Les Enfants De La Nuit [MxM]

Chapitre XII : UN MARCHÉ

       Les yeux exorbités de la bête affamée frétillaient de rage, elle ne se relèvait pas mais tendait les muscles prête à bondir pour un assaut mortel. Face à elle Jonathan ne savait pas quoi faire, il n'a pas d'arme rien qu'il puisse le protéger. La fuite s'impose. Mais tourner le dos à cette chose l'inquiète, elle est rapide et pourrait l'attraper pour le déchiqueter.

La créature poussa un terrifiant cri de rage les crocs sortis la bavé dégoulinant le long de sa mâchoire. C'est là qu'une chose frappa Jonathan. Il ne s'en était pas aperçu tout de suite mais les preuves sont sous ses yeux.

Cette créature est malade.
Des yeux injectés de sang, la pupille dilatée, de la bave en abondance et une affolante maigreur qui rendait ses membres secs.

À la dernière seconde il esquive l'assaut de la bête qui fonce droit dans un mur tête la première. Jonathan ne réfléchit pas, c'est le moment, la créature titube, sonnée par le choc et lui en profite pour fuir. Il laisse ses jambes le porter avec une étonnante vitesse et cherche frénétiquement un endroit où se mettre à l'abri. Les hauteurs seraient le mieux mais où trouver une échelle ?! Il zigzague pendant une éternité avec derrière lui la créature qui s'était mise à ses trousses après avoir hurlait un cri à vous glacer le sang. Jonathan sent les griffes lui effleurer le dos, c'est alors qu'il se jette sur sa droite dans une ruelle pour se rattraper in-extremis sur le pavé mouillé et visqueux.

La bête hurle ses griffes grinçant sur le sol pour s'arrêter et se lancer à la poursuite de sa proie, qui elle s'était propulsé pour lui échapper.

Jonathan avait réussi à la semer mais seulement pour un temps car une fois qu'il avait tourné dans la prolongation de la ruelle, il s'est retrouvé face à un portail. Et pour son plus grand malheur fermé. Frénetiquement il utilise la poignée et fait trembloter le fer forgé en vain.

Il grince entre ses dents, Jonathan n'est pas de nature superstisieuse mais il pourrait presque croire qu'un oiseau de malheur le maudit ce soir en le fixant de son intense et impénétrable regard noir qui apporte malchance et mort à quiconque le croise. Cette nuit c'était donc son tour ? Non, il n'est pas superstitieux et il est hors de question qu'il meurt ce soir. Pourquoi faut-il que le surnaturel vienne se mêler à sa vie ? N'était-elle pas déjà assez compliqué comme ça. Il semblerait que non !

La ferme d'une idée née dans son esprit lorsqu'il voit les poubelles et la longue terrasse qui s'étale contre le mur qui est à la portée d'un saut.

C'était une idée farfelue, périeuse et probablement mortelle et il n'avait droit qu'à un essaie. S'il ratait son coup l'abominable créature qui grognait à l'entrée de cette sordide ruelle allait se jeter sur lui et le déchiqueter sans merci. Jonathan prend quelques pas d'élan , inspire un grand coup et se lance. Il saute sur quelque chose de solide qui traîne près des poubelles et cela est sûrement dû à ses nouvelles capacités mais il parvient à attraper le rebord de ce balcon.

Le cri de l'animal déchire le voile de silence de la nuit, furieuse elle s'apprête à bondir alors que Jonathan entamait sa montée. Un court instant avant de saisir une échelle le médecin croise sa figure anguleuse quasi squelettique avec sa mâchoire remplit de bave qui dégoulinait de ses crocs jusqu'à sa fourrure sale. D'un bond elle se précipite à une vitesse folle et Jonathan ne perd pas plus de temps à grimper. Lorsque ses pieds touchent cette étage le bruit assourdissant de la mâchoire et des griffes qui agrippent le bois lui signale qu'il n'a pas plus de temps à perdre. À mesure de son ascension la bête gagne du terrain et provoque de nombreuses chutes de débris dans sa course effrénée.

Jonathan arrive sur le toit du bâtiment, plus qu'une échelle et le sommet. Mais après il devra improviser et il déteste ça. Sa main touche le toit quand derrière lui le sol de planche se brise pour révéler les griffes acérées de la bête qui hurle de rage alors qu'il lui échappe de peu.