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♧N'ai pas pitié des morts, ai pitié des vivants et par-dessus tout de tous ceux qui vivent sans amour. Albus Dumbledore, Harry Potter et les Reliques de la mort partie finale.♧

















Deux jours...j'ai passé deux jours enfermés dans la chambre du prince.

- Tu peux sortir à présent, dit ce dernier en ouvrant la porte.

Lentement, je sors enfin de cette pièce qui m'a vu tant souffrir ces dernières heures. Sans lui accorder un seul regard, je m'éloigne de lui en quittant la chambre.

Le soleil venait à peine de se lever. La plupart des habitants du palais sont encore endormis. Je me suis directement rendu dans un coin du jardin, où j'ai l'habitude d'aller lorsque je voulais être seule. Je me suis juste couchée sur l'herbe en fixant le ciel, ensuite j'ai laissé mes larmes couler tranquillement, sans forcer, c'était naturel.

- Enfin de retour !

Je sursautai et me redressai de tout mon corps, faisant face à Tariq.

- T'étais passée où ? J'ai demandé de tes nouvelles à tout le palais. Personne ne savait où tu étais.

Il me fixait de ses yeux noirs, attendant une réponse de ma part.

- Tu as pleuré ? Dis-moi ce qui se passe Djavéda, je m'inquiète pour toi.

- Sulaym...

- Quoi Sulaym ? Il est malade ?

- Il m'a enfermé dans sa chambre pendant deux jours et...il...il...

- Quoi ?

Devrais-je lui dire ? Connaissant Tariq il risque d'aller lui en parler et ça va me retomber dessus encore une fois. Cependant j'ai tellement besoin de parler à quelqu'un.

- Il a encore abusé de moi Tariq..., ai-je dit les yeux larmoyants.

Il est resté silencieux pendant plusieurs secondes avant de souffler rageusement. Il m'a serré dans ses bras très fort.

- Je suis fatiguée Tariq.

- Une semaine...

- Comment ?

- Je te ramènerai chez toi dans une semaine.

Je me suis rapidement détachée de lui et l'ai regardé droit dans les yeux.

- Tu es sincère ? C'est vrai ?

- Je te le jure par Allah. Je te ramènerai chez toi Djavéda.

Il y'avait tant d'espoir dans mon coeur. Sauf que parfois, même avec la plus grande des volontés, nos souhaits ne se réalisent pas toujours.
***

Je me souviendrai toujours de ce jour, ce jour où tout est allé de travers.

Wafa et moi étions dans la cuisine. Je l'aidais à préparer des sucreries pour la reine et ses invités. J'eus tout d'un coup une immense envie de vomir. J'ai couru vers les toilettes en régurgitant mon déjeuner. Mon ventre me faisait atrocement mal et ma gorge me brûlait.

- Tout va bien ?

Wafa apparaissait derrière moi en me frottant le dos.

Comme seule réponse, je me contente de hocher la tête. Au moment où je m'apprêtais à sortir des toilettes, elle m'attrape par le poignet et me fixe d'un air grave.

- Djavéda as-tu un retard ?

- Retard de quoi ?, demandais-je sans réellement comprendre.

- Tes menstrues...

- Euh...je ne sais pas. Je ne fais pas trop attention à ça.

- Réfléchis bien, c'est important.

- Je pense que ça va bientôt faire trois mois.

Elle fronça les sourcils et eût l'air de réfléchir.

- Attends-moi là, a-t-elle dit en sortant à toute vitesse.

Je l'ai attendu dans la salle de bain pendant plusieurs minutes avant qu'elle ne se décide à revenir en me tendant une boîte. En l'ouvrant, j'y vois un test de grossesse.

J'ai buguer avant de comprendre où elle voulait en venir.

- Tu...tu penses que je...je suis enceinte ?

- Je t'ai bien observé pendant ces dernières semaines et tu as changé Djavéda. Tes formes, ton appétit et aussi les nausées, ton corps change.

- Non...je ne veux pas le faire. Je ne suis pas enceinte...non...

- Cesse de faire l'enfant. Ce n'est pas un jeu.

- Je ne suis pas enceinte Wafa !

- Il n'y qu'un seul moyen d'en être sûr, fais ce test.

J'ai pris le test avec des mains tremblantes. J'osais à peine le regarder.
***

Nous étions toutes les deux en train de nous fixer. On devait attendre quelques minutes avant de connaître le résultat.

- C'est prêt..., déclara Wafa.

- Alors ?

- Deux barres...

- Ça veut dire quoi ?

- Enceinte.

J'ai rigolé.

Je riais comme une folle.

C'était la première réaction que j'avais eu.

Ensuite j'ai eu des spasmes. J'avais l'impression de me noyer, de ne plus pouvoir respirer. Les larmes me mouillaient le visage.

Je pensais à Abî, à Ummi, à Shuayb, ils vont me haïr, j'ai souillé l'honneur de la famille. Je suis souillée.

Il a complètement ruiné ma vie.

J'ai hurlé de toute ma voix, ma voix cassée.

J'avais si mal, tellement mal.

- Djavéda calme-toi s'il te plaît ! Tu te fais du mal.

Elle avait les larmes aux yeux.

- Il m'a souillé Wafa..., répétais-je inlassablement. Il m'a souillé.

- Qui ? Qui t'a fait ça Djavéda ?

- Sulaym...

Elle avait une mine ahurie. Elle avait compris que je n'étais pas qu'une simple esclave pour le prince.

Non, j'étais bien plus que ça...

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Dituogr 🦋

Somewhere in the world Where stories live. Discover now