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♧Voir et savoir sont deux choses différentes. Gaius, Merlin saison 5 épisode 5.














Plusieurs jours s'étaient écoulés même si cela semblait être une année. Lorsque la vie est monotone, le temps passe plus lentement.

Tariq essaie toujours de trouver un moyen de me faire rentrer chez moi. D'ailleurs il m'aide beaucoup dans la vie de tous les jours. Il me protège de la méchanceté de la princesse. Cette fille, elle a un vrai problème avec moi. Malgré toute la richesse qu'elle possède et le pouvoir qu'elle a, elle trouve quand même le moyen de me jalouser. Comme quoi l'être humain n'est jamais satisfait de ce qu'il a. Une princesse trouvera toujours le moyen de mépriser une pauvre esclave de rien du tout.
***

Il était environ 15h et j'étais toujours dans ma chambre. Je me sentais de plus en plus mal ces derniers jours. J'avais des vertiges incessants, des maux de tête et des nausées qui n'en finissent pas. J'étais vraiment au plus bas de moi-même. Et par dessus tout, ma famille me manquait terriblement. Ma mère, mon père, ma petite sœur et mon frère, je rêvais de les revoir après tout ce temps, les serrer dans mes bras pour ne plus jamais les quitter.

Au bout d'une énième tentative, je parviens enfin à me lever. Je prends une douche rapidement, fais mes ablutions et m'habille avant de rattraper la prière de Zhur. Qu'Allah me pardonne mais même ça j'étais incapable de le faire.

À la suite de ça, je me suis dirigée vers la cuisine pour manger un bout. Je découvre avec surprise toutes les servantes assises autour de Sarwa, une des esclaves de la reine. Elle avait le sourire aux lèvres et rayonnait de bonheur.

- Qu'est-ce qui se passe ?, ai-je demandé en m'asseyant.

- Adil a demandé ma main !, répondit Sarwa. Je vais me marier.

Selon la loi du pays, lorsqu'on demandait la main d'une esclave à son ppropriétaire, celle-ci devait être libérée. Ce qui signifie que Sarwa était libre à présent.

Au fond, j'avais une immense envie de fondre en larmes. Cependant je me retenais du mieux que je pouvais pour faire bonne impression.

- Félicitations...je suis heureuse pour toi.

Et c'était vrai. J'étais réellement heureuse pour elle. Cest juste que j'aurais aimé que cela m'arrive aussi. De toute façon, Tariq va trouver une solution pour me sortir de là, j'y crois fermement.

- Djavéda tu vas bien ? Tu as l'air malade, s'inquiéta Wafa en s'asseyant près de moi.

- Ça va...je suis juste fatiguée.

Elle posa sa main sur mon front et fit une grimace.

- Tu as de la fièvre, je devrais peut-être appeler le médecin ?

- Non, ça va aller Wafa. Ne t'inquiète pas pour moi.

Je me levai alors et sortis de la cuisine sous son regard impuissant.

Je me suis dirigée vers la chambre du prince. Il m'a appelé, selon les propos d'une servante. Comme d'habitude, je toque et j'entre après qu'il m'ait donné la permission.

Il était debout face à la baie vitrée, habillé d'un pantalon et le torse nu.

- Pourquoi tu n'es pas venue la nuit dernière ?, a-t-il questionné d'une voix dure.

J'avais complètement oublié ça !

- Je me sentais mal.

- Peut importe que tu te sentes mal ou pas ! Quand je t'appelle, tu viens. Maintenant déshabille-toi !

J'ai voulu rire pendant quelques secondes, pas parceque la situation était drôle mais parceque je n'en revenait pas qu'il m'ait dit cela.

- Non !

- Djavéda ne me pousse pas à bout. Je t'ai demandé de te déshabiller !

- Et moi j'ai dit non ! Je suis malade Sulaym. Je refuse de faire ce que tu me demandes.

J'ai tourné les talons pour ressortir de la chambre en pensant que ça serait aussi simple que cela de dire non au prince héritier d'Oman sauf que je m'étais trompée. Il m'a rattrapé en quelques enjambées et m'a donné une gifle phénoménale.

Je me sentais déjà mal avant de venir dans cette pièce mais cette gifle, elle m'a mise au sol.

- Je suis le prince ! Tu dois m'obéir !, hurla-t-il en m'assénant un autre coup.

Sa force était décuplée lorsqu'il se mettait en colère et j'avais l'impression qu'il oubliait cela. Ensuite, il me souleva et me jeta sur son gigantesque lit avant de m'ôter mes vêtements. Mes cheveux encore humides me tombaient sur les épaules. Et c'est dans une extrême violence qu'il abusa de moi. Je pleurais et je criais pour qu'on vienne me secourir. J'avais beau hurler, je sais que personne ne m'entendra. J'appelais Tariq dans mon esprit. J'espérais qu'il vienne me sortir de là.
***

Mon corps fiévreux était encore tremblant. J'étais recroquevillée sur moi-même. J'étais véritablement dans un piteux état à ce moment.

Il était en train de s'habiller. Il enfila un qamis par dessus son jogging tout en me fixant.

- Tu vas rester ici pour quelques jours, ça te fera réfléchir, dit-il en recouvrant mon corps avec un drap qui traînait par terre.

Il m'embrassa sur le front et sortit en fermant la porte à clé.

C'est seulement après son départ que je fondis en larmes. J'étais pitoyable, lamentable. Je me suis rhabillée et me suis laissée tomber contre le mur, toujours en pleurs.

Samia m'avait dit que j'avais de la chance, que le prince ne me traitait pas comme les autres, qu'il tenait plus à moi.

Foutaises !

On ne fait pas de mal aux personnes auxquelles on tient, ça n'a pas de sens.

Elle me dit que j'ai de la chance.

De la chance ?

De la chance d'être violée ou de la chance d'être l'objet de désir d'un prince obsessionnel ?

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Dituogr 🦋

Somewhere in the world Où les histoires vivent. Découvrez maintenant