Les deux professeurs avaient dû passer quelques temps à l'infirmerie pendant que les autres se relayaient en tant que pro-héro, magicals et vilains, pour fouiller les alentour, tout en continuant à donner leurs cours. La police était également sur le terrain, cherchant dans chaque centimètre carré de la ville et ses environs, sans succès.
Les élèves de Darkeas mais aussi des deux autres écoles avaient été prévenus que leur camarade était désormais une fugitive. Ils étaient priés de prévenir un professeur ou directement la police s'ils entraient en contacte avec elle.
Plusieurs élèves de Darkeas étaient venu voir Nanaya pour s'excuser sans raisons, lui assurant qu'ils n'étaient pas au courant de ses plans et qu'ils n'avaient rien contre lui.
Dans les affaires que Ita avait laissé aux dortoirs, les professeurs avaient retrouvé de nombreux échantillons de sang de ses camarades, le matériel pour le prélever et des somnifères. Certains étaient presque vide, preuve qu'elle s'en était servi plusieurs fois, dont celui au nom de Kotaro, d'Izurano Kukichi qui pouvait passer à travers les murs et d'Iwata Matsuo qui possédait une force décuplée. Il y avait également dans son sacs quelques messages préparés à l'avance, ceux qu'elle mettait dans la chambre de Nanaya, ainsi que des marqueurs et des bombes de peintures, qui avaient clairement servit à tagguer le bureau, le casier et les murs de la chambre du jeune homme.
Cette découverte avait quelque peu attristé Nanaya, qui avait toujours voulut bien s'entendre avec sa camarade de Darkeas et ne comprenait pas sa haine envers lui.
Il tentait tout de même de ne plus y penser et se concentra plutôt sur ces cours.
Ce samedi matin, la classe 2-A avait dû rattraper deux heures de sport avec Pulse, une magical girl ayant reçu le pouvoir de faire léviter les objets inanimés. Son gardien, Kusu, un furet blanc habillé d'un pull vert, avait l'habitude de survoler le gymnase pour garder un œil sur toute la classe. Ayant été appelée en urgence pour une mission pendant la semaine, elle n'avait pas pu leur faire cours aux heures prévu et avait donc déplacé ses heures le samedi.
Le cours venait de se terminer et les élèves reprenaient leur souffle après un cours intense de gymnastique. Au vu de la souplesse et des capacités de contorsion de Nanaya, Pulse lui faisait effectuer des exercices plus difficiles que le reste de sa classe et finissait toujours abasourdie par ses réussites.
Le jeune homme s'essuya le front du revers de la main et récupéra sa gourde pour se rafraîchir avant le retour aux vestiaires. Yuto s'approcha alors de lui, les joues empourprées, pour lui tendre une serviette.
« B... Belle... performance... marmonna la rouquine. C... comme toujours...
—Merci, Soma-chan, répondit Nanaya en récupérant la serviette pour s'éponger le visage, tu as aussi réussi les enchaînements aujourd'hui. »
Elle commença a balbutier et à marmonner. Nanaya esquissa un sourire. Il commençait à s'habituer aux interaction sociales et même s'ils étaient légers, ses sourires venaient de plus en plus naturellement. Yuto expliqua vaguement qu'elle réussissait mieux grâce à Kotaro. Depuis qu'ils avaient échanger leurs corps, leur camarade s'était assuré qu'elle cesse de porter des soutient-gorge trop petits et qu'elle demande des uniformes à sa taille. Elle respirait mieux et pouvait ainsi bouger avec plus d'aisance.
La jeune fille se remit à marmonner des choses incompréhensibles.
« Excuse-moi, souffla Nanaya, je n'ai pas compris.
—Je... j'ai... une idée...
—Une idée ?
—...festival...
—Une idée pour le festival ? Déjà ? Tu devrais la proposer à la classe. »
Yuto secoua vivement la tête. Elle ne se sentait pas capable de parler devant tout le monde. C'était déjà difficile d'adresser la paroles à son camarade. Elle avait l'impression que son coeur allait exploser dans sa poitrine et sentait bien que son visage devait rivaliser avec une tomate.
« Tu as de la fièvre ? Demanda Nanaya.
—Un bal. Lança rapidement la jeune fille. Un... un bal comme... en Amérique...
—Oh... c'est une bonne idée.
—T... tu pourras... le proposer ?
—Mais c'est ton idée.
—Je... je ne pourrais pas... »
Nanaya compris qu'elle n'arriverait pas à parler à tout le monde et accepta. Il prévu d'annoncer l'idée de son amie au début de leur prochain cours, avant que leur professeur n'arrive. Pour le moment, ils devaient retourner se changer dans les vestiaires.
Nanaya était complètement seul dans celui des garçons et entendait des rires étouffés de l'autre côté du mur. Il aurait bien aimé ne pas être le seul garçon de sa classe, pour pouvoir lui aussi, discuter avec ses camarades dans ces moments là. Son casier se trouvait même en plein milieu de ceux de Saurity, puisqu'aucun n'était prévu pour Aitori dans cette pièce.
Il retirait tout juste le haut de son uniforme de sport lorsque la porte s'ouvrit. Ce fut Rakko qui entra, lui offrant un sourire.
« Désolé, lança t-il, j'avais oublié quelque chose.
—Ce n'est rien, le rassura Nanaya. »
Le jeune future héro marcha jusqu'à son camarade, son casier se trouvant être juste à côté. Il l'ouvrit pour y récupérer un petit paquet. Il remarqua alors le regard étonné de Nanaya.
« On est le quinze octobre, rappela Rakko, c'est l'anniversaire d'Ogami.
—Heeh ?! Pourquoi personne ne me l'a dit ?? Je n'en savais rien ! Je n'ai aucun cadeau pour lui !
—Et bien... tu n'as qu'à l'embrasser, je suis sûr que ce cadeau lui plaira.
—Kot-chan m'a dit que c'était réservé aux couples comme Orio-chan et Katagiri-chan et qu'un baiser se payait d'une gifle.
—...je vois. Mais il n'a pas exactement dit la vérité. Certains amis s'embrassent et même parfois des membres de la même famille. Tu sais, dans l'Europe médiéval, les chevaliers s'embrassaient sur la bouche, ça n'avait rien d'un geste romantique. D'ailleurs il paraît que tu partage moins de bactéries via un baiser qu'une poignée de main.
—Oh... vraiment ? Mais Kot-chan...
—Il a ses raisons, j'imagine. Enfin, tout dépends de toi. Si ça te dérange, alors oui, tu as parfaitement le droit de répondre d'une gifle.
—Ça ne m'a jamais dérangé. »
Rakko sembla pensif un instant, alors que Nanaya rangeait son t-shirt. Il s'apprêtait à récupérer son autre haut lorsque son camarade de Saurity plaqua sa main sur la porte du casier, le fermant et bloquant Nanaya.
« Hm... Noken-san ? S'inquiéta le jeune homme en levant la tête vers lui et en tirant légèrement sa veste en espérant l'écarter. Quelque chose ne va pas ? Je... je dois me changer...
—Sérieusement, tu me rends dingue,
—Heh ?
—Depuis le camps d'été, je n'arrive plus à savoir si je suis attiré par les mecs ou les filles. Tu as l'intention de prendre tes responsabilité pour ça ?
—...mes responsabilité ? Noken-san, je ne comprends rien à ce que tu raconte...
—Laisse-moi essayer.
—Heh ? Essayer qu-... »
Rakko ne le laissa pas finir. Il se pencha sur lui pour poser ses lèvres sur les siennes. Le contacte ne dura pas longtemps. Le futur héro s'écarta légèrement et laissa sa tête retomber contre l'épaule de son camarade en soupirant.
« Merde... marmonna t-il entre ses dents, moi qui pensait que ça suffirait... »