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♧Peu importe à quel point tu penses être fort, il y'aura toujours quelqu'un de plus fort que toi. Amir, Tyler Rake.♧





















Attablée avec Myriam et mon frère, je prenais mon petit-déjeuner en silence. Je sentais quelques fois le regard de Shuayb toutefois aucun mot qui m'était adressé ne sortait de sa bouche.

- T'as prévu quelque chose aujourd'hui ?, me questionna ma belle-soeur.

- Non, comme d'habitude.

- On va sortir alors, toutes les deux.

- On va où ?

- Prendre l'air, se promener, faire du shopping...

- Je n'ai pas d'argent pour le shopping.

- Je suis là, t'inquiète pas. Va te préparer.

J'avale la dernière bouchée de mes pancakes et me rends à ma chambre.

En m'habillant, face au miroir, j'observe mon ventre qui s'arrondit peu à peu. Ma mère avait réussi à me convaincre de ne pas avorter mais ce n'est pas pour autant que la haine que j'ai pour cet enfant a disparu. J'ai beau essayer de l'apprécier ne serait-ce qu'un tout petit peu mais je n'y arrive pas, Dieu sait que je n'y arrive pas.

J'enfile mon jilbeb et mets un trait de khôl avant de sortir. Myriam m'attendait à la porte.

- On y va ?

- Oui, c'est bon, lui repondis-je.

Dehors, il faisait frais comme toujours sauf que comparé aux autres jours, il y'a du soleil aujourd'hui, un soleil doux qui me réchauffait tendrement le visage.

- Ça fait du bien de sortir, non ?

- J'avoue que c'est agréable. On prend ta voiture ?

- Non elle est en panne. On va prendre le bus et comme ça tu vas découvrir la ville.

- Bonne idée !

Nous nous dirigeons alors à l'arrêt de bus le plus proche.
***

16h30. Nous avons pris le temps de prier dans une petite mosquée pas très loin du magasin de vêtements mastour. Myriam m'a expliqué que c'était un quartier majoritairement musulman-pakistanais.

- T'as faim Djavéda ?

- Je meurs de faim tu veux dire !

- Y'a un resto indien pas très loin d'ici. On y va ?

- Avec plaisir.

Les bras chargés de paquets, nous pénétrons au sein de l'établissement et prenons place près d'une baie vitrée.

- Il faut que vous arrêtiez ça, déclara ma belle-soeur.

- Si tu fais référence à Shuayb, tu t'adresses à la mauvaise personne. Ce n'est pas moi qui l'ignore.

- Je sais Djavéda et je sais aussi qu'il t'a blessé en agissant ainsi mais...essaie de te mettre à sa place...

- Me mettre à sa place ? Et lui alors ? Est-ce qu'il a essayé de se mettre à la mienne ?, m'écriais-je soudainement.

Les gens nous regardent un peu bizarrement.

Je suis devenue plus susceptible et beaucoup plus impulsive depuis que je suis enceinte. Mes nerfs s'enflamment pour un rien. Je n'étais pas ainsi avant. C'est cet enfant qui est en train de me transformer.

Myriam pose sa main sur la mienne pour me calmer.

- Respire Djavéda...calme-toi. Je ne voulais pas t'énerver. C'est juste que pour Shuayb, te voir dans cet état est un véritable supplice. Peut-être qu'il a cru qu'en s'éloignant de toi, sa douleur va s'apaiser.

Je garde le silence face à ses dires. Peut-être qu'elle a raison cependant cela ne justifie pas le comportement de Shuayb.

- Pendant des mois cet homme a abusé de moi, il m'a fait vivre l'enfer à ses côtés. Je pensais que lorsque je serai enfin avec ma famille, ils me comprendront sans me juger. Je n'ai pas fait exprès de tomber enceinte Myriam.

- Je sais.

- Je me serais débarrassée de ce bébé si je le pouvais.

- Ne dis pas ça Djavéda, les choses vont rentrer dans l'ordre. Place ta confiance en Allah.

J'avais parlé avec mon cœur cette fois-ci. Je m'étais enfin exprimée sur ce sujet si poignant. J'espérais également que les choses aillent mieux, du fond de mon cœur je l'espérais.
***

Après les succulents plats qu'on a dégusté, il était temps de rentrer à la maison. Nous sommes sorties du restaurant en direction de l'arrêt de bus qui se trouvait de l'autre coté de la rue.

- Il est quelle heure ? Mon téléphone est éteint, avança Myriam.

Je plonge la main à l'intérieur de mon sac, à la recherche de mon téléphone quand d'un coup, je me rendis compte d'une chose.

- Je l'ai laissé sur la table.

- Va le chercher alors mais en vitesse, le bus va bientôt arriver.

Le prochain bus arrivait dans sept minutes.

Je dépose mes sacs par terre et traverse la rue.

Grâce au ciel, le téléphone était toujours sur la table, là où je l'avais laissé. Je le prends rapidement et ressors des lieux. Au même moment, je reçois un message de Tariq.

Tariq ?

Je me mets alors à stresser. Tariq ne m'envoyait jamais de messages. Il disait que ce n'était pas prudent et qu'il fallait se méfier du prince.

Il faut qu'on parle, c'est urgent.

Ce texte de seulement quelques mots ont suffi à me mettre dans tous mes états. Que se passe-t-il ?

Je traversais la rue à pas d'escargot, sans vraiment faire attention. Je réfléchissais à ce qui aurait pu pousser Tariq à m'envoyer un tel message.

J'entends quelqu'un hurler mon prénom.

Je relève la tête et aperçois vaguement Myriam qui faisait de grands gestes. La seconde suivante, je suis au sol. Ma tête heurte salement le béton, tout devient noir...

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Dituogr 🦋

Somewhere in the world Where stories live. Discover now