre pays.

...Putain.

Je grimaçai en avalant pour la énième fois de travers puis fixai cet individu du regard. Il me dévisageait dans le plus grand calme et retenait même un bâillement d'élargir sa bouche alors que je pinçai la mienne.

— Je ne vais pas monter dans votre voiture... Soufflai-je, reprenant ma marche en réprimant un grognement de douleur.

Mes jambes me brûlaient, mes bras aussi, mon visage faisait de même.

Mais cette douleur ne pouvait pas rivalisé avec celle qui écrasait mes organes.

Ça ne pouvait pas être réel...

J'étais à des kilomètres et des kilomètres de chez moi. De mon université. De mes amis.

De ma nouvelle vie.

J'étais loin de tout ce qui m'avait reconstruit, et près de tout ce qui m'avait tuer.

Mes pas étaient lourds, comme si mon poids venait de se dédoubler et ralentirent, secouée par un vertige qui m'incita à appuyer la paume de ma main contre le véhicule noir toujours à côté de moi.

Un juron quitta mes lèvres alors que je décollai ma main de cette voiture humidifiée par des gouttes de pluie qui commençaient doucement à chuter.

— Vous allez mourir de froid, ajouta l'individu qui me toisait depuis tout à l'heure.

Je grimaçai en essayant de reprendre ma marche, de nouveau prise d'un vertige qui me fit pencher vers le véhicule.

Putain.. c'est pas possible...

La portière de la place conducteur s'entrouvrit, faisant bondir mon cœur puis je mordis l'intérieur de mes joues lorsqu'une main se déposa sur mon bras.

Je fixa mon regard au fond de ces deux iris brunes et serra les dents, profondément irritée par les doigts brûlants sur ma peau gelée.

— Il n'y a strictement rien dans les environs et vous êtes blessée. Je vais vous déposez à l'hôpital.

Il allait m'emmener à l'hôpital...

...Au moins, tu seras loin d'Eden.

Mais... l'hôpital.

Un gémissement de douleur quitta mes lèvres lorsqu'il enroula mon bras autour de son cou et redressait mon corps.

Désolé..

Ses pas le menèrent à la portière de derrière qu'il entrouvrit pour m'y glisser avec difficulté afin de ne pas empirer mon piteux état.

Je me laissais faire.

Et le semblant de chaleur qui m'enveloppa me fit apprécier le temps d'un court instant cette décision.

L'individu fit le tour du véhicule puis se replaça sur le siège passager avant de claquer la portière et d'enclencher définitivement le moteur.

Je mordis ma lèvre au contact du siège en cuir et extériorisa un énième gémissement de douleur en retenant malgré tout un sanglot d'exploser tant la fièvre s'amassait dans ma boîte crânienne.

Le cuir se frottait à mes blessures et intensifiait la douleur, un peu comme si chaque petites coupures avaient été causé par une lame de rasoir.

C'était presque le cas..

J'empoigna tout de même de ma main bandée la ceinture de sécurité que je verrouilla autour de ma taille afin de ne pas mourir d'un accident de voiture.

..Quoi que.

Au point où j'en étais, c'était peu être mieux de partir dans ces conditions.

La fenêtre du conducteur remontait rapidement et je fermai de ce fait les yeux, ayant plutôt envie de me les arracher tant la sensation qui engloutissait mon corps était désagréable.

..Quelqu'un frottait une rappe contre ma peau tout en la calcinant avec un briquet.

C'était en quelque sorte ce que je ressentais et non, ce n'était pas une partie de plaisir.

J'abaissai finalement mon regard sur mes avant-bras et jambes, soufflant un bon coup en remarquant les centaines d'échardes plantées dans ma peau bleuît par le froid, contrastant avec le liquide rouge qui s'échappait des plaies.

J'étais au Canada, voilà pourquoi j'avais aussi froid.

Il m'avait amené hors de mon putain de pays...

Ma respiration était lourde et rapide alors que j'essayais de prendre une position moins douloureuse, celle qui me permettrait d'exposer le moins de peau possible au siège. Mon regard se redressa ensuite pour trouver deux billes brunes dans le reflet du rétroviseur qui se redéposèrent finalement sur la route.

Cet homme était sorti de nulle part et avait même insisté pour que je monte dans sa voiture afin de m'amener à l'hôpital..

J'étais consciente que ma crainte frôlait la paranoïa mais, je n'arrivais pas à lui faire ne serait-ce qu'un tout petit peu confiance.

On ne pouvait jamais vraiment connaître une personne.

Kassie n'avait par exemple jamais entendu parler de ma vie avant notre rencontre. En parlant avec Rome la toute première fois, je ne me serais jamais douter que ce garçon à la mine pétillante était en réalité un assassin.

Tout le monde à le pouvoir de cacher quelque chose.

Et si je l'avais fait pendant autant d'années, la plupart des gens en était capable.

Mes yeux continuaient de fixer ceux de cet individu, concentrer sur la route et passaient en revue les quelques traits que je distinguais d'ici.

Rien de suspect à première vue.

Mais qui se fiait encore au apparence aujourd'hui.

— On arrive dans une quinzaine de minutes, annonça l'homme en redéposant son regard dans le rétroviseur. Vous allez tenir jusque-là ?

J'hocha faiblement la tête, une réponse lui étant visiblement suffisante lorsqu'il détourna la tête. Je colla ensuite ma tête contre la vitre recouverte de gèle tout en essayant de faire le moins de mouvements possible afin de ne pas empirer mon cas puis referma les paupières, le cerveau prêt à exploser au beau milieu de mon crâne.

Je ne comprenais pas comment j'avais bien pu me mettre dans une situation pareille.

Une nouvelle fois pleine de blessures..

Je n'étais même pas foutu d'assurer ma propre sécurité.

Je n'arrivai à peine à réaliser qu'un tueur en série m'avait kidnapper et amener au milieu de nulle part. Tout cela n'était pas réel pour moi.

Je devais me réveiller, ce n'était pas réel.

Le pique de douleur qui me fit écarquiller les yeux me rappela violemment que je dormais pas.

Que j'avais rencontrer un homme qui tuait des gens.

Qu'il avait pointé son arme à plusieurs reprises sur mon front.

Que des personnes qui en avaient après lui avaient fait exploser la porte d'entrée de mon appartement.

Et que j'étais à des kilomètres et des kilomètres de chez moi, en constant danger de mort.

Dîtes ?

Je rouvris les yeux à l'entente du ton de l'homme qui semblait vouloir me poser une question et me redressa non sans grimacer pour déposer mon regard sur le reflet du rétroviseur.

— Je ne veux pas être indiscret mais, vu la tenue que vous portez, vous ne venez sûrement pas d'ici.

Un frisson traversa mon épiderme en repensant à l'amont de peau visible sur mon corps, mélangé à une couleur rouge que je n'arrivais pas à regarder plus de trois secondes sans détourner le regard.

Effectivement, je ne venais pas d'ici.

Mais comment lui expliquer qu'un sociopathe m'avait enlever.

Je ne pouvais tout simplement pas.

Il allait m'amener voir la police, je l'ai déjà vécu.

— J'habite à New-York, répondis-je, la gorge sèche.

Il haussa la tête de haut en bas afin d'acquiescer puis sembla river son attention vers son téléphone, les sourcils froncés.

Mon cœur rata un battement à la vue de cet objet que j'avais moi-même égaré il y a moins de deux jours.

...Deux jours

Cela paraissait faire une éternité..

Il avait un téléphone, je pouvais appeler-

..Appeler qui ? Personne ne peut t'aider.

Je pouvais Kassie et Andy pour...

...Pour ?

Les appeler pour quoi ?

... Pour rien.

Je laissai finalement l'arrière de ma tête retomber sur le fauteuil, tentant de m'extirper de cette bulle de dénie que je venais de construire autour de moi.

Il fallait que je me rende à l'évidence, j'étais dans une merde énorme. Une merde que je n'avais pas réussi à échapper. Une merde que je m'étais prise absolument toute seule parce que la seule chose dont je suis capable c'est de m'attirer des problèmes.

Sauf que ce n'était malheureusement pas nouveau.

Le silence persistait dans le véhicule, coupé à certains moments par le grondement du moteur ainsi que celui des gouttes de pluie qui s'écrasaient contre le plafond du véhicule.  Les grattements de mes ongles contre la portière faisaient de temps en temps relever la tête du conducteur qui n'émettait finalement aucun commentaire.

La route fantôme disparaissait progressivement, faisant désormais place à la naissance d'une ville qui ralentissait les battements affolants de mon cœur. Je me redressai en position assise et déviai mon attention vers la vitre recouverte de givre.

J'allais recevoir des soins et rentrer chez moi.

Rentrer à New-York.

Quitter le Canada.

Quitter Eden.

...Eden qui m'avait trouvé à New-York.

Je déglutis en collant la paume de ma main couverte d'un bandage brunit par le sang contre la vitre gelée.

Il avait mon adresse, connaissait mon université, mes amis.

Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire...

Je fronça les sourcils lorsque je sentis la voiture ralentir et se rabattre contre la chaussée puis jeta un coup d'œil aux alentours.

Ce n'était pas l'hôpital.

Je sursauta lorsque l'ouverture d'une portière fit secouer l'intérieur du véhicule et riva mon regard vers l'individu qui venait de prendre place sur le siège adjacent celui du conducteur.

La voiture redémarra de plus belle alors que j'observai toujours l'individu, les yeux écarquillés et le corps tétanisé.

Je te connais toi ?

Je l'analysai de haut en bas, plusieurs fois, passant de ses cheveux sombres à ses larges cuisses, encore, encore et encore jusqu'à sentir le bout de mes doigts s'agiter.

Oui.. je te connais.

Dans le placard. J'avais aperçu cet homme lorsque je m'étais caché dans le placard et que tout un groupe de personnes avaient fait irruption dans ma chambre.

Il était avec Q et l'homme à la queue de cheval.

L'individu se retourna puis haussa les sourcils alors que je restai figée dans mon siège, le regard fixé sur son visage. Le coin de ses lèvres charnues se souleva lentement tandis qu'il m'analysait à son tour, cependant, pas de la même façon.

Ses mains se nouèrent sur son entrejambe et il secoua frénétiquement ses jambes en déplaçant son regard sur moi.

Il prenait son temps, longeant mes cheveux pour redescendre vers mon cou, ma poitrine puis, mes cuisses et mes jambes.

Ma respiration était rapide, beaucoup trop rapide au point où pouvais sentir le rythme et l'intensité de mon pouls à travers l'intégralité de mes membres.

Je connaissais ce regard.

Je ne voulais pas l'obtenir dans un contexte comme celui-ci.

Ma salive devenait de plus en plus difficile à avaler alors que cette paire de yeux continuait à m'humilier puis, le son de sa voix retentit au fond de mes tympans, me faisant presque regretter de ne pas avoir perdue l'ouïe :

— Arrête la caisse.

La tête de l'individu qui m'avait accueilli se riva vers son interlocuteur toujours tourné vers moi puis se reposa sur la route.

— On est pas encore arrivé. Arrête tes conneries, lui répondit-il alors que le sourire qui déguisait les lèvres de l'homme s'élargit.

Je cherchai le regard du conducteur sur le reflet du rétroviseur, en vain, pour le trouver rivé vers le pare-brise.

Mon anxiété me prenait à la gorge et je ne pouvais pas m'empêcher de trembler.

Je voulais être invisible et disparaître d'ici au plus vite.

Je voulais sortir de cette voiture.

— Sasha, ose ne pas arrêter cette putain de caisse. Ose.

Ne t'arrêtes pas... Pitié...

Sous le ton menaçant de l'individu, le conducteur visiblement prénommé Sasha plongea son regard dans le rétroviseur et croisa le mien, bordé de larmes. Sa mine était neutre même si sa mâchoire était serrée et j'agitai frénétiquement la tête de gauche à droite en sentant le véhicule ralentir.

Je déposa discrètement ma main contre la poignée de sortie lorsque la voiture obéit pour terminer à l'arrêt et fixa l'individu qui s'en extirpa pour entrouvrir la portière de la banquette arrière où je me trouvais.

Putain... putain de merde...

Je m'enfonça contre la vitre pour créer le plus d'espace entre cette personne et moi-même puis retint un relent de vomi en sentant son poids sur l'extrémité de la banquette.

La rue était mal éclairée, mais je pouvais apercevoir un café clos et quelques maisons, elles aussi plongées dans le noir.

En clair, il n'y avait rien aux alentours.

Et quelqu'un allait abuser de moi.

— Putain.. j'ai toujours kiffé les brunes.

Je détourna une nouvelle fois mes yeux écarquillés vers le présumé Sasha, cherchant désespérément une aide qu'il ne comptait apparemment pas m'accorder, préférant se pencher pour refermer la portière que l'homme avait laissé ouverte en sortant.

Mes tremblements devenaient plus puissant, plus nombreux et je débouclai par reflexe ma ceinture de sécurité qui m'accordait tout, sauf un semblant de sécurité.

Qu'est-ce qu'il se passe putain...

Ma poitrine me faisait souffrir, n'ayant plus la capacité de se regonfler alors que mon corps se figeait en ressentant l'une des sensations les plus horrifiantes de toutes. Un sensation qui fit couler mes larmes.

Je préférai de loin la brûlure que mes blessures m'infligeait.

Parce qu'une main venait de se déposer sur ma cuisse.

Mon corps bondit d'un coup sec, s'acharnant contre la poignée de la portière encore et toujours verrouillée, me gardant injustement enfermée ici. La mine de l'individu se transforma, irisant les poiles de mes membres congelés par le froid du pays et crispés par les mains de cet homme.

Pourquoi est-ce qu'il me fait ça.. Pourquoi Sasha ne réagit pas...

— Démarre, cracha-t-il en mitraillant le conducteur du regard. Arrête de bouger, toi.

Ses yeux s'étaient considérablement assombrit, la naissance des ses sourcils épais se rejoignaient tant ils étaient froncés et la bile remontait le long de ma gorge, manifestant la peur qui détruisait mes entrailles.

Pourquoi est-ce qu'il me touche... Pourquoi..Pourquoi.

— Arr... arrêtez..

Un sanglot s'échappa de mes lèvres tandis que je m'acharnai contre la poignée en fer, toujours clause et plantai mes ongles dans le siège en cuir en ressentant sa main monter le long de ma cuisse nue envahit par des centaines et des centaines de frissons de dégout.

Pouqruoi..Pourquoi.Pourquoi..Pourquoi..

Les signaux de souffrance que mon cerveau m'envoyait dédoublaient mes pleurs, intensifiant la poigne de cet individu sur ma peau et étirant le sourire que cette situation semblait lui provoquer.

Il en riait.

Pourquoi.

Ma voix me manquait alors que je ne détachai pas ma main de la poignée, malgré la douleur, malgré ses mains, malgré ma confusion.

Malgré le fait qu'un homme allait me violer à l'intérieur de cette voiture.

Le bruit aigu d'un cliquetis retentit tandis que je retenais un cri de m'échapper en le sentant serrer mes coupures.

— Putain, démarre enculé ! Hurla l'individu qui glissait sa main sous le tissu noir de ma robe.

Tu vas te réveiller.

C'est seulement un cauchemar.

Tu vas te réveiller.

Je m'agrippa à la poignée, plaquée contre la portière puis ferma les yeux, les paupières violemment crispées.

Je ne voulais pas voir ça.

...Je devais me réveiller.

Ce n'était pas réel.

Un gémissement de douleur quitta mes lèvres lorsque mon corps glissa à l'extérieur du véhicule et se figea en sentant la présence du béton sous mon poids.

Mes yeux s'écarquillèrent au contact de la pluie et du bitume et je me redressa sur les fesses, claquant rapidement la portière que le conducteur venait de déverrouiller.

Il avait ouvert la porte.

Le froid me prit soudainement à la gorge alors que je tentai de m'éloigner le plus possible, n'arrivant à peine à reprendre mes esprits.

Il avait essayer de me violer.

Il allait le faire.

Je recula à l'aide des paumes de mes mains sur la route peu illuminée sans même faire attention aux autres voitures ou dangers qui pouvaient facilement m'emporter.

Le seul qui allait très prochainement le faire s'avançait à grandes enjambées, une rage incomprise imprimée sur son visage. L'individu s'était extirpé de véhicule et fonçait sur moi, un objet à la main.

C'était...

Un flingue.

J'éclata d'autant plus en sanglots en l'observant se rapprocher pour se retrouver juste en face de moi. Son regard noir me jaugeait de haut alors qu'il haussait son arme vers ma tête.

— Putain de salo-

Le bruit d'une détonation retentit à quelques centimètres de mes oreilles que je recouvrit subitement des paumes de mes mains puis, le temps ralentit jusqu'à se stopper complètement lorsque je releva la tête.

L'homme se pencha vers moi, encore, encore jusqu'à chuter d'un coup sec sur mon corps.

Mon cri brisa le silence que le coup de feu avait provoqué et je poussai le corps de l'homme de toute mes forces sur le coté. La couleur que le sol gris avait prit, étalé par la pluie figea mon être tout entier en sentant la présence d'un liquide sur mon visage.

J'alterna le regard entre le corps de l'homme, la voiture du conducteur et le bitume granuleux.

Puis, un second cri me déchira les cordes vocales en comprenant ce qui venait à l'instant même de se passer en l'espace de quelques ridicules secondes.

Le court temps reprenait brusquement alors que je restai allongée, figée par l'effroi.

Quelqu'un venait de tirer sur cet homme et c'était son sang qui résidait en plein milieu de mon visage.

Il est...mort.

Il est mort.

... Zara... il est mort.

Je me redressai d'avantage, à quatre pattes sur le bitume et ignorai les cailloux et morceaux de verres qui s'amassaient dans mes genoux, préférant avancer, encore et encore alors que je pleurai à en suffoquer.

Quelqu'un venait de se faire tuer devant mes yeux.

La panique se dédoubla au fin fond de mes veines, faisant vibrer ma poitrine crispée par la peur et m'incitait à aller plus vite.

Mes oreilles se bouchèrent, si bien je n'entendais pas les bruits de pas qui m'entouraient à l'instant présent.

Mes yeux firent de même, brouillant ma vision déjà affectée par les gouttes de pluie et l'obscurité.

Je ne pouvais pas voir la silhouette qui s'approchait de moi.

Mais, je sentis le pied qui fit glisser mon corps sur le dos.

Mes sanglots, mélangés à des cris de détresses firent trembler mes membres, si bien qu'ouvrir les yeux fut l'une des expériences les plus compliquées des derniers vingt-quatre heures.

Et l'ombre qui me jaugea de haut me fit regretter mes mots.

Elle se pencha, agrippant brusquement le tissu de ma robe qui recouvrait mes clavicules et se redressa, emportant mon corps avec elle.

Mon souffle se coupa, m'étouffant presque alors que mes pleures devenaient de plus en plus important.

Quelqu'un venait de mourir.

Mes iris plongèrent au fond des siennes, froides et sombres et retombèrent au sol pour se figer sur le corps froid affalé sur le bitume.

Eden venait de tuer.

Tu veux jouer à ce jeu, Zara ?

L'aura que sa présence dégageait sentait le danger à des kilomètres à la ronde et je déglutis difficilement lorsque les pieds quittèrent presque le sol alors qu'il m'ajustait à son niveau.

On va jouer.

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