XXXVI

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[Magnus] 


Je cours dans l'aéroport, cherchant désespérément ma mère qui doit venir me chercher. La voyant m'attendre près de l'entrée, je retrouve mon calme et termine mon chemin en marchant. Quand elle me voit arriver, elle me tend ses long bras, je plonge immédiatement dedans. 

_ Ça va aller mon chéri. Tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Je suis sûr qu'il ne doit pas être loin. 
_ Et s'il lui arrivait quelque chose sur la route ? Je ne sais pas ce que je ferait maman. J'ai du mal à supporter un petit break alors son absence éternel est inconcevable pour moi. 
_ Ne pense pas au pire. Il a sûrement voulu se promener sur un long trajet en voiture. Il reviendra ne t'inquiète pas. 

Mon téléphone vibre dans ma poche au moment où nous nous avançons jusqu'au parking. Je l'extirpe de ma poche arrière et stoppe mon chemin en voyant son prénom apparaître. 

《 J'aimerais qu'on se voit. Je prend le premier vol pour San Francisco. 》 
《 Je suis déjà à Burlington. On se voit quand ? 》 
《 Demain à 10h ? J'ai encore une longue route à faire et je suis éreinté. À demain. 》 
《 À demain Alexander. 》 

Je souhaite mettre " Je t'aime " mais je n'ose pas, je pense que c'est trop inapproprié. Je suis heureux qu'Alec souhaite me parler mais ce qui m'intrigue c'est son changement d'avis et cette mystérieuse route. Qui a-t-il pu aller voir ? A-t-il parlé de nous ? Lui a-t-on conseillé de me parler ? Va-t-il mettre un terme à notre histoire ? Je serais en quelque sorte le point de départ, si j'avais eu le courage de dire merde à mes parents au bon moment, jamais nous nous serons séparés et nous ne serions pas dans cette situation aujourd'hui. 

En rentrant chez ma mère, mes affaires rangé dans les tiroirs, je m'allonge sur mon lit, attrapé le cadre portant une photo d'Alec et moi le jour du bal de promo au lycée, la positionne sur ma poitrine et m'endors en espérant que demain les choses se termineront agréablement. 

☆☆☆ 

Je suis devant mon miroir détaillant ma tenue. Je dois rejoindre Alexander dans dix minutes et je me demande si un simple jean noir et un pull à colle roulée blanc est convenable pour une discussion. J'ai l'impression d'en faire trop… Devrais-je me mettre en jogging ? Non ! C'est mon style ! Je quitte ma chambre déterminée, j'attrape les clés de voiture sur mon chemin et part au point de rendez-vous qu'Alexander m'a envoyé en début de matinée. 

En arrivant sur le parking, mon stresse monte, j'ai du mal à avoir une grande conviction comme ma mère, elle, elle semble plus confiante que moi. Sans précipitation, je gravit la mythique colline, il est là, en face de moi, accoudé contre le tronc de l'unique énorme arbre couvert d'une fine poudreuse sur les branches. Son énorme écharpe grise cache quasiment son visage, seulement ses yeux son dévoiler. À une époque, je l'aurais taquiné sur sa tenue mais maintenant, je ne pense pas que ma remarque sera prise de manière humoristique. Il dénoue son écharpe et la laisse pendre autour de son cou. 

_ Pourquoi es-tu revenu à Burlington ? Pas de " bonjour " ni de : " comment ça va ? " Nous entamons directement le vif du sujet. 
_ Axel et tous les autres s'inquiétaient. Il savait que tu avais emprunté la voiture de ta mère, il pensait que c'était pour me rejoindre mais j'étais encore à San Francisco à ce moment alors la panique a commencé à s'accroître en nous tous, alors j'ai pris la décision de revenir à Burlington. 
_ Tu es revenu pour moi !? 
_ Je reviendrai toujours pour toi. 

Alexander s'effondre sur le sol qui commence à être déneigé, il attrape le peu de poudreuse qui reste et s'amuse à créer une boule pour s'empêcher de me regarder. 

Don't break the rulesWhere stories live. Discover now