𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄

By lookingforshe

245K 12.7K 15.1K

La mort frappait dans l'ombre. Elle n'avait jamais été vue, elle n'avait jamais été entendue, arrachant des â... More

NDA
Prologue
1. De passage
2. Visiteur surprise
3. Séance fantôme
4. L'article
5. Game Over
6. Illusion
7. Cadeau empoisonné
8. Jamais vu, jamais entendu
9. Dixième échec
10. Mens moi
11. Une question de chance
12. Rêve ou réalité
13. Démon(s)
14. Double face
15. Promis.. ou pas
16. Confiance
17. Q
18. Sombre solitude
19. Questions et tourments
21. Jeu de regard
22. Destin
23. Descente aux enfers
24. Respire, Zara
25. Calvin
26. À ta place
27. Avertissement
28. Tornade Clifford
29. Qui est-tu ?
30. Âme
31. Sans émotions
32. Photos
33. Destins liés
34. Désir mortel
35. Poison
36. Attirance interdite
37. Infiltration
38. Besoin de contrôle
39. Une minute
40. Monstre
41. Silence
42. Victime et mercenaire
43. Le même ciel
44. Vague de déni
45. Étoile filante
46. Souvenirs
47. Mauvais écho
48. Bonne nuit
49. Pour toujours et à jamais
50. Deux frères
51. Jusqu'à la fin
52. Tic Tac
53. Seuls contre tous
54. Mr. Curtis
55. Regardez-moi

20. Vraie nature

4.4K 284 344
By lookingforshe


Quatre heures plus tard.

Un cri étouffé s'échappa de mes lèvres, mettant l'intégralité de mes membres en alerte et je m'emportai dans une série de toux consécutive, la gorge sèche à s'en effriter.

Mon corps reprit lentement connaissance, me dévoilant un mal de tête déchirant et je tournai difficilement la tête de droite à gauche.

Mais où est-ce que j'étais...

Ma migraine n'était malheureusement pas ce qui m'affectait le plus. Une douleur se manifestait sur ma bouche ainsi qu'autour d'elle mais également sur l'intégralité de mon dos.

J'étais visiblement en position allongée et entourée de..

De rien ?

Un faible rayon de lumière traversait ce qui m'empêchait de voir l'espace qui m'entourait et je secouai les bras, soudainement contrée dans mon mouvement.

Je me figea puis tenta de réitérer mon geste, une nouvelle fois stopper par quelque chose qui intensifia le rythme de ma respiration.

Mes mains étaient.. liées entre elles.

C'est pas possible...

Un second cri s'échappa de mes lèvres, prise d'une panique que j'avais rarement expérimentée avant, lui aussi étouffé par quelque chose qui sellait également mes lèvres.

Oh putain de merde...

Je secoua frénétiquement mes jambes engourdies, envahi par des sanglots de terreur.

J'avais un scotch sur la bouche.

L'étouffement de mes oreilles s'atténuait alors que je récupérai progressivement le contrôle de mes sens puis, le bruit d'un moteur retînt mon attention.

J'étais dans une voiture ?

Non... j'étais sortie de mon appartement pour rejoindre ma voiture et...

La main sur ma bouche.

C'est pas réel..non...

J'essayai difficilement de redresser mon corps, tentant coûte que coûte de retirer le tissu qui me recouvrait.

Rien de tout ça n'est réel, je vais me réveiller.

Mon coeur frappait ma cage thoracique si fort que s'en était presque douloureux et je secouai avec toujours autant de frénésie mes membres afin de me détacher.

Mes mains était prisonnières dans le bas de mon dos, limitant de loin mes mouvements, de même pour mes chevilles et ma bouche.

Je ne pouvais pas me lever, ni hurler.

Le véhicule dans lequel je me trouvais probablement s'arrêta d'un coup sec et j'extériorisai un hoquet de surprise.

Mes membres étaient tétanisés par la peur alors que mes sanglots se faisaient plus bruyant, plus important.

Parce que le plaid qui recouvrait mon être tout entier était tombé.

Mes yeux se plissèrent au contact de la lumière du jour et je mouvais mes iris, comme prise d'une paralysie du sommeil où seul mon regard était capable de réagir.

La soleil semblait nous quitter, ce qui signifiait que nous avions fait bien trop de route.

Et je n'avais aucune putain d'idée du lieu où je pouvais me trouver.

Le toit d'une voiture était ce que j'apercevais en premier, confirmant mes doutes et justifiant mon mal de dos.

J'étais allongée sur la banquette arrière depuis une durée indéterminée.

Je ne voulais pas découvrir qui était assit sur le siège conducteur mais, mes yeux se déplacent tout de même vers l'avant du véhicule.

Je cligna plusieurs fois des yeux afin de chasser les larmes qui m'empêchaient de voir nettement puis, mon estomac se retourna une première fois, et une seconde fois à la vue d'un visage familier.

C'était un homme, je pouvais seulement voir l'arrière de sa tête et une fine partie de son profil.

Mais je n'avais pas eu besoin de plus pour le reconnaître.

Cette peau métissée recouverte de tatouages d'un côté, et de brûlures de l'autre en disait long sur son identité.

C'était Alex.

Sa tête était rivée vers l'écran de son téléphone, ne remarquant à peine ma présence malgré tout le bruit que je faisais.

Il venait de me faire perdre connaissance.

Il m'avait ensuite attachée et réduite au silence puis jetée à l'arrière de sa voiture.

Cet enculé venait de me kidnapper ?

Il retira sa ceinture de sécurité avant d'extérioriser un las soufflement et de se tourner vers moi.

Mon coeur me frappa de nouveau et je maintenais le contact visuel avec ses grands yeux bruns, miroir à ceux de son jumeau.

Pourtant, les yeux de Rome était pétillant, alors que les siens ne dégageaient rien, si ce n'est le néant.

Il jaugea mon visage durant plusieurs secondes avant d'ouvrir brusquement sa portière, réanimant mes sanglots et mes inspirations douloureuses qui les accompagnaient.

Il s'approcha de la portière adjacent la sienne, celle où je me trouvais puis l'entrouvrît.

Ses mains agrippèrent mes chevilles que j'agitaient sous l'excès de terreur et s'intensifièrent en identifiant ce qu'il tenait fermement à la main.

Un couteau.

Il allait me découper en morceau et me laisser pour morte au milieu de la forêt.

Il allait finir le travail d'Eden ?

Mes yeux me brûlaient alors que je me débattais du mieux que je pouvais puis, il glissa la lame du couteau entre les liens qui contenaient mes jambes.

Il déposa un genou sur la naissance de la banquette puis se pencha pour agripper ma veste et ainsi me redresser.

La moindre inspiration par le nez me faisait souffrir et la présence de cet homme n'arrangeait rien.

Assise sur la banquette, je fixai ses iris et il faisait de même. Son regard était vide, aucune émotion n'émanait de lui, ce qui était tout le contraire de moi.

Je frôlais la crise cardiaque.

Il tendit sa main vers les miennes puis rompit de nouveau les liens, me redonnant accès à mes mouvements.

Tu bougeais trop, annonça-t-il d'une voix glaciale.

.. Pardon ?

Mon regard s'abaissait sur sa main gauche et je hoquetai lorsqu'il extirpait d'un coup sec mon corps de la voiture.

J'aurai très certainement rejoint le sol si sa main ne me retenait pas par le bras.

Mais peut-être que j'aurai pu m'enfuir.

Cette main qui me retenait était enduite de sang séché, et je me maudissais pour ne pas lui avoir fait plus mal que ça en lui enfonçant mes ongles dans la peau.

Sa poigne aurait pu céder.

J'aurai pu lui échapper.

Mais c'était trop tard.

Je n'avais pas su me défendre.

Est-ce que j'étais parti depuis longtemps ?

Et Kassie ?

Il claqua la portière puis tira mon bras afin que je le suive.

Mes yeux raflèrent les alentours, à la recherche d'un panneau où de quelque chose qui pourrait m'indiquer ma position.

Mais rien.

Un bois nous entourait.

Et en face de nous, une maison.

Il va me buter.

Mon souffle s'accélérait de plus belle et j'enfonçai mes pieds dans le sol, geste totalement inutile étant donné que mon ravisseur me baladait comme une poupée désarticulée.

J'étais sans défense.

Il atteint le porche de cette maison que je voulais éviter à tout prix et inséra une clé à l'intérieur de la serrure.

Je secouai la tête de gauche à droite en le voyant tourner la clé et ouvrir la porte tant redouter puis tentai une dernière fois de partir d'ici, contrée par la foutue poigne d'Alex qui me fit entrer de force à l'intérieur.

Ma hanche cogna le coin d'un meuble et j'étouffai un grognement de douleur.

La porte se referma aussi rapidement que lorsqu'elle s'était entrouverte puis je menai mes mains à ma bouche et arrachai d'un coup sec le scotch qui barrait mes lèvres.

Un deuxième grognement de douleur s'échappait de ma bouche alors que je passai le bout de mon doigt le long de ma lèvre supérieur.

Le silence irisait les poils de mes bras et l'obscurité de la pièce me rendait de plus en plus mal-alaise.

Il faisait toujours jour dehors, pourtant les rideaux opaques étaient fermés.

La maison était vide. Il n'y avait qu'Alex.

Le principal concerné alluma une lampe, visiblement la seule dans cette pièce et l'espace qui m'entourait devenait légèrement plus discernable malgré la très faible intensité de l'ampoule jaune.

En face de moi se trouvait un salon ainsi qu'une cuisine ouverte. La décoration était minimaliste, voir invisible et le sol foncé assombrissait encore plus la pièce.

Il y avait un couloir à ma gauche et un escalier qui menait très certainement à un sous-sol.

L'ombre du jumeau s'approcha à toute vitesse de moi puis agrippa pour la énième fois mon bras pour nous aventurer dans le couloir.

J'étais tétanisée et incapable de prononcer ne serait-ce qu'une parole alors qu'il me malmenait dans tout les sens.

Il entrouvrit la dernière porte du couloir puis m'y glissa à l'intérieur.

C'était une chambre. Mais je n'arrivai pas à réagir.

Je venais de me faire kidnapper.

Il faut que je me réveille.

C'est un cauchemar.

— T'es complètement malade... soufflai-je complètement détachée de la réalité.

J'allais me réveiller.

— Tout le monde l'est. Certains le cache seulement mieux que d'autres.

Et la porte se referma.

Le bruit du claquement m'extirpa soudainement de ma torpeur et j'écarquilla violemment les yeux avant de me ruer vers la porte qui venait à l'instant de se refermer.

Un second bruit retentit, celui d'un cliquetis et je déposa ma main sur la poignée.

Non... soufflai-je en tentant une nouvelle fois d'abaisser la poignée.

Il venait de fermer à clé.

Je t'en supplie... réveille-toi.

— ALEX ! Hurlai-je en abattant mes poings contre la porte en bois. REVIENS ! ALEX...

Mes yeux s'humidifièrent alors que je tambourinais ce qui me retenait prisonnière de toute mes forces pour faire revenir le jumeau.

S'IL TE PLAÎT ! Poursuivis-je en détruisant mes cordes vocales, faisant glisser mon corps le long de la porte tandis que mon manque d'énergie se manifestait. NE ME LAISSE PAS ICI !

Mon corps retomba sur le parquet froid et je collai mon front contre le bois de cette foutue porte condamnée.

Il m'avait enfermée.

Je crois que je vais faire une crise..

J'abaissai le regard vers ma main et faisais tournoyer ma bague autour de mon index.

L'air redevenait difficile à consommer puis je fronçai brusquement les sourcils à la vue de l'état de mes poignets.

Je remontai les manches de ma veste et passai mon doigt le long des rougeurs recouvrant mes anciennes cicatrices.

Qui es-tu quand personne ne regarde.

Qui es-tu quand personne ne regarde.

Qui es-tu quand personne ne regarde.

Je déplaçai ensuite mon regard vers mes jambes dénudées et faisais de même avec les marques engloutissants mes chevilles.

J'avais la peau qui marquait très facilement.

Une claque était suffisante pour détruire une bonne partie de mon visage pendant trois ou quatre heures.

Ces liens m'avaient coupé le sang durant un temps indéterminé mais, la couleur bleuâtre de mes marques me prouvait que j'avais passé plusieurs heures attachée dans cette voiture.

Et je n'avais aucune putain d'idée que l'endroit où je me trouvais.

Je me redressai à l'aide du premier meuble qui me vint sous la main puis rafla la pièce du regard.

Il y avait le lit dans un coin, une armoire et un fauteuil, le strict minimum et comme attendu, aucune décoration.

Une fenêtre illuminait de peu la pièce et je m'y ruai. Elle donnait sur un bois et le devant de la maison bientôt plongé dans le noir.

La distance entre cette chambre et le sol n'était pas très grande, je pouvais sauter. Avec quelques dommages, évidemment mais je m'en fichais.

C'était mieux que de rester ici.

Je tourna la poignée, une première fois, plus une deuxième avant de réaliser que cette putain de fenêtre était elle aussi condamnée.

Casse là.

Je retira à la hâte ma veste puis enroula mon poing à l'intérieur de celle-ci avant de déglutir.

C'est rien qu'un coup, dans le meilleur des cas, je m'ouvre la main.

Et dans le pire, Alex m'entend.

Je secoua la tête puis pris de l'élan avant d'enfoncer mon poing dans la vitre.

Un grognement de douleur m'échappa et je retira rapidement le tissu de ma main.

Tu t'es prise pour Rocky ou quoi ?!

La couleur que prit mes phalanges en dit long sur la violence du choque et je recouvris mon poing de la paume de mon autre main.

Putain.. soufflai-je en faisant retomber mon corps sur le lit.

Des larmes de nerfs quittèrent mes yeux et j'enfonçai ma tête à l'intérieur d'un des coussins pour pousser un cri.

Mon corps vibrait en rythme avec mes sanglots et je l'abandonnait à son propre sort tandis que garder les yeux ouverts devenait de plus en plus compliqué.

Alors je les fermèrent.

Et je priais intérieurement pour qu'ils ne s'ouvrent plus.

. . .

Le rythme jusque-là contrôlé de ma respiration accélérait soudainement et je sortais de mon sommeil en entrouvrant les paupières.

La chambre était plongée dans l'obscurité presque totale puisque la nuit était visiblement tombée et je me redressai, non sans lâcher quelques jurons.

Pendant combien de temps est-ce que j'ai dormi ?

Un bruit attira mon attention puis je passai une main sur mon visage avant de jurer et de laisser retomber mon poing blessé sur le lit.

— Fait chier, soufflai-je en anticipant la douleur.

Bah oui mais si tu te prends pour Rocky toi aussi...

...Ta gueule ?

Le bruit devint plus clair et la panique envahit en un temps record mes entrailles lorsque la porte jusque-là fermer à clé s'ouvrît.

Je m'enfonça au fond du lit et mon dos heurta le mur alors que je coupai ma respiration et enfonçai mes ongles dans mes pansements.

Alex était revenu ?

Mes yeux s'écarquillèrent violemment et je déposai une main sur ma poitrine soudainement bien trop douloureuse.

Mes membres se crispèrent et je reprenais avec difficulté ma respiration.

La porte se referma et il s'approcha du fauteuil puis, le déposa face au lit où je me trouvais.

Le silence était lourd, brisé par les battements puissants de mon cœur et j'observai le criminel.

Une partie de son visage était éclairé par la lune et l'autre, noyé dans l'obscurité, le rendant d'autant plus effrayant.

Puis, il s'assit sur le siège qu'il avait traîné jusque ici, me dévoilant cette fois-ci l'intégralité de son visage.

Bonsoir, trésor.

Putain...

J'inspirai difficilement et serrai de toute mes forces le drap placé sous mon corps.

Je restai immobile et analysai son torse avant de remonter vers son visage.

Pas de sang visible sur ses vêtements, aujourd'hui.

La plaie sur l'arête de son nez avait arrêter de saigner depuis la veille et un bleu avait prit place sur sa mâchoire.

L'intensité de son regard était si forte que je détournai mes yeux des siens, puis les plaçai sur la porte de sortie.

Il venait de la déverrouiller.

Mais j'avais déjà essayer de fuir, et il avait pointé son arme sur mon front.

Un frisson traversa ma poitrine à cette pensée et je secoua brièvement la tête.

— Content de te revoir, ajouta-t-il en brisant le silence.

Je fronçai les sourcils tandis qu'une larme coulait le long de ma joue et fixai le criminel tout en avalant ses paroles, presque ahuri par son culot.

Il est content de me revoir ?

Il est.. content ?!

C'est pas réciproque, répondis-je d'une voix enrouée en raison de ma gorge plus qu'asséchée.

Ses lèvres se redressèrent, dévoilant deux fossettes de chaque côté de ses joues et il haussa lentement la tête de haut en bas.

— C'est pas très gentil, dit-il en balançant sa tête sur le côté. Je croyais que tu ne pouvais plus te passer de moi.

Je serra la mâchoire à l'entente de sa réponse clairement sous-entendue puis abaissa le regard afin d'éviter le sien.

Son ombre se mouvait et allumait la lampe de chevet adjacent le lit où j'étais assise avant de replonger son regard sur moi.

Il pouvait me voir désormais. Légèrement, puisque toutes les lampes de cette foutue maison n'éclairaient que très peu, mais il le pouvait tout de même.

Et bien tu te trompes, répondis-je finalement.

Son sourire s'élargit d'autant plus et il s'inclina pour attirer mon regard qui se redressa sans même avoir obtenu mon consentement.

Ah oui ?

L'étincelle que j'avais aperçu dans le fond de ses yeux lors de notre dernière rencontre réapparu, manifestant de loin son amusement et je faisais mon possible pour garder une respiration constante ainsi qu'un visage neutre.

Alors que je me chiais littéralement dessus.

— Si tu as oublié, je serais ravi de te rafraîchir la mémoire, ajouta le criminel alors que je coupa ma respiration.

— Ça ne sera pas nécessaire, répondis-je en lui lançant un regard noir.

Son rictus était sournoisement accroché à ses lèvres abîmées puis il s'enfonçait un peu plus profondément au fond de son siège, nouant ensuite ses mains sur son torse.

Et tout comme dans cette chambre d'hôtel, le criminel me toisait, lentement.

Je savais que tu étais intelligente, affirma-t-il.

Les brûlures qui avaient lacérées mes membres quelques heures plus tôt se manifestèrent de nouveau tandis que mon corps se réveillait et je guettai ma veste affalée sur le sol des yeux.

J'avais froid.

Non, rectification, j'étais congelée.

Je ne pouvais pas me lever afin de la récupérer puisqu'il bloquait mon chemin et puis de toute façon, elle n'était pas assez chaude pour apaiser mon corps.

Ça venait de l'intérieur.

J'avais les organes gelées et l'estomac complètement retourné.

C'était en partie sa faute, et en partie la mienne.

La culpabilité me rongeait et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ce qui se serait passer si je n'avais pas décider d'écrire sur lui.

Rien. Il n'aurait jamais croisé mon chemin et inversement.

Qu'est-ce qu'il me voulait ? Pourquoi est-ce qu'il avait envoyé Alex ?

Est-ce qu'il comptait me tuer ?

Abuser de moi ?

Est-ce qu'il l'avait déjà fait lorsqu'il m'avait amené chez moi ?

Peut-être qu'il cherchait à se venger ?

Je relevai les yeux vers lui, une grimace très certainement collée au visage et le dévisageait longuement, dans le silence le plus complet.

Il m'avait touché.

Ses mains pleines de sang avaient parcourus mes cuisses, nues.

Je me fis violence pour retenir un relent de vomi et frissonnai sous l'intensité de son regard.

Il dévia des miens puis glissa sur mon nez et mon menton avant de remonter soudainement vers mes lèvres.

Ses sourcils se froncèrent alors qu'il plissait les yeux et je déglutis en les voyant perdre toute trace d'amusement.

...Quoi ?

Il se redressa, comme intrigué puis tenta de s'approcher de moi.

Son corps se figea alors que le mien se mît en alerte et je m'enfonça rapidement dans le coin du lit le plus éloigné de lui.

Il avait déjà eu l'occasion de me toucher.

Ça n'allait plus jamais se reproduire.

Ça ne devait plus jamais se reproduire.

Ses yeux clairs me sondèrent et redescendirent cette fois-ci le long de mes bras, s'attardant sur mes poignets puis, sur mes mains.

Ma main.

J'écarquillai les yeux à la vue du sang, encore frais qui se déversait de ma peau puis me redressa sur les genoux lorsque le criminel fit un pas de plus.

Ne t'approche pas de moi, crachai-je alors que mon coeur pompait d'une vitesse excessive.

Mais évidemment, il ne m'écouta pas le moins du monde et tendit son bras en ma direction.

Je me débattis lorsqu'il agrippa le tissu de ma robe et le repoussa, le cœur prêt à bondir hors de ma poitrine suite à la violence de ses propres battements.

— Arrête de me toucher ! Hurlai-je alors que la sensation de ses doigts sur ma peau me dégoûtait plus que tout au monde.

Zara.

Mon poing encore valide entra en collision avec son torse tandis que sa voix glaciale atteignait mes tympans puis, d'un coup sec, le criminel attrapa mes deux poignets et les plaqua de chaque côté de mon visage contre le drap du lit.

Le rythme de ma respiration se coupa.

Et ses yeux me rappelèrent indirectement ceux de mon père.

Mais, mes mouvements continuèrent tout de même et se crispèrent brusquement lorsqu'il bascula son corps au dessus du mien.

Je vais faire un malaise.

La douleur physique que mes membres me communiquait devenait presque insoutenable et une vague de chaleur me traversa.

Un cliquetis retentit soudainement et j'ouvris les yeux, rencontrant ceux du criminel, à califourchon sur moi.

Son genou retenait ma main valide, sa main, celle qui était blessée.

Et son autre main avait empoignée un objet, qu'il braquait désormais sur ma tempe.

Un flingue.

Tu te la ferme maintenant ?

Et c'était dans un moment comme celui-ci qu'il montrait sa véritable nature.

C'était un tueur.

Je ne l'avais pas oublié.

Mais la douleur avait été bien trop puissante pour que je m'en rendre réellement compte.

Une larme s'échappa de mon œil et j'haussai la tête de haut en bas, ne désirant qu'une seule et unique chose.

Qu'il abaisse son arme.

Tu vois quand tu veux.

J'autorisa ma respiration à reprendre seulement lorsqu'il ne me menaça plus d'une mort immédiate puis empoigna le drap placé sous nous.

Sa main glissa sur mes lèvres, d'un visage concentré puis sur ma main ensanglantée, avant qu'il ne détourne le regard vers la fenêtre.

J'avais effectivement casser un fragment de la vitre et le picotement qui fit vibrer mon corps tout entier me soufflait que des morceaux de verre avaient traverser ma veste pour rencontrer ma peau.

Il haussa un sourcil et replongea son regard dans le mien.

Sa mine était indiscernable.

Il était pensif, et énervé à la fois.

Mais le poids de son corps quitta le mien et se dirigea vers la porte de sortie, qu'il entrouvrit brusquement. Et c'était tout ce qui m'importait maintenant.

— ROME !

Je sursauta à l'entente de sa voix qui vibra dans tout mon corps puis déposa une main sur l'emplacement de mon cœur.

Des bruits de pas se déplacèrent à toute vitesse dans la maison et je faisais mon possible pour me redresser.

— Nettoie ses plaies et bande sa main. Quand tu auras terminé, trouve moi ton putain de frère.

Et il sortit de la pièce.

Attends !

Mes mots s'échappèrent de mes lèvres sans la moindre onde de contrôle et je jura intérieurement lorsque le criminel referma la porte et revînt sur ses pas.

Je me redressa à l'aide du mur, non sans grimacer de douleur puis pris une grande inspiration avant de relever le regard vers lui.

Ne m'enferme pas ici... s'il te plaît..

Ses yeux clairs brillèrent de nouveau et il s'abaissât vers moi avant de répondre dans un rire subtil :

Je ne t'ai pas enfermé trésor, tu peux sortir.

Attendez... quoi ?







__

bon, on part sur un bon gros chapitre à 4000 mots. j'espère qu'il vous a plus d'ailleurs.

joyeux vingtième chapitre !

et bienvenue en plein dans l'action ( et dans la sauce )

Continue Reading

You'll Also Like

643K 874 2
EN PRECOMMANDE SUR AMAZON LA COVER EST EPHEMERE, CE NE SERA PAS LA COVER OFFICIELLE SORTIE LE 25 FEVRIER 2022 /!\Cette histoire est le tome 2 de Set...
2.3K 71 16
Elle veut se venger de l'homme qui a fait de sa vie un enfer et une humiliation, elle fait tout pour le retrouver . Mais cet homme se volatilise mys...
30.5K 1.2K 40
Pandora Dubois, une française qui a fuis au Mexique où elle fera connaissance avec un homme. Elle ne s'attendait pas à ce que cette simple rencontre...
667K 28.5K 80
TERMINÉ Quand Danaé, rentre chez elle ce matin-là, victime d'une terrible agression, elle a soif de vengeance envers son agresseur. Quoi de mieux qu'...