Les premiers jours au camp s'étaient merveilleusement bien déroulés. Nanaya n'avait pas mis les pieds dans l'onsen une seule fois et ses amis s'en étaient donc abstenu également, pour ne pas le laisser seul.
L'entrainement du jour les avaient épuisés. Nanaya avait reçu un sacré coup à l'épaule et s'étaient fait aussitôt réprimander, lui mais aussi son adversaire, car il devait se ménager. Le jeune homme estimait que Phen-X s'inquiétait beaucoup trop.
« Tu devrais prendre un moment en onsen, lança Tomeo alors qu'ils revenaient à la chambre, Ça détend.
—Vous pouvez y aller sans moi, vous savez, marmonna Nanaya. Vous n'êtes pas obligés de vous en priver.
—Je ne comprends pas. Pourquoi tu refuses d'y aller ? »
Kenji et Kotaro échangèrent un regard rapide. Ils étaient les deux seuls de ce groupe à savoir. Si leur ami n'était pas prêt à le dire aux autres, ils ne pouvaient pas le forcer.
« J'ai peur de l'eau. Annonça simplement Nanaya en récupérant ses anti-douleur. »
Tomeo, Les jumeaux, Monaka et Rakko restèrent bouche bée. Ils s'attendaient à une histoire de pudeur, mais certainement pas à ça.
« Ce n'est pas profond, expliqua alors Haru.
—Et on serait tous là, ajouta Haru.
—Le forcez pas ! Gronda Kotaro. S'il n'a pas envie d'y aller, ce n'est pas la peine d'insister !!
—Heeh ! Ce n'est pas la peine de nous crier dessus ! »
Nanaya les regarda se disputer. Monaka tenta bien de les calmer, en sa qualité de représentant de classe, mais il peinait à se faire obéir de Kotaro.
« Si vous êtes là... murmura Nanaya, ça devrait aller... »
Tout le monde se tut.
« Ça va aller, Continua-t-il, vous ne me laisserez pas glisser, pas vrai ?
—Certainement pas ! Le rassura Kenji en souriant. Mais tu vas voir, c'est vraiment pas assez profond pour s'y noyer.
—Tu n'as pas à te forcer, marmonna Kotaro.
—Je ne me force pas, répondit simplement son ami. »
Les jumeaux sautèrent de joie. Le temps que ses camarades se changent, puisqu'ils portaient leurs tenues de combat, ils se dirigèrent ensuite vers les onsen. Plusieurs élèves en revenaient déjà.
Nanaya sentait son cœur s'accélérer à mesure qu'il s'en approchait. Ses amis lui expliquèrent tout ce qu'il devait savoir pour s'y sentir bien et restèrent tous près de lui. Cela ne l'empêcha pas de se figer sur le bord du bassin.
Kotaro posa une main sur son épaule.
« Calme-toi, souffla-t-il, tu peux toujours faire demi-tour. »
Nanaya secoua négativement la tête, mais lui attrapa le bras pour se rassurer. Kenji, déjà installé dans l'eau, lui tendit la main et, tenant ainsi ses deux meilleurs amis, Nanaya descendit lentement pour s'asseoir dans l'eau chaude. Il y resta immobile un instant avec de commencer à se détendre. Ce n'était pas désagréable finalement.
En le voyant un peu moins tendu, les autres commencèrent à discuter et agir comme à leur habitude. Les jumeaux eurent vite fait de s'envoyer de l'eau et de se poursuivre. Monaka discutait tranquillement avec Rakko, non loin de Kenji et Kotaro qui restaient près de Nanaya. Kotaro criait sur Haru et Jun en leur disant de se calmer. Plus l'eau était remuée, moins Nanaya se détendait. Il sursautait à chaque petite vague. Tomeo restait assis non loin aussi.
« Hey, trésor ? Appela-t-il.
—Ogami !!! Gronda Kotaro.
—Oui ? Demanda Nanaya.
—Ton père s'en sort ? Je veux dire... il a quand même été un vilain pendant toutes ces années. Il ne s'ennuie pas trop ?
—Uchiri Corporation l'occupe bien, surtout depuis qu'il veut y ajouter des prothèses.
—Et il a aucune petite envie de meurtre ?
—OGAMI ! Grondèrent Kenji et Kotaro d'une même voix.
—Quoi ? Je demande, c'est tout.
—Pourquoi aurait-il de telles envies ? Questionna Nanaya.
—Oh ! Je ne sais pas, peut-être parce qu'il avait l'habitude de massacrer des gens gratuitement ?
—Mon père n'a jamais fait ça.
—Il a fait péter une église remplie en France.
—...en fait... sa cible est passée à côté et l'église a été prise dans l'explosion.
—Sa cible ?
—Un ministre qui cachait les activités de la mafia et se procurait des produits douteux sur le marché noir. Mon père ne s'en est jamais pris à un hôpital, une école ou n'importe quel autre endroit de ce genre. Il s'attaquait aux gouvernements et multinationales abusifs.
—Et l'avion détourné et disparu il y a six ans ? C'est passé sur toutes les chaînes d'info, ils affirmaient que c'était Experion.
—Ce n'était pas lui. Les médias racontent un peu ce qu'ils veulent. Il y a beaucoup de crimes attribués à mon père qui ne le sont pas. Tout comme il y a des choses qu'ils se sont bien gardés de dire.
—Comme quoi ? Demanda Jun qui s'était calmé et approché avec son jumeau.
—Il traquait les criminels. Les dealers, les trafiquants d'armes, d'organe ou d'esclaves. Il a déjà arrêté tout un réseau mafieux.
—Comment ça ? S'exclama Monaka. Personne n'en a entendu parler !
—Quand je dis arrêté...
—Il les tuait. Devina Kenji. Évidemment... j'imagine que les « pauvres victimes » d'Experion, que les média décrivaient comme innocents, ne l'étaient pas tant que ça finalement.
—Non...
—Comment il s'y est pris ?
—Facile, en hackant le darkweb.
—Facile, dit-il, marmonna Rakko.
—Papa m'a appris le piratage avant tout le reste. C'est le meilleur moyen de trouver ses cibles facilement, ainsi que les clients et ceux qui dirigent tout ça.
—J'ai encore du mal à y croire, souffla Tomeo. Experion était un héros caché ?
—Hm... il tuait sans hésitation et si ses cibles avaient des familles ça ne l'arrêtait pas donc... je ne pense pas qu'on puisse le qualifier de héro.
—Je viens de comprendre quelque chose ! S'exclama Jun.
—Tu as un cerveau, finalement ? Se moqua Kotaro.
—Hey !
—Faut que je te rappelle que Haru et toi, vous avez voulu manger un stylo, l'année dernière ?
—Mais comment... souffla Monaka en haussant un sourcil, c'est quoi cette histoire ?
—C'était juste pour voir, marmonna Haru en boudant.
—J'ai déjà mangé un vers de terre, assura Jun, alors ça ne pouvait pas être pire. »
Kotaro se plaqua la main sur le visage. Les jumeaux avaient parfois des idées qu'ils feraient mieux de garder pour eux.
« Mais soyons sérieux ! Coupa Jun à nouveau. Vous avez entendu les nouvelles depuis le début d'année ?
—Les nouvelles ? S'étonna Nanaya. Je me suis beaucoup concentré sur mon rattrapage en terme de livres et films donc...
—Une hausse fulgurante de la criminalité, partout dans le monde !
—Maintenant que tu le dis. Remarqua Rakko. J'ai aussi entendu ça. Rien qu'au japon, il n'y avait pas eu autant de crimes en si peu de temps depuis des années. Des vols, des meurtres et j'en passe.
—Personne n'a fait le rapprochement avec le départ d'Experion. Souffla Monaka en réfléchissant. Mais avec ce que tu viens de nous révéler, c'est parfaitement logique. Il a toujours réussi à trouver et tuer ses cibles ?
—Toutes sauf une. Affirma Nanaya. Il a cherché longtemps, mais il n'a jamais réussi à trouver d'informations convaincantes sur le contrebandier Lord.
—Ce n'est pas qu'une simple légende urbaine ? Demanda Kenji.
—Il a trouver plusieurs faux Lord, mais pas celui que les rumeurs décrivent. Il pense que c'est une métaphore. Une représentation de toutes les mafias, les criminels. Pas une vraie personne. Je ne vois pas d'autre explications. »
(Je vous avoue que je n'avais préparer aucune deuxième image. Du coup, voici une image de Tomeo)