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♧Les gens ne changent pas, nous vieillissons et certains d'entre nous s'adaptent. Carlos Villar, Safe house.♧

















J'étais encore en train de conduire, au milieu de nulle part. Ça allait bien faire deux heures. Wafa m'avait dit que Doha n'était pas très loin de la maison mais j'ai l'impression que ça fait une éternité que je roule. Je me suis peut-être égarée ?

Fatiguée et complètement découragée, je décide de m'arrêter quelques minutes. En regardant autour de moi, je ne vois rien à part du sable, des plantes, aucun humain à l'horizon. En plus de ça, il fesait sombre en cette nuit. Je commençais à angoisser.

Soudainement, j'ai entendu un bruit. On aurait dit une sonnerie de portable. Elle venait de la banquette arrière.

En cherchant, je tombe sur un téléphone. Ce n'était pas celui que Wafa m'avait donné. J'en ai déduis que c'était celui de Sulaym.

Mes mains ont commencé à trembler. Si son téléphone est dans la voiture ça veut dire qu'il peut le localiser. Et s'il trouve ce téléphone, il va aussi me trouver. D'ailleurs je suis sûre qu'il est déjà à ma recherche.

Sans la moindre hésitation, j'ai pris le téléphone et je l'ai jeté aussi loin que je pouvais avant de retourner à la voiture afin de poursuivre ma route.
***








W A F A







J'essayais de dissimuler ma peur face à ses questions. La maison était sans dessus dessous depuis qu'il a découvert qu'elle s'était échappée.

- Comment est-ce possible ? Tu as bien refermé la porte hier soir, n'est-ce pas ?

- Ou...oui...

- Wafa, regarde-moi dans les yeux...

Je parviens difficilement à lever la tête. La noirceur et la colère que je vis dans son regard me firent froid dans le dos. J'avais peur pour moi mais aussi pour Djavéda. S'il réussit à remettre la main sur elle, je ne donne pas cher de sa peau.

- Je...je ne l'ai pas...aidé...je le jure...

- Merde !, s'écrie-t-il en donnant un coup de pied sur la chaise qui voltigea.

Il s'est ensuite dirigé vers le téléphone fixe et a composé un numéro.

- Samir ? Elle s'est encore échappée, j'ai besoin de toi...elle a pris ma voiture...mon téléphone est à l'intérieur...fais vite.

Il a ensuite raccroché et est sorti de la maison.

Oh Djavéda j'espère tu es en sûreté...

***




D J A V E D A






J'ai commencé à apercevoir les buildings seulement au crépuscule du lendemain. J'avais conduis pendant tout ce temps et à cet instant, j'étais lessivée.

La voiture a commencé à faire des bruits bizarres et à ralentir.

- Non non non...pitié...

Elle s'était arrêtée, y'avait plus d'essence et il me restait un kilomètre à parcourir. Il fallait que je continue d'avancer. Ça serait trop dangereux de rester sur la route alors que ce fou est à mes trousses.

J'ai pris le sac que Wafa m'avait donné et le téléphone avant de descendre du véhicule et de continuer à pied.

Je marchais encore et encore lorsque je sentis un liquide couler entre mes jambes. Sur le moment j'ai pas compris. J'étais tellement fatiguée et je mourrais de faim, j'ai pas fait attention et j'ai poursuivi mon chemin.

Je suis passée à côté d'un petit village de nomades. Ils avaient planté des tentes pour la nuit qui allait bientôt tomber. Les gens m'observaient d'une manière étrange sûrement parceque ce n'était pas tous les jours qu'on voyait une jeune fille noire et enceinte marcher à pied près de la capitale d'un pays arabe donc...c'était compréhensible.

Sans leur accorder d'importance, j'ai continuer de marcher lorsque d'un coup, j'ai ressenti une douleur atroce au bas ventre. Ça ma littéralement secoué de tout mon être. Je me suis arrêtée quelques secondes pour respirer et pouvoir continuer. Sauf qu'une autre douleur s'est manifestée et celle-ci était beaucoup, beaucoup plus violente. C'était seulement à ce moment que j'ai fait le lien avec le liquide qui avait coulé entre mes jambes, j'étais en train d'accoucher.

En me rendant compte de cela, j'ai paniqué. Je n'étais enceinte que de huit mois, pas neuf. Il s'en ait fallu de peu pour que je commence à pleurer non seulement parceque j'avais mal mais aussi et surtout parceque j'étais seule, au milieu de nulle part sur le point de mettre au monde cet enfant. Je n'étais qu'une enfant au fond de moi. Ce sont les circonstances qui m'ont forcé à grandir.

Il y'avaient deux femmes qui arrivaient vers moi. Elles portaient chacune un seau d'eau sur la tête. L'une d'elle s'était approchée de moi et s'est exprimée en arabe.

Heureusement que je comprenais...

- Tu vas bien ?, demande-t-elle.

Je n'ai pas eu le temps de répondre. Lorsqu'elle a vu que j'étais en train d'accoucher, elle a rapidement déposé son seau par terre et s'est mise à crier des mots à l'autre femme qui est partie en courant.

Je comprenais rien, c'était le flou total sans ma tête.

- Ne t'inquiète pas, on va t'aider...

Rapidement, une foule de femmes s'est formée autour de moi. Elles ont installé une sorte de tente au dessus de moi et trois d'entre elles sont restées avec moi à l'intérieur, les autres étaient dehors.

- Tu t'appelles comment ?, questionna celle qui portait le seau.

- Dja...véda...

- Moi c'est Kawthar. On va s'occuper de toi.

Une heure...

Deux heures...

Trois heures...

En réalité j'ignore combien de temps j'avais passé dans cette tente de fortune. Tout ce que je sais, c'est que, mêlés aux bruissements du vent, les cris d'un enfant s'étaient faits entendre...

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Dituogr 🦋

Je sais que je devais publier hier mais j'avais complètement oublié d'écrire le chapitre. ♡




Somewhere in the world Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin