Le Baron & La Princesse

By Lindoriel

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Année 1820, Claire, fille du roi George IV d'Angleterre, revient au palais en quête d'un époux. C'est ainsi q... More

Casting
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue

Chapitre 7

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By Lindoriel

Septembre arriva rapidement suivi d'octobre où les feuilles commencèrent à tomber, montrant les premiers jours d'automne. Claire regardait par la fenêtre du salon la pluie tomber. Elle soupira et alla s'asseoir à la table pour boire le thé, attendant que ses parents la rejoigne. Son père arriva, le journal dans les mains. Il l'embrassa sur la tempe et alla s'asseoir dans son fauteuil assigné et ouvrit son journal tandis qu'un majordome servait le thé. Claire savait très bien qu'il était inutile de parler avec lui tandis qu'il lisait son journal. Elle prit sa tasse et en but une gorgée tout en gardant les yeux fixés sur le journal de son père. Tout à coup, elle plissa les yeux et manqua de recracher son thé. Elle reposa rapidement sa tasse sur la soucoupe et tendit le bras pour arracher le journal des mains du roi.

– Mais enfin ! réagit ce dernier. C'est mon journal.

– Je vous le rends dans deux petites minutes père.

Claire tourna les pages pour arriver à la dernière où il y avait une rubrique bien précise. Les annonces de fiançailles. Et la jeune fille avait repéré un nom connu.

Le baron de Cheshire, sa femme et leurs enfants sont heureux de vous annoncer les fiançailles prochaines de Monsieur James d'Egerton avec Mademoiselle Mélanie Prinston, fille du marquis de Prinston.

Claire en resta bouche-bée. Deux mois à peine étaient passés depuis leur discussion, le soir du bal et voilà que James avait trouvé une fiancée. Et la fille d'un marquis qui plus est. Elle devint toute pâle et tendit le journal à son père en bégayant une excuse pour s'en aller. En passant la porte, elle se cogna dans sa mère qui recula de quelques pas, surprise.

– Mais voyons, Claire où allez-vous ?

– Je... Je vais prendre l'air mère.

Elle s'excusa et courut jusque dehors, sous la pluie. Elle leva la tête et ferma les yeux en sentant les gouttes d'eau tomber sur son visage. Comment avait-elle pu croire qu'il se battrait pour elle, qu'il tenterait par dessus-tout la revoir et essayer de l'épouser ? Elle sentit les larmes couler sur ses joues malgré la pluie, c'était chaud et salé. Elle posa une main sur sa poitrine tout en tentant de calmer sa respiration rapide. Claire se dirigea jusqu'au lac du domaine et s'assit sur la racine d'un arbre dont les feuilles tombaient. Elle était triste et en colère en même temps. En colère contre la fiancée de James qui avait déjà dû l'embrasser, qui avait dû passer du temps avec lui. En colère contre James qui n'avait fait aucun effort pour tenter de la revoir, de lui parler ou de faire quelque chose. Elle était triste car elle n'avait pas su trouver les mots pour lui donner envie de se battre, triste d'être une princesse qui avait une vie toute tracée. Elle prit un caillou et le jeta de toutes ses forces dans l'eau en hurlant de désarroi.

– Pourquoi faut-il que ça m'arrive à moi ? Hein ?!

Elle se leva et leva les bras vers le ciel qui déversait toute l'eau qu'il entreposait dans ses nuages.

– Dites-moi pourquoi il fallait que ce soit à moi de devoir endurer cela !

La jeune fille prit une poignée d'herbe et la lança vers le haut sans espérer atteindre quoi que ce soit. En faisant ce geste, elle tomba en avant et arriva sur le sol, sur ses genoux. Ses épaules, secouées par les sanglots, elle n'entendit pas une personne derrière elle arriver. Ce n'est qu'en sentant une main sur ses épaules qu'elle sursauta et se retourna. Son père était au-dessus d'elle, un léger sourire sur le visage.

– Voyons ma chérie, le Ciel ne t'a rien fait.

Claire se leva et enlaça son père, sa tête sur le torse et pleurant à chaudes larmes. Georges IV posa une main sur sa tête en caressant ses cheveux, tandis que l'autre enserrait sa taille pour la maintenir contre lui. La pluie commença à s'arrêter, laissant place à un timide rayon de soleil.

– Raconte-moi tout mon ange, murmura-t-il en l'embrassant sur le front.

Claire expliqua tout ce qui s'était passé depuis sa rencontre avec James. De quelle manière elle l'avait rencontré jusqu'au bal où ils avaient failli s'embrasser et où elle l'avait repoussé.

– Je pensais qu'il allait tout faire pour tenter de me revoir malgré mon rang et le sien et...

– Et tu as été stupide sur ce point. Le fils d'un baron, qui a 21 ans qui plus est, n'oserait se battre pour le cœur d'une princesse qui doit être promise à un prince ou au moins à un duc. Il a vu un rejet de ta part et un jugement en disant qu'il n'était que le fils d'un baron. Je sais que cela fait mal, que tu aimerais bien que tout soit comme avant. Mais il a fait son choix et toi, tu devras bientôt en faire un. C'est la vie, et elle ne sera jamais simple. Choisir, c'est renoncer. N'oublies jamais ça.

– Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle en relevant la tête.

– Ta mère souhaite que tu épouses le Friedrich de Norvège. Moi, je ne veux que ton bonheur. Si tu souhaites ne pas l'épouser, alors tu ne l'épouseras pas. Tu es certes une princesse, mais jamais nous ne t'avons dit qui tu devais épouser.

– Mère serait contre votre avis. Elle veut que je l'épouse et m'y forcera !

– Alors je l'en empêcherai. Ne suis-je pas le roi d'Angleterre après tout ? dit Georges en bombant le torse avec un sourire narquois.

Claire rit et essuya ses yeux et son nez rouges. Son père avait toujours trouvé les mots justes pour la calmer et lui faire voir la vie du bon côté. Même lors des moments difficiles. Elle embrassa son père sur la joue et le remercia pour ce moment.

– Souhaites-tu que nous fassions une petite balade à cheval demain après-midi ?

Claire acquiesça et main dans la main, ils rentrèrent vers le palais en planifiant leur promenade du lendemain. Lorsqu'ils arrivèrent dans le hall, deux valets arrivèrent en trottinant avec des serviettes.

– Ah vous voilà ! Mais enfin, où étiez-vous donc ?!

Le père et la fille levèrent les yeux vers le haut pour voir Maria-Anne, les poings sur les hanches.

– Peu importe. Claire, j'ai quelque chose d'important à vous dire.

La jeune fille tourna les yeux vers le roi qui d'un geste, voulait dire : « Je te l'avais bien dit ». Il prit sa pipe et un journal sur le plateau tendu par un majordome, et partit vers son bureau, travailler.
Claire soupira en le voyant partir et tout en continuant d'essorer ses cheveux, rejoignit sa mère dans le salon.

– Ne vous asseyez pas. Je ne veux pas que vous ruiniez les tissus de mes canapés et fauteuils.

– Que souhaitez-vous me dire mère ? Terminons en pour que j'aille me changer.

– Je n'aime pas ces manière Claire ! Enfin bref, il faut bien que je vous le dise de toute façon. Le prince de Norvège a demandé votre main à votre père et moi-même.

– Qu'avez-vous répondu ?

– Que j'étais ravie et que j'acceptais volontiers. Mais qu'il fallait quand même qu'il vous courtise et qu'il vous pose la question. En tout cas, il a notre accord.

Claire resta bouche-bée devant l'annonce de sa mère. Cela voulait dire que ses parents avaient acceptés sans lui en parler.

– Vous avez donné votre accord...

– Tout à fait. Tu me feras donc le plaisir de passer du temps en sa compagnie. Vos fiançailles seront annoncées dès demain. Je veux que tous vous voient vous promener et...

– Mère, je refuse ces fiançailles. Vous n'avez pas à les annoncer tant que je n'ai pas pris ma décision. Père m'a dit...

– Qu'importe ce qu'à dit votre père. Nous devons assurer l'avenir de notre pays. Et s'allier avec la Norvège nous rendra plus fort, dit la reine d'une voix sèche.

– Comment pouvez-vous...

– Comment je peux quoi ?! Vous êtes ma fille. Je n'en ai qu'une qui plus est. J'ai droit de vie et de mort sur vous. C'est moi qui vous ai mise au monde. Vous me devez respect et obéissance.

– Vous êtes affreuse !

Sur ces mots, Claire partit en courant sous les cris de sa mère. Arrivée en haut, elle se jeta sur son lit et pleura à chaudes larmes. Cette journée était vraiment la pire de toute. Sa mère la détestait donc tant que ça pour la vendre à un inconnu ?

– Je n'ai qu'un seul souhait, dit-elle en relevant la tête vers le crucifix. Mourir ! 

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