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 {Alexander}

_ Alec dépêche toi !

Je ferme en vitesse ma dernière valise sous la voix anxieuse de ma mère. Aujourd'hui c'est le grand départ, je m'apprête à quitter Burlington pour Paris, je m'apprête à démarrer une nouvelle vie, loin de lui je pourrais reconstruire mon cœur, l'oublier, soigner mon mal-être, estomper ses cauchemars qui me submergent chaque nuit depuis trois semaines. 
Avant de descendre les escaliers, je m'autorise à regarder une dernière fois ma chambre, celle qui m'a vu naître, celle qui m'a vu grandir avec Max puis seul, celle qui a vécu l'annonce du départ de mon père, celle qui a connu ma première fois avec une fille, Isobelle. Celle qui m'a entendue rire à l'écoute des blagues de ma mère ou celle de mes amis et puis, elle m'a vu pleurer, souffrir, hurler le prénom de l'unique personne que je pensais qu'il n'allait jamais me faire souffrir. Je pose mes deux sacs sur mes épaules et mes deux roulantes à la main, je ferme la porte de ma chambre, je ferme mon passé, je laisse ma souffrance derrière cette porte. En arrivant dans le salon, ma mère tourne en rond, ses talon claquent sur le sol, quand elle me voit, elle se précipite pour prendre certaines de mes affaires mais je refuse. Résignés, elle m'ordonne de me dépêcher à aller à la voiture avant d'être réellement en retard. 

Arrivée devant l'aéroport, je me rend compte que je n'ai jamais été aussi proche de mon changement de vie, je m'apprête à tourner le dos à tout le monde, à lui. Suis-je vraiment prêt ? Notre histoire est-elle réellement terminée ? Je stoppe toute ces pensées qui m'ont rongé pendant ses dernières semaines, je sors mes affaires et me dirige déterminé à l'intérieur. 
Mes papiers contrôlés tout comme mes valises, je m'avance jusqu'à la porte de mon embarquement et découvre Mélisse et Axel, elle se précipite dans mes bras et je donne une accolade à Axel une fois séparée de Mélisse. 

_ Qu'est-ce que vous faite ici ? Je leur demande intriguée. 
_ Nous partons à Paris. Me répond Mélisse enthousiaste. 
_ Vous ? Je répète abasourdi en les regardant l'un après l'autre. 
_ Oui, avec l'accord de ta mère et une discussion avec notre propre famille, nous allons t'accompagner et être tes colocs, tu n'as plus à t'inquiéter pour le futur loyer. 

Je regarde ma mère qui me sourit simplement, je viens la remercier en lui faisant un câlin. Elle se dégage de ma prise en me forçant à avancer lorsque l'appelle pour notre vol retentit. Je lui dis une dernière fois au-revoir et je m'avance jusqu'au portillons suivit de mes camarades et futur colocataire. Avant de disparaître et d'avancer dans le couloir qui mène jusqu'à l'appareil sous le regard perdu de Mélisse et Axel, je tourne la tête en arrière gardant un infime espoir de le voir, de l'entendre s'excuser, me donner la véritable raison de sa fuite mais je ne vois personne arriver, la main manucurée de Mélisse se pose sur mon épaule, je tourne vers elle mon regard le plus triste qu'elle n'ait vu depuis toute ces années d'amitié. 

_ Il ne viendra pas. Commente-t-elle. 
_ Comment tu le sais ? Ma voix est enroué à force de retenir mes larmes. 
_ Il est parti depuis une semaine à San Francisco. Répond Axel. _ Sur Snap, nous avons un groupe pour les footballeurs de notre dernière année de lycée, il nous a annoncé qu'il partait une semaine en avance pour se familiariser avec le campus et l'internat. 
_ Il fait quoi comme étude ? Je le questionne sans le regarder. 
_ Architecte.
_ Évidemment. Quel question idiote ai-je posé. 

C'est plus pour moi-même ma réponse mais Mélisse et Axel grimace à l'entente de ma phrase. Je reprend mes esprits lorsqu'une employée nous informe qu'il est temps de monter dans l'avion. Nous l'écoutons. 
Me voilà entrain de tourner le dos à ma vie pour en commencer une nouvelle. 
Me voilà à tourner le dos de mon histoire avec lui.
Me voilà sur le chemin de la guérison. 

Don't break the rulesWo Geschichten leben. Entdecke jetzt