30|partie finale|

1.9K 273 9
                                    

♧Tout ce qui était beau, tout ce qui était bon, nous l'avons détruit. Noé, Noé.♧

















J'ai senti une main me secouer doucement.

- Nous sommes presqu'arrivés, affirma Riyad.

- Désolée, je me suis endormie...

- Ce n'est pas grave. Tu dois être fatiguée.

- C'est le cas de le dire.

Je me suis redressée et c'est seulement là que je me suis rendue compte que le bébé était dans mes bras. Je l'avais oublié. Je n'ai toujours pas posé le regard sur elle. Ça doit sûrement faire de moi la plus horrible des mères mais comment puis-je y arriver ? Le courage me manque.

- Nous y sommes...

Devant nous, une ville lumineuse formée d'immeubles, de parcs, d'étendues d'eau, se dressait sous nos yeux. D'une certaine façon, le Qatar ressemblait beaucoup à Oman. Je dirais même que tous les pays arabes étaient similaires.

- C'est immense !

- Oui, c'est pour cela que je préfère la tranquillité du désert. Je n'aime pas venir en ville.

- Je vais avoir du mal à trouver mon frère. Il faut que je l'appelle.

- Où dois-je t'emmener ? A la police ?

- Non ! Surtout pas ! Ils sont tous corrompus. Ils vont me mener directement à ma mort si jamais je vais là-bas.

Finalement, Riyad s'est garé près d'un parc.

Nous étions en plein après-midi et la chaleur était accablante. Les arbres nous fournissaient de l'ombre.

Il m'a aidé à descendre et on s'est assis sur un banc à l'écart de la route. J'ai sorti le téléphone de Wafa pour appeler Shuayb cependant impossible de me concentrer avec ce bébé qui n'arrête pas de pleurer.

- Je peux ?, interrogea-t-il en tendant les mains vers le bébé.

Sans la moindre hésitation, je lui ai donné l'enfant. Il l'a serré contre lui et s'est levé afin de faire quelques pas. Elle avait cessé de pleurer.

Enfin un peu de silence !

J'ai appuyé sur le dernier numéro dans le journal d'appel et ai attendu qu'il décroche.

- Shuayb ! Je suis arrivée à Doha. Il y'a un homme avec moi, il s'appelle Riyad, c'est lui qui m'a accompagné. Je suis dans un parc près de l'autoroute...

- Djavéda ?

Mon corps tout entier s'est figé en un instant. Ce n'était pas Shuayb.

- Alors comme ça tu es arrivée à Doha ?

-...

- Prie pour que je ne te retrouve pas Djavéda, cette fois-ci je n'aurais aucune pitié...

J'ai raccroché avant de fondre en larmes. C'était lui, Sulaym.

Comment...comment est-ce possible ?

J'aurais dû tomber sur Shuayb. C'est la dernière personne que j'ai appelé. À moins que...

Je reprends le téléphone, me dirige vers le journal d'appel et regarde. J'avais appuyé sur le dernier numéro entrant, pas sortant.

Somewhere in the world Where stories live. Discover now