8

2.2K 336 13
                                    

Tu veux lui faire mal, accepte qu'il te fasse mal. Rocky Balboa, Creed







Les rayons du soleil parviennent à mon visage. J'ai envie de me lever mais il m'encercle fermement par la taille. Je sens sa respiration sur ma nuque. Il est toujours endormi.

Je me mets alors à réfléchir. J'essayais de me rappeler ce qu'était ma vie avant, lorsque je vivais avec ma famille librement, lorsque j'étais encore heureuse. Jamais je n'aurais pensé que cela m'arriverait un jour. Si on me l'avait dit, j'aurais éclaté de rire. Comme quoi, rien n'est jamais acquis.

Je le sens bouger derrière moi, il est sur le point de se réveiller.

- Vous pouvez retirer votre bras, j'aimerais m'en aller, dis-je sèchement sans le regarder.

Comme seule réponse, il se mit à caresser les nombreuses cicatrices que j'avais par sa faute.

- Pourquoi tu me forces à être méchant avec toi ? Regarde ce que tu me fais faire.

- Ce n'est pas de ma faute si je tiens à ma vie ! Vous me faites du mal et après vous voulez que je reste à vos côtés ?

- Si tu restais tranquille je n'aurais pas eu besoin de te battre.

Il est vraiment sérieux ? Maintenant c'est un crime de tenir à sa vie ?

- Vous avez détruit ma vie, vous comprenez ça ? Vous m'avez pris tout ce que j'avais et maintenant mon corps est marqué à jamais à cause de vous. Je ne vous le pardonnerai jamais.

Mes larmes coulaient à flots tant ma peine était immense. C'est mal de penser cela mais j'aurais préféré mourir plutôt que de vivre ça.

Il est resté silencieux face à mes pleurs et finalement il a retiré son bras. J'ai rapidement enfilé mes vêtements avant de sortir de la chambre toujours en larmes. De toute façon c'est la même routine. Je ressors toujours de cette chambre en larmes, à force on va sûrement finir par s'y faire.
***

En entrant dans la cuisine, je vis Samia et Dina en train de sautiller de joie.

- Qu'est-ce qui se passe ?, demandais-je complètement surprise par leur état.

- Tu n'es pas au courant ?, questionna Dina.

- Je ne vous aurais pas posé la question si j'étais au courant. Qu'y a-t-il ?

- On va déménager !, s'exclama Samia. Le prince va se faire couronner officiellement du coup on ira vivre au palais royal !

- Quoi ?

Ce monstre va se faire couronner ?

On va aller vivre au palais ?

- Mais...mais pourquoi vous sautez de joie ? C'est une mauvaise nouvelle !

- Mais c'est le palais royal ! C'est un honneur d'aller vivre là-bas, ajouta Dina.

Elles sont véritablement sérieuses ?

Au lieu de trouver un moyen de se sortir de cet enfer, elles se mettent à jubiler. Je suis sur les fesses franchement. Tous les plans que j'ai mis au point vont tomber à l'eau si jamais on part vivre au palais. Je ne pourrais pas m'échapper à cause du nombre de gardes et si cet homme se fait couronner, il sera plus protéger qu'avant du fait de son statut.

Je soupire d'énervement et quitte la cuisine. J'ai l'impression d'être la seule à vouloir rentrer chez moi. Samia et Dina ne font rien pour m'aider et les aider par la même occasion. Au contraire, elles se contentent d'obéir aux doigts et à l'œil aux ordres du prince.

En parlant de lui, je le croise dans le couloir, habillé d'un qamis. Il me dégoûte tellement...Je tente de le contourner mais il me rattrape par la main.

- Samia t'a-t-elle prévenu ?

- Oui.

- Et alors ?

- J'éprouve vachement de la peine pour votre peuple. Ils n'ont pas de chance d'avoir un souverain comme vous, repondis-je.

Il resserre sa main sur mon poignet.

- Ce n'est pas parceque tu partage mon lit que tu as le droit de me manquer de respect. Je suis ton prince !

- Non ! Sûrement pas. Vous êtes juste celui qui m'a enlevé à ma famille et qui me gâche la vie !

Il m'a donné une grosse gifle et je perdis l'équilibre.

- J'ai été assez gentil avec toi. Maintenant tu seras traitée comme ce que tu es vraiment, une esclave !

Il a continué son chemin.

J'ai explosé en sanglots lorsqu'il me tourna le dos. J'étais en train de suffoquer.

Les jours qui ont suivi, la maison ressemblait à une vraie fourmilière. Les journées étaient rythmées par d'innombrables va-et-vients. Il fallait que tout soit prêt à temps. Personnellement, je ne participais à rien, je n'en avais ni l'envie, ni la force.

Depuis notre pseudo dispute, Sulaym est devenu plus tyrannique à mon égard. Il me frappe pour rien et m'enferme dans une chambre lorsqu'il en a marre de me voir. Le point positif, c'est qu'il ne m'a pas touché depuis plusieurs jours. Ce qui représente un réel soulagement pour moi. Je préfère encore qu'il me batte nuit et jour plutôt que de devoir supporter ses mains sur mon corps.
***

- Djavéda, on doit y aller, m'avertit Samia.

C'était l'heure de partir. J'ai juste enfilé mes chaussures et je l'ai suivi dehors.

Devant la maison, quatre voitures étaient garées, toutes portant le drapeau du pays. Je me suis dirigée vers la voiture qui nous était réservée lorsqu'il m'arrêta.

- Tu montes avec moi.

Je le maudissais intérieurement d'agir ainsi toutefois je ne pouvais pas refuser sachant que nous étions entourés par ses gardes du corps, ils m'auraient obligé à obéir aux ordres de leur prince.

Installée dans la voiture, il monta à son tour sur le siège arrière et sortit des menottes de ses poches avant de me menotter les pieds.

- Je ne vais pas prendre le risque que tu t'échappes encore.

La voiture démarra. Elle s'éloignait peu à peu de cette maison qui m'a vu tant souffrir ces derniers mois. J'étais consciente du fait que ma vie ne serra pas non plus rose au palais. Qui sait ce qui m'attend là-bas...

..............................................................
Dituogr 🦋

Somewhere in the world Where stories live. Discover now